10 research outputs found
Firmes et developpement durable : le nouvel esprit du productivisme
RésuméCet article revient sur l’activisme des multinationales de l’agrofourniture et de l’agroalimentaire dans la gouvernance du secteur agricole. Pour ce faire nous nous appuyons sur deux cas de figure qui ont trait à la conception et à la diffusion d’innovations à l’échelle internationale : la technique du semis direct, et la mise en place de systèmes de certification « durable » des principales matières premières agricoles. Dans les deux cas, l’influence majeure de ces firmes se fonde sur des alliances spécifiques avec des acteurs de la sphère politique et économique, de la société civile et des mondes agricoles. Nous montrons en particulier comment les promoteurs de ces dispositifs mobilisent et instrumentalisent les débats sur la pluralité des formes d’exercice de l’activité agricole, sur leur durabilité environnementale et sociale, s’inscrivant dans un « nouvel esprit du productivisme », qui incorpore la critique des systèmes agricoles industriels sans pour autant les remettre en cause
Chapitre 10 - L’agriculture biologique en France, entre projet critique et conventionnalisation
L’agriculture biologique est largement reconnue au sein des institutions et des marchés. Cette reconnaissance n’empêche pas des débats tenaces sur sa définition et son périmètre de légitimité. En effet, si elle fait l’objet d’une réglementation et d’un label publics (règlement européen (CE) n°834/2007), des divergences subsistent quant à sa nature, ses objectifs, et les représentations et valeurs associées. Entre les tenants d’une bio porteuse d’un projet a..
Transformations agricoles et agroalimentaires
À l’heure des robots et du numérique, la terre (habitat, agriculture, paysage, planète) et la nourriture (du corps et de l’âme) sont parmi les préoccupations majeures dans les espaces médiatiques et politiques. Le pétrole et l’abondance qui l’a accompagné nous avaient fait oublier qu’elles sont au fondement des sociétés humaines. La « crise alimentaire » de 2008, qui a secoué plusieurs continents, a rappelé aux gouvernements l’enjeu de la sécurité alimentaire. Après des décennies d’excédents, de baisse du prix des produits agricoles de base, la question de la valeur de la terre et de l’agriculture est de retour. La question de la santé et celle des droits humains prennent une place élargie tant dans les politiques publiques et dans la production de normes alimentaires. Des mouvements sociaux transnationaux s’emparent de la question de l’avenir de l’agriculture et de l’alimentation, et de celle de la « bonne vie ». Pour contribuer à cette réflexion sur l’avenir de la terre et de la nourriture, cet ouvrage étudie la socialisation de l’agriculture, c’est-à -dire sa prise en charge tant par les politiques agricoles (essentiellement nationales) que par l’organisation des marchés dans un cadre national et international. Il le fait en prenant un large recul et mobilise trois temporalités. La première est celle de la planète. La seconde, celle des régimes métaboliques, façons dont l’humanité à différents stades de développement, mobilise matériaux et énergie. La troisième est celle du capitalisme, avec la succession de systèmes hégémoniques (ce qui n’exclue pas de multiples polarités). Cet ouvrage réunit des recherches récentes d’économistes, de sociologues, d’historiens et d’agronomes, de différents pays, recherches qui ont en commun de concerner la place de l’agriculture dans l’évolution des capitalismes
Réforme de la Pac, accords au Gatt : quelles incidences sur les transferts financiers entre les Douze
Die Auswirkungen der GAP-Reform und der Gatt-Vereinbarungen auf die Finanztransfers zwischen den Zwölf,
von Eve Fouilleux.
Die Reform der Gemeinsamen Agrarpolitik und die Gatt-Vereinbarungen im Agrarbereich ändern die Verteilung der finanziellen Vorteile zwischen den Zwölf, die sich aus ihrer Zugehörigkeit zum Gemeinsamen Agrarmarkt ergeben. Das Erpac-Modell der Abteilung des französischen Wirtschaftsministeriums ermöglichte deren Bewertung anhand der Untersuchung der Umverteilungseffekte der GAP vor der Reform sowie der Analyse ihrer möglichen Entwicklungen auf der Grundlage von Simulationen für einen Zeithorizont bis 1996 (nach der Reform) und bis 1999 (auf der Basis von Hypothesen über die Anpassung der neuen GAP an die Gatt-Erfordernisse). Frankreich ist trotz tiefgreifender Änderungen hinsichtlich der Art der ihm zugute kommenden Transfers offensichtlich einer der großen Nutznießer dieser Änderungen...The CAP Reform and the Gatt Agreements: Effects on Financial Transfers Between the Twelve,
by Eve Fouilleux.
The Common Agricultural Policy reform and the Gatt agricultural agreements have altered the way the financial advantages of belonging to the common agricultural market are distributed among the Twelve. The Directorate for Forecasting's Erpac model is used to evaluate this distribution by studying the CAP's redistributive effects before the reform and analyzing their potential development based on simulations up to 1996 (post reform) and 1999 (on the hypothesis that the new CAP will be brought into Une with the Gatt requirements). In spite of extensive changes to the type of transfers from which it benefits, France emerges as one of the countries that gains the most from these revisions.Réforme de la Pac, accords au Gatt : quelles incidences sur les transferts financiers entre les Douze,
par Eve Fouilleux.
La réforme de la Politique agricole commune et les accords sur le volet agricole du Gatt modifient la répartition des avantages financiers d'appartenance au marché commun agricole entre les Douze. Le modèle Erpac de la direction de la Prévision a permis d'en réaliser une évaluation à travers l'étude des effets redistributifs de la Pac avant réforme, et l'analyse de leurs évolutions potentielles à partir de simulations aux horizons 1996 (après réforme), et 1999 (à partir d'hypothèses de mise en conformité de la nouvelle Pac avec les exigences du Gatt). Malgré de profonds changements dans la nature des transferts dont elle profite, la France apparaît comme un des grands vainqueurs de ces modifications...Reforma de la Pac, acuerdos Gatt : cuáles son las incidencias sobre las transferencias financieres entre los Doce,
por Eve Fouilleux.
La reforma de la PolÃtica agrÃcola común y los acuerdos sobre el aspecto agrÃcola del Gatt modifican el reparte de las ventajas financieras de adhesión al mercado común agrÃcola entre los Doce. El modelo Erpac de la dirección de la Previsión ha permitido realizar una evaluación a través del estudio de los efectos redistributivos de la Pac antes de la reforma y el análisis de sus evoluciones potenciales a partir de simulaciones al horizonte 1996 (después de la reforma), y 1999 (a partir de hipótesis de puesta en conformidad de la nueva Pac con las exigencias del Gatt). Apesar de los profundos cambios en el tipo de transferencias de los que saca provecho, Francia aparece como uno de los grandes vencedores de dichas modificaciones...Fouilleux Ève. Réforme de la Pac, accords au Gatt : quelles incidences sur les transferts financiers entre les Douze. In: Économie & prévision, n°117-118, 1995-1-2. Agriculture et environnement, sous la direction de Xavier Delache. pp. 129-141
11. Propositions pour une approche dynamique des processus d’inertie et de changement dans les politiques publiques. L’exemple de la PAC
Ce chapitre a pour objet principal de s’interroger sur les problèmes analytiques et méthodologiques auxquels est confronté le chercheur en science politique qui s’intéresse à la question du changement de politique publique dans un système de gouvernance à plusieurs niveaux. Comment, à partir de constats de terrain, poser le problème sur le plan analytique ? Quels outils théoriques choisir pour essayer d’y répondre ? Après avoir analysé les travaux de quelques auteurs sur le thème, ces questio..
Jean-Claude Bureau, Sophie Thoyer, 2014, La politique agricole commune, Paris, France, La Découverte
Fouilleux Ève. Jean-Claude Bureau, Sophie Thoyer, 2014, La politique agricole commune, Paris, France, La Découverte. In: Revue d’études en Agriculture et Environnement, Vol. 96, N°4, 2015. pp. 755-761
Changement de politique publique dans l'Union européenne : la politique agricole commune entre permanences et innovations
La Politique Agricole Commune est une des plus vieilles politiques européennes. L'analyse de son historique met en évidence l'alternance de phases de stabilité et d'épisodes de crise et de déstabilisation de la politique, qui mettent enjeu des acteurs et des configurations institutionnelles différentes au sein du système politique communautaire. On peut rapprocher l'alternance de ces deux types de phases de la politique de l'emmêlement de deux processus antagonistes. Le premier est un processus d'inertie qui tend à entretenir des permanences-fortes dans la PAC : il est caractérisé par la prégnance et la forte institutionnalisation des compromis sociaux existant autour de l'agriculture dans les Etats membres ; il est incamé en particulier par le Conseil de l'agriculture et les organisations professionnelles agricoles transversales. Le second est un processus de changement, qui existe depuis l'origine mais qui se traduit de plus en plus concrètement dans les mesures prises depuis les années 80 (seuils de garantie, quotas laitiers, stabilisateurs, réforme de 1992). Il correspond à une volonté politique construite autour d'enjeux extra-sectoriels, incarnée en particulier par le Conseil Européen, et relayée par une stratégie de légitimation de ses pratiques par la Commission des Communautés Européennes. De l'enchevêtrement et des interactions entre ces deux processus est née l'histoire de la PAC depuis son origine.Fouilleux Ève. Changement de politique publique dans l'Union européenne : la politique agricole commune entre permanences et innovations. In: Politiques et management public, vol. 15, n° 1, 1997. L'européanisation des politiques publiques : politiques communautaires et management public. Actes du huitième colloque international organisé avec le concours de la Commission Européenne et du Ministère de l'Education Nationale, de l'Enseignement Supérieur et de la Recherche (DISTNB) Paris - 20-21 juin 1996 - Tome I - Acteurs et processus des politiques européennes. pp. 117-137
De quoi la bioéconomie est-elle le nom ? Genèse d’un nouveau référentiel d’action publique
Au cours du XXe siècle, la bioéconomie a été définie dans divers champs académiques : étude des populations en biologie, modèles de gestion des ressources naturelles ou approche entropique de l’économie à la façon de Nicholas Georgescu-Roegen. Au début des années 2000, elle est érigée comme mot d’ordre institutionnel sous l’impulsion de l’OCDE puis de la Commission européenne, qui en font le fer de lance d’une croissance durable, substituant à l’usage des ressources fossiles une exploitation de la biomasse par les biotechnologies. La mise à l’agenda de la bioéconomie au niveau européen a été amorcée par les politiques de recherche et d’innovation, dont les processus de définition et de financement ont été fortement influencés par les acteurs industriels. Les recompositions potentielles induites par la bioéconomie dans le domaine agricole génèrent des tensions, car elles entrent en concurrence avec d’autres visions pour le futur de l’agriculture européenne
To Change or not to Change ?
Sommes-nous plutôt dans une situation de rupture dans l’action publique ou plus simplement dans une configuration aux contours beaucoup plus flous, où se mêlent inextricablement des logiques et des modes d’action, anciens et nouveaux ? Les recherches réunies ici s’appuient sur divers objets, situés aux différents niveaux de l’action publique, supra-national, national et infra-national. Au-delà de la diversité des thèmes (politiques culturelles, logement social, prise en charge des personnes âgées dépendantes, politique de la jeunesse, politique de la ville, tentatives de construction d’une dimension internationale du gouvernement urbain, pratiques territoriales du ministère de l’Équipement, européanisation par le bas des politiques de développement territorial, élaboration de projets de villes, réforme de la politique agricole communautaire), les contributions indiquent quelques « passages obligés » d’une lecture pertinente du changement de l’action publique : la prise en compte de l’inscription historique de l’action publique, de sa construction politique, mais aussi des processus de la mise en oeuvre, en particulier dans sa territorialisation, afin de spécifier plus précisément les dimensions du changement. Les études de terrain présentées ici convergent aussi pour nuancer les grilles de lecture des mutations des politiques publiques en France, en particulier celles qui insistent sur l’hégémonie croissante de la logique du marché et la multiplication des niveaux d’activité, du local au transnational. Elles montrent en effet que des inerties, des permanences, des continuités se mêlent aux indéniables changements à l’oeuvre. Puisque l’ancien se mêle au nouveau et que des politiques publiques apparaissent aussi comme des processus d’interactions de plus en plus complexes d’acteurs divers, à des niveaux multiples, pour des finalités et des conceptions en perpétuelle (re)négociation, un des enjeux majeurs de l’analyse des politiques publiques est, au moyen d’outils analytiques opérationnels, de traduire la pluridimensionnalité des recompositions d’une action publique hybride