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Peut-on parler d’un  « désir d’école » en Casamance ? (1860-1930)
Dans la seconde moitiĂ© du XIXe siècle, la crĂ©ation des premières Ă©coles par les missionnaires et l’État colonial en Casamance (sud du SĂ©nĂ©gal) suscita des rĂ©actions diverses de la population, allant du rejet Ă l’acceptation en passant par l’indiffĂ©rence. Dans un premier temps, les populations casamançaises ont exprimĂ©, avant l’implantation effective de l’administration coloniale, un dĂ©sir d’école qui s’est notamment dĂ©veloppĂ© dans un contexte de transformations sociales profondes – initiatives missionnaires et Ă©tatiques, insertion dans l’économie de marchĂ© – associĂ©es Ă des donnĂ©es plus conjoncturelles, telles que l’action d’un individu, d’un groupe socio-Ă©conomique ou socio-culturel, d’une communautĂ©. La multitude des configurations observables Ă l’échelle des villages montre la variĂ©tĂ© des facteurs qui entrent en jeu dans l’attitude des populations colonisĂ©es Ă l’égard de l’école.In the second half of the 19th century, the creation of the first schools by missionaries and the colonial state of Casamance (in southern Senegal) provoked varied reactions in the population – rejection, acceptance and indifference. At first, before the actual implementation by the colonial administration, the local populations expressed a desire for schools, a desire which had particularly developed in the context of profound social transformations – missionary and state initiatives, the insertion into a market economy – associated with more immediate elements such as the action of an individual, a socio-economic or socio-cultural group or community. The multiplicity of observable configurations at the village level illustrates the variety of factors which influenced the attitudes of the colonial populations to schools.In der Casamance (SĂĽdsenegal) löste die GrĂĽndung der ersten Schulen sowohl durch die Missionare als durch den Kolonialstaat während der zweiten Hälfte des 19. Jahrhunderts verschiedene Reaktionen in der Bevölkerung aus, von AbstoĂźung und GleichgĂĽltigkeit bis zur Annahme. In einer ersten Phase vor der realen EinfĂĽhrung der Kolonialverwaltung, in einem Kontext von tiefgreifenden sozialen Umwandlungen (missionarische und staatliche GrĂĽndungen, Eingliederung in die Marktwirtschaft), hat sich in der Bevölkerung der Casamance eine Lust auf Schule entwickelt die auch an konjunkturelle Faktoren gebunden war sowie die Initiative Einzelner, soziowirtschaftliche und soziokulturelle Gruppen, oder Volksgemeinschaften. Die Vielfalt der in Betracht zu nehmende Konfigurationen auf dörflicher Ebene deckt die Mannigfaltigkeit der Faktoren auf, die in dem Verhalten der kolonisierten Bevölkerung zur Schule zum Ausdruck kommen.En la segunda mitad del siglo XIX, la creaciĂłn de las primeras escuelas por los misioneros y el Estado colonial en Casamanza (Sur de Senegal) suscitĂł reacciones diversas de la poblaciĂłn, que partieron del rechazo hasta llegar a la aceptaciĂłn, pasando por la indiferencia. En un primer tiempo, las poblaciones de Casamanza expresaron, antes de la implantaciĂłn efectiva de la administraciĂłn colonial, un deseo de escuela que se desarrollĂł notamente en un contexto de transformaciones sociales profundas–iniciativas misionarias y estatales, inserciĂłn en la economĂa de mercado–relacionadas con datos más coyunturales, asĂ como la acciĂłn de un individuo, de un grupo socioeconĂłmico o sociocultural, de una comunidad. La multitud de configuraciones que se observan a escala de los pueblos muestra la variedad de los factores que entran en juego en la actitud de las poblaciones colonizadas respecto a la escuela
L'enseignement secondaire postcolonial au Sénégal : enjeux politiques et sociaux. L'exemple du lycée Djinabo de Ziguinchor (1960/1980)
International audienceMa contribution à cet ouvrage porte sur les enjeux de l’enseignement secondaire postcolonial en Casamance, région au sein de laquelle le hiatus entre les demandes sociales d’écoles et l’offre scolaire s’accroît au point d’être une des causes du conflit politique et militaire qui y sévit encore actuellement. Si 1960 ne constitue pas une rupture en termes politiques, il est certain que l’indépendance a libéré la demande sociale d’école
Voyages vers un « continent imaginaire » : Antillais au Sénégal (1960-1970)
Labrune-Badiane Céline. Voyages vers un « continent imaginaire » : Antillais au Sénégal (1960-1970). In: Outre-mers, tome 100, n°378-379,2013. Les territoires de l’histoire antillaise. pp. 137-149
Voyages vers un « continent imaginaire » : Antillais au Sénégal (1960-1970)
Labrune-Badiane Céline. Voyages vers un « continent imaginaire » : Antillais au Sénégal (1960-1970). In: Outre-mers, tome 100, n°378-379,2013. Les territoires de l’histoire antillaise. pp. 137-149
Les Hussards noirs de la colonie: Instituteurs africains et 'petites patries' en AOF (1913-1960)
En Afrique Occidentale Française (AOF), l’école coloniale a tenté de justifier sa mission par l’adaptation de son enseignement aux nouvelles « petites patries » de l’empire, selon la terminologie de la IIIe République. La création de savoirs « adaptés » ne s’est pas faite en un jour. La tâche en incombait aux instituteurs, en majorité africains, et devenus les principaux ethnographes des terroirs arpentés dans le cadre de la « mise en valeur scientifique » des colonies. Ceux-ci ne furent pas de simples informateurs ou auxiliaires des sciences coloniales. Ils ont mené leurs propres recherches et fait oeuvre d’auteurs à part entière. Ils ont ainsi jeté les bases d’une affirmation culturelle, concomitante de la négritude parisienne, mais ancrée dans une « négritude de terrain », profondément ambivalente. Leur prise de parole était en effet soumise à la censure tatillonne de la hiérarchie administrative, dont le livre retrouve la trace dans les archives. Il démontre ainsi comment se négocie, au fil des pages, une transaction hégémonique impériale.Première exploration systématique du corpus des publications des instituteurs ouest-africains, ce livre pionnier offre un aperçu inédit de la « bibliothèque coloniale ». Il bouleverse notre compréhension du faitimpérial, et met au centre de l’analyse une catégorie d’acteurs intermédiaires en les reconnaissant pour ce qu’ils ont été : de vrais intellectuels, au coeur des contradictions de leur époque