Estimation de l'incidence des événements iatrogènes médicamenteux dans les services de pneumologie de deux hôpitaux de Seine-Saint-Denis

L'objectif de ce travail a été d'analyser les caractéristiques des événements iatrogènes médicamenteux (EIM) recueillis entre janvier et juin 2001 dans deux services de pneumologie de deux établissements publics de Seine-Saint-Denis. Le recueil des EIM a été réalisé de façon prospective par les pharmaciens, après notification spontanée des infirmiers et des cliniciens. Tous les EIM ont été pris en compte exception faite des tentatives d'autolyse. Les médicaments impliqués, le caractère évitable ou non des EIM ainsi que leur gravité ont été analysés. L'âge moyen des patients était de 69 ± 15 ans (63 % hommes et 37 % femmes). L'échantillon d'étude porte sur 1598 patients. Durant la période de l'étude, nous avons au moins un événement iatrogène validé chez 190 patients, soit un taux d'incidence de 12 % (intervalle de confiance à 95 % [IC 95 %] : 7,4–16,6 %). Les effets ont été jugés évitables dans 35,8 % des cas (IC 95 % : 32,3–39,3 %), et graves dans 28,4 % des cas (IC 95 % : 25,1–31,6 %). Les classes de médicaments le plus souvent impliquées sont les antibiotiques (23 %), les corticoïdes (15 %), les analgésiques (13 %) et les anticoagulants (9 %). Les événements iatrogènes évitables ont un score de gravité statistiquement plus élevé que les événements iatrogènes inévitables (p = 0,001). Les effets bénins ou modérés plus fréquents sont dus aux antibiotiques, aux corticoïdes et aux bronchodilatateurs en aérosols. Les effets mettant en jeu le pronostic vital sont plus rares et sont dus aux anticoagulants et aux anticancéreux