44 research outputs found

    Du latifundio à l'éthique entrepreneuriale : Le développement de la région du Jarí à partir d'une grande entreprise agroindustrielle

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    La région du Jarí, au nord de l'Amazonie brésilienne est le siège de l'une des entreprises brésiliennes les plus importantes du secteur pour la production de cellulose et du bois, le groupe ORSA, qui dispose sur place de deux filiales : la Jarí Cellulose (production de cellulose) et l'Orsa Florestal (exploitation du bois tropical certifié)... ... Dans ce contexte, la création, par le groupe ORSA d'une fondation sociale visant au développement socioéconomique et culturel des populations locales, représente un changement notable de pratique de la part de l'entreprise, d'autant que les politiques publiques axées sur la durabilité commencent seulement récemment à se mettre en place dans la région. Ce scénario n'est que le point final d'une longue histoire d'occupation de la région pour l'exploitation des produits extractivistes de la forêt amazonienne. L'évolution de la région, unique parmi les grands projets développés en Amazonie, sera au centre de cet article, dont l'objectif est de retracer les dynamiques spatiales et sociales d'un territoire où malgré des nombreux changements, le moderne et l'archaïque coexistent encore dans un même espace

    Deux maisons, égales en dignité : une approche anthropologique des déterminants du développement durable en contexte amazonien ' traditionnel '

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    Disponible en ligne : http://developpementdurable.revues.org/index8173.htmlLes populations traditionnelles de l'Amazonie brésilienne sont soumises, de la part des organes institutionnels et de l'opinion publique, à une double injonction : préserver la forêt tout en se pliant à des expériences de développement durable destinées à améliorer leurs conditions d'existence et leur formation. Deux études concomitantes menées en Amapá, l'une à Vila Velha do Cassiporé, l'autre à Vila de São Francisco do Iratapuru, nous permettent de dégager quelques principes conditionnant le succès ou l'échec des projets implantés. Ces principes concernent essentiellement la cohésion communautaire, et la disponibilité d'une main d'œuvre faiblement qualifiée, permettant ainsi le maintien d'activités qui pour être traditionnelles n'en sont pas moins pénibles. The traditional populations of the Brazilian Amazon are subject to a double bind by institutional bodies and public opinion: these populations must preserve the forest while they act as subjects for sustainable development experiments intended to improve their living conditions and formal educational level. Two studies conducted in the State of Amapá, one in Vila Velha do Cassiporé, the other in Vila de São Francisco do Iratapuru; provide us with a few principles influencing the success or failure of these projects. These principles mainly concern community cohesion and the availability of an under-skilled workforce, which thus enable these populations to maintain activities that albeit traditional are nonetheless unpleasant

    L'entreprise face à la biodiversité : le cas de l'entreprise brésilienne NATURA et son partenariat avec les extraxtivistes de la " réserve de développement durable du fleuve Iratapuru " dans la region de Jarí , Amazonie brésilienne

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    Les actes de la conférence sont en attente d'apparition. L'ouvrage est coordonné par Sylvie Daviet, Université de Provence (Aix-Marseille).International audienceLa " réserve de développement durable " du fleuve Iratapuru est exploitée par la communauté de São Francisco. Du fait de ses efforts pour s'organiser et pour améliorer les conditions de vie de ses habitants, ce village est petit à petit devenu un symbole des efforts de développement réalisés auprès des " communautés traditionnelles " amazoniennes, en particulier à partir de 2004, suite à l'établissement novateur d'un partenariat avec l'entreprise de cosmétiques Natura. Associant les intérêts économiques de l'entreprise et ceux de la communauté, cette relation est riche de conséquences sur le plan géographique, mais pose également des questions, sur la légitimité de chaque entité dans la gestion de la RDS. Pour faire le point sur ces questions, nous proposons dans un premier temps une présentation du village de São Francisco et de sa principale activité économique, la collecte de la noix du Brésil. Nous montrons ensuite comment le partenariat avec la Natura est l'ultime étape d'un cheminement déjà ancien parmi de très nombreux modèles de développement, et en quoi il diffère des expériences précédentes. Nous verrons enfin que sous le vernis d'une exploitation économique raisonnée et d'un partenariat tourné vers la durabilité, de nombreuses questions se posent sur les relations avec la Natura, tant avec la coopérative des producteurs, qui est son partenaire économique, qu'avec la communauté locale, qui est l'objet de son investissement en terme d'image

    Les contradictions du développement en contexte de l'Amazonie forestière (Axe II, Symposium 5): Le cas du Projet Jarí sous la gestion du Groupe ORSA

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    The Jari River region, situated at the very north of the Brazilian Amazon, is currently encountering an accelerated fusion of two worlds, the archaic and the modern. This region has long been isolated from the rest of Brazil. In 1967, however, with the arrival of American businessman and billionaire Ludwig, the Jari River basin experienced a huge environmental and social change: Ludwig's agro-industrial mega-project named "Jari project" aimed at representing a laboratory of economic development in the Amazon on the basis of the production of cellulose at a large scale, which supposed prior logging of big parts of the original rainforest. However, the region was already inhabited by a local population living mainly from extractive activities of forest products. The transformation of the forest into plantations thus resulted in a significant loss of the local communities' resources; many of them were even expulsed from their own lands. At the other hand, the promise of work opportunities in the project provoked a series of migratory movements from neighbouring regions to the Jari River basin form 1970 on. As housing and land was rare, their arrival initiated a process of uncontrolled settlements on illegal stilt houses over the Jarí River, giving rise to the only slum in the region, called "beiradão". As a consequence to its negative impacts on the region, the Jari project has been heavily criticized since the 1980ies by some entities of the local and federal governments, who saw the "empire" of Ludwig as a threat to Brazil's sovereignty. The enormous costs of the project's infrastructure and management, as well as serious failures concerning the plantations, led to the project's failure and bankrupt the of Ludwig in 1999, who found himself obligated of handing "his dream" over to a Brazilian holding from São Paulo, the Orsa group. Led by the successful businessman Sergio Amoroso, the Orsa group decides to invest heavily in three main sectors: the increase of the pulp production by replacing the pine and gmelina plantations with eucalyptus, the improvement of the production process of cellulose on the basis of new technologies that would also allow a reduction of it's environmental impact; and the exploitation of tropical timber on the basis of a certified forest management system. In order to restore their image, a group-intern Foundation is also created in 2000 in order to implement small-scale economic and social development projects for and with the local communities. This presentation aims at analysing how a company, whose project has disorganized the region's original socio-economic structure, tries to respond to the contradictions of the economic development that their project is supposed to bring to the region. We will fist look at the geo-historic process of the territorialisation process of the Jari River region and the evolution of the Jari project since 1967. We will then discuss the political and socio-cultural issues regarding the management of a vast but isolated area at the Amazonian periphery dominated clearly by one single company. In this context, we will concentrate on the question of the role of the company's Foundation in order to understand the strategies of alliance or opposition that have evolved between the company, the state's institutions and the local communities. If the Foundation has certainly lead to an opening up of a constructive dialogue between these actors, several conflicts still remain, especially those connected to the distribution of power and responsibilities between the public and the private sector, as well as the historic conflict of land-rights, the latter having partly been solved by the creation of two large extractive reserves in the region in order to explicitly protect the resources of these delimited areas for the extractive activities of local communities.La région du Jarí, à l'extrême nord de l'Amazonie brésilienne, est aujourd'hui le théâtre d'une fusion entre deux mondes, l'archaïque et le moderne. Longtemps isolée du reste du Brésil, cette région connait son développement économique à partir de 1967 avec l'arrivé du multimillionnaire Américain Ludwig, dont le projet ambitieux (connu comme "projeto Jarí") consiste à former un laboratoire de développement économique pour l'Amazonie à base de la production de cellulose à grande échelle, alors que la zone était déjà peuplée de petites communautés locales dispersées dans la forêt et vivant de l'extractivisme des ressources naturelles. Celles-ci voient leurs terres leur échapper, car le projet de la plantation d'arbres à haute croissance causera des importants défrichements de la forêt primaire, devenue privée. Par ailleurs, la promesse de trouver un emploi dans le projet provoque une vague de migration des régions limitrophes, entraînant des installations incontrôlées et précaires sur le fleuve Jarí à partir des années 1970. En conséquence, le projet du Ludwig est fortement critiqué, tant par les gouvernements locaux (États de l'Amapá et du Pará), qui veulent récupérer leur pouvoir sur le territoire, que par des mouvements écologistes internationaux. En 1999, le coût démesuré de l'infrastructure et la mauvaise gestion des plantations amène à la banqueroute et à la mise en vente du projet, acquis un an après par le groupe ORSA, un consortium d'entrepreneurs du São Paulo. Afin de ressusciter le projet et d'assainir sa mauvaise réputation, l'ORSA investit dans trois secteurs notamment: l'augmentation de la production de cellulose en substituant la gmelina et le pin par l'eucalyptus, l'amélioration du fonctionnement de l'usine de cellulose à partir de nouvelles technologies, visant aussi à diminuer l'impact environnemental ; et finalement,l'exploitation de bois tropical dans le cadre d'une gestion forestière certifiée. Elle met également en place une fondation (la Fondation ORSA) inspirée par les concepts de RSE, qui s'engage depuis 2000 dans des projets de développement visant à l'intégration de la population locale au progrès socioéconomique. Notre contribution vise à montrer comment une firme, dont la présence provoque un important bouleversement régional, apporte des réponses aux contradictions du développement économique. On retracera le processus géo-historique de la formation d'un territoire d'entreprise dans le cas spécifique de la région du Jarí, pour en discuter les enjeux politiques et socioculturels soulevés par la gestion d'un si vaste territoire à la périphérie amazonienne par une seule entreprise (dépendance, manque de services, enclavement,...). Dans ce contexte, on analysera notamment le rôle et les modes d'action de la Fondation ORSA, afin de comprendre les stratégies d'alliance et/ou d'opposition entre l'entreprise, les pouvoirs publiques et les populations locales. Alors qu'un dialogue constructif entre ces acteurs a effectivement été ouvert par l'intermédiation de la Fondation, la question de la répartition des tâches notamment entre l'État et l'entreprise demeure une source de désaccord, encore aggravée par un conflit foncier historique autour de la propriété sur des aires protégées dans la région

    A REGIÃO DO JARÍ, DO EXTRATIVISMO AO AGRONEGÓCIO: AS CONTRADIÇÕES DO DESENVOLVIMENTO ECONÔMICO NA AMAZÔNIA FLORESTAL NO EXEMPLO DO PROJETO JARÍ

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    Longtemps isolée du reste du Brésil, cette région connaît son développement économique à partir de 1967 avec l'arrivé du multimillionnaire Américain Ludwig, dont le projet ambitieux (connu comme "projeto Jarí") consiste à former un laboratoire de développement économique pour l'Amazonie à base de l'agroindustrie, alors que la zone était déjà peuplée de petites communautés locales dispersées dans la forêt et vivant de l'extractivisme des ressources naturelles. Cette contribution vise à montrer comment une firme, dont la présence provoque un important bouleversement régional, apporte des réponses aux contradictions du développement économique en Amazonie. On analysera notamment le rôle de l'entreprise dans le développement régional, afin de comprendre ses stratégies territoriales en vu d'alliances favorables avec les pouvoirs publiques et les populations locales. Alors qu'un dialogue constructif entre ces acteurs a effectivement été ouvert notamment par l'intermédiation d'une Fondation sociale créée par l'entreprise, la question sur la répartition des tâches entre l'état et l'entreprise demeure une source de désaccord, encore aggravée par des conflits fonciers historiques autour de la propriété sur des aires protégées à proximité du territoire réclamé par l'entreprise.A região do Jari, situada ao norte da Amazônia brasileira, constitui hoje o cenário de uma fusão complexa entre dois mundos, o arcaico e o moderno. Muito tempo isolada do resto do Brasil como uma região dominada pelo extrativismo dos recursos naturais da floresta, a região do Jari conhece uma mudança radical com um novo desenvolvimento econômico, a partir de 1967, ano de chegada do multimilionário americano D. K. Ludwig. A visão do empresário Ludwig era a transformação da região num polo econômico agro-industrial na Amazônia a base da produção de celulose em grande escala, embora a zona já estivesse povoada por pequenas comunidades locais dispersadas na floresta e vivendo do extrativismo dos recursos naturais. Conhecido como "projeto Jari", o empreendimento do Americano foi fortemente criticado pelos seus impactos ambientais e sociais (desmatamento, migração...). Depois de repetidos malogros econômicos do projeto nos anos 1980 e 1990, esse é finalmente repassado a um novo grupo de empresários originários de São Paulo, o grupo ORSA, em 1999. A nova empresa na direção do projeto enfrentou dois desafios principais: fazer da produção de celulose uma atividade economicamente viável (com investimentos e inovações técnicas), e restabelecer a legitimidade e aceitação pública do projeto. Para isso, a empresa cria, em 2000, uma Fundação inspirada nos princípios éticos da responsabilidade social e ambiental, e compromete-se, desde então, com o desenvolvimento de pequenos projetos econômicos e sociais com as populações locais. A evolução da região do Jari e de "seu" empreendimento, único entre os grandes projetos desenvolvidos na Amazônia, esta no centro deste artigo. Após uma síntese geohistórica do projeto Jari, discutimos as novas estratégias da empresa para a gestão do seu território, assim como as possibilidades e limites da sua fundação para contribuir de maneira eficaz com um desenvolvimento mais sustentável, capaz de resolver as contradições do desenvolvimento econômico no contexto histórico daquela região

    L’enjeu de la biodiversité : l’exemple de l’entreprise brésilienne Natura en Amazonie

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    Introduction La « Réserve de développement durable » (rds) du fleuve Iratapuru s’étend sur 806 000 hectares de forêt amazonienne en bon état de conservation. Elle est exploitée par des communautés de collecteurs de noix du Brésil, dont la plus importante et la plus connue se nomme São Francisco do Iratapuru. Du fait de ses efforts pour s’organiser et réussir à améliorer les conditions de vie de ses habitants, mais aussi du fait du soutien massif reçu de la part des autorités locales ou fédéra..

    O Projeto Jari, gerido pelo Grupo Orsa:: Responsabilidade Social Corporativa aplicada ao contexto da Amazônia

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    The development of the Jari region, in the Northeastern part of Brazil’s Amazon region, since the middle of the 20th century, ha been intrinsically linked to the evolution of the Jari project, a huge private agro-industrial enterprise aiming at the large-scale production of cellulose. Harshly criticized during the 1970s and 1980s for its ecological impact and waste of human resources, but also due to the lack of economic viability, the project was eventually taken over by a new firm (the Orsa group) after coming close to bankruptcy in 1997. Under Orsa’s management, centered on the concept of corporate social and environmental responsibility (CSR), the Jari project of the XXI century resurrects as an innovative, lucrative and certified firm, pioneer in the application of CSR policies in the Amazon context. This article discusses the manifold strategies developed by the Orsa group and its conveniences and shortcomings for both the firm and the local populations of the Jari region today.O desenvolvimento da região do Jari está sendo, desde a metade do século XX, indissociavelmente ligado à evolução do Projeto Jari, um grande empreendimento agroindustrial privado, cujo objetivo é a produção de celulose em larga escala. Fortemente polêmico nas décadas de 1970 e 1980 devido ao impacto ambiental e ao desperdício de recursos humanos em suas atividades de agronegócio, e também por não ser economicamente rentável, o projeto foi enfim retomado por uma nova empresa (o grupo Orsa), após uma quase bancarrota em 1997. Sob uma nova gestão, centrada no conceito de responsabilidade social e ambiental de empresas, o Projeto Jari do século XXI emerge como um empreendimento moderno, viável, certificado e pioneiro em matéria de responsabilidade de empresas no contexto amazônico. Esse artigo discute as diferentes estratégias desenvolvidas pelo grupo Orsa, assim como os proveitos e os inconvenientes, tanto para a empresa como para as populações locais da região do Jari, nos dias de hoje

    Impact d'une firme agro-industrielle dans l'Amazonie forestière: Les contradictions du développement économique à partir de l'étude du « Projet Jarí »

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    Long-time isolated from the rest of Brazil as a region dominated by the extractivsm of natural forest resources, the Jarí river region encounters a radical change of its economic development from 1967 on with the arrival of the American multimillionaire D.K. Ludwig and hos “Jari project”: the transformation of the region into an economic pole on the basis of the agro-industrial production of cellulose on the basis of extensive monoculture plantations. However, the region was already populated by small local communities scattered in the forest and living of the extractivism of natural resources. The evolution of the Jarí river region and “its” economic project, which is unique in the history of the so-called “Pharaonic projects” in the Amazon region, is in the center of this article. After a geo-historical synthesis of the Jarí project's evolution, the paper discusses the company's current strategies for the management of their territory, as well as the possibilities and limits of the company's foundation to effectively contribute to a more sustainable development in the region, able to respond to both the historic and actual contradictions of the economic development of the Jarí river region on the basis of agro-business.Longtemps isolée du reste du Brésil, cette région connaît son développement économique à partir de 1967 avec l'arrivé du multimillionnaire Américain Ludwig, dont le projet ambitieux (connu comme "projeto Jarí") consiste à former un laboratoire de développement économique pour l'Amazonie à base de l'agroindustrie, alors que la zone était déjà peuplée de petites communautés locales dispersées dans la forêt et vivant de l'extractivisme des ressources naturelles. Cette contribution vise à montrer comment une firme, dont la présence provoque un important bouleversement régional, apporte des réponses aux contradictions du développement économique en Amazonie. On analysera notamment le rôle de l'entreprise dans le développement régional, afin de comprendre ses stratégies territoriales en vu d'alliances favorables avec les pouvoirs publiques et les populations locales. Alors qu'un dialogue constructif entre ces acteurs a effectivement été ouvert notamment par l'intermédiation d'une Fondation sociale créée par l'entreprise, la question sur la répartition des tâches entre l'état et l'entreprise demeure une source de désaccord, encore aggravée par des conflits fonciers historiques autour de la propriété sur des aires protégées à proximité du territoire réclamé par l'entreprise

    The Jari River region, a laboratory in the Amazon

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    Ce travail étudie les composants de l’évolution territoriale et socio-économique de la région du Jari, située au nord de l’Amazonie brésilienne, en identifiant les différents processus de transformation ainsi que les structures spatiales actuelles. Longtemps à l’écart des dynamiques nationales du peuplement et du développement, celle-ci connait, au XXe siècle, un développement socioéconomique en deux étapes : Le premier, au début du siècle, à partir d’une occupation conditionnée par l’extractivisme (exploitation de ressources naturelles de la forêt, comme le caoutchouc ou la noix du Brésil), et organisée autour d’un latifundiaire sur environ 2 millions d’hectares. Le deuxième, plus important, à la fin des années 1960, à partir de l’installation, sur ce même territoire, d’une grande entreprise agro-industrielle, le "projet Jari", par l’entrepreneur et multimillionnaire Américain D.K. Ludwig, qui visait à la production de la cellulose à grande échelle, et entraînait la construction d’une première infrastructure urbaine et industrielle dans une région de forêt primaire jusque-là intacte. Désormais indissociablement liées, les transformations socioéconomiques et territoriales de la région du Jari se sont depuis produites en tant qu’influence ou interaction directe avec l’évolution du projet Jari. Celui-ci, toujours en fonction dans la région aujourd’hui, a lui-même connu des transformations significatives depuis son installation en 1967: fortement polémiquée pour la non rentabilité économique, l’impact environnemental, et le gaspillage en ressources humaines de ses activités d’agrobusiness, le projet Jari du XXIe siècle émerge aujourd’hui, sous une nouvelle gestion (Orsa), comme une entreprise viable, certifiée, et pionnière en matière de responsabilité sociale et environnementale des entreprises en contexte amazonien. Les nouvelles stratégies territoriales développées par celle-ci et basées dans un discours de responsabilité sociale et environnementale des entreprises, ont permis à la Jari non seulement de conquérir une place stable sur le marché national et international de la cellulose, mais aussi à atténuer une conflit foncier de long date dans la région du Jari, qui a durablement marqué les relations entre l’entreprise, le gouvernement et les populations locales, dont plusieurs ont été déplacées de leurs terres lors de la transformation de larges parties de forêt primaire en plantations d’eucalyptus. La création, par la "nouvelle" entreprise, d’une Fondation sociale, censée de mettre en œuvre des petits projets socio-économiques dans la région, a en outre permis d’avancer le processus d’intégration territoriale visant à inclure enfin les communautés locales et les acteurs politiques à la gestion régionale et à l’utilisation des ressources, jusque-là monopolisée par l’entreprise. Sans être achevé, ce processus forme aujourd’hui la base solide pour une transformation "durable" du Jari, d’une vieille "enclave" économique de l’Américain à une région intégrée dont le potentiel est partagé parmi ses habitants.This thesis studies the components and phases of the socioeconomic and territorial evolution of the Jari river region, located at the north of the Brazilian Amazon, by identifying its different transformation processes and contemporary spatial structures. Longtime left aloof from national population and development dynamics, the region experiences a two-step economic and social evolution in the XX century: A first occupation, at the beginning of the century, that was conditioned by the exploitation of natural resources (rubber, Brazil nut) and led to the establishment of a "latifundium" covering about 2 million ha; and a second, more important occupation at the end of 1960ies by the an American businessman and multimillionaire D.K. Ludwig. The initiation, by the latter, of a huge agro-industrial enterprise, the "Jari project", aiming at a large-scale production of cellulose, lead to the construction of first urban infrastructures and industrial facilities in a region until then covered with intact primary forest. The socio-cultural, economical and political development of the Jari River region has since been intrinsically linked to the evolution of the Jari project. The project itself, which is still active in the region, has itself known significant change since its building up in 1967: strongly criticized during the 1970ies and 1980ies due to the lack of economic viability of its agro-industrial activities, as well as its ecological impact and its waste of human resources, the project of the XXI century, revived by a new management (Orsa), presents itself as an innovative, lucrative and certified firm, henceforth conscious of its social and environmental responsibility and thus of its pioneer role for the socioeconomic development of the Jari River region where it operates. The territorial strategies developed in this context by the company, which are embedded in a discourse of social and environmental corporate responsibility, have indeed permitted the company not only to establish itself on the national and international pulp market, but also to mitigate the long-standing land conflict between the Jari firm, the government and the local populations, who had been partly displaced from their lands by the transformation of huge parts of the rainforest into eucalyptus plantations. The creation of a firm-interne social Foundation in 2000, commissioned to carry into action small socioeconomic projects in the region, has also allowed to accelerate a process of territorial integration, aiming at including the local communities and political actors into the management of the region and its use of its natural resources, until then monopolized by the company. Not yet fully achieved, this process of territorial integration constitutes today a solid basis for a sustainable transformation of the region in the future, from the old "enclave" of the American into an integrated region whose potential is commonly shared by its habitants
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