Contribution à l'étude de l'élimination des entérovirus au cours du traitement des eaux d'alimentation

Les auteurs font état des résultats des diverses expériences qu'ils conduisent en station pilote et visant à l'évaluation des conditions dans lesquelles les entérovirus peuvent être éliminés en cours du traitement des eaux d'alimentation. Il s'avère que la coagulation-floculation au chlorure ferrique suivie de filtration rapide sur sable homogène entraîne dans les conditions de traitement optimales une réduction du virus poliomyélitique de type 1 comprise entre 99,86 % et un taux supérieur à 99,9999 %. La coagulation-floculation paraît difficile à dissocier de la filtration rapide. Il s'agit d'un processus unique où le filtre joue un rôle prépondérant, retenant à lui seul autant de particules de virus que les 3 phases précédentes réunies. L'adjonction au coagulant métallique d'un aide de coagulation de synthèse, de type cationique, donne des résultats pratiquement égaux à ceux obtenus avec le coagulant métallique seul (99,93 % à 99,9995 %). Cette addition entraîne néanmoins un effet bénéfique qui s'exerce plus précocement et plus nettement au stade de la coagulation proprement dite et se concrétise principalement par la stabilisation du lit de boues. Ces excellents résultats sont remis en cause dès l'instant où l'eau à traiter contient des matières organiques dont l'action défavorable à l'élimination des virus est d'autant plus prononcée que leur concentration est plus élevée. Les polyélectrolytes de synthèse, même cationiques, n'exercent aucun effet correcteur sur ce phénomène qui intéresse tous les stades du traitement. De toute évidence la réduction du taux des matières organiques avant tout traitement de clarification d'une eau est une pratique nécessaire dont les avantages sont incontestables. A ce titre la préchloration au " break-point " ou légèrement au-delà entraîne une action stérilisante des particules virales qui se manifeste tout au long du processus de clarification, en particulier au niveau des boues extraites de la décantation. Le problème de leur stérilisation avant leur rejet dans le milieu extérieur, posé par la réversibilité du piégeage viral à partir des mailles du floc, s'en trouve du même coup résolu

Eau d'adduction publique et gastro-entérites en Meurthe-et-Moselle

Dans un premier temps, nous avons établi un bilan de la qualité de l'eau distribuée en Meurthe et Moselle. Il a montré qu'environ 30 % des rurales fournissent une eau de qualité variable ou mauvaise au vu des normes bactériologiques. Puis en 1979 - 1980, une enquête épidémiologique prospective a été menée en collaboration avec les médecins, les pharmaciens et les instituteurs. Leurs renseignements ainsi que la consommation de médicaments à polarité gastro-intestinale ont permis de mettre en évidence plus de 1 000 cas de gastro-entérite lors de 5 épidémies différentes. Des propositions d'action sont enfin faites pour remédier à cette situation qui semble être identique dans le reste la France

Contrôle de l'eau dans les petites agglomérations : des modalités à réviser ?

L'eau de 30 communes rurales ne disposant pas de traitement de désinfection a été analysée pendant 18 semaines. Il est montré une très grande variabilité de la qualité de l'eau d'une semaine à l'autre. Une filtration de 300 ml a été menée en parallèle à celle de 100 ml. Les résultats des deux analyses sont proches lorsque l'eau est habituellement conforme sur 100 ml. Ils sont très différents lorsque l'eau est de qualité variable sur 100 ml. Les indicateurs bactériens (numération totale, coliformes totaux et fécaux, streptocoques et spores de bactéries anaérobies) présentent des résultats concordants et donc redondants. Lorsque l'eau est de qualité variable, la fréquence analyses bactériologiques par an n'est pas suffisante pour garantir la qualité Dans ce cas recommencer l'analyse après un résultat contaminé n'apporte pas d'information supplémentaire. L'amélioration de la ressource est alors prioritaire