156 research outputs found

    « Bons » et « mauvais » musulmans

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    Depuis les annĂ©es 1980, l’administration chargĂ©e de l’acquisition de la nationalitĂ© française est confrontĂ©e Ă  une nouvelle rĂ©alitĂ©: la multiplication de candidatures de militants qualifiĂ©s d’«islamistes». Cet article cherche Ă  comprendre comment les diffĂ©rentes composantes de l’État français (sous-direction des naturalisations, services de police, juge administratif) traitent les demandes de ces candidats «islamistes» sous le prisme de la catĂ©gorie juridique de «dĂ©faut d’assimilation». L’analyse de plusieurs dossiers de naturalisation significatifs permet de mettre en lumiĂšre les catĂ©gories d’entendement visant Ă  distinguer les «bons» des «mauvais» musulmans, catĂ©gories Ă©laborĂ©es sur la base d’une certaine confusion entre «islam» et «islamisme», d’une opposition entre musulmans «radicaux» et «modĂ©rĂ©s», et sur la base de conflits d’interprĂ©tation entre les candidats, l’administration et le juge administratif.Since the 1980s, the administration in charge of the acquisition of French citizenship is facing a new reality: the increasing number of ‘Islamist’ activists’ applications. This article seeks to understand how different components of the French State (sub-directorate of naturalization, police, administrative courts) deal with the applications of these ‘Islamist’ candidates from the perspective of the legal category of ‘failure to assimilate’. The analysis of several significant naturalization files highlights the categories of understanding that distinguish between ‘good’ and ‘bad’ Muslims, which are elaborated on the basis of some confusion between ‘Islam’ and ‘Islamism’, the opposition ‘radical’ and ‘moderate’ Muslims, and conflicts of interpretation between the candidates, administration and courts

    « Race et droit de la nationalité en contexte postcolonial : le cas de refus de naturalisation au motif de la polygamie »

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    Depuis la naissance du droit moderne de la nationalitĂ© au XIXe siĂšcle, la procĂ©dure de naturalisation est le site d’observation particuliĂšrement intĂ©ressant pour interroger la relation entre droit et race. Dans la mesure oĂč le droit de la nationalitĂ© a Ă©tĂ© Ă©laborĂ© au moment oĂč la France disposait d’un empire colonial, la frontiĂšre entre le national et l’étranger, ainsi que le passage de cette frontiĂšre via la naturalisation, se sont Ă©tablis Ă  partir de considĂ©rations raciales. Si la frontiĂšre nationale est aussi une frontiĂšre raciale durant la pĂ©riode coloniale, doit-on en conclure qu’elle ne l’est plus durant la pĂ©riode postcoloniale, puisque les ex-indigĂšnes sont devenus des ressortissants d’États indĂ©pendants ? L’objectif de cet article d’interroger la relation entre droit et race Ă  partir d’une enquĂȘte socio-historique sur la condition d’assimilation dans la procĂ©dure de naturalisation et, plus spĂ©cifiquement, sur les cas refus de naturalisation pour « dĂ©faut d’assimilation » liĂ©s Ă  la polygamie. On peut parler d’hĂ©ritage colonial dans la mesure oĂč la sous-direction des naturalisations rĂ©active des ressources symboliques du passĂ© colonial pour les rĂ©utiliser dans le prĂ©sent postcolonial. Autrement dit, une discrimination indirecte et secrĂšte dans les pratiques administratives, fortement contraintes par de nouvelles rĂšgles juridiques, se substitue Ă  la discrimination directe et lĂ©gale du droit colonial

    Retour sur la Marche pour l’égalitĂ© et contre le racisme

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    Le trentiĂšme anniversaire de la Marche pour l’égalitĂ© et contre le racisme (15 octobre-3 dĂ©cembre 1983) est l’occasion de multiples commĂ©morations publiques d’un Ă©vĂ©nement fondateur de l’histoire de l’immigration en France : film rĂ©alisĂ© par Nabil Ben Yadir, documentaires tĂ©lĂ©visĂ©s, reportages radiophoniques, numĂ©ros de revue et colloques, ouvrages de tĂ©moignages, rĂ©unions publiques, expositions, etc. La “Marche” est devenue un objet de mĂ©moire oĂč se mĂȘlent et s’affrontent les discours de mul..

    Rébellions urbaines et déviances policiÚres

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    Dans quelles conditions la lĂ©gitimitĂ© de l’usage de la force physique par la police peut-elle ĂȘtre directement remise en cause par les gouvernĂ©s ? L’objectif de cet article est d’analyser une forme particuliĂšre de dĂ©lĂ©gitimation, la rĂ©bellion urbaine, qui est considĂ©rĂ©e par les forces de l’ordre comme une des menaces les plus importantes Ă  leur propre exercice de la violence physique. La question est de savoir quand et comment l’autoritĂ© policiĂšre est contestĂ©e et quelles sont les logiques sociales et les stratĂ©gies d’action qui dĂ©terminent le recours Ă  la rĂ©bellion, entendue au sens le plus strict comme « l’opposition individuelle ou collective Ă  l’exĂ©cution d’un ordre, qu’il s’agisse d’une saisie judiciaire, d’une perquisition, d’une arrestation, etc. ». Dans cette perspective, la rĂ©bellion urbaine peut ĂȘtre analysĂ©e comme un micro-Ă©vĂ©nement rĂ©vĂ©lateur d’une « crise du consentement » Ă  la domination exercĂ©e par les forces de police. Contre la thĂ©orie de la frustration relative, on adopte une analyse configurationnelle afin de rendre compte d’une situation particuliĂšre oĂč la croyance en la lĂ©gitimitĂ© de l’action policiĂšre se dissipe, se fissure, remettant en cause le « minimum de volontĂ© d’obĂ©ir », fondement central Ă  la stabilitĂ© de la domination lĂ©gale-rationnelle.Under what conditions can the legitimacy of the use of physical force by the police be directly challenged by the governed? The objective of this article is to analyze a particular form of delegitimization, urban rebellion, which is considered by police as one of the most important threats in their own exercise of physical violence. The question is to know when and how the police authority is challenged, and what are the social logics and strategies that determine the use of rebellion, understood in the strictest sense as “individual or collective opposition to the execution of an order, whether judicial seizure, search, arrest, etc.” In this perspective, urban rebellion can be regarded as a micro-event indicative of a “crisis of consent” to the dominance of the police. Against the theory of relative deprivation, we adopt a configurational analysis to analyze a particular situation where the belief in the legitimacy of the police action dissipates, cracks, thus questioning the “minimum willingness to obey”, which is the central basis for the stability of the legal-rational domination

    Vers le point de non-retour ?

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    L’objectif de cet article est de revenir sur les rĂ©centes Ă©volutions du dĂ©bat public sur l’islamophobie. Le passage d’une auto-censure Ă  un usage gĂ©nĂ©ralisĂ© du concept d’islamophobie est rĂ©vĂ©lateur d’une certaine prise de conscience du phĂ©nomĂšne par certaines Ă©lites françaises. Mais cette reconnaissance peut aussi signifier dĂ©nĂ©gation et ĂȘtre remise en cause dans le contexte post-attentats terroristes de 2015 et 2016. L’état d’urgence permanent et la lutte contre la « radicalisation » participent Ă  dĂ©politiser la violence « djihadiste », racialiser les prĂ©sumĂ©s musulmans, et posent la question d’un Ă©ventuel « point de non-retour » dans l’escalade de la violence.The purpose of this article is to analyze recent developments in the public debate about Islamophobia. The transition from a self-censorship to a widespread use of the concept of Islamophobia is indicative of a certain awareness of the phenomenon by some French elites. But this recognition can also mean “denegation” and be challenged in the context of the 2015 and 2016 terrorist attacks. The permanent state of emergency and the fight against “radicalization” contribute to de-politicize “jihadist” violence, racia­lize alleged Muslims, and raise the question of a possible “point of no return” in the escalation of violence

    HĂ©ritages coloniaux en Belgique

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    Cet article prĂ©sente le programme de recherche HERICOL qui renouvelle l’analyse pluridisciplinaire des hĂ©ritages coloniaux en Belgique.This article presents the HERICOL research program that renews the multidisciplinary analysis of colonial legacies in Belgium

    Naturalisations procedures for immigrants : France

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    EUDO Citizenship Observatory, février 201

    Port du hijab et « dĂ©faut d’assimilation »

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    Dans le cadre de deux procĂ©dures d’attribution de la nationalitĂ© française, l’administration doit Ă©valuer le « degrĂ© d’assimilation » des candidats. Le gouvernement peut ainsi refuser l’acquisition de la nationalitĂ© au motif du « dĂ©faut d’assimilation » pour la procĂ©dure de naturalisation (article 21-24 du code civil) et pour l’acquisition par mariage (article 21-4). Cet article analyse le « sens pratique de la mesure » de l’assimilation et prend pour objet un cas particuliĂšrement problĂ©matique pour les agents de l’État : les dossiers de candidates musulmanes portant le hijab. GrĂące Ă  une analyse sociohistorique et ethnographique du traitement administratif de ces candidatures, il s’agit de mettre en lumiĂšre la dĂ©finition Ă©tatique du bon « assimilé » et du non « assimilable ». L’analyse du processus de distinction entre « bon » et « mauvais » hijab permet de mettre en Ă©vidence non seulement la multiplicitĂ© des acteurs de la dĂ©finition Ă©tatique de l’« identitĂ© nationale », mais aussi le caractĂšre dĂ©terminant des interactions entre agents et candidates. La frontiĂšre entre l’« assimilé » et l’« inassimilé » fait intervenir le gouvernement, la sous-direction des naturalisations, les responsables prĂ©fectoraux, les agents de catĂ©gorie C chargĂ©s des procĂšs-verbaux d’assimilation, les candidates et le juge administratif. C’est l’interaction entre tous ces acteurs – obĂ©issant Ă  des logiques d’action convergentes ou contradictoires, Ă©volutives dans le temps, et soumis Ă  des contraintes spĂ©cifiques – qui dĂ©finit la frontiĂšre de l’« identitĂ© nationale ». Si le port du hijab est construit comme un problĂšme administratif, c’est parce qu’il pose Ă  la fois la question de la reproduction de l’ethos national, celle du contrĂŽle du corps des femmes et celle de la loyautĂ©.During French citizenship acquisition process, the administration has sometimes to evaluate the “degree of assimilation” of candidates. This article analyses a special case : female Muslim candidates wearing a hijab. Through a socio-historical analysis, this article highlights the implicit or explicit State definition of the good “assimilated” applicant as well as of the un-“assimilable” applicant. The analysis of the treatment of the “hijab issue” by the administration in charge of naturalization allows us to fully understand why the administrative discourse on assimilation focuses on the “Islamic veil”. Wearing the hijab not only raises the issue of reproduction of the national ethos, but also that of loyalty. Beyond the supposed “clash of civilizations”, the main challenge is to maintain a certain conception of national homogeneity and recognition of State authority

    Annexe 1 : Composition du HCI par période

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    1989-2012 : n = 95 1989-94 : n = 10 Marceau Long Hubert Prévot Jean-Pierre Delalande André Diligent Philippe Farine Stéphane Hessel Marie-Thérèse Join-Lambert Anicet Le Pors Georges Morin Jacques Voisard 1994-1997 : n = 20 dont 3 renouvellements (indiquĂ©s par l'exposant *) Marceau Long* Christiane Ducastelle François Autain Georges Charpak Pierre Chaunu Jean-Pierre Delalande* Philippe Farine* René Lenoir Alain Touraine Françoise de Veyrinas Jean-Marie Bockel Christian Delorme Jeanne-H..

    La crise des banlieues françaises

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