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    La distinction des avantages matrimoniaux et des donations entre Ă©poux : Essai sur une fiction disqualificative

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    La relation juridique fondamentale qu’entretiennent les avantages matrimoniaux et les donations entre Ă©poux est souvent rĂ©sumĂ©e Ă  l’aune de l’article 1527 du Code civil selon lequel les avantages matrimoniaux ne sont pas considĂ©rĂ©s comme des donations. L’ambition est de comprendre la nature et le fonctionnement de cette distinction fondamentale. Cette entreprise nĂ©cessite dans un premier temps d’éprouver la rĂ©alitĂ© de la disqualification lĂ©gale selon laquelle les avantages matrimoniaux sont exclus des donations entre Ă©poux. L’étude du domaine et des critĂšres de la distinction du titre gratuit et du titre onĂ©reux dĂ©montre que l’avantage matrimonial est apte Ă  s’inscrire dans une dimension gratuite. L’analyse des donnĂ©es catĂ©goriques de l’acte libĂ©ral met en exergue l’aptitude de l’avantage matrimonial Ă  consister en un dĂ©sĂ©quilibre Ă©conomique consenti dans une intention libĂ©rale. DĂšs lors, la distinction ne peut qu’ĂȘtre fictive : l’existence d’une fiction disqualificative est ainsi rĂ©vĂ©lĂ©e. Dans un second temps, la fiction disqualificative permet Ă  l’avantage matrimonial de se prĂ©senter comme une voie concurrente Ă  la libĂ©ralitĂ© pour la gratification du conjoint. Son efficacitĂ© doit ĂȘtre prĂ©servĂ©e, car elle procĂšde d’une volontĂ© lĂ©gislative qui remonte au Code NapolĂ©on. Le domaine de la fiction doit donc ĂȘtre compris, ce qui nĂ©cessite une dĂ©finition de la notion d’avantage matrimonial, dĂ©sormais perçue comme utilitaire. Les effets de la fiction disqualificative doivent ensuite ĂȘtre organisĂ©s, car si l’objectif est la soustraction des dispositions du rĂ©gime matrimonial aux rĂšgles contraignantes des libĂ©ralitĂ©s conjugales, des tempĂ©raments sont rendus nĂ©cessaires par la prĂ©servation de l’ordre public et des bonnes mƓurs, dont le respect de la rĂ©serve hĂ©rĂ©ditaire et la sanction de l’indignitĂ© successorale. La nature fictive de la distinction des avantages matrimoniaux et des donations entre Ă©poux rĂ©vĂšle une utilitĂ© indĂ©niable ; elle ne doit pas ĂȘtre anĂ©antie mais renforcĂ©e, conformĂ©ment aux vƓux du lĂ©gislateur et aux intĂ©rĂȘts des Ă©poux.This study aims to understand the nature and function of the distinction between matrimonial benefits and gifts between spouses that is contained in article 1527 of the Civil Code. First, it is necessary to challenge the reality of the legal disqualification according to which matrimonial benefits are excluded from gifts between spouses. A study of this field, and of the criteria of the free of charge distinction demonstrates that matrimonial benefits can fall within a gratuitous scope. An analysis of the categorical data of the liberal act and it’s the effects on matrimonial benefits, demonstrates that matrimonial benefits can consist of an economically unbalanced consensus albeit agreed with liberal intention. Therefore, the distinction must be false, proving that the disqualification does not, in fact exist. Second, the effectiveness of this false distinction allows matrimonial benefits to be presented in competition with gifts for the benefit of the spouse. Its effectiveness must be protected because it was devised by a legislature that holds to the ideals of the Napoleonic Code. The nature of the fiction, which requires ‘matrimonial benefit’ to be defined, must thus be understood as practical. Its effects must be categorised because its objective is the dismantling of the matrimonial system and a move towards rules restricting matrimonial gifts, temperaments are necessary for the maintenance of public order and morals, including the heritage reserve and successional indignity. The false distinction between matrimonial benefits and gifts between spouses must not lead to its abolition, but rather should be strengthened according to the desire of the legislature and in the best interests of the spouses that it serves

    L'indemnité d'occupation due en l'absence... d'occupation

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    Si un indivisaire jouit privativement d’un bien indivis, il est redevable d’une indemnitĂ© d’occupation (art. 815-6 Cciv.). Mais il ne faut pas s’y tromper : cette sanction est encourue mĂȘme en cas de simple rĂ©tention des clĂ©s d'accĂšs Ă  l'immeuble indivis, c'est-Ă -dire en l’absence d’occupation. Elle ne sanctionne pas le bĂ©nĂ©fice qu'un indivisaire retire de l'occupation mais le prĂ©judice subi par les autres indivisaires du fait de leur Ă©viction, donc l'atteinte au droit de propriĂ©tĂ©

    Pas de compensation en communauté universelle

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    Lorsque deux Ă©poux sont mariĂ©s sous le rĂ©gime de communautĂ© universelle, la circonstance que l’un soit dĂ©biteur d’un tiers dont l’autre est crĂ©ancier ne suffit pas Ă  opĂ©rer compensation. Cass. 1re civ., 25 nov. 2015, no 14-1400

    Le recul de la libre protection du conjoint survivant par la convention matrimoniale

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    La loi du 3 dĂ©cembre 2001 a fait reculer la libertĂ© des conventions matrimoniales en Ă©largissant la titularitĂ© de l’action en retranchement Ă  tous les enfants qui ne sont pas issus des deux Ă©poux. Ce recul, qui doit ĂȘtre relativisĂ©, mĂ©riterait d’ĂȘtre complĂ©tĂ© puisque la distinction entre enfants communs ou non-communs n’est pas pertinente, chacun Ă©tant en effet bĂ©nĂ©ficiaire de l’action. 20 ans aprĂšs la rĂ©forme, il subsiste encore des discriminations au sein de la famille

    Quand la CARSAT s'en prend Ă  l'assurance-vie

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    L’autorisation dĂ©livrĂ©e par le juge des tutelles de placer des capitaux sur un contrat d’assurance-vie ne prive pas la CARSAT du droit de faire rĂ©intĂ©grer Ă  la succession du majeur protĂ©gĂ© les primes manifestement exagĂ©rĂ©es en vue de leur recouvrement. La dĂ©charge prĂ©vue Ă  l’article 786, alinĂ©a 2, du Code civil ne s’applique qu’aux dettes successorales, nĂ©es avant le dĂ©cĂšs et qui sont le fait du dĂ©funt, et non aux charges de la succession telles que les sommes servies au titre de l’allocation de solidaritĂ© aux personnes ĂągĂ©es qui peuvent ĂȘtre rĂ©cupĂ©rĂ©es aprĂšs le dĂ©cĂšs du bĂ©nĂ©ficiaire sur une fraction de l’actif net en application de l’article L. 815-13 du Code de la sĂ©curitĂ© sociale. Cass. 1re civ., 7 fĂ©vr. 2018, no 17-1081

    Les interrogations subsistant sur les pouvoirs liquidatifs du juge du divorce

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    Le nouvel article 267 du Code civil semble clore les difficultés relatives aux pouvoirs liquidatifs du juge du divorce et opter pour le compromis. Mais des difficultés persistent, car le nouveau systÚme n'est pas rétroactif et les conditions d'intervention du juge peuvent donner lieu à deux interprétations radicalement opposées. Ord. n° 2015-1288, 15 oct. 201

    RĂ©gime de l’interruption du dĂ©lai de prescription de l’article 815-10 du code civil

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    La formulation par un ex-Ă©poux d’une demande en fixation d’une indemnitĂ© d’occupation dans un procĂšs-verbal de difficultĂ©s interrompt le dĂ©lai quinquennal de prescription prĂ©vu Ă  l’article 815-10 du code civil. Tant que l’instance en partage se poursuit, cette interruption perdure et aucun nouveau dĂ©lai quinquennal ne commence courir. Civ. 1re, 7 fĂ©vr. 2018, F-P+B, n° 16-28.68

    Participations aux acquĂȘts : composition du patrimoine final

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    La somme figurant au solde crĂ©diteur du compte de l'Ă©poux exploitant Ă  titre individuel un fonds de commerce doit ĂȘtre retenue pour la dĂ©termination de la consistance de son patrimoine final et son Ă©valuation, peu important qu'elle soit indisponible. Civ. 1re, 7 nov. 2018, F-P+B, n° 17-26.22

    Titularité de l'action en retranchement : de l'incohérence à l'hypocrisie

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    L’action en retranchement n’est ouverte qu’aux enfants qui ne sont pas issus des deux Ă©poux. Cette limitation est communĂ©ment justifiĂ©e par le critĂšre de l’intĂ©rĂȘt : les avantages matrimoniaux ne menaceraient pas la rĂ©serve des enfants communs. ConfrontĂ© Ă  la thĂ©orie et Ă  la pratique, cet argument paraĂźt incohĂ©rent. Les raisons sont multiples : l'action bĂ©nĂ©ficie Ă  tous les enfants, les enfants communs bĂ©nĂ©ficient de l'action en rĂ©duction des libĂ©ralitĂ©s, le conjoint survivant peut s'appauvrir pour exhĂ©rĂ©der ses enfants, etc. L'incohĂ©rence a Ă©tĂ© renforcĂ©e depuis un arrĂȘt de la PremiĂšre chambre civile de la Cour de cassation du 9 juillet 2014 qui a refusĂ© la titularitĂ© de l'action Ă  un enfant non-commun au prĂ©texte qu'il avait Ă©tĂ© adoptĂ© avant le dĂ©cĂšs et que cette adoption a Ă©tĂ© rĂ©voquĂ©e aprĂšs. Cette incohĂ©rence cache une double hypocrisie. L'une, notionnelle, refuse obstinĂ©ment de constater une possible identitĂ© de nature entre les avantages matrimoniaux et les donations entre Ă©poux. L'autre, politique, refuse de choisir entre la protection du conjoint (qui n'apparaĂźt plus nĂ©cessaire) et celle des enfants (qui demeure indispensable)

    La tolérance juridique

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    A bien des Ă©gards, le droit connait et reconnaĂźt la tolĂ©rance. Il existe pourtant une acception particuliĂšre de la tolĂ©rance qui retient l’attention en ce qu’elle perturbe l’application de la norme ; cette spĂ©cificitĂ© lui permet de devenir une vĂ©ritable notion juridique doublement originale. D’une part ses critĂšres prĂ©cis la dĂ©marquent de notions voisines (renonciation, nĂ©gligence, etc.) et de formes plus communes de tolĂ©rance. D’autre part la tolĂ©rance juridique est invoquĂ©e, non pour solliciter l’application d’un rĂ©gime juridique, mais pour s’en prĂ©munir ; elle n’implique par principe aucune consĂ©quence juridique. Pourtant elle exerce de nombreux effets, tant sur les droits subjectifs que sur le droit objectif. La tolĂ©rance juridique n’est donc pas que l’élude ponctuelle d’une rĂšgle ; elle en est aussi le prĂ©lude. Cela interroge sur son rĂŽle en tant que source du droit
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