Nrf2 et Keap1 : biomarqueurs prédictifs de radiorésistance des cancers de la tête et du cou ?

International audienceObjectif de l’étudeDe nos jours, le pronostic des formes évoluées des carcinomes épidermoïdes de la tête et du cou reste défavorable. La radiorésistance intrinsèque de la tumeur en est en grande partie responsable. Plusieurs données suggèrent que les dérégulations du couple Keap1/Nrf2, entraînant une augmentation de l’expression de certains gènes cytoprotecteurs, pourraient avoir un rôle clé dans les phénomènes de radiorésistance. L’objectif de cette étude était d’analyser la corrélation potentielle entre la radiosensibilité et l’expression du couple Nrf2/Keap1, proposant alors ces protéines comme des biomarqueurs prédictifs de radiosensibilité des carcinomes épidermoïdes de la tête et du cou.Matériel et méthodeNous avons sélectionné cinq lignées cellulaires humaines de carcinome épidermoïde de la tête et du cou présentant autant de degrés différents de radiorésistance. La radiorésistance est définie, conventionnellement, par la proportion de survie (test clonogénique de mort cellulaire) après une irradiation de 2 Gy (survival fraction 2 : SF2). Le niveau d’expression des protéines Keap1 et Nrf2 a été analysé par westernblot.RésultatUne nette corrélation a été établie entre le degré de radiorésistance des différentes lignées et l’expression de la protéine Keap1 (R2 = 0,94). En revanche, il n’y avait pas de corrélation avec la protéine Nrf2 (R2 = 0,02).ConclusionCette étude préliminaire, réalisée in vitro, propose Keap1 comme un nouveau bio-marqueur de radiorésistance et offre ainsi une nouvelle perspective dans le choix du plan de traitement des carcinomes épidermoïdes de la tête et du cou. En effet, connaissant les degrés de radiorésistance de leur tumeur, les oncologues pourraient engager les patients, dès le diagnostic, vers d’autres stratégies thérapeutiques. Ces résultats préliminaires doivent maintenant être confirmés par l’examen de niveau Keap1 dans les biopsies de carcinomes épidermoïdes de la tête et du cou afin d’évaluer leur éventuelle implication future dans la décision clinique du plan de traitement