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Des fluctuations du consentement patriotique Ă travers les trĂŞves et les fraternisations (1914-1918)
S’il est vrai que le sentiment national était constitué en 1914, il devait alors agir d’une part comme un lien interne tissé entre des Français solidaires, d’autre part comme un repoussoir contre l’ennemi. Tout notre propos tendra à confronter cette thèse à la réalité qui transparaît dans les sources. En effet, l’union sacrée aurait dû, si nous suivons une définition basique, entraîner des solidarités nationales entre compatriotes et forger une attitude de rejet de l’ennemi. Force est de constater qu’au début du conflit, l’animosité fut forte envers l’adversaire, mais elle ne résista pas à la durée et à la lassitude que le conflit engendra. À cela s’ajoute que cette haine pourra s’amenuiser au contact d’un blessé par exemple et de trêves tacites. Dans cet article, nous introduirons donc la notion « d’entente tacite » que nous opposerons à celle de « fraternité » dont la charge idéologique est forte