5 research outputs found

    La?triangulation?de?l’âme?:?la?psychothérapie?entre?la?phénoménologie?et?les?neurosciences

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    In den letzten Jahren sahen sich Psychotherapeuten zunehmend neuen Herausforderungen und Anfechtungen gegenüber; waren es bislang vor allem Diskussionen zwischen rivalisierenden Schulen sowie mit den Gesundheitsbehörden hinsichtlich der Anerkennung als wissenschaftliche Verfahren und der Wirksamkeit oder waren es Konkurrenz- und Verteilungsprobleme gegenüber einer organisch orientierten Psychiatrie im Verbund mit einer mächtigen Pharmaindustrie, so wird neuerdings vonseiten der Neurowissenschaften versucht, mit exakten naturwissenschaftlichen Verfahren dem Bewusstsein und den psychischen Prozessen insgesamt auf die Schliche zu kommen. Allerdings handelt es sich bei neuronalen Ereignissen ebenso wenig um theoriefreie objektive Beschreibungen der Wirklichkeit, sondern sie basieren auf bestimmten ontologischen und epistemo-logischen Voraussetzungen; die Eliminierung der subjektiven Perspektive bedeutet eine Entscheidung zugunsten einer verdinglichten Ereignisontologie. Das Feld der Psychotherapie liegt demgegenüber im sprachlich symbolischen Bereich mit dessen semantischen und syntaktischen Regeln und den verschiedenen Ebenen der Bedeutungszuschreibung. Sie ist Sprachoperation im Sinne einer Interpretation von Texten und Übersetzung von Organsprache und Körperausdruck.Schlüsselwörter Hermeneutik; Konstruktion; Neurowissenschaft; PhänomenologieIn recent years, psychotherapists have been increasingly faced with novel challenges and controversies; while, until recently, there were discussions between the competing schools themselves or with the health authorities about the accreditation of their methods as a scientific practice and the proof of efficacy or there were problems of competitiveness and distribution in the face of an organ-based psychiatry that collaborated with the powerful pharmaceutical industry, lately the neurosciences have tried to unravel the mystery of consciousness and the mental processes in general by virtue of their science-based means. The neuronal occurrences are, however, by no means devoid of theories, nor do they represent “objective" descriptions of reality, but rest upon certain ontological and epistemological assumptions; eliminating the subjective perspective entails opting for a reified ontology of events. The psychotherapeutic domain, however, operates on a linguistic symbolical ground, following its semantic and syntactic rules while encompassing various levels of attributing meaning. It is a linguistic operation in that it interprets texts and translates organ-based language and bodily expressions.Keywords Hermeneutics; Neuroscience; Phenomenology; Mental reality; SubjectivityUne perception unilatérale de la science s'est établie dans l'ombre des succès incontestés remportés par les sciences naturelles aux XIXe et XXe siècles, perception selon laquelle on pense pouvoir saisir tous les domaines et soumettre même les sciences humaines et sociales à la dictature de mesures purement quantitatives. De plus, du fait que les processus sociaux sont de plus en plus souvent axés sur une dimension économique, la psychothérapie est soumise à la pression d'une exigence d'efficience et de faisabilité. On comprend alors que les psychothérapeutes tentent de reprendre des standards reconnus, s'assurant ainsi un accès à la communauté scientifique. Ce faisant, ils oublient que cette démarche aboutit à l'élaboration d'un modèle façonné en fonction d'une perception du monde et de la science qui ne fait pas partie de leur discipline. Ceci a des effets sur l'action thérapeutique, ce qui fait que cette dernière abandonne ses visées fondamentales qui étaient d'éclairer et d'émanciper.Des liens se sont créés ces derniers temps entre des orientations psychothérapeutiques utilisant des approches scientifiques correspondant au modèle des sciences naturelles, comme la théorie systémique et plus récemment la neurobiologie. Les développements récents de l'imagerie médicale, avec le CT, la tomographie par résonance magnétique et autres, ont beaucoup contribué à un essor de la recherche sur le cerveau et à des pronostics optimistes de ses praticiens. Les efforts entrepris dans le domaine de la neurophysiologie paraissent attrayants dans la mesure où ils se fondent sur les principes méthodiques appliqués en sciences naturelles, ainsi que sur une conviction que les tentatives d'explication scientifique peuvent se libérer de l'aspect ontologique. Il reste que les résultats obtenus par ce biais ne constituent pas une description objective de la réalité, même s'ils semblent correspondant à des facta bruta : il s'agit de constructions théoriques. Dès lors que la recherche sur le cerveau considère ce qui se passe au niveau des neurones comme à priori plus réel que le ressenti subjectif, les éléments interprétés de manière empirique ne peuvent plus être saisis que dans le contexte d'une ontologie concrétisante.Cette recherche s'accompagne aussi d'un espoir qu'il est possible d'étudier le conscient sur des bases objectives, ce qui permettrait d'inclure à la démarche la psychologie et même la philosophie, et, ce faisant, de résoudre - par élimination - la question des rapports soma-psyché, un problème qui préoccupe depuis des siècles la philosophie et les sciences.De plus, les chercheurs étudiant le cerveau formulent des énoncés globaux, fondamentaux sur l'être et sur la nature des processus mentaux en se fondant sur les domaines restreints qu'ils peuvent saisir au niveau expérimental. En réalité, ils localisent de manière plus ou moins exacte l'augmentation de l'activité neuronale à certains endroits. Le problème demeure de savoir quels schémas d'activité du cerveau doivent être attribués à des processus mentaux donnés puisque localiser ces schémas ne permet pas de saisir leurs contenus. De plus, le cerveau ne semble pas - selon l'état actuel des connaissances -être doté d'une instance chargée de coordonner des processus d'excitation neuronale qui y aboutiraient de manière synchrone et pourraient y être soumis à un processus cohérent d'interprétation ; par contre, en ce qui concerne le « moi », il peut êtreconsidéré comme une instance chargée de planifier et de décider. On ne sait pas non plus comment le cerveau réussirait à se saisir lui-même, c'est-à-dire à acquérir une conscience de soi.Les différentes manières dont la phénoménologie et la biologie approchent et expliquent les choses sont apparentes surtout au niveau de la question du libre arbitre ; alors que les sciences naturelles doivent partir du principe que nous sommes déterminés par des processus physiologiques, ce qui ne laisse aucune place à des décisions volontaires, la psychothérapie comme la pédagogie et le droit partent du principe que l'homme est capable de prendre des décisions librement et qu'il est donc responsable de ses actions. Ceci reflète notre sens commun mais aussi notre tradition culturelle. De plus, la signification et le sens d'une action ne peuvent être saisis que par le biais de leur contexte et des raisons qui ont motivé celle-ci, c'est-à-dire par le biais d'une interprétation et non par celui de la mesure de processus neuro-naux.Il    est vrai que les concepts propres à la psychothérapie ne se fondent pas sur le principe de l'existence d'une liberté et d'une indépendance absolues ; l'être humain est également défini par les rôles qu'il joue dans la société, il est influencé par des structures de besoins acquises lors de sa socialisation, par ses pulsions innées, ainsi que par le langage et les schémas d'interprétation comme les constructions de la réalité qui en découlent. C'est justement en s'affrontant à ces conditions et à ces possibilités que le sujet se constitue et construit un projet de vie. Il est d'autre part exact que notre conscient n'est pas une source d'information fiable, comme l'ont déjà constaté S. Freud et avant lui les philosophes Schopenhauer et Nietzsche. C'est pourquoi Freud avait posé l'inconscient comme fondement de tous les phénomènes psychiques. Cet inconscient s'élabore en fonction de l'affrontement à l'environnement social, au moment où l'enfant est confronté au désir et à l'inconscient des autres - mais il n'est capable d'en assimiler consciemment qu'une partie. Ces rapports dialectiques entre inconscient et conscient sont à la base d'une structure psychique développée en fonction de facteurs biographiques et c'est ce qui fait le sujet. Il s'agit donc en psychothérapie de développer un principe de réalité différenciant la réalité intérieure de l'expérience, les représentations du soi de celles de l'objet. En comprenant comment la réalité psychique se constitue au fil du temps, donc en renforçant une perception consciente de la réalité, la personne a également la possibilité de modifier le projet de vie qui lui était donné et de façonner à un degré plus important ses conditions existentielles. C'est à ce niveau que se situent les visées potentiellement émancipatoires de la psychothérapie.Lorsque nous éliminons le dualisme entre différents modèles d'explication et les ambiguïtés du langage pour adopter une perspective réductionniste et déterministe - comme le font les spécialistes des neurosciences - nous ne mettons pas seulement en question notre identité en tant que sujets conscients d'eux-mêmes : nous renonçons à la possibilité de disposer d'un modèle de discours venant compléter des schémas d'explication limités, modèle qui joue un rôle essentiel dans notre culture. Ce faisant nous ne tenons plus compte de la question de savoir comment le vocabulaire de notre langage mental peut être traduit et comment notre héritage culturel historique peut s'accommoder des schémas linguistiques et explicatifs caractérisant les sciences naturelles

    Subjectivité et langage (2e partie). Changements des paradigmes dans le discours psychothérapeutique

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    Im vorliegenden zweiten Teil dieser Arbeit geht es um den Versuch einer Grundlegung der Psychotherapie, um die Möglichkeit und die Bedingungen eines psychotherapeutischen Diskurses. Dies macht eine Rückbesinnung auf die Entwicklung der Begriffe, der Gegenstandsbestimmung sowie der Erkenntnisziele der Psychoanalyse und der daraus hervorgegangenen psychotherapeutischen Schulen notwendig. Kernpunkt der Theorie Freuds ist die Darstellung von Störung als Konflikt zwischen den Bedürfnissen des Individuums und den Anforderungen der Kultur, ist die Vermittlung von körperlicher und sozialer Bestimmtheit. Die biologistischen Begriffe Freuds, die dem naturwissenschaftlichen Denken seiner Zeit entsprachen, wurden seither im Sinne neuerer Paradigmen modifiziert und erweitert, wie dies u.a. in den Objektbeziehungstheorien, in den Darstellungen eines sprachlich strukturierten Unbewußten von J. Lacan oder im Konzept der Interaktionsformen von A. Lorenzer versucht worden ist. Dabei kommt der symbolischen und insbesondere der sprachlichen Vermittlung eine entscheidende Bedeutung zu und zwar nicht nur als Grundlage und Voraussetzung jeder Erkenntnis, sondern auch als wesentliches Element sozialer Interaktion und damit kulturell bestimmter Denk- und Handlungsmuster sowie auch als Strukturprinzip des Unbewußten.Schlüsselwörter:Psychoanalyse, Metapsychologie, Ichpsychologie, Selbstpsychologie, Objektbeziehungstheorie, Interaktionsformen.In this second volume of the work, an attempt is made to provide a foundation for psychotherapy, and to investigate the possibility as well as the conditions of a psychotherapeutic discours. This calls for a review of the development of concepts, definition of objective, as well as cognitive aims of psychoanalysis and the various therapeutic approaches that have evolved from it. At the center of Freud’s theory lies the definition of disturbance as a conflict between human nature and the demands of culture, the concept of mediation between physical and social determination. Freud’s biologistic concepts, born of the thinking of his period, which was predominantly shaped by thought in the natural sciences, have since been modified and expanded as required by more recent paradigms, such as attempted in the theory of object-relationships, in the representation of a linguistically structured unconscious by J. Lacan, or in the concept of interaction patterns by A. Lorenzer. In this, a decisive role is assigned to symbolic, and, in particular, verbal and linguistic mediation - not only as the foundation and prerequisite of all cognition, but also as an essential element of social interaction, and thus of culturally determined patterns of thought and action, as well as serving as a structural principle of the unconscious.Keywords: Psychoanalysis, metapsychology, ego-psychology, self-psychology, theory of object-relationship, interaction-patternsLa seconde partie du présent travail s’intéresse à la manière dont la psychothérapie peut être fondée théoriquement, ainsi qu’aux possibilités et aux conditions d’un discours psychothérapeutique. Il faut donc que nous nous remettions en mémoire la manière dont la psychanalyse et les écoles qui l’ont suivie ont élaboré leurs concepts, défini leur objet et fixé leurs objectifs cognitifs. A l’origine, S. Freud avait tenté de traiter les troubles psychiques, dans la mesure du possible, en les expliquant comme résultant d’événements traumatiques; en ceci il demeurait dans le contexte de la perception prônée par les sciences naturelles et la médecine de l’époque et, au début, ses traitements se situaient au niveau somatique. Ce ne fut que progressivement qu’il se vit contraint d’abandonner le rôle du médecin et de laisser ses patients s’exprimer, leur permettant de raconter l’histoire de leur souffrance. Les troubles furent alors de plus en plus souvent perçus comme le produit d’un conflit entre la nature (pulsionnelle) humaine et les exigences de la société. Sans le vouloir et pour ainsi dire en passant, Freud a ainsi élaboré une nouvelle méthode d’acquisition de la connaissance; une herméneutique fondée sur l’expérience. Ce faisant, comme l’a souligné L. Binswanger, il a donc conduit sur la voie de l’empirisme une authentique compréhension de l’humain.Dans la mesure où Freud insistait pour souligner le caractère de créature de l’homme, son déterminisme (pulsionnel et) biologique, il put concevoir le développement de la subjectivité et les expériences individuelles de la souffrance en tant qu’éléments intermédiaires entre la nature humaine et les exigences de la praxis sociale. On considère donc comme le “tournant coper-nicien” de la psychanalyse le moment où l’on a attribué un sens à l’inconscient, faisant ainsi qu’elle se distingue des psychologies idéalistes du conscient ou des conceptions fonctionnalistes du comportement qui ont été élaborées surtout aux Etats-Unis. Toutefois, la conception de la science qui régnait au 19e siècle et les concepts mécanistes de la métapsychologie freudienne conduisirent à une réification de “l’appareil psychique”; ils firent aussi que l’on négligea d’examiner les processus d’échange prenant place au moment du développement des structures psychiques et des représentations du soi et de l’objet. Ce ne fut qu’à partir du moment où des concepts furent élaborés dans d’autres domaines - en théorie de l’interaction symbolique (G. R. Mead, ,J. Piaget), par exemple, ou en linguistique (L. Wittgenstein, F. de Saussure) - qu’il devint possible de saisir les processus au cours desquels certaines modalités culturelles d’expérience et d’action sont acquises dans le cadre de l’interaction avec les parents (de substitution). Ces concepts ont été intégrés à la pensée psychanalytique au niveau, en particulier, des théories développées au sujet de la relation d’objet. Ici, au contraire de Freud, on ne considère plus la relation aux objets comme un simple “investissement” d’énergie libidinale ou agressive, mais comme un schéma d’interaction internalisé sur la base d’expériences faites dans le cadre de processus complexes d’échange et des affects liés à ces expériences. Ces “relations d’objet ” jouent un rôle décisif au moment de construire des représentations du monde extérieur -les représentations de l’objet -, comme au niveau de l’expérience du soi.Ce fut surtout A. Lorenzer qui, avec sa notion de “formes d’interaction”, a conceptualisé l’intégration des besoins du corps à la praxis sociale dans le cadre de processus d’échange et en particulier dans celui de la symbiose mère-enfant. Dans ces interactions, des besoins polymorphes sont formés et leur contenu défini,bien avant toute capacité au conscient, ceci en fonction de la manière dont ils sont satisfaits ou rejetés et du modèle social de la praxis maternelle. Les désirs pulsionnels sont donc le produit de l’affrontement de la nature humaine à des processus sociaux d’éducation, donc de la socialisation du sujet et non de données ontologiques. Ces figures de praxis sont en partie introduites dans le langage de tous les jours durant la socialisation linguistique; au sens des “jeux de langage” de Wittgenstein, elles sont traduites en formes symboliques d’interaction et peuvent donc devenir conscientes et réfléchies. Ceci implique que c’est seule ment par le biais du langage que le conscient se forme, que le vécu est conceptualisé et que soi et objet se détachent. Une autre partie du vécu demeure formes inconscientes d’interaction apprises durant la socialisation; celles-ci restent dans l’inconscient, hors du champ du langage, mais continuent toutefois à influencer le comportement “illicitement”, au même titre que les formes d’interaction désymbolisées qui ont été exclues du langage en cours de développement.En conséquence, J. Lacan a décrit la signification du langage par rapport à la définition des besoins humains et à leur intégration dans l’ordre symbolique -la sémiotisation du sujet. Revenant aux premières idées de Freud, il a souligné que l’inconscient constitue l’être même de l’homme alors que le “moi" est aliéné, car il est support du conscient et lieu de la raison en ce qui concerne le “mirroring” par les objets du soi (Ko-hut) provenant de l’extérieur et permettant une identification narcissique avec l’image de soi. Chez Lacan également, les besoins sont introduits dans le langage par l’Autre, la mère par exemple, et sont subordonnés au signifiant. L’enfant est impotent et dépend du soutien d’autrui, il doit articuler ses besoins pour que son environnement réagisse et doit donc formuler son désir dans le champ de la parole. La dépendance dans laquelle il se trouve par rapport à autrui fait qu’il exige une présence continue et un amour sans limite, conditions requises pour que ses besoins soient satisfaits. Pourtant l’Autre est toujours défini par le champ symbolique et non par celui de la biologie. L’enfant doit percevoir la différence de l’Autre, le champ symbolique, pour y introduire son besoin; ceci implique qu’il est contraint d’articuler pour avoir accès au champ de la parole. Ce n’est que par la différence entre besoin et refus, entre aspiration à l’amour et absence que le désir se constitue, en tant que demande représentée par un symbole.Chez Lacan le langage est, comme l’inconscient, défini par les fonctions métaphorique et métonymique qui permettent au sujet véritable de prendre la parole par l’intermédiaire de l’éblouissement narcissique et imaginaire introduit par un conscient aliéné par l’Autre, ceci par le biais des omissions, des actes man qués et des symptômes, ainsi que des rêves et des plaisanteries. Seule l’attention fluctuante avec laquelle le thérapeute suit les entretiens peut permettre de saisir cette communication indirecte et d’introduire une universalité de la parole

    Subjectivité et langage (1e partie). Une contribution à l'épistémologie de la psychothérapie

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    Diese Arbeit stellt einen Versuch dar, die Diskussion um eine wissenschaftliche Fundierung der Psychotherapie weiterzuführen. Dabei soll vorerst eine Abgrenzung gegenüber den empirischen Wirksamkeitsstudien erfolgen, die derzeit im Zusammenhang mit der gesetzlichen Normierung und der Finanzierung der Psychotherapie durch die Sozialversicherung in Österreich aktuell gewordenen sind. Entgegen der Auffassung eines einheitswissenschaftlichen Konzepts, soll hier Erfahrungswissenschaft nicht gleichgesetzt werden mit empirisch-nomologischer Wissenschaft. Psychotherapie wird hier als nicht-nomologische, hermeneutische Erfahrungswissenschaft dargestellt, in der das Erkenntnisverfahren seine Legitimität ausschließlich aus dem Dialog zwischen Therapeut und Klient bezieht und nicht aus der Überprüfung von Hypothesen anhand von Tatbeständen, bzw. aus der Erklärung dieser Tatbestände durch allgemeine Gesetzesaussagen. Vor allem anhand der Psychoanalyse sowie ansatzweise anhand der klientenzentrierten Psychotherapie, soll aufgezeigt werden, wie Psychotherapeuten ihre Erkenntnisse gewinnen und verifizieren und wie diese Annahmen in ein theoretisches Konzept eingebunden und systematisiert werden. Dabei wird neben S. Freud und C. R. Rogers vor allem auf J. Habermas und A. Lorenzer Bezug genommen, die zu einer wissenschaftstheoretischen Fundierung der Psychoanalyse wesentlich beigetragen und die versucht haben, die in den „biologistischen“ Formulierungen der Metapsychologie Freuds bereits enthaltenen interaktionistischen Momente herauszuarbeiten und im Lichte neuerer Theorien sozialer Interaktion sowie kritischer Sozialwissenschaften zu erweitern. Schlüsselwörter Wissenschaftstheorie, Hermeneutik, Psychoanalyse, klientenzentrierte Psychotherapie, Metapsychologie, Handlungssprache.This article is an attempt to contribute to the discussion about the scientific basement of psychotherapy. At first there shall be made a differentiation to the empirical studies of effectiveness, which have become topical in connection with the legal standardization and the financing of psychotherapy by the social institutions in Austria. In contrary to the view of science as homogen, empirical science should be considered in a different way than natural science. Psychotherapy shall be considered as a non-nomological, hermeneutic empirical science, in which the procedure of scientific finding gets its legitimacy only from the dialogue between therapist and client and not from the examination of hypothesis based on facts or from the explanation of this facts by general scientific laws. Mainly with psychoanalysis and to some extent also with client-centered psychotherapy as main examples, the process of how psychotherapists come to their findings, how they verify them, and build a systematic theory upon them shall be shown. Beside to S. Freud and C. R. Rogers there will be especially referred to J. Habermas and A. Lorenzer, who made an essential contribution to the epistemological foundation of psychoanalysis and who tried to develop the interactionistic aspects, which are already included in the “biological” formulations of Freud’s metapsychology, and to extend them in the light of new theories of social interaction and of critical social sciences. Keywords Metascience, hermeneutics, psychoanalysis, client-centered psychotherapy, metapsychology, action language.Le présent travail tente de prolonger le débat concernant les fondements épistémologiques de la psychothérapie. délimite d’abord cette dernière par rapport aux études d’efficacité de type empirico-scientifique qui ont acquis une actualité toute particulière dans le contexte de la réglementation légale de la psychothérapie en Autriche et du financement des thérapies par les caisses d’assurance maladie. A la différence de ces aspects, on va tenter de montrer comment les psychothérapeutes acquièrent et vérifient leur savoir et comment leurs hypothèses sont intégrées à un concept théorique et systématisées. Pour ce faire, on se référera surtout à la psychanalyse et présentera des exemples tirés de la psychothérapie centrée sur le client. La controverse opposant les approches adoptées par les sciences naturelles et les sciences humaines acquiert une valeur paradigmatique dans le domaine de la psychothérapie car, ici, cause et intention, nature et culture se recoupent. Le travail esquisse donc d’abord les problèmes liés à une recherche en psychothérapie de type empirico-analytique; il tente ensuite de démontrer qu’il faut absolument donner des bases à la psychothérapie en tant que discipline empirique, critique et herméneutique. C’est avant tout l’élaboration d’une nouvelle méthode, basée sur une libre autoprésentation du patient et l’acquisition d’un savoir herméneutique, qui a permis à S. Freud de cerner un nouvel objet de recherche. En tentant de conceptualiser les expériences qu’il avait faites dans son travail thérapeutique avec des individus concrets, il a élaboré progressivement une nouvelle théorie des processus et structures psychiques. Il s’en suit qu’en psychanalyse comme au niveau plus global de la psychothérapie, procédures et objet, ainsi que leur conceptualisation sont nécessairement interdépendants. Pour tenter de définir des fondements épistémologiques, l’auteur se réfère avant tout à J. Habermas et à A. Lorenzer. Tous deux ont beaucoup apporté dans ce domaine; ils ont essayé de cerner les éléments d’interaction déjà contenus dans les formulations “biologistes ” incluses dans la théorie de Freud et de les élargir dans le contexte de théories plus récentes de l’interaction et des sciences sociales critiques. C’est surtout le concept de “formes d’interaction” présenté par Lorenzer qui a permis de montrer qu’en ce qui concerne l’épistémologie de la psychothérapie, il est indispensable de combiner analyse du langage et étude psychologique de formes sociales d’interaction. Pour être en mesure de réintégrer à la praxis existentielle transmise par le langage (au “jeu du langage” de Wittgenstein) les interactions conflictuelles qui en ont été dissociées, “excommuniées”, le thérapeute doit entrer en interaction avec son client dans le cadre du processus de transfert / contretransfert. Il doit aussi détecter les mises en scène de formes refoulées d’interaction qui se manifestent continuellement dans le contexte du “retour du refoulé”. Pour ce faire le thérapeute doit utiliser ses propres formes symboliques d’interaction comme des “préhypothèses ” et les échanger contre celles du client au cours d’un processus herméneutique de décodage. Au sein du processus thérapeutique, les expériences subjectives d’interaction faites par le thérapeute deviennent donc un important instrument d’acquisition de connaissances. Il est alors essentiel que les expériences faites durant le travail thérapeutique concret soient contrôlées; il faut aussi que les “préhypothèses généralisées” soient contrôlées par la “scientific community” (Kuhn). Ceci doit permettre de discerner une éventuelle “folie à deux” et, au niveau d’une herméneutique élaborée par la collectivité des thérapeutes, de systématiser les expériences individuelles pour établir une “sémiotique des jeux de langage”. Il faut toutefois ajouter que pour détecter et compléter les expériences déformées et partielles rapportées par le client, il faut pouvoir se référer à un cadre dépassant celui de la procédure herméneutique. Pour expliquer les phénomènes psychiques non-évidents, S. Freud a dû les “traduire en images”, donc utiliser des métaphores pour les présenter dans le contexte d’une métapsychologie. Conformément au savoir de son époque et à la pensée de type sciences naturelles qui y dominait, il a emprunté ses métaphores à la physique et à la biologie (mais aussi à la poésie et à la mythologie). Cette conception mécaniste, alliée à une réification et à une anthropomorphisation des processus et instances psychiques, a provoqué de plus en plus de critiques; on a finalement tenté de soumettre la métapsychologie freudienne à une révision. Le “langage d’action” (action language) de R. Schafer est utilisé par l’auteur pour mettre en évidence les problèmes qui se présentent lorsqu’il s’agit de reformuler la théorie psychanalytique et qu ’on ne tient pas compte de certaines implications théoriques ou de données épistémologiques. Il est en particulier impossible d’utiliser des concepts fondés sur le dualisme de Descartes et sur une séparation entre monde physique et monde psychique pour expliquer les hypothèses concernant les processus psychiques inconscients et la théorie des pulsions; en ce qui concerne le savoir acquis par Freud, ces hypothèses se situent donc hors du champ du “tournant copernicien”. C’est surtout P. Ricceur qui a traité de l’importance, pour l’acquisition d’un savoir psychanalytique, de concepts métapsychologiques, ainsi que des rapports dialectiques entre herméneutique et énergétique; il a également souligné que seul un “discours mixte” permet d’éliminer la prépondérance de la conscience et la différence soulignée par Husserl entre un cogito apodictique et une conscience immédiate inadéquate. Selon Ricceur, le travail d’interprétation doit avant tout être mis au service du désir, ce dernier n’étant souvent exprimé que de manière déformée ou sous une forme symbolique. Une perception superficielle ne permet pas de détecter les désirs; pour ce faire il est indispensable de procéder à une “archéologie du sujet”, en tenant compte des couches les plus profondes de l’être et de la nature humaine sur laquelle elles reposent
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