5 research outputs found

    Algérie, totalitarisme, libéralisme : lecture du mythe de Caïn et Abel chez Albert Camus et Pierre Emmanuel, de l’exil terrestre à l’enracinement dans la terre

    No full text
    Le rÉcit du meurtre d’Abel par Caïn a fait l’objet de multiples lectures. La lecture politique est sans conteste très ancienne : sans le dire, Augustin y recourt dans La Cité de Dieu ; après lui, d’Aubigné, Shakespeare, Victor Hugo, se souviendront des deux frères pour évoquer les problèmes de leur temps. Le xxe siècle fait la part belle à cette lecture politique, doublée souvent d’une lecture psychanalytique, et toutes deux nous mènent loin de la révolte métaphysique des romantiques. La riva..

    Récrire et réinterpréter au XIXe siècle : le cas des mythes bibliques

    No full text
    Le xixe siècle est connu pour être, entre autres, celui des mythes de révolte. En 1820, le Prometheus Unbound de Shelley, bientôt relayé par le Cain de Byron (1821), donne le ton. Si Prométhée ouvre la marche, il semblerait que ses homologues bibliques – Caïn, Satan, Job et même le Christ – aient joui d’une plus grande fortune littéraire, en Grande-Bretagne comme sur le continent. Serait-ce parce que cette révolte est souvent qualifiée de métaphysique ? Parce que la tradition religieuse angla..

    Caïn et Abel dans les littératures anglaise et française du dix-neuvième siècle

    No full text
    Le mythe de Caïn et Abel au XIXe siècle est plus complexe qu il n y paraît. Préférant parler d un mythe de Caïn, la critique y voit traditionnellement une expression particulière du titanisme, à travers la révolte de Caïn contre l arbitraire divin. Cette révolte est une vérité mais demande à être nuancée. Un examen attentif des récritures de Gn IV avant le XIXe siècle montre que le romantisme hérite un Caïn haut en couleurs, qui, déjà, suscite l admiration des poètes. Par ailleurs, le titanisme de Caïn n est pas la seule composante de sa récriture romantique : à côté de Byron, Baudelaire et Leconte de Lisle, Coleridge, Blake et Hugo insistent sur la notion de faute monstrueuse, occasion d un rachat surnaturel. Limité dans le temps et le nombre d œuvres, le titanisme de Caïn se voit mis en échec. En outre, la récriture romantique de Gn IV est concurrencée par des mentions de l épisode génésiaque le plus souvent réprobatrices ; plusieurs mythèmes sont privilégiés pour l expression de cette réprobation. Traditionnelle, cette lecture de Gn IV se voit renouvelée par la disparition de la sphère surnaturelle et sa mise en relation avec les problèmes du temps, notamment la criminalité et la question de l hybriditéThe retelling of the Cain-Abel story underwent a major change in 19th Century French and English literatures. Cain s rebellion against God is its most outstanding feature, one all critics insisted on. Yet others aspects of the myth have been widely ignored : Cain s rebellion is traceable back to the 16th Century. Then, the Romantic retelling of Gn IV also gives way to Cain s strong condemnation : while Byron, Baudelaire and Leconte de Lisle focus on rebellion, Coleridge, Blake and Hugo focus on sin and its supernatural redemption. Last, Cain s rebellion is a failure, as its consequences show. While it is not completed, the Romantic retelling of Gn IV is paralleled by the permanence of an orthodox reading of the Cain-Abel story. When only evoked, it conveys traditional morals, whether Romantic, Victorian or fin-de-siècle. What is original is its relevance to problems that are properly modern ; if many motifs are privileged to express reprobation of Cain, two of them are hypertrophied: the problem of crime, of which Cain is the monstrous incarnation, and its relation with urban life, and that of identity. Once God has disappeared from the retelling of Gn IV, how can man know Cain from Abel without mistake ?PARIS-EST Marne-la-Vallee-BU (774682101) / SudocSudocFranceF

    Lectures politiques des mythes littéraires au XXe siècle

    No full text
    NOUS SOMMES PORTÉS à admirer les figures littéraires que la tradition nous a léguées. Dans un même temps, un mouvement de répulsion nous saisit lorsqu’on songe à la façon dont les politiques de tous bords ont pu utiliser certains grands récits mythiques. Mais peut-on raisonnablement croire en une continuité entre le texte littéraire, qui serait d’essence noble, et la vie politique, qui ferait un vil usage de ce précieux héritage ? La distinction n’est pas si tranchée, et c’est précisément cette ambivalence des œuvres d’art - poèmes, romans, pièces de théâtre, opéras ou films - qui s’avère intéressante. Si les mythes, qui possèdent souvent une dimension religieuse ou sacrée à l’origine, mettent en lumière des enjeux philosophiques, éthiques et métaphysiques, ils sont aussi porteurs d’une réflexion d’ordre politique. Cet ouvrage explore les arcanes de ces lectures politiques des mythes littéraires, peu étudiées jusqu’à présent, en privilégiant une période particulièrement mouvementée : le XXe siècle. La Révolution russe, l’éclatement de l’Europe en 1918, la naissance de « l’Empire américain », la montée des totalitarismes, la Shoah, Hiroshima, la décolonisation ou la guerre froide sont autant de douloureuses remises en question dont on trouve l’écho dans des œuvres qui font appel à de grandes figures mythiques « revisitées »

    La littérature dépliée

    No full text
    Quand la notion d’intertextualité est apparue à la fin des années 1960, elle s’inscrivait dans une « théorie du texte » insistant sur la « productivité » de l’écriture et la signifiance comme « procès ». Instituée en catégorie générale par ses promoteurs, elle ne prétendait pas constituer un instrument critique, mais participait d’un projet philosophique. Plus tard, quand l’intertexte a commencé à faire l’objet de descriptions dans une visée poéticienne, la critique littéraire y a gagné des concepts opératoires ; elle y a peut-être perdu les perspectives générales que la théorie du texte cherchait à imposer. En se proposant de travailler sur trois mots – reprise, répétition, réécriture – les comparatistes ont voulu relancer l’intérêt pour l’intertextualité en ce début de XXIe siècle où cette notion, employée dans un contexte très éloigné de celui où elle a vu le jour, semble avoir perdu de son pouvoir de questionnement. Or toute étude comparatiste la convoque nécessairement, même si cela reste implicite, au point qu’on oublie de s’interroger sur son sens. Combien d’études de source ou d’influence se sont-elles masquées depuis vingt-cinq ans sous le vocabulaire de l’intertextualité ? Ces trois mots évoquent trois types de lecture des rapports que les œuvres d’art entretiennent avec d’autres œuvres d’art. Le premier est métaphorique : si texte veut dire tissu, comme on le dit couramment depuis Barthes, sa reprise suggère à la fois les fortunes et infortunes de sa réception (accrocs, raccords, raccommodages…) et la nécessité de toujours remettre l’ouvrage sur le métier ; il insiste sur le fait que toujours déjà tout est dit et que pourtant, sans cesse, le langage se réinvente. Le second est pratique et herméneutique : que la répétition porte sur des unités de discours plus ou moins grandes, ou qu’elle renvoie, dans une autre acception, au travail théâtral, elle suppose toujours un usage réfléchi de la langue et implique une transformation, même minimale, de l’énoncé. Le Pierre Ménard de Borges est ici l’exemple canonique ; la répétition interroge paradoxalement l’histoire : que s’est-il passé entre ses deux occurrences pour qu’un énoncé soit devenu différent de lui-même ? Le troisième est scriptural et critique : la réécriture renvoie aux opérations multiples qu’un texte effectue toujours sur d’autres textes et dont on peut entreprendre le repérage et le classement. Les quarante-et-une études de ce volume s’attachent à ces trois perspectives par lesquelles se décrit l’infini travail de pliage et de dépliage en quoi consiste l’écriture
    corecore