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    Karakalpaks et autres gens de l’Aral : entre rivages et déserts

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    La mer d’Aral est aujourd’hui célèbre pour être l’épicentre d’une catastrophe écologique, due aux ponctions excessives opérées sur les cours d’eau qui la desservent, notamment sur l’Amou Darya qui y aboutit par un vaste delta. Ce qui est moins connu est le sort des gens dont la vie est étroitement liée à cette mer. Le présent volume des Cahiers d’Asie centrale cherche à rétablir un équilibre entre les dimensions écologiques et les dimensions humaines de cette catastrophe. La région du delta a attiré au cours des siècles de nombreuses populations qui s’y côtoient sans toujours se mélanger. C’est une ancienne zone de contacts entre Iraniens et Turks, entre sédentaires et nomades, entre gens de fleuves et de déserts ; c’est là que passe une frontière linguistique très importante : celle entre parlers turks occidentaux et parlers turks orientaux. La zone garde encore de nos jours toute sa complexité : y vivent, côte à côte, quatre ethnies turkes – Karakalpaks, Ouzbeks, Kazaks et Turkmènes - dont chacune développe ses propres stratégies d’insertion communautaire et de revendications identitaires. De ces quatre ethnies, ce sont les Karakalpaks qui ont retenu notre attention cette fois. Les Karakalpaks occupent une place particulière parmi les Turks : dès le XVIIe siècle, ils pratiquent une agriculture, tantôt sur terres submersibles tantôt sur terres irriguées, qui leur permet de mettre en valeur successivement les deux grands deltas de la région - celui du Syr Darya au XVIIe siècle puis celui de l’Amou Darya à partir du XVIIIe siècle. Ces deltas, faut-il le rappeler, donnent de la peine à ceux qui s’y aventurent et ont du mal à retenir des populations. Les Karakalpaks s’y attachent. A travers les contributions des différents auteurs qui participent au présent volume nous présentons le passé et le présent d’un petit peuple turkophone remarquable par sa résistance aux conditions naturelles éprouvantes de la région et par sa persistance à côté des voisins démographiquement plus importants

    Karakalpaks et autres gens de l’Aral : entre rivages et déserts

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    La mer d’Aral est aujourd’hui célèbre pour être l’épicentre d’une catastrophe écologique, due aux ponctions excessives opérées sur les cours d’eau qui la desservent, notamment sur l’Amou Darya qui y aboutit par un vaste delta. Ce qui est moins connu est le sort des gens dont la vie est étroitement liée à cette mer. Le présent volume des Cahiers d’Asie centrale cherche à rétablir un équilibre entre les dimensions écologiques et les dimensions humaines de cette catastrophe. La région du delta a attiré au cours des siècles de nombreuses populations qui s’y côtoient sans toujours se mélanger. C’est une ancienne zone de contacts entre Iraniens et Turks, entre sédentaires et nomades, entre gens de fleuves et de déserts ; c’est là que passe une frontière linguistique très importante : celle entre parlers turks occidentaux et parlers turks orientaux. La zone garde encore de nos jours toute sa complexité : y vivent, côte à côte, quatre ethnies turkes – Karakalpaks, Ouzbeks, Kazaks et Turkmènes - dont chacune développe ses propres stratégies d’insertion communautaire et de revendications identitaires. De ces quatre ethnies, ce sont les Karakalpaks qui ont retenu notre attention cette fois. Les Karakalpaks occupent une place particulière parmi les Turks : dès le XVIIe siècle, ils pratiquent une agriculture, tantôt sur terres submersibles tantôt sur terres irriguées, qui leur permet de mettre en valeur successivement les deux grands deltas de la région - celui du Syr Darya au XVIIe siècle puis celui de l’Amou Darya à partir du XVIIIe siècle. Ces deltas, faut-il le rappeler, donnent de la peine à ceux qui s’y aventurent et ont du mal à retenir des populations. Les Karakalpaks s’y attachent. A travers les contributions des différents auteurs qui participent au présent volume nous présentons le passé et le présent d’un petit peuple turkophone remarquable par sa résistance aux conditions naturelles éprouvantes de la région et par sa persistance à côté des voisins démographiquement plus importants

    La définition des identités

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    Que signifie être Sarte, Kirghize, Tatar, membre de telle mahalla, de telle corporation, de tel lignage, originaire de telle vallée ou de tel aoul en Asie centrale contemporaine ? Ce numéro 19-20 des Cahiers d’Asie centrale consacré à la définition des identités tente de jeter un éclairage nouveau sur la question. Il analyse différents aspects de la construction identitaire dans plusieurs pays de la zone concernée : Ouzbékistan, Kazakhstan, Kirghizstan, Tadjikistan, Turkménistan, mais aussi Iran, Afghanistan, Azerbaïdjan, principalement au cours des XXe et XXIe siècles. Si le terme identité a été largement galvaudé ces dernières années, la question identitaire revêt une acuité toute particulière sur le terrain centrasiatique. Sur quels éléments se sont construits et se construisent encore les identités collectives en Asie centrale ? Comment ces éléments se combinent-ils entre eux ? Quel rôle y joue l’État ? Quelle place est réservée aux minorités ? L’identité est-elle essentiellement liée à l’appartenance à un territoire ? Comment certains artefacts culturels sont-ils exploités pour aiguiser la conscience identitaire ? À la recherche d’un équilibre entre les tenants de l’école soviétique, naguère adeptes d’une conception essentialiste de l’ethnos, et les chercheurs occidentaux, actuellement enclins à une position constructiviste, vingt chercheurs – occidentaux et centrasiatiques – tentent de répondre à ces questions, en démêlant les multiples composantes de l’identité et leur imbrication. L’ensemble du volume permet de comprendre que, sans être des créations ex-nihilo totalement artificielles, les identités collectives centrasiatiques, toujours multidimensionnelles, ont été manipulées et se sont construites par des processus de simplification et de modélisation, consistant à gommer certaines différences pour en accentuer d’autres et à remplacer des structures complexes et enchevêtrées par des structures plus simples et plus lisibles, juxtaposées ou emboîtées
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