5 research outputs found

    L’Oreste des Choéphores : histoire des interprétations

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    International audienc

    Le retour des Érinyes : le chœur des Euménides dans Les Mouches de Jean-Paul Sartre et La Ville parjure d’Hélène Cixous

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    Cette étude examine la manière dont le chœur des Euménides d’Eschyle a été réadapté sur la scène moderne pour questionner des enjeux socio-politiques contemporains. J’analyse d’abord Les Mouches de Sartre, créées à Paris en 1943 pendant l’occupation allemande, dans le but de montrer que la pièce, tout en étant profondément influencée par son modèle, renverse les Euménides de façon radicale : en transformant les Érinyes en un essaim malveillant d’insectes suceurs, Sartre fait abstraction des principes éthiques qu’elles incarnaient chez Eschyle et finit par affirmer qu’elles devraient être non pas intégrées, mais rejetées de la cité, en tant qu’incarnation de l’inertie politique qui afflige la ville d’Argos (comme le Paris occupé). J’examine ensuite La Ville Parjure d’Hélène Cixous, où les Érinyes demandent vengeance pour les victimes de l’affaire du « sang contaminé », qui éclata en France à la fin des années 1980. En déléguant aux déesses anciennes une voix d’indignation légitime, la pièce de Cixous envisage tout autrement que celle de Sartre le rôle que les Érinyes – voire, plus largement, les spectres et les revenants textuels du passé – peuvent encore jouer dans la société moderne.This paper investigates how the Chorus of Aeschylus’ Eumenides has been revived on the stage to address modern socio-political issues. First, I focus on Sartre’s The Flies, created in Paris in 1943 during the German occupation. I argue that although Sartre draws heavily on Aeschylus, his play entails a complete reversal of the Eumenides. By depicting the Erinyes as a swarm of malevolent flies, he not only curtails the moral principles they upheld in Aeschylus, but also maintains that they should be excluded from the city, as an embodiment of the political apathy which plagues Argos (as well as Nazi-occupied Paris). I then proceed to analyse Hélène Cixous’ The Perjured City, in which the Erinyes urge revenge for the victims of the “Bad Blood Scandal” that broke in France in the late 1980s. I suggest that Cixous’ play, insofar as it delegates a legitimate claim for justice to the ancient goddesses of retribution, provides a very different perspective on the role the Erinyes – or, more generally, ghosts and textual revenants of the past – may still play in modern society

    Un siècle de chimie à l'Académie royale des sciences

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    Le laboratoire alchimique, lieu privilégié de l’élaboration de la chimie ancienne, symbolisait à la fois le caractère privé, si ce n’est secret, de cette science et sa nécessaire articulation avec une pratique qui lui donnait son sens : il ne s’agissait pas seulement de trouver la pierre philosophale, mais aussi de fabriquer médicaments et substances chimiques répondant à des demandes sociales. L’introduction de la chimie parmi les « classes » de l’Académie royale des sciences va transformer son statut en lui donnant à la fois le caractère public et abstrait d’un savoir qui conserve pourtant sa dimension pratique. Désormais, la chimie ne se développe plus seulement dans les laboratoires, mais aussi au fil des communications et des débats qui opposent les chimistes entre eux tout en les confrontant aux théories et aux contestations des autres sciences. En un siècle, qui conduit des derniers paracelsiens aux premiers travaux de Lavoisier, la chimie s’est profondément transformée, poussée à la nouveauté à la fois par le dépassement de ses contradictions internes et par la nécessité de s’inscrire dans les schémas scientifiques qui structurent la pensée de son temps
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