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    Flaubert et Maupassant

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    FLAUBERT : « Plus tard, à cette heure où l’on regarde en soi et autour de soi, il a compris quelle était son originalité, il est devenu un grand romancier, un peintre implacable de la bêtise et de la vilénie humaines. Mais la dualité est restée en lui. Le lyrique n’est pas mort ; il est demeuré au contraire tout puissant, vivant côte à côte avec le romancier, réclamant parfois ses droits, assez sage cependant pour savoir parler à ses heures. C’est de cette double nature, de ce besoin d’ardente poésie et de froide observation qu’a jailli le talent original de Gustave Flaubert. Je le caractériserai en le définissant un poète qui a le sang-froid de voir juste. » (Zola) MAUPASSANT : « On le comprenait parce qu’il était la clarté, la simplicité, la mesure et la force. On l’aimait parce qu’il avait la bonté rieuse, la satire profonde, qui par un miracle n’est point méchante, la gaieté brave qui persiste quand même sous les larmes. Il était de la grande lignée que l’on peut suivre depuis les balbutiements de notre langue jusqu’à nos jours ; il avait pour aïeux Rabelais, Montaigne, Molière, La Fontaine, les forts et les clairs, ceux qui sont la raison et la lumière de notre littérature. Les lecteurs, les admirateurs ne s’y trompaient pas ; ils allaient d’instinct à cette source limpide et jaillissante, à cette belle humeur de la pensée et du style, qui contentait leur besoin. Et ils étaient reconnaissants à un écrivain même pessimiste de leur donner cette heureuse sensation d’équilibre et de vigueur dans la parfaite clarté des œuvres. » (Zola)FLAUBERT A MAUPASSANT — Avez-vous jamais cru à l’existence des choses ? Est-ce que tout n’est pas une illusion ? — Ce qui manque ce sont les principes. On a beau dire, il en faut ; reste à savoir lesquels. Pour un artiste il n’y en a qu’un : tout sacrifier à l’art. La vie doit être considérée par lui comme un moyen, rien de plus. — Prenez garde à la tristesse. C’est un vice. On prend plaisir à être chagrin et, quand le chagrin est passé, comme on y a usé des forces précieuses, on en reste abruti. Alors on a des regrets, mais il n’est plus temps. 15 août 1878 Il me tarde de vous dire que je considère Boule de suif comme un chef d’œuvre. Oui, jeune homme, ni plus, ni moins, cela est d’un maître. C’est bien original de conception, entièrement bien compris, et d’un excellent style. Le paysage et les personnages se voient, et la psychologie est forte. Bref je suis ravi. Deux ou trois fois j’ai ri tout haut... Ce petit conte restera, soyez en sûr. 1er février 188

    Annals of the 'Constantin Brrncuui' University of Targu Jiu: Letters and Social Sciences Series No. 2/2014 (Analele Universitatii 'Constantin Brancusi' Din Targu-Jiu: Seria Litere Si Stiinte Sociale, Nr. 2/2014)

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