104 research outputs found

    La « libre antenne », objet social pour les adolescents ?

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    Le discours de l’échec de la démocratisation culturelle en France

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    En France, le ministère de la Culture et de la Communication est, depuis les années 1970, le principal pourvoyeur de données statistiques et de commentaires sur les pratiques culturelles des Français. Un discours ressort qui est celui d’un échec de la démocratisation en matière culturelle. Cet article se propose de revenir sur cette interprétation, en confrontant les différentes acceptions de la démocratisation, quantitative, catégorielle et sociale, et en discutant les arguments statistiques à l’appui de l’interprétation en termes d’échec. Il examine la valeur d’une démocratisation appréciée à l’aune du critère relatif de « l’écart entre catégories socio-professionnelles » et discute l’argument d’invalidation que représente « l’évolution structurelle » de la population française à l’aide de modèles log-linéaires mesurant l’évolution de l’association entre variables de pratiques et variables socio-démographiques. Puis, l’article revient sur la valeur explicative du « capital culturel », mesuré au niveau de diplôme, eu égard à l’élévation historique du niveau de scolarisation et à la structuration par l’âge des pratiques. Il discute, en conclusion, l’épistémè distinctive et universaliste au fondement de l’orientation qu’a pris ce discours en France.In France, the Ministry of Culture and Communication has been, since the 1970s, the main source of quantitative data and sociological analyses of French cultural practices. The dominant discourse that has emerged claims that the promise of cultural democratization has failed. This article discusses this interpretation, comparing the different meanings of democratization – be it quantitative, category-based or social –, and the arguments in support of the dominant discourse. It examines the significance of the democratization of cultural practices in terms of a “gap between classes” and discusses the argument of “structural changes” in the French population. This article then explores the relevance of the notion of “cultural capital” to explain the historical evolution of cultural practices given the general increase in educational achievements and the structuring of practices by age. In conclusion, the article shows that a specific “episteme”, inspired from the distinction’s model, underlies the interpretation that explains this discourse in France

    Nathalie HEINICH, 2014, Le Paradigme de l’art contemporain. Structures d’une révolution artistique, Paris, Gallimard, « Bibliothèque des Sciences sociales », 384 p.

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    Nathalie Heinich fait preuve d’une ambition qu’on réserverait plutôt aux historiens ou aux philosophes de l’art : qualifier du concept de « paradigme de l’art contemporain » presque un siècle de production artistique occidentale, en en faisant la suite de paradigmes moderne et classique. Le Paradigme de l’art contemporain propose en vingt chapitres de caractériser le domaine culturel des arts plastiques, ses productions et son organisation, du point de vue professionnel ou social (discours et..

    Philippe COULANGEON, Culture de masse et structure de classes. Le goût de l’altérité

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    L’ouvrage de Philippe Coulangeon vise à analyser la situation contemporaine des pratiques culturelles en les rapportant au système éducatif et aux rapports de classes. Il est constitué de trois parties, dont les deux premières traitent de l’inégalité scolaire, à partir de restitutions de travaux, et la dernière du statut distinctif dudit capital multiculturel, adossée à une enquête statistique. Coulangeon pose l’hypothèse que la classe sociale doit être le concept-clé de l’analyse des pratiqu..

    Christine DÉTREZ, 2014, Sociologie de la culture, Paris, Armand Colin, « Cursus », 192 p.

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    Sociologie de la culture est un manuel qui se donne pour objectif de faire un état des lieux de ce domaine particulièrement significatif de la sociologie en France, en insistant sur l’articulation des terrains, des méthodes et des théories. Il fait suite à au moins trois manuels publiés sur le thème : Y. Lamy et M. Béra, Sociologie de la culture (2003, Armand Colin) ; Ph. Coulangeon, Sociologie des pratiques culturelles (2005, La Découverte) ; L. Fleury, Sociologie de la culture et des pratiq..

    Les cultural studies sont-elles des paradigmes ? Communauté paradigmatique et épistémologique avec la sociologie

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    Dans sa contribution, Éric Maigret (2013) soutient que les cultural studies forment des paradigmes qu’il oppose à ce qu’il nomme les disciplines (de sciences sociales). L’auteur définit ces paradigmes comme marxiste, foucaldien, féministe et postmoderne et par le lien qu’ils établissent entre culture et pouvoir sur le plan sociologique, d’une part, savoir et pouvoir sur le plan épistémique, d’autre part. La discussion que j’engage considère le cas de la sociologie et soutient que la différence entre les cultural studies et les disciplines semble moins une opposition paradigmatique (épistémologique) que théorique, donc du niveau de la règle d’interprétation qu’une théorie fournie. Cultural studies et sociologie partagent un même paradigme de la signification, y compris à propos des productions symboliques dans leur lien au pouvoir, et une même épistémologie de l’enquête (qui se doit d’être représentative et de tenir compte du point de vue du sujet). Leur différence théorique porte sur le modèle d’interprétation, externaliste et fondationnaliste dans le cas, majoritaire, de la sociologie, et internaliste et cohérentiste dans le cas des cultural studies. Du moins jusqu’à la rupture avec l’idée d’un réel déterminant et d’une recherche de la signification.In “What Cultural Studies do to Disciplinary Knowledge”, Éric Maigret (2013) argued that cultural studies are organized in “paradigms” and are opposed to what he calls “disciplines” (i.e. social sciences). He defined these paradigms as marxist, foucauldian, feminist and postmodern and he argued that cultural studies establish a relationship between culture and power on the sociological level and knowledge and power on the epistemic level. From a sociological point of view, we argue that the difference between cultural studies and disciplines are less a paradigmatic opposition (or an epistemological one) than a theoretical one (the rule of interpretation that a theory provided). Cultural studies and sociology share a paradigm of “meaning”, including the relationship between culture and power, and a same epistemology of enquiry (which must be representative and reflect the point of view of the subject). Their theoretical difference concerns the interpretation model, externalist and foundationalist in the case of sociology and internalist and coherentist in the case of cultural studies. At least until the rupture with the idea of a determining “real” and a search for meaning

    Nathalie Heinich, Des valeurs. Une approche sociologique

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    « Le rapport aux valeurs occupe ainsi un point quasi aveugle de la sociologie moderne » (p. 368), écrit Nathalie Heinich dans Des valeurs. L’ouvrage cherche à y remédier à ce constat en donnant corps à ces faits idéologiques que sont les « valeurs » par lesquelles elle identifie les « qualités » affectées à un objet (p. 167). Cette approche veut échapper à la confusion avec la « sociologie des valeurs » par enquêtes statistiques autant qu’avec la « sociologie morale » à visée normative. Natha..

    Vicenzo Cicchelli, Sylvie Octobre, L’Amateur cosmopolite. Goûts et imaginaires culturels juvéniles à l’ère de la globalisation

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    L’Amateur cosmopolite est un ouvrage qui se donne pour objet le « cosmopolitisme esthético-culturel » des jeunes adultes (qui sont caractérisés comme « juvéniles » dans le titre) conçu comme une « disposition culturelle impliquant une posture intellectuelle “d’ouverture” à l’égard d’individus, de lieux et d’expériences de cultures différentes, particulièrement de “nations différentes” » (p. 13). Ici le cosmopolitisme est synonyme d’ouverture d’esprit. Cet ouvrage se donne un bel objet qualifi..

    Principes de structuration des pratiques culturelles : stratification et âge

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    Dans le modèle d’analyse des pratiques et des goûts culturels de La Distinction, Pierre Bourdieu soutient que les capitaux économiques et culturels des individus sont d’une part des variables plus déterminantes que d’autres facteurs dits « secondaires » comme l’âge, le sexe ou la résidence et, d’autre part, que leur volume et leur composition permettent de rendre compte du champ des styles de vie. L’analyse des correspondances multiples menée sur les données 2008 de l’Enquête sur les pratiques culturelles des Français du ministère de la Culture confirme que si l’axe de la stratification sociale des pratiques culturelles demeure premier dans la structuration des pratiques culturelles, le second, chez P. Bourdieu celui de la différenciation selon le rapport des possessions culturelles ou économiques, est dorénavant un axe de l’âge. Les travaux longitudinaux qui montrent l’effet générationnel au-delà de l’âge accentuent la thèse qu’un principe de structuration des pratiques culturelles contemporaines réside dans la fréquentation même des biens par une génération historique. Ce facteur prendrait alors la forme d’un tournant culturel dans l’analyse des pratiques culturelles.In the Distinction’s model of analysis of practices and cultural tastes Pierre Bourdieu argues that the economic and cultural capitals are, on the one hand, more important variables that secondary factors as age, gender, residence and, on the other hand, that their volume and composition explain the structuration of lifestyles. Since the 1990s, sociologists put forward this second set of variables, including variables of age and generation, as structural ones. The multiple correspondences analysis we conducted on 2008 data from the statistical survey of French cultural practices of the Ministry of culture confirms that, if the axis of social stratification remains first in the structuring of cultural practices, the second is now an axis of age. Longitudinal study highlights the generational effect behind the age, which leads to support a structuring principle of contemporary cultural practices. This dimension would then mean a cultural turn in the analysis of cultural practices

    Savoir et démocratie : le fondement normatif des univers sociologique et journalistique

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    International audienceThere are journalists who say they are sociologists, as there are sociologists who call themselves journalists, specifically improved journalists. They mention a common object and identity and a question of methods that would differ only in degree. In the opposite, some authors describe the specificity and the professional autonomy of these two activities in terms of object and methods. The two ways of thinking journalistic and sociological activities may be designated as continuism and discontinuism. For the continuist approach, these two activities are the same, the only difference lies in a different degree methods. For the discontinuist approach, this article defend, the two activities are based on two bearing and heterogeneous points as « knowledge» and « democracy ». If they are ideals in terms of what is actually observed concerning the practices of sociologists and journalists, this paper argues that these goals describe values and common knowledge. These professions have to be considered as distinct « universes » which recognize themselves shared rules.On trouve des journalistes qui se disent sociologues, comme on trouve des sociologues qui se disent journalistes, plus précisément des journalistes améliorés. Les uns et les autres avancent l'argument d'une identité et de l'objet visé par ces deux professions et des méthodes qui diffèrent seulement en degrés. De façon opposée, il se trouve des auteurs qui décrivent la spécificité et l'autonomie professionnelle des deux activités, en termes d'objet comme en termes de méthodes. On peut désigner de continuiste et de discontinuiste les deux manières de penser les activités journalistiques et sociologiques. La thèse continuiste décrit les deux activités par l'identité de leur objet et par des différences de degrés dans les méthodes. La thèse discontinuiste, que cet article défend, décrit les deux activités comme s'autorisant de deux points d'appui solides et radicalement hétérogènes : le « savoir » et la « démocratie ». Cet article défend la thèse que ces visées, si elles représentent des idéaux au regard des pratiques réellement observables des sociologues et des journalistes et des divers « idéaux-types » qui permettraient de les décrire, elles n'en recouvrent pas moins des valeurs et des savoir-faire communs qui font l'unité respective des deux professions qu'il faut concevoir comme des « univers » se reconnaissant des règles partagées
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