Le delta du Fleuve Rouge (Vietnam) : étude des densités de population et de l'urbanisation des campagnes

The Red River Delta (Vietnam) : a Study of Population Density and Urbanization of Rural Areas. To study the complexity of the population spatial distribution of the Red River delta (with more than 1000 inhabitants per square kilometre in rural areas), in a context of a high rate of annual growth, the traditional approach of regional geography is not suitable. The different types of phenomena depend on variable scales of analyses and periods of time, more or less long. If the maps of population density in this delta, rich but not easily controllable hydraulic territory, are the result of a long process of population occupation and of management by powerful and centralized states, the new socio-economic logics at work since the renewal policy or Doi Moi has generated a high spatial differenciation. To study the mechanisms producing high human density we have to distinguish those depending on the local environment and socio-economic conditions from those we can apprehend only at smaller scales (district, polder, province or sub-region). We will describe, measure and localise these processes, in particular the importance of spatial contexts, of the polarisation by the big cities, of the proximity of the great rivers and canals and of communication routes, the importance of social dynamics and of local political history : all these phenomena will be spatialized and their interferences will be located in a more systematic manner thanks to the GIS (Geographic Information System). Finally, we will promote the fieldwork approach to understand the interrelationships between demographic pressure, social changes, the new modalities of resource management and the multiple strategies developed by the inhabitants of this over-populated region so as not to leave their villages.Pour étudier la complexité de la répartition spatiale de la population d'une région densément peuplée, le delta du Fleuve Rouge, (il compte plus de 1000 hab./km2 en zone dite « rurale ») alors que son taux annuel moyen de croissance démographique reste encore élevé, l'approche classique de la géographie régionale n'est pas adaptée. Les catégories de phénomènes à prendre en compte relèvent d'échelles variées et de temps plus ou moins longs. Si la carte des densités démographiques de ce delta, espace hydraulique riche, mais difficilement maîtrisable, est la résultante d'un long processus d'occupation par les populations et d'aménagement par des États puissants et centralisés, les logiques socio-économiques en œuvre depuis la mise en place de la politique du Renouveau ou Doi Moi ont créé une forte différenciation spatiale. Pour étudier les mécanismes produisant de fortes densités humaines, il convient de distinguer ceux relevant de l'environnement physique et des dynamiques socio- économiques locales de ceux qui dépendant des échelles plus petites (le district, le bassin hydraulique, la province ou la sous-région). Ce sont ces processus qu'il va falloir décrire, mesurer et localiser, notamment le poids des cadres spatiaux, de la polarisation des grandes villes, de la proximité des grands axes hydrauliques et de communication, le poids des dynamiques sociales et de l'histoire politique locale, autant de phénomènes que l'on tentera de spatialiser et dont on localisera les interférences de façon plus systématique grâce à la mise en place d'un SIC Enfin, l'enquête de terrain bien ciblée permet de mieux étudier la diversité et la complexité des processus d'adaptation au surpeuplement que la carte, à des échelles plus petites, ne pouvait appréhender. Dans un espace aussi densément peuplé, les stratégies de résidence des habitants sont de plus en plus complexes et difficilement mesurables à l'aune des statistiques.Fanchette Sylvie. Le delta du Fleuve Rouge (Vietnam) : étude des densités de population et de l'urbanisation des campagnes. In: Espace, populations, sociétés, 2002-1-2. Géographie et population. pp. 189-202

Colonisation des terres sylvo-pastorales et conflits fonciers en Haute-Casamance

Depuis la fin des années 1980, la forêt classée de Pata en Haute Casamance a fait l'objet d'une occupation massive organisée dans la plupart des cas par des marabouts mourides et tijanes originaires du nord du Sénégal. Cet espace sylvo-pastoral était jusqu'alors fréquenté par des éleveurs peuls lors des transhumances d'hivernage et par les populations villageoises de la périphérie de la forêt classée qui venaient s'y approvisionner en productions médicinales, alimentaires ou en bois. Puis, les colons, wolofs pour la plupart, ont défriché plus de la moité des 73.000 ha qui consitutent cette forêt, pour les besoins de la culture de l'arachide, et dans une moindre mesure, de la culture du mil. Des conflits ont rapidement éclaté entre les colons wolofs, les colons toucouleurs, venus eux pour les besoins de l'élevage, et les Peuls foulakounda autochtones. Organisés au vu et au su des administrations régionale et nationale, et ceci au détriment des populations locales, ce mouvement de colonisation remet en cause la responsabilité de l'Etat principal gestionnaire des forêts classées. (Résumé d'auteur

Papeterie et recyclage dans les villages de métier

Dans les villages de métier artisanaux et industriels du delta du fleuve Rouge, les artisans utilisent des matériaux usagés et des déchets collectés en ville comme matière première. Sous l’effet de la mécanisation et de la diversification de la production, une plus grande division du travail s’opère entre foyers et la chaîne de production s’allonge. La matière première de récupération est échangée au sein d’une longue chaîne de collecteurs. Cet article traite de l’évolution différenciée des itinéraires techniques dans la chaîne opératoire de la papeterie du cluster de Phong Khê, et des modes de collecte des matériaux à recycler dont la production augmente rapidement depuis l’ouverture économique des années 1980. Cependant la collecte de déchets en ville reste très segmentée, saisonnière et informelle, et s’intègre difficilement dans la chaîne de production de la papeterie en cours d’industrialisation et de diversification. L’offre irrégulière des déchets de papier ne correspond plus à la demande d’entreprises modernes soumises à des impératifs de qualité, de standardisation et de délais de production.In craft and industrial villages of the Red River Delta, artisans use scraps and wastes collected in cities as raw material. Mechanisation and diversification have extended the production chain and generated an increase in the division of labour between households. Recycled raw materials are traded down a long line of collectors. This article discusses the varying trends of the production chain of the paper cluster of Phong Khe and the collection methods of recyclable materials whose production is rapidly increasing since the open door policy of the 1980’s. However scrap collection is still very segmented, seasonal and informal, and it hardly integrates the on going industrialising and diversifying paper value chain. Irregular supply of paper scraps and wastes no longer matches the business demand subject to quality standard and deadlines of production