Pratique du vaccin antituberculeux intradermique, chez l'enfant, par les médecins généralistes (Enquête auprès de 135 praticiens du Maine et Loire)

La vaccination antituberculeuse généralisée est obligatoire en France. L'incidence de la maladie y est faible et cette politique vaccinale est discutée. Depuis janvier 2006, seul est disponible le vaccin BCG (Bacille de Calmette et Guérin) intradermique (ID), délicat à réaliser. Notre enquête, de mai/juin 2006, auprès de 135 généralistes du Maine et Loire, évaluait leur pratique du BCG, leurs réticences et leur formation. Un généraliste sur deux avait abandonné l'usage du BCG depuis le retrait de la forme multipuncture. Pour 59,5 % d'entre eux, l'influence des publications en faveur d'une possible levée de l'obligation était un motif de non réalisation du BCG. A 78,5 %, ils n'adhéraient pas au principe de la vaccination généralisée. Par contre, 83 % estimaient que le vaccin était nécessaire pour les populations plus exposées à la tuberculose, et 44,8 % pensaient suivre de tels patients. Les praticiens ont mis en avant la difficulté de la technique ID chez l'enfant à 77,5 % et la crainte des effets indésirables à 73 %. Ces réticences révélaient que la balance bénéfice/risque du BCG ID ne paraissait plus favorable à la population générale. Leur formation, souvent ancienne, peu mise en pratique, montrait quelques insuffisances. Le manque d'adhésion à la vaccination antituberculeuse généralisée semblait participer à son recul. Néanmoins, le vaccin a prouvé son efficacité pour la protection des enfants à risque, définis essentiellement par leurs origines géographiques ou un possible contage. La vaccination ciblée basée sur l'évaluation individuelle systématique de sa pertinence, associant la famille à la décision, semblerait plus conforme aux pratiques médicales actuelles.ANGERS-BU Médecine-Pharmacie (490072105) / SudocPARIS-BIUM (751062103) / SudocSudocFranceF