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19 octobre 1939 : la création du CNRS
L’Allemagne avait créé en 1911 la Kaiser-Wilhelm Gesellschaft (aujourd’hui intégrée au Max-Planck Institut) ; les États-Unis s’étaient dotés au début du XXe siècle, grâce à des fondations privées (Rockefeller, Carnegie) d’institutions consacrées à la recherche. La France, malgré les préconisations et les premières réalisations de Pasteur à la fin du XIXe siècle et de Marie Curie après la Première Guerre mondiale, ne participe que lentement à ce mouvement mondial d’organisation de la recherche scientifique. Caisse nationale des sciences (avril 1930), Office national des recherches scientifiques, industrielles et des inventions (ONRSI), Conseil supérieur de la recherche scientifique (1932), Caisse nationale de la recherche scientifique (la CNRS, 1935) : à partir des années 1930, les divers gouvernements multiplient les initiatives pour rattraper ce retard et organiser la recherche française, de manière un peu brouillonne au départ. Comme il l’est pour la diffusion des sciences avec la création du Palais de la Découverte (1937), le prix Nobel de physique Jean Perrin (1870-1942) est à la manœuvre sur le sujet, dès le début de la décennie. C’est le gouvernement de Front Populaire qui assurera une certaine unité à cette ambition. Irène Joliot-Curie (mars-septembre 1936), prix Nobel elle aussi, puis Jean Perrin sont sous-secrétaires d’État à la recherche scientifique auprès du ministre de l’Éducation nationale Jean Zay (1904-1944). Malgré la chute du Front Populaire en juin 1937 (le poste ministériel de la recherche scientifique disparaît alors), Zay conserve son portefeuille jusqu’en septembre 1939, et continue à s’appuyer sur Jean Perrin : le décret organisant le CNRS est publié le 24 octobre 1939.In 1911 Germany founded the Kaiser-Wilhelm Gesellschaft (today part of the Max-Planck Institut), while, at the turn of the 20th century, the United States saw the establishment of various research institutions funded by private donors (Rockefeller, Carnegie). Despite recommendations – and early steps in this direction – from Pasteur at the end of the 19th century and Marie Curie after the First World War, France lagged behind in this global movement to organise scientific research. From the Caisse nationale des sciences (April 1930) to the Office national des recherches scientifiques, industrielles et des inventions (ONRSI), the Conseil supérieur de la recherche scientifique (1932) to the Caisse nationale de la recherche scientifique (la CNRS, 1935), various governments from the 1930s onwards introduced numerous initiatives to catch up with other countries and organise research activities in France, albeit a little haphazardly at first. The Nobel Prize in Physics laureate Jean Perrin (1870–1942) – the man behind the creation of the Palais de la Découverte (1937), which aimed to popularise science – had spearheaded this movement since the start of the 1930s. It was the Front populaire government that would coordinate these ambitions. Irène Joliot-Curie (March–September 1936), also a laureate of the Nobel Prize, and then Jean Perrin, were appointed Undersecretary of State for Scientific Research at the Ministry of National Education, headed by Jean Zay (1904–1944). Despite the demise of the Front populaire in 1937 (and the disappearance of this ministerial post for scientific research), Zay remained minister until September 1939 and continued to support Jean Perrin. The decree founding the CNRS was published on 24 October 1939
Cher Cnrs...
Drôle d’idée que cette rubrique du « courrier des lecteurs » pour un numéro exceptionnel, dans tous les sens du terme. Il eût fallu, chers lecteurs, que vous réagissiez à des articles que vous n’aviez pas lus, voire, pour certains d’entre eux, qui n’étaient pas encore écrits. La rédaction aurait bien sûr pu dénicher quelque physicien pour affirmer avec aplomb : « C’est possible.» Possible, oui, comme le fait pour un chat d’être mort et vivant à la fois. Fort heureusement pour la sauvegarde de notre raison, une autre solution existe : aller puiser dans le fonds des courriers plus anciens adressés au CNRS
19 octobre 1939 : la création du CNRS
L’Allemagne avait créé en 1911 la Kaiser-Wilhelm Gesellschaft (aujourd’hui intégrée au Max-Planck Institut) ; les États-Unis s’étaient dotés au début du XXe siècle, grâce à des fondations privées (Rockefeller, Carnegie) d’institutions consacrées à la recherche. La France, malgré les préconisations et les premières réalisations de Pasteur à la fin du XIXe siècle et de Marie Curie après la Première Guerre mondiale, ne participe que lentement à ce mouvement mondial d’organisation de la recherche scientifique. Caisse nationale des sciences (avril 1930), Office national des recherches scientifiques, industrielles et des inventions (ONRSI), Conseil supérieur de la recherche scientifique (1932), Caisse nationale de la recherche scientifique (la CNRS, 1935) : à partir des années 1930, les divers gouvernements multiplient les initiatives pour rattraper ce retard et organiser la recherche française, de manière un peu brouillonne au départ. Comme il l’est pour la diffusion des sciences avec la création du Palais de la Découverte (1937), le prix Nobel de physique Jean Perrin (1870-1942) est à la manœuvre sur le sujet, dès le début de la décennie. C’est le gouvernement de Front Populaire qui assurera une certaine unité à cette ambition. Irène Joliot-Curie (mars-septembre 1936), prix Nobel elle aussi, puis Jean Perrin sont sous-secrétaires d’État à la recherche scientifique auprès du ministre de l’Éducation nationale Jean Zay (1904-1944). Malgré la chute du Front Populaire en juin 1937 (le poste ministériel de la recherche scientifique disparaît alors), Zay conserve son portefeuille jusqu’en septembre 1939, et continue à s’appuyer sur Jean Perrin : le décret organisant le CNRS est publié le 24 octobre 1939.In 1911 Germany founded the Kaiser-Wilhelm Gesellschaft (today part of the Max-Planck Institut), while, at the turn of the 20th century, the United States saw the establishment of various research institutions funded by private donors (Rockefeller, Carnegie). Despite recommendations – and early steps in this direction – from Pasteur at the end of the 19th century and Marie Curie after the First World War, France lagged behind in this global movement to organise scientific research. From the Caisse nationale des sciences (April 1930) to the Office national des recherches scientifiques, industrielles et des inventions (ONRSI), the Conseil supérieur de la recherche scientifique (1932) to the Caisse nationale de la recherche scientifique (la CNRS, 1935), various governments from the 1930s onwards introduced numerous initiatives to catch up with other countries and organise research activities in France, albeit a little haphazardly at first. The Nobel Prize in Physics laureate Jean Perrin (1870–1942) – the man behind the creation of the Palais de la Découverte (1937), which aimed to popularise science – had spearheaded this movement since the start of the 1930s. It was the Front populaire government that would coordinate these ambitions. Irène Joliot-Curie (March–September 1936), also a laureate of the Nobel Prize, and then Jean Perrin, were appointed Undersecretary of State for Scientific Research at the Ministry of National Education, headed by Jean Zay (1904–1944). Despite the demise of the Front populaire in 1937 (and the disappearance of this ministerial post for scientific research), Zay remained minister until September 1939 and continued to support Jean Perrin. The decree founding the CNRS was published on 24 October 1939
Coup de soleil au CNRS...
En juillet 1975, le CNRS lance le PIRDES, programme interdisciplinaire de recherche pour le développement de l’énergie solaire. Le Centre répond à une demande pressante : les conséquences du choc pétrolier survenu deux ans plus tôt poussent à « la mobilisation de tout le potentiel scientifique et technique du pays dans ce domaine ».In July 1975, the CNRS launched the PIRDES, an interdisciplinary research program for the development of solar energy. The PIRDES responded to a pressing request: the mobilization of the French scientific and technical potential in order to fight the consequences of the oil crisis
La nomination de Charles Jacob Ă la tĂŞte du CNRS de Vichy
Par un arrêté du 8 août 1940, pris à Vichy par le secrétaire d’État à l’Instruction publique et aux Beaux-Arts émile Mireaux, Charles Jacob « est nommé, à titre provisoire, administrateur du Centre National de la Recherche Scientifique » avec « autorité de Directeur du Centre National – Section Recherche pure – et de Directeur du Centre National – Section Recherche appliquée ». La mission qui lui est dévolue consiste à « établir, pour le Ministre de l’Instruction Publique, un rapport sur la s..
« La participation du Centre à l’effort scientifique de guerre »
The Center’s involvement in the war scientific effort According to the terms and conditions of the Armistice agreement in 1940, military research was forbidden in France. The laboratories of the CNRS had to stop their activities in that field. Some of them converted to civilian research: Paul Lainé, in Bellevue, for example, who had worked before on the equipment loaded in fighter planes, began to study the refrigeration of foodstuff. After June 1944, as Allied armies progressed on the French territory, liberated laboratories started war research again. Land operations and difficulties in communicating didn’t allow CNRS a wide-ranging mobilization. Contrary to the pre-war period, only a few teams were called for their services. In September, after the liberation of Paris, the director Frédéric Joliot-Curie with his assistant managers reviewed the requests coming from the French and Allied armies, and handed them out to the appropriate laboratories. These requests concerned secret telegraphy, new incendiary projectiles, anti-tank devices, etc. But the most encouraging results were recorded in three domains: mine clearance, infra-red for the locating of enemy troops on the battlefield, and blood transfusion. They required research teams settled in Paris, Bellevue and Marseille – liberated after the Provence landings, in the end of August. Perhaps mine clearance was the most pressing and the hardest matter: the Wehrmacht had scattered approximately a hundred million mines in France, and some of them, built in wood (Holzmine) or in plastic (Plastikmine), were undetectable with ordinary mine detectors. Extrait du « Compte-rendu de l’activité du CNRS de septembre 1944 à octobre 1945 » 3°) L’examen des diverses formes suivant lesquelles la Défense nationale fit appel aux scientifiques et celui des résultats obtenus pendant la guerre 1914-1918 et pendant la première année de cette guerre ont amené à fixer comme il suit les principes de la participation du Centre à l’effort scientifique de guerre. Ces principes tenaient compte de la situation très particulière du moment ; mais ils comprennent des dispositions importantes qui devaient, après la victoire, assurer d’une façon permanente la participation des scientifiques à l’élaboration de l’armée nouvelle et de l’armement, celui-ci devant constamment profiter des progrès de la science. a) Chacun des allocataires du CNRS et les savants qui lui apportent leur concours sont considérés comme étant à la disposition de la direction du CNRS pour être affectés à un moment quelconque, compte tenu des besoins de l’enseignement, à un laboratoire où sera effectuée une recherche de guerre : laboratoire dépendant soit du CNRS, soit de la Défense nationale. Le chercheur, d’autre part, peut être envoyé en mission par l’état-major, à la demande du directeur du Centre, sur le théâtre des opérations françaises ou alliées ou en mission à l’étranger chez nos alliés. b) Lorsqu’un sujet, problème de guerre, est posé au CNRS ou proposé par le CNRS, une commission de scientifiques et techniciens est créée et a pour mission de choisir les lieux de recherche les mieux adaptés. Des allocataires du CNRS ou des volontaires d’autres organismes ou établissements peuvent être attachés à l’équipe existante pour la renforcer. En bref, le Centre concentre ses moyens scientifiques pour étudier les problèmes intéressant directement la Défense nationale. Cette organisation ne prévoit pas la réquisition de presque tous les laboratoires comme en 1939-1940, ce qui a l’avantage de ne pas arrêter l’enseignement et la formation des chercheurs, conditions nécessaires à l’avenir du pays. Elle permet d’employer avec un rendement meilleur les scientifiques, du moins ceux qui semblent les mieux adaptés à ce genre très particulier de recherche
Le gouvernement de la recherche. Histoire d’un engagement politique de Pierre Mendès France à Charles de Gaulle (1953-1969)
Le gouvernement de la recherche est une étude « posthume ». Non que la recherche soit morte. Ou que son gouvernement, c’est-à -dire son organisation et son pilotage, ait disparu. Mais parce que l’ouvrage analyse l’évolution et explore les rouages d’une administration de mission originale, efficace et dynamique – a-t-on jamais vu pareils adjectifs qualifier une administration française ? –, qui, elle, a bien cessé d’exister : la Délégation générale à la recherche scientifique et technique (DGRS..
Toutes les saisons du monde…
Une séance de travail a été organisée à Gif-sur-Yvette le 23 février 2006, par Yves Dessaux, chercheur à l’Institut des sciences du végétal (ISV), et le Comité pour l’histoire du CNRS. Son objectif : recueillir les témoignages des techniciens qui ont vu fonctionner de l’intérieur l’un des plus grands laboratoires propres du CNRS : le Phytotron.A meeting was organised on the 23rd of February 2006 by Yves Dessaux, researcher at the Plant Science Institute, and the Committee for the history of CNRS. The aim: collecting evidence from laboratory technicians who had worked in the Phytotron
Introduction
Le numéro 25 de La revue accueille un dossier singulier. Les neurosciences, l’astrophysique, la géopolitique… les précédentes livraisons avaient mis à l’honneur certaines disciplines qui ont marqué et continuent d’imprégner l’histoire du CNRS. Or cette fois-ci, c’est davantage une évolution que nous avons tenté de saisir au vol. Ou pour être plus exact, un mouvement, avec ses hésitations, ses tâtonnements, mais aussi ses brusques accélérations. Et pas n’importe quel mouvement : celui qui a co..
« Le comble de la fantaisie administrative »
En 1952, le Conseil économique s’autosaisit des « problèmes de la recherche scientifique et technique » en France. Passant en revue le potentiel scientifique de la Nation, il examine en particulier le rôle du CNRS et constate que la mission de coordination qui lui a été confiée treize ans plus tôt relève de l’utopie.In 1952, the Economic Council looked into “the problems of scientific research” in France. Reviewing all the scientific potential of the Nation, the Assembly examined particularly the role of the CNRS and noticed that its mission of coordination was nothing but an utopia