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Les hauts fonctionnaires originaires du « monde turc » (Balkans, Chypre) en Turquie.: Document de travail présenté dans le cadre de la premiÚre journée d'études du programme ANR TRANSTUR « Ordonner et transiger. Modalités de gouvernement et d'administration en Turquie et dans l'Empire ottoman depuis le 19Úme siÚcle »
Ce texte Ă©voque d'une part Ă la façon dont l'Ătat turc, par diffĂ©rents canaux (religieux, scolaires, Ă©conomiques), Ă l'extĂ©rieur de ses frontiĂšres ou en les faisant venir en Turquie, forme, recrute ou fidĂ©lise des personnes prĂȘtes à « servir l'Ătat ». Pour ces personnes, qu'on nommera par commoditĂ© Turcs des Balkans (malgrĂ© la rĂ©fĂ©rence Ă une rhĂ©torique officielle), ces diffĂ©rents canaux reprĂ©sentaient souvent, au moins dans la GrĂšce et la Bulgarie des annĂ©es 1960 Ă 90 dont ils Ă©taient citoyens de seconde zone, les seuls moyens d'ascension sociale envisageables. D'autre part, ce texte s'appuie sur l'hypothĂšse selon laquelle la haute fonction publique, qui constitue l'Ă©lite des « serviteurs de l'Etat», incarne ne serait-ce que par son mode de recrutement (sĂ©lection par concours, formation dans des Ă©coles publiques d'administration), Ă la fois l'acquisition de compĂ©tences et d'une culture spĂ©cifiques, ainsi que l'appropriation par certains groupes sociaux de l'appareil d'Etat. Les membres de cette Ă©lite politique et sociale concourent Ă la formation d'un idĂ©al national. L'enquĂȘte prĂ©sentĂ©e ici se fonde sur l'hypothĂšse suivante : dans quelle mesure le recrutement social et gĂ©ographique des hauts fonctionnaires reflĂšte-t-il le nationalisme officiel ? En Turquie, par exemple, les minoritĂ©s non musulmanes ne sont pas reprĂ©sentĂ©es dans la fonction publique, hormis l'enseignement supĂ©rieur, et ceci bien qu'il n'y ait pas officiellement de discrimination. Le nationalisme officiel doit ĂȘtre compris ici en tant qu'idĂ©ologie d'Ătat â idĂ©ologie au sens sociologique comme « ensemble de croyances partagĂ©es, inscrites dans des institutions et (...) par lĂ ancrĂ©es dans le rĂ©el » (Boltanski & Chiapello 1999 : 35) - et partant en tant que norme sous-jacente aux mĂ©canismes d'ascension sociale. Or, tout processus de construction nationale repose entre autres sur la formation d'une bureaucratie, vecteur essentiel du « sentiment national » (parmi d'autres institutions comme l'Ă©cole et l'armĂ©e)
Hometown organisations in Turkey: an overview
Hometown (hemĆehri)organisations are associations and foundations regrouping people from the same place or memleket[village, town, county]. The current thematic issue also deals with organisations regrouping migrants [göçmen] from the âTurkish Worldâ, mainly the Balkans and the Caucasus. In Turkey, hometown organisations have appeared in the 1940s and grown incessantly since then, even more so since the 1990âs; therefore this phenomenon cannot be treated as a mere transitional consequence of the urbanisation process. The authors not only deal with hemĆehrilik as a - often ânaturalizedâ - social link, but especially with the organisations asserting it: their importance in the Turkish political â and not only social â landscape informs us about the ways of politisation, patterns of discourse and political action in contemporary Turkey
Faire de la science au Chili : la recherche par projet comme seul horizon
Jeanne Hersant est professeure assistante du DĂ©partement de travail social de l'UniversitĂ© pontificale catholique du Chili. Chercheuse titulaire du programme PIA-ANID ANILLO SOC180025 âWomen in mathematics in Chile. Sociology of a scientific field from an interdisciplinary and gender perspectiveâ.Chercheuse responsable du projet Fondecyt Regular 1180038 âJusticias reformadas y acceso a la justicia en Chile: sociologĂa del actuar y la recepciĂłn judicial (2000-2020)â. DerniĂšre publication : Som..
L'Ă©laboration d'un discours identitaire dans l'espace migratoire des Turcs de Thrace occidentale
Les musulmans de Thrace occidentale (GrĂšce) se caractĂ©risent par le fait qu'ils constituent la seule minoritĂ© musulmane balkanique, non issue de l'immigration, de citoyennetĂ© europĂ©enne. Ils prĂ©sentent Ă©galement la particularitĂ© d'avoir un statut reconnu, entĂ©rinĂ© par un traitĂ© international (Lausanne, 1923), et antĂ©rieur Ă toute forme de protection des minoritĂ©s telle que la promeuvent les institutions europĂ©ennes. Ce statut ne les a pourtant pas mis Ă l'abri d'une discrimination banalisĂ©e pendant plusieurs dĂ©cennies. En consĂ©quence l'immigration a toujours Ă©tĂ© un phĂ©nomĂšne rĂ©current parmi les « Turcs » de Thrace. Le flux migratoire de cette minoritĂ© peut ĂȘtre comparĂ© Ă celui des autres populations musulmanes balkaniques, qui s'effectuent dĂ©sormais prioritairement en direction de l'Union europĂ©enne, au dĂ©triment de la Turquie. On observe nĂ©anmoins un phĂ©nomĂšne de constitution d'une diaspora spĂ©cifique qui introduit un jeu nouveau entre l'Etat d'origine, la GrĂšce, et le rĂ©seau des migrants, en faisant entrer en scĂšne un Etat rĂ©fĂ©rent, la Turquie. ParallĂšlement Ă ce phĂ©nomĂšne migratoire, on assiste au resserrement des liens ethniques. Seront abordĂ©s les mĂ©canismes de cohĂ©sion identitaire au sein du rĂ©seau associatif tissĂ© par les migrants en Europe, tels la rhĂ©torique utilisĂ©e et la disqualification de toute voix discordante. Le champ lexical adoptĂ© comporte une dimension essentialiste, notamment dans la rĂ©fĂ©rence Ă Mustafa Kemal, et s'efforce de constituer l'image d'un peuple martyr, Ă travers la figure du premier dĂ©putĂ© de la minoritĂ© Ă©lu sans ĂȘtre affiliĂ© Ă un parti politique grec, SadĂœk Ahmet, dĂ©cĂ©dĂ© brutalement en 1995. La deuxiĂšme caractĂ©ristique de ce discours concerne la violence rhĂ©torique employĂ©e qui permet de limiter les dĂ©fections ou les voix discordantes en les prĂ©sentant comme des trahisons. On assiste, dans le cas de la FĂ©dĂ©ration des Turcs de Thrace occidentale en Europe, Ă une rĂ©fĂ©rence marquĂ©e aux appartenances primaires, la turcitĂ© et l'islam, auxquelles il semble impossible de superposer des appartenances « électives », au sens d'Ernest Renan, telles que l'appartenance civique Ă l'Etat grec. Enfin, outre l'Ă©volution de la FĂ©dĂ©ration, depuis la fin des annĂ©es 1990, vers une connexion de plus en plus active avec le rĂ©seau associatif des Turcs de Thrace occidentale de Turquie, lui-mĂȘme proche de la droite nationaliste turque, la question chypriote apparaĂźt de plus en plus comme un rĂ©fĂ©rent dans les reprĂ©sentations vĂ©hiculĂ©es et les stratĂ©gies adoptĂ©es
Minorité/communauté
On lâa vu, diverses rĂ©alitĂ©s et reprĂ©sentations peuvent ĂȘtre rĂ©unies sous le vocable « communauté », en fonction des mots qui la dĂ©signent, des Ă©poques considĂ©rĂ©es et de la configuration sociale propre Ă chacune de ces Ă©poques. Je vais ici me concentrer sur une acception en particulier : la communautĂ© en tant que dispositif juridique et institutionnel ayant vocation Ă prendre en charge diffĂ©rents aspects de la vie sociale des membres du groupe. Ce qui nous permet de rejoindre lâinterrogation ..
L'Ă©laboration d'un discours identitaire dans l'espace migratoire des Turcs de Thrace occidentale
Les musulmans de Thrace occidentale (GrĂšce) se caractĂ©risent par le fait qu'ils constituent la seule minoritĂ© musulmane balkanique, non issue de l'immigration, de citoyennetĂ© europĂ©enne. Ils prĂ©sentent Ă©galement la particularitĂ© d'avoir un statut reconnu, entĂ©rinĂ© par un traitĂ© international (Lausanne, 1923), et antĂ©rieur Ă toute forme de protection des minoritĂ©s telle que la promeuvent les institutions europĂ©ennes. Ce statut ne les a pourtant pas mis Ă l'abri d'une discrimination banalisĂ©e pendant plusieurs dĂ©cennies. En consĂ©quence l'immigration a toujours Ă©tĂ© un phĂ©nomĂšne rĂ©current parmi les « Turcs » de Thrace. Le flux migratoire de cette minoritĂ© peut ĂȘtre comparĂ© Ă celui des autres populations musulmanes balkaniques, qui s'effectuent dĂ©sormais prioritairement en direction de l'Union europĂ©enne, au dĂ©triment de la Turquie. On observe nĂ©anmoins un phĂ©nomĂšne de constitution d'une diaspora spĂ©cifique qui introduit un jeu nouveau entre l'Etat d'origine, la GrĂšce, et le rĂ©seau des migrants, en faisant entrer en scĂšne un Etat rĂ©fĂ©rent, la Turquie. ParallĂšlement Ă ce phĂ©nomĂšne migratoire, on assiste au resserrement des liens ethniques. Seront abordĂ©s les mĂ©canismes de cohĂ©sion identitaire au sein du rĂ©seau associatif tissĂ© par les migrants en Europe, tels la rhĂ©torique utilisĂ©e et la disqualification de toute voix discordante. Le champ lexical adoptĂ© comporte une dimension essentialiste, notamment dans la rĂ©fĂ©rence Ă Mustafa Kemal, et s'efforce de constituer l'image d'un peuple martyr, Ă travers la figure du premier dĂ©putĂ© de la minoritĂ© Ă©lu sans ĂȘtre affiliĂ© Ă un parti politique grec, SadĂœk Ahmet, dĂ©cĂ©dĂ© brutalement en 1995. La deuxiĂšme caractĂ©ristique de ce discours concerne la violence rhĂ©torique employĂ©e qui permet de limiter les dĂ©fections ou les voix discordantes en les prĂ©sentant comme des trahisons. On assiste, dans le cas de la FĂ©dĂ©ration des Turcs de Thrace occidentale en Europe, Ă une rĂ©fĂ©rence marquĂ©e aux appartenances primaires, la turcitĂ© et l'islam, auxquelles il semble impossible de superposer des appartenances « électives », au sens d'Ernest Renan, telles que l'appartenance civique Ă l'Etat grec. Enfin, outre l'Ă©volution de la FĂ©dĂ©ration, depuis la fin des annĂ©es 1990, vers une connexion de plus en plus active avec le rĂ©seau associatif des Turcs de Thrace occidentale de Turquie, lui-mĂȘme proche de la droite nationaliste turque, la question chypriote apparaĂźt de plus en plus comme un rĂ©fĂ©rent dans les reprĂ©sentations vĂ©hiculĂ©es et les stratĂ©gies adoptĂ©es
Communauté/groupe ethnique
Pourquoi et comment passer de la communautĂ© au groupe ethnique ? La transition entre les deux notions est souvent implicite dans les ouvrages en sciences sociales, et formulĂ©e comme allant de soi, aussi vaut-il mieux la clarifier. Jâai dĂ©jĂ mentionnĂ© plus haut le rapprochement opĂ©rĂ© par Thomas Faist en ce sens, je me rĂ©fĂ©rerai ici Ă la dĂ©finition de la communautĂ© donnĂ©e par Riva Kastoryano : La sociologie classique prĂ©sente la communautĂ© (Gemeinschaft) comme une forme dâorganisation traditio..
L'Ă©laboration d'un discours identitaire dans l'espace migratoire des Turcs de Thrace occidentale
Les musulmans de Thrace occidentale (GrĂšce) se caractĂ©risent par le fait qu'ils constituent la seule minoritĂ© musulmane balkanique, non issue de l'immigration, de citoyennetĂ© europĂ©enne. Ils prĂ©sentent Ă©galement la particularitĂ© d'avoir un statut reconnu, entĂ©rinĂ© par un traitĂ© international (Lausanne, 1923), et antĂ©rieur Ă toute forme de protection des minoritĂ©s telle que la promeuvent les institutions europĂ©ennes. Ce statut ne les a pourtant pas mis Ă l'abri d'une discrimination banalisĂ©e pendant plusieurs dĂ©cennies. En consĂ©quence l'immigration a toujours Ă©tĂ© un phĂ©nomĂšne rĂ©current parmi les « Turcs » de Thrace. Le flux migratoire de cette minoritĂ© peut ĂȘtre comparĂ© Ă celui des autres populations musulmanes balkaniques, qui s'effectuent dĂ©sormais prioritairement en direction de l'Union europĂ©enne, au dĂ©triment de la Turquie. On observe nĂ©anmoins un phĂ©nomĂšne de constitution d'une diaspora spĂ©cifique qui introduit un jeu nouveau entre l'Etat d'origine, la GrĂšce, et le rĂ©seau des migrants, en faisant entrer en scĂšne un Etat rĂ©fĂ©rent, la Turquie. ParallĂšlement Ă ce phĂ©nomĂšne migratoire, on assiste au resserrement des liens ethniques. Seront abordĂ©s les mĂ©canismes de cohĂ©sion identitaire au sein du rĂ©seau associatif tissĂ© par les migrants en Europe, tels la rhĂ©torique utilisĂ©e et la disqualification de toute voix discordante. Le champ lexical adoptĂ© comporte une dimension essentialiste, notamment dans la rĂ©fĂ©rence Ă Mustafa Kemal, et s'efforce de constituer l'image d'un peuple martyr, Ă travers la figure du premier dĂ©putĂ© de la minoritĂ© Ă©lu sans ĂȘtre affiliĂ© Ă un parti politique grec, SadĂœk Ahmet, dĂ©cĂ©dĂ© brutalement en 1995. La deuxiĂšme caractĂ©ristique de ce discours concerne la violence rhĂ©torique employĂ©e qui permet de limiter les dĂ©fections ou les voix discordantes en les prĂ©sentant comme des trahisons. On assiste, dans le cas de la FĂ©dĂ©ration des Turcs de Thrace occidentale en Europe, Ă une rĂ©fĂ©rence marquĂ©e aux appartenances primaires, la turcitĂ© et l'islam, auxquelles il semble impossible de superposer des appartenances « électives », au sens d'Ernest Renan, telles que l'appartenance civique Ă l'Etat grec. Enfin, outre l'Ă©volution de la FĂ©dĂ©ration, depuis la fin des annĂ©es 1990, vers une connexion de plus en plus active avec le rĂ©seau associatif des Turcs de Thrace occidentale de Turquie, lui-mĂȘme proche de la droite nationaliste turque, la question chypriote apparaĂźt de plus en plus comme un rĂ©fĂ©rent dans les reprĂ©sentations vĂ©hiculĂ©es et les stratĂ©gies adoptĂ©es
Tom Ginsburg & Tamir Moustafa (Eds.), Rule By Law. The Politics Of Courts in Authoritarian Regimes, Cambridge University Press, Cambridge, 2008, 378Â p.
El libro empieza con un recorrido de los estudios sobre las relaciones entre lo polĂtico y lo judicial (judicial politics) en los Ășltimos veinte años. Si bien en los Ășltimos años se produjo un sinnĂșmero de trabajos sobre el tema de la polĂtica en lo judicial â en una gran variedad de regiones y con enfoques distintos â, se ha dado relativamente poca importancia a la dinĂĄmica propia de lo judicial en contextos no democrĂĄticos. Sin embargo, con mĂĄs de la mitad de los Estados del mundo perteneci..
Soner Cagaptay, Islam, Secularism and Nationalism in Modern Turkey: Who is a Turk?
Cet ouvrage est issu dâune thĂšse de doctorat en histoire rĂ©alisĂ©e Ă lâUniversitĂ© de Yale. Il sâinscrit dans la lignĂ©e des travaux publiĂ©s, ces derniĂšres annĂ©es, sur la construction de la nation turque par des politiques dâexpulsion, de dĂ©placement et dâexclusion de populations « non turques », depuis la pĂ©riode jeune-turque (DĂŒndar 2001, Akçam 2002). Il est en revanche lâun des premiers Ă porter sur la premiĂšre pĂ©riode rĂ©publicaine des annĂ©es 1920 et 30, notamment sur la politique de migratio..
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