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Lettre à la rédaction : Fiche de renseignements cliniques en toxicologie d'urgence - Recommandations
Lettre à la rédaction : Fiche de renseignements cliniques en toxicologie d'urgence - Recommandations
Recherche et dosage de sulfamides hypoglycémiants dans le plasma humain par CLHPSM/SM à trappe d'ions : validation et application au dépistage des hypoglycémies factices
Recherche et dosage de sulfamides hypoglycémiants dans le plasma humain par CLHPSM/SM à trappe d'ions : validation et application au dépistage des hypoglycémies factices
Devant un tableau clinique d'hypoglycémie inexpliquée, il est essentiel de rechercher la possibilité d'une intoxication par les sulfamides hypoglycémiants. A ce jour, le diagnostic définitif ne peut souvent se faire que par l'identification de ces molécules dans le sang. Nous proposons une méthode par CLHP-SM/SM à trappe d'ions permettant d'identifier et de quantifier 6 sulfamides hypoglycémiants (glibenclamide, glibornuride, glicazide, glimepiride, glipizide, carbutamide) dans le plasma humain. Après extraction en phase liquide de l'échantillon (500 L) par l'éther en milieu acide, en utilisant le glisoxepide comme étalon interne, la séparation chromatographique s'effectue en 8 min, sur colonne Hypurity (C18, 5m, 150 x 2,1mm .i.d.) à l'aide du mélange acétonitrile/acide formique 0,1%, 50/50 v/v délivré en mode isocratique. La détection est assurée par un détecteur SM/SM à trappe d'ions en mode d'ionisation électrospray positif. L'identification de la ou des molécule(s) incriminée(s) est réalisée par comparaison des spectres obtenus en mode “ scan complet SM/SM ” avec les spectres de références enregistrés dans une bibliothèque spectrale réalisée au labo-ratoire. La détermination des concentrations plasmatiques est effectuée au moyen de gammes étalons préparées dans les mêmes conditions. La méthode a été validée pour des domaines de linéarité, variables selon la molécule (r2 > 0,99). Le défaut de justesse et la fidélité déterminés pour chaque molécule et à différentes concentrations sont inférieurs à 15%, excepté aux limites de quantification de certains composés au niveau desquelles ces valeurs peuvent atteindre 18%. Les coefficients d'extraction obtenus dans le plasma sont compris entre 63% et 87%, sauf pour le carbu-tamide (< 45%). L'effet de suppression d'ions ne survient pas aux temps de rétention des composés d'intérêt. Cette métho-de, rapide et spécifique, est bien adaptée à l'identification et la quantification dans le plasma de sulfamides hypoglycé-miants, dans un contexte d'hypoglycémie "factices"
Diagnostic de l'intoxication aiguë par les insecticides organophosphorés basé sur la détermination de l'activité cholinestérasique
Thiodicarbe : distribution tissulaire post-mortem suite Ă une intoxication volontaire
Le thiodicarbe est un insecticide liquide de la famille des carbamates anticholinestérasiques, dont l'activité est en partie liée à son principal produit de dégradation, le méthomyl. Une femme de 40 ans est retrouvée sans vie dans son véhicule au côté de plusieurs emballages de médicaments et d'un flacon ouvert de Larvin® (thiodicarbe). L'autopsie ne permet pas de déterminer l'origine de la mort, et laisse suspecter, du fait des circonstances, une origine toxique dans un but d'autolyse. Le contenu gastrique ainsi que les prélèvements sanguins et tissulaires effectués lors de l'examen post-mortem sont adressés au laboratoire pour analyses toxicologiques. Ces analyses ont permis d'identifier dans le sang, les urines et le contenu gastrique de la victime, plusieurs substances médicamenteuses, en particulier, le zolpidem, le bromazépam, le nordiazépam et la lévoprémazine dont les concentrations sanguines ont été retrouvées nettement supérieures aux valeurs connues pour être thérapeutiques. Les dosages spécifiques du thiodicarbe et du méthomyl ont été réalisés par CLHP-SM/SM à trappe d'ions dans l'ensemble des prélèvements autopsiques. Le pouvoir anticholinestérasique du sang, des urines et du contenu gastrique était respectivement de 83, 82 et 32% (normale : 0%). L'analyse du contenu de la bouteille découverte sur la scène, confirmait la nature du composé. Alors que le thiodicarbe n'a été mis en évidence que dans le contenu gastrique, son principal métabolite a été détecté dans la plupart des tissus et fluides autopsiques analysés. Ceci peut s'expliquer par l'instabilité du thiodicarbe dans un environnement acide, tel que l'estomac. Les concentrations de méthomyl mesurées dans la plupart des tissus et/ou fluides sont compatibles avec les concentrations mesurées dans des cas similaires, bien que ces dernières soient sujettes à une importante variabilité. La forte inhibition cholinestérasique est vraisemblablement à l'origine d'une paralysie respiratoire et de troubles hémodynamiques qui, conjugués à la toxicité des substances médicamenteuses également présentes en quantités importantes, ont conduit à une dépression respiratoire majeure fatale en l'absence de prise en charge thérapeutique rapide
Une intoxication volontaire grave Ă la venlafaxine
Une jeune femme de 24 ans est admise aux urgences dans un
état de coma réactif, secondaire à l'ingestion volontaire,
probable, de 60 comprimés de venlafaxine dosés à 50 mg.
Durant son transport et à son arrivée à l'hôpital, elle présente
plusieurs crises convulsives généralisées. L'examen
clinique montre une tachycardie, avec Ă l'ECG un rythme
sinusal à QRS fins. L'interrogatoire révèle l'absorption en
une prise unique, environ 2 heures précédant l'admission
aux urgences, des 3 grammes de venlafaxine, sans aucune
autre substance associée. Après une prise en charge thérapeutique
conventionnelle avec administration de clonazépam,
la patiente quitte le service de réanimation 48 heures
après son arrivée. Aucune séquelle n 'est à déplorer. Les analyses
toxicologiques effectuées sur les tout premiers prélèvements
sanguins ont permis de confirmer, au moyen de la
chromatographie en phase gazeuse couplée à la spectrométrie
de masse, la nature du composé incriminé. Plusieurs
prélèvements consécutifs ont été réalisés pendant les 24 premières heures de surveillance en service de réanimation. Les
concentrations plasmatiques de venlafaxine et de son principal
métabolite actif, l'O-déméthylvenlafaxine, ont été déterminées
par chromatographie liquide haute performance et
détection ultraviolette. Ce cas d'intoxication avec 3
grammes de venlafaxine absorbée isolément, documenté par
des dosages sanguins répétés, n'a, à notre connaissance, pas
encore été décrit en France. Sur le plan de la symptomatologie
clinique et du suivi toxicocinétique, cette observation est
en accord avec plusieurs données de la littérature. Enfin, il
apparaît que la persistance d'une tachycardie sinusale au
moins pendant 12 heures suivant l'intoxication, soit en relation
avec le maintien, sur cette même période, de concentrations
de venlafaxine et de son métabolite actif, supérieures
aux concentrations thérapeutiques
Distribution tissulaire
Objectif : Décrire la distribution du méprobamate dans
différents tissus et fluides biologiques collectés lors de
l'autopsie concernant huit cas de décès pour lesquels le
méprobamate a été identifié dans le sang
périphérique.
Méthodes : Les prélèvements autopsiques disponibles
étaient le plus souvent le sang périphérique, le sang cardiaque,
l'humeur vitrée, la bile, le foie, le rein, le poumon, le coeur et le
cerveau. Les échantillons (fluides et homogénats tissulaires)
étaient analysés par LC-MSn à trappe d'ions, après
extraction liquide-liquide en présence de carisoprodol (étalon
interne).
Résultats : Les concentrations de méprobamate dans le sang
périphérique variaient de 9 à 160 mg/L. Les coefficients de
distribution post-mortem du méprobamate, exprimés par le rapport [concentration
dans le tissu (mg/kg) ou fluide d'intérêt (mg/L)]/[concentration
dans le sang périphérique (mg/L)], étaient de 0,97 pour le sang
cardiaque (n=8), 0,83 pour l'humeur vitrée (n=6), 1,16 pour la bile
(n=8), 2,63 pour le foie (n=6), 1,82 pour le rein (n=8), 1,81 pour le coeur
(n=8), 1,83 pour le cerveau (n=8) et 1,74 pour le poumon (n=8). Les
coefficients de variation associés à ces moyennes étaient tous
inférieurs à 25 %, excepté pour le foie (31 %).
Conclusion : Avec des coefficients de distribution moyens proches
de 1, le méprobamate ne semble pas s'accumuler dans l'humeur vitrée
et la bile. Dans les autres tissus, ces coefficients varient de 1,7 Ă
2,6, objectivant ainsi une distribution tissulaire modérée, en
accord avec le volume apparent de distribution peu élevé du
méprobamate (0,7 L/kg). En dépit du nombre limité de cas
étudiés, la variabilité inter-individuelle relativement peu
importante de la distribution tissulaire de méprobamate pourrait
théoriquement suggérer l'utilisation des concentrations tissulaires
post-mortem en vue d'une estimation des concentrations dans le sang
pĂ©riphĂ©rique, lorsque cette matrice n'est pas disponible Ă
l'autopsie. Pour être confirmés, ces résultats nécessitent
d'être complétés dans une plus large étude
Technique d'extraction de 12 benzodiazépines dans le plasma. Résultats expérimentaux multicentriques
peer reviewedDans le cadre des différents thèmes de travail proposés aux membres de la commission de Toxicologie Clinique de la SFTA, une étude est réalisée sur l'identification et la quantification simultanée de 12 benzodiazépines dans le plasma. L'objectif est de tester la robustesse d'une technique d'extraction en l'imposant aux différents participants, les conditions chromatographiques de séparation et le mode de détection restant libres, fonctions de l'équipement de chaque laboratoire. L'étude a été réalisée sur une période de 2 mois et demi. Deux échantillons tests de plasmas surchargés avec 12 benzodiazépines à des concentrations thérapeutiques ou supra-thérapeutiques sont adressés à chaque centre d'investigation en vue de leur évaluation. La technique d'extraction utilise un mélange d'hexane / dichlorométhane en milieu tamponné (pH 9.2) et le loflazépate d'éthyle comme standard interne. Une méthode CLHP avec détecteur à barrette de diode est proposée à défaut par le laboratoire coordonnateur aux participants ne disposant pas de technique d'analyse. Sur les 11 participants, 10 utilisent une technique CLHP, un seul une technique CPG. Parmi les techniques CLHP, 2 d'entre elles associent un détecteur de masse, 7 un détecteur à barrette de diodes, 1 un détecteur UV. La technique CPG est associée à un détecteur de masse. L'analyse des résultats montre que la technique d'extraction proposée a été testée avec succès par 8/11 des participants : 4/11 laboratoires sans erreur et 4/11 laboratoires avec 1 ou 2 résultats exclus. Par contre, 3/11 laboratoires ont rencontré des difficultés majeures : un site par la survenue d'émulsions lors du traitement des échantillons tests (plasmas lyophilisés à reconstituer), un site par manque de temps et d'expérience, le troisième mettant en cause le choix du standard interne en technique CPG, le loflazépate d'éthyle n'ayant pas fait l'objet d'une étude préalable par cette technique