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Avant-propos
C’est sous le double signe de la continuité et de l’ouverture que se place ce Colloque sur Camus et les écritures du XXe siècle organisé par le Centre de Recherche Texte/Histoire de l’Université de Cergy Pontoise, auquel les maîtres d’œuvre, Christiane Chaulet Achour et Bernard Mouralis ont bien voulu associer la Société des Études Camusiennes. Continuité, parce qu’il se situe dans le prolongement des travaux menés depuis le Colloque de Cerisy-la-Salle, qui, en 1982, était le premier à se ten..
La Méditerranée d’Albert Camus : une mythologie du réel
La présence de la Méditerranée dans la pensée et l’œuvre de Camus est de l’ordre de l’évidence. Une présence biographique et géographique, tout d’abord : l’Algérie, bien sûr, et surtout Alger, Oran, ou Tipasa ; mais aussi l’Italie ou les Baléares, convoquées dès L’Envers et l’endroit ; la Provence et le Lubéron, cet « énorme bloc de silence » qu’il « écoute sans répit » ; la Grèce, longtemps rêvée, enfin découverte en 1955. Une présence sensuelle, charnelle, intimement liée à la réalité des p..
Camus et l'idée de Révolution
Die Idee der Revolution bei Camus ist nicht leicht zu verstehen. Das programmatische Wort aus Combat, "Von der Résistance zur Revolution" entspricht tatsächlich nur einer eng begrenzten Periode (1943-1945/46) im Denken und im Werk des Verfassers von l'Homme révolté. Camus mißtraut bald der Idee der Revolution : nie heiligt für ihn der Zweck die Mittel. Prometheus, dieser reine Held der Revolte, läuft Gefahr, durch die Systematik der Ideologie, die Ausübung der Macht, die Versuchung der Abstraktion und des Absoluten, die Verachtung der "Menschenrechte", in einen Cäsar verwandelt zu werden.
Im Licht der historischen Verhältnisse in den fünfziger Jahren versteht man, daß Camus sich nach seiner tiefschürfenden Analyse des aus Revolutionen geborenen Totalitarismus nicht als "Revolutionär”, sondern als "unerbittlichen Reformer" bezeichnet.For Camus, the idea of revolution is not a simple one. The announced program of Combat, "De la Résistance à la Révolution" corresponds only to a very specific period (1943-45/6) in the thought and work of the author of l'Homme révolté. Camus will quickly distrust the idea of revolution : for him, the end never justifies the means, and Prometheus, pure hero of revolt, risks being transformed into Caesar by the systematics of the ideology, the exercise of power, the temptation of the abstract and the absolute, and by disregard for "human rights".
In the light of the historical context of the 1950's, after the penetrating analysis of totalitarianisms born of revolutions, it appears that Camus defines himself not as a "revolutionary" but as an "intransigent reformist".L'idée de révolution n'est pas une idée simple chez Camus. L'énoncé-programme de Combat, "De la Résistance à la Révolution" ne correspond en fait qu'à une période bien déterminée (1943-1945/6) de la pensée et de l'oeuvre de l'auteur de l'Homme Révolté, très vite, Camus se méfie de l'idée de révolution : pour lui, la fin ne justifie jamais les moyens, Prométhée, ce pur héros de la révolte, risque d'être transformé en César par la systématique de l'idéologie, l'exercice du pouvoir, la tentation de l'abstraction et de l'absolu, le mépris des "droits de l'homme''.
On conçoit qu'Ă la lumière de la situation historique dans les annĂ©es 50, après l'analyse pĂ©nĂ©trante des totalitarismes nĂ©s des rĂ©volutions, Camus se dĂ©finisse non comme "rĂ©volutionnaire", mais comme "rĂ©formiste intransigeant".La idea de revoluciĂłn no es una idea sencilla en Camus. El enunciado programa de Combat (Combate), "De la Resistencia a la RevoluciĂłn" no corresponde de hecho a un periodo muy determinado (1943-1945/6) del pensamiento y de la obra del autor de L'Homme rĂ©voltĂ© (El hombre rebelde). Muy pronto, Camus desconfĂa de la idea de revoluciĂłn : para Ă©l, el fin nunca justifica los medios. Prometeo, ese puro hĂ©roe de la rebeliĂłn, corre el riesgo de ser trasformado en CĂ©sar por la sistemática de la ideologĂa, el ejercicio del poder, la tentaciĂłn de la abstracciĂłn y del absoluto, el desprecio de los "derechos humanos".
Se concibe que a la luz de la situación histórica de los años 50, tras el análisis penetrante de los totalitarismos nacidos de las revoluciones, Camus se defina no como revolucionario, sino como "reformista intransigente".Lévi-Valensi Jacqueline, Guérin Jeanyves. Camus et l'idée de Révolution. In: Cahiers de Fontenay, n°63-64, 1991. L'idée de Révolution. pp. 221-241
Peut-on être humaniste dans la France des années cinquante ?
Bei der Auseinandersetzung ĂĽber den Humanismus in den fĂĽnfziger Jahren spielen Geschichte, Politik, Ethik und Literatur ineinander. Wenn bei der Befreiung einige Monate lang eine Art humanistischer Ă–kumenismus herrscht, so zeigt sich sehr bald, daĂź der Ausdruck entwertet und verworfen wird und daĂź weder der Kalte Krieg noch die Zeit der ideologischen oder kritischen Theorien vor den Werten, die er darstellt, zurĂĽcktreten. DreiĂźig Jahre später ist es jedoch möglich, in den Polemiken dieser Zeit und vor allem in den Werken einiger christlicher oder nicht-christlicher Denker oder Schriftsteller die Permanenz dieser Werte wiederzu finden, die einen zeitgenössischen, wesentlich tragischen Humanismus bilden.During the 1950s, the debate about humanism cut across the lines of history, politics, ethics and literature. Although it may have been the case that a form of ecumenical humanism was to reign briefly in the aftermath of the liberation, the term «humanism» was soon to be devalued and rejected. Neither the Cold War, nor the critical or ideological theories of the time left any room for the values it stood for. Thirty years later, it nonetheless remains possible to attest to the durability of those values, above all by examining the works of contemporary writers and philosophers, whether Christian or not, which go to make up a fundamentally tragic form of contemporary humanism.Le dĂ©bat sur l’humanisme, dans les annĂ©es cinquante, se situe Ă l’interfĂ©rence de l’histoire, de la politique, de l’éthique et de la littĂ©rature ; si, Ă la libĂ©ration, règne pendant quelques mois une sorte d’œcumĂ©nisme humaniste, il apparaĂ®t, très vite, que le mot est dĂ©valuĂ© et refusĂ©, et que ni la guerre froide, ni l’ère des thĂ©ories idĂ©ologiques ou critiques ne laissent leur place aux valeurs qu’il reprĂ©sente. Trente ans plus tard, il est cependant possible de retrouver, Ă travers les polĂ©miques de l’époque, Ă travers surtout les Ĺ“uvres de quelques penseurs ou Ă©crivains, chrĂ©tiens ou non, la permanence de ces valeurs, qui constituent un humanisme contemporain, fondamentalement tragique.La discusiĂłn sobre el humanismo en los años cincuenta se sitĂşa en la interferencia de la historia, de la polĂtica, de la Ă©tica y de la literatura ; si bien en la Ă©poca de la LiberaciĂłn existiĂł como un ecumenismo humanista, rápidamente fue claro que se devaluaba y se rechazaba dicha palabra y que ni la guerra frĂa ni la era de las teorĂas ideolĂłgicas o crĂticas dejarĂan su lugar a los valores representados por ella. No obstante, treinta años más tarde, es posible encontrar, en las polĂ©micas de aquella Ă©poca y sobre todo en las obras de ciertos escritores o pensadores, cristianos o no, la permanencia de dichos valores que constituyen un humanismo contemporáneo, fundamentalmente trágico.LĂ©vi-Valensi Jacqueline, GuĂ©rin Jeanyves. Peut-on ĂŞtre humaniste dans la France des annĂ©es cinquante ?. In: Cahiers de Fontenay, n°39-40, 1985. Anthropologie et humanisme. pp. 151-164
Albert Camus et les écritures du xxe siècle
Jacqueline Lévi-Valensi note que le colloque dont ce volume est la mémoire, Camus et les écritures du xxe siècle, est à la fois continuité et ouverture. « Continuité, parce qu’il se situe dans le prolongement des travaux menés depuis le Colloque de Cerisy-la-Salle qui, en 1982, était le premier à se tenir en France et a vu naître la Société des études camusiennes » ; continuité aussi par l’origine, l’âge et la diversité des intervenants. Ouverture parce que « les oeuvres de Camus sont ici abordées dans leur relation à l’autre, au Maghreb, en particulier, mais également à d’autres mondes européens, à d’autres continents, à d’autres écrivains, à d’autres écritures, sous le signe, bien camusien, du dialogue. C’est peut-être pourquoi son oeuvre est à la fois singulière et universelle, classique et pourtant si moderne, tenant un “langage clair” et gardant ses énigmes, née “dans la chair et la chaleur des jours” et porteuse d’une véritable mythologie, qui nous parle, simultanément de la tragédie de la vie et du bonheur de vivre, qui nous apprend l’émerveillement et la lucidité. Une oeuvre ancrée dans les fureurs de son temps, et qui reste d’une étonnante actualité ». Proposant de mettre cette trentaine de contributions sous l’éclairage du double pouvoir de l’écriture, sur l’écrivain et sur ses lecteurs, elle conclut : « Camus ne cesse de nous dire qu’il y a en l’homme quelque chose qui échappe aux violences de l’histoire et qui refuse de mourir, et que ce sont les artistes qui témoignent de cette part irréductible. Peut-être pouvons-nous alors placer ce dialogue entre les œuvres sous l’égide d’une phrase qui résume le bonheur grave de la création : Écrire, ma joie profonde »
Rythmes et lumières de la Méditerranée
Les Actes du Colloque international sur le thème de “Rythmes et Lumières de la Méditerranée”, qui s’est tenu à l’université de Perpignan les 20-23 mars 2002, constituent autant d’étapes d’un voyage de redécouverte d’une “antique mer solaire” à travers deux voies d’accès originales – le rythme et la lumière – dans leurs diverses manifestations sensibles et significations intelligibles qu’il s’agisse de chant, de musique, de danse, de littérature, de poésie, de photographie et de peinture