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    La transhumance identitaire des jeunes prédicateurs du mouvement « Tabligh ». De nouveaux acteurs émergents dans les cités

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    Cet article se propose de décrire historiquement puis empiriquement le plus grand mouvement missionnaire musulman existant à travers le monde à ce jour. Appelé Jama'a at-tabligh, il est né dans le sous-continent indien à la fin des années 1920 et a, depuis cette date, bien essaimé à travers le monde puisqu'il est aujourd'hui présent dans plus de cent vingt pays. En France, la «filiale» nationale de la Jama'a at-tabligh existe sous forme d'association loi 1901 sous le nom emblématique d'«Association musulmane Foi et Pratique». Ses militants s'engagent à consacrer de leur temps dans ce mouvement apostolique et rigoriste pour colporter la bonne parole d'Allah à leur prochain. Nos recherches depuis plusieurs années portent sur ces chevaliers de la conversion en terrain hexagonal, notamment dans les cités et leurs corollaires problèmes sociaux et forte concentration de populations d'origine immigrée, où Foi et Pratique est très active. En effet, le cas français est très spécifique : après avoir touché dans les années 1960-70, essentiellement des ouvriers immigrés, primo-migrants, peu instruits et âgés en moyenne de 40 ans, cette organisation missionnaire touche, depuis la fin des années 1980, toute une frange de la seconde voire de la troisième génération de la jeunesse issue de l'immigration arabe, africaine, turque, voire de jeunes «franco-français». La crise identitaire spécifique liée à ces territoires urbains de la relégation, l'expérience de l'exil, la biculturalité et la perte de repères identitaires qui s'ensuit, la détresse sociale ou économique, les perspectives d'avenir souvent nulles et une sensation de rejet, de racisme de la part de la société globale, ont poussé un certain nombre de jeunes dans la galère et la haine vers ce mouvement charismatique des banlieues. C'est après un parcours dans les méandres d'identités nomades souvent en concurrence (échec scolaire ou professionnel, galère, culture hip-hop surtout, mais aussi spirale de la prédélinquance ou de la toxicomanie) que se fait le chemin vers une construction de soi avec pour socle final le sacré de l'islam. La pérégrination à travers ces micro-identités débouche alors sur des acteurs militants qui retrouvent une dignité perdue et une nouvelle conscience d'eux-mêmes et des autres dans un monde en perte de sens, devenant ainsi, sans le revendiquer vraiment, des acteurs émergents incontournables localement. 40 ans, cette organisation missionnaire touche, depuis la fin des années 1980, toute une frange de la seconde voire de la troisième génération de la jeunesse issue de l'immigration arabe, africaine, turque, voire de jeunes «franco-fran¬ çais». La crise identitaire spécifique liée à ces territoires urbains de la relé¬ gation, l'expérience de l'exil, la biculturalité et la perte de repères identitaires qui s'ensuit, la détresse sociale ou économique, les perspectives d'avenir sou¬ vent nulles et une sensation de rejet, de racisme de la part de la société glo¬ bale, ont poussé un certain nombre de jeunes dans la galère et la haine vers ce mouvement charismatique des banlieues. C'est après un parcours dans les méandres d'identités nomades souvent en concurrence (échec scolaire ou professionnel, galère, culture hip-hop surtout, mais aussi spirale de la prédé¬ linquance ou de la toxicomanie) que se fait le chemin vers une construction de soi avec pour socle final le sacré de l'islam. La pérégrination à travers ces micro-identités débouche alors sur des acteurs militants qui retrouvent une dignité perdue et une nouvelle conscience d'eux-mêmes et des autres dans un monde en perte de sens, devenant ainsi, sans le revendiquer vraiment, des ac¬ teurs émergents incontournables localement.Khedimellah Moussa. La transhumance identitaire des jeunes prédicateurs du mouvement « Tabligh ». De nouveaux acteurs émergents dans les cités. In: Émergences culturelles et jeunesse populaire. Turbulences ou médiations ? Paris : L'Harmattan, 2003. pp. 199-214. (Débats Jeunesses, 13

    Jeunes prédicateurs du mouvement Tabligh

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    Sur leurs visages, les longues barbes contrastent souvent avec leur jeune âge. Ils portent l’habit pakistanais traditionnel (khamiss) ou plus généralement des tuniques blanches (djellabas ou gandouras) qui descendent jusqu’à leurs chevilles, une calotte sur la tête (taguilla) et éventuellement une paire de Nike ou de Reebok. Ainsi, qu’il pleuve ou qu’il vente, ils vont, inlassablement, par monts et par vaux, à travers la France et le monde par petits groupes de trois ou de cinq, rarement plus..

    La transhumance identitaire des jeunes prédicateurs du mouvement « Tabligh ». De nouveaux acteurs émergents dans les cités

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    Cet article se propose de décrire historiquement puis empiriquement le plus grand mouvement missionnaire musulman existant à travers le monde à ce jour. Appelé Jama'a at-tabligh, il est né dans le sous-continent indien à la fin des années 1920 et a, depuis cette date, bien essaimé à travers le monde puisqu'il est aujourd'hui présent dans plus de cent vingt pays. En France, la «filiale» nationale de la Jama'a at-tabligh existe sous forme d'association loi 1901 sous le nom emblématique d'«Association musulmane Foi et Pratique». Ses militants s'engagent à consacrer de leur temps dans ce mouvement apostolique et rigoriste pour colporter la bonne parole d'Allah à leur prochain. Nos recherches depuis plusieurs années portent sur ces chevaliers de la conversion en terrain hexagonal, notamment dans les cités et leurs corollaires problèmes sociaux et forte concentration de populations d'origine immigrée, où Foi et Pratique est très active. En effet, le cas français est très spécifique : après avoir touché dans les années 1960-70, essentiellement des ouvriers immigrés, primo-migrants, peu instruits et âgés en moyenne de 40 ans, cette organisation missionnaire touche, depuis la fin des années 1980, toute une frange de la seconde voire de la troisième génération de la jeunesse issue de l'immigration arabe, africaine, turque, voire de jeunes «franco-français». La crise identitaire spécifique liée à ces territoires urbains de la relégation, l'expérience de l'exil, la biculturalité et la perte de repères identitaires qui s'ensuit, la détresse sociale ou économique, les perspectives d'avenir souvent nulles et une sensation de rejet, de racisme de la part de la société globale, ont poussé un certain nombre de jeunes dans la galère et la haine vers ce mouvement charismatique des banlieues. C'est après un parcours dans les méandres d'identités nomades souvent en concurrence (échec scolaire ou professionnel, galère, culture hip-hop surtout, mais aussi spirale de la prédélinquance ou de la toxicomanie) que se fait le chemin vers une construction de soi avec pour socle final le sacré de l'islam. La pérégrination à travers ces micro-identités débouche alors sur des acteurs militants qui retrouvent une dignité perdue et une nouvelle conscience d'eux-mêmes et des autres dans un monde en perte de sens, devenant ainsi, sans le revendiquer vraiment, des acteurs émergents incontournables localement. 40 ans, cette organisation missionnaire touche, depuis la fin des années 1980, toute une frange de la seconde voire de la troisième génération de la jeunesse issue de l'immigration arabe, africaine, turque, voire de jeunes «franco-fran¬ çais». La crise identitaire spécifique liée à ces territoires urbains de la relé¬ gation, l'expérience de l'exil, la biculturalité et la perte de repères identitaires qui s'ensuit, la détresse sociale ou économique, les perspectives d'avenir sou¬ vent nulles et une sensation de rejet, de racisme de la part de la société glo¬ bale, ont poussé un certain nombre de jeunes dans la galère et la haine vers ce mouvement charismatique des banlieues. C'est après un parcours dans les méandres d'identités nomades souvent en concurrence (échec scolaire ou professionnel, galère, culture hip-hop surtout, mais aussi spirale de la prédé¬ linquance ou de la toxicomanie) que se fait le chemin vers une construction de soi avec pour socle final le sacré de l'islam. La pérégrination à travers ces micro-identités débouche alors sur des acteurs militants qui retrouvent une dignité perdue et une nouvelle conscience d'eux-mêmes et des autres dans un monde en perte de sens, devenant ainsi, sans le revendiquer vraiment, des ac¬ teurs émergents incontournables localement.Khedimellah Moussa. La transhumance identitaire des jeunes prédicateurs du mouvement « Tabligh ». De nouveaux acteurs émergents dans les cités. In: Émergences culturelles et jeunesse populaire. Turbulences ou médiations ? Paris : L'Harmattan, 2003. pp. 199-214. (Débats Jeunesses, 13

    Religiosités comtemporaines

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    Ce dixième numéro de « Socio-anthropologie », coordonnée par Sylvie Pédron-Colombani (Université de Paris X-Nanterre), s'attache à diverses expressions des religiosités contemporaines : rationnelles et symboliques, éthiques et techniques. L'anthropologie, la sociologie, la socio-anthropologie sont mises à contribution
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