Corps sous le voile à l’Époque moderne

peer reviewedIl se raconte bien des histoires de corps dans les couvents de femmes au XVIIe siècle. Le corps y est associé à tous les événements de la vie religieuse : célébration des offices, exercices spirituels, pratiques dévotionnelles, pour lesquels son rôle est défini avec précision. On ne cesse de statuer à son propos lorsqu’il est question de sa réfection, de son repos, de sa participation à la vie communautaire. Il entre en jeu dans tous les instants de ces vies consacrées, certes induites à se tourner vers le Ciel, mais aussi très inscrites au cœur des contingences terrestres. Pour suivre l’itinéraire de ces femmes, depuis leur plus tendre enfance jusqu’à leur dernier souffle, il sera fait appel, dans cet essai de synthèse, à un certain nombre de biographies spirituelles, les unes finalisées par l’entourage, souvent masculin, en vue d’une publication et donc adaptées aux exigences des instances qui les ont autorisées, les autres, réalisées par les religieuses à l’intention de leurs proches et donc plus spontanées et souvent inédites. Ces écrits, confrontés aux archives de la pratique, à la législation en usage et aux propos spirituels contemporains, permettront d’approcher la manière dont s’envisage et se raconte le corps des cloîtrées au XVIIe siècle, en tant qu’unité distincte, mais aussi comme élément toujours solidaire de l’âme

Jeanne Deléloë

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Jeanne de Cambry

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