8 research outputs found
Mobilité internationale des femmes, échange économico-sexuel et politiques migratoires : la question du « trafic »
Bien que les croisements entre migration et prostitution ne soient pas récents, il existe peu de travaux théoriques ou empiriques sur le sujet en France. Les informations disponibles sont essentiellement celles des médias, au travers desquels le débat refait surface vers la fin des années quatre-vingt-dix avec la réémergence de la question des femmes victimes de la traite des êtres humains et des politiques publiques pour l’arrêter. De ce fait, ces politiques publiques et les reportages journ..
Trafics et migrations de femmes, une hypocrisie au service des pays riches
La loi du 18 mars 2003 a introduit la sanction des personnes prostituées pour "racolage passif". Elle autorise aussi la police à menacer d'expulsion les étrangères, pour les contraindre à dénoncer leurs proxénètes. L'auteur décrit les effets pervers d'une telle mesure sur ces femmes, dans une ville comme Lyon où son association leur vient en aide. Pour autant, l'oppression subie en France leur paraît souvent préférable aux soumissions qui prévalent dans leurs pays d'origine.Guillemaut Françoise. Trafics et migrations de femmes, une hypocrisie au service des pays riches. In: Hommes et Migrations, n°1248, Mars-avril 2004. Femmes contre les violences. pp. 75-87
Sexe, juju et migrations. Regard anthropologique sur les processus migratoires de femmes africaines en France Sex, Juju and Migrations. An Anthropological Look at the Migratory Processes of African Women in France
L’article propose une rĂ©flexion sur la problĂ©matique de la prostitution de femÂmes africaines dans les rues en France. S’agit-il de trafics d’êtres humains ou de phĂ©nomènes de migrations ? Quel est le rĂ´le des rituels magiques (juju) dans ce contexte ? Comment les femmes concernĂ©es vivent-elles leur situation ? Nous examinerons les diffĂ©rentes modalitĂ©s de mobilitĂ© gĂ©ographique des femmes africaines et nous entendrons comment les femmes elles-mĂŞmes parlent du juju, de leurs rapports aux croyances magiques ou religieuses. Les rĂ©sultats prĂ©sentĂ©s ici sont le fruit d’un terrain de 12 annĂ©es passĂ©es au contact quotidien des femÂmes concernĂ©es. En conclusion, nous tenterons de mettre en Ă©vidence les paraÂdoxes que rĂ©vèlent ces observations par rapport aux discours majoritaires et aux normes en vigueur sur le sujet de la traite des ĂŞtres humains.<br>The article proposes studying the problematic of the prostitution of African women in the streets of France. Is it about a traffic of human beings or a migratory phenomena? What is the role of ritual magics (juju) in this context? How do the women concerned live in their situation? We will examine the various methods of geographical mobility of the African women and we will listen to what the women themselves say about juju, and their relationships to magical or religious beliefs. The results presented here are the fruit of a 12 year field study in daily contact with the women concerned. In conclusion, we shall try to highlight the paradoxes these observations reveal in comparison with commonly heard talk and the standards in force on the subject of traffic in human beings
Lutte contre le trafic des femmes ou pour les droits de la personne
La migration des femmes est globalement associée soit au mariage et à la famille (regroupement familial), soit aux termes d’exploitation sexuelle et de trafic, et rarement (voire jamais) associée au travail ou à l’asile politique. A l’inverse, les hommes migrants sont toujours perçus et construits soit comme des travailleurs soit comme des demandeurs d’asile politique. Pour les femmes, la question du trafic occupe le devant de la scène et envahit les débats. Il existe en réalité un continuum,..
Stratégies des femmes en migration (pratiques et pensées minoritaires)
TOULOUSE2-BUC Mirail (315552102) / SudocSudocFranceF
Genre, nouvelle division internationale du travail et migrations
Le nouvel ordre économique néolibéral modifie la division internationale du travail, ce qui entraîne un accroissement des populations migrantes de travailleurs et de travailleuses. Actuellement, une personne sur dix dans les régions développées est migrante, et les femmes représentent la moitié de ce nombre. Longtemps, pourtant, la figure du migrant a été représentée comme masculine, en raison des représentations stéréotypées ou erronées du rôle et de la place des femmes et des hommes dans les sociétés, et les recherches ou programmes relatifs aux migrants ont ignoré la composante féminine des migrations. Or, les femmes migrent bien, elles aussi. Une grande partie des femmes migrantes – même qualifiées – travaillent dans le secteur des soins ou des emplois domestiques. Le transfert international des soins et de l’attention aux autres (care) – sorte de nouvelle matière première extraite des pays du Sud pour être consommée dans les pays riches – est un nouvel échange inégal. Les espaces où se réalise le travail des migrantes restent souvent invisibles, lieus de peu de droits. Si les discriminations et les abus sont à dénoncer, l’image de victime accolée aux migrantes et cependant loin de convenir. La trajectoire migratoire demande pugnacité et courage. Et nous pouvons nous demander s’il ne s’agit pas du départ des personnes les plus combatives de la société… Les identités se transforment dans l’expérience de la migration : comme le dit l’une d’elles, « je ne suis plus celle que j’ai laissée derrière moi ». Des réseaux transnationaux se construisent, accompagnés d’une circulation d’idées, de nouvelles représentations, de projets, de flux financiers. En 2002, les revenus du travail des migrants atteignaient 73 milliards de dollars, un montant plus élevé que celui de l’aide internationale au développement. Un nouvel ordre colonial s’instaure avec la nouvelle division internationale du travail. Mais les migrations des femmes et des hommes à travers les pratiques sociales nouvelles, les transformations des identités, les renégociations des rapports de genre et la constitution de réseaux transnationaux, contribuent peut-être aussi à la recherche d’alternatives pour toutes et pour tous