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La doctrine du Logos chez Justin : enjeux philosophiques et théologiques
La doctrine du Logos tient une place centrale dans la pensée de Justin. L’article en explique la signification sur la base de l’Apologie. Il montre comment Justin a compris la médiation du Logos entre Dieu et le monde, et commente ensuite ses affirmations sur le « Logos spermatikos » et les « semences du Logos ». Il montre que la pensée de Justin ne doit pas être interprétée à la lumière de l’arianisme ultérieur, mais que, considérée dans son contexte, elle représente une importante contribution à la compréhension du rapport entre Dieu et le monde. Il souligne enfin que sa doctrine du « Logos spermatikos » n’implique pas d’abord une « hellénisation » du christianisme ; elle est plutôt, pour Justin, une manière d’affirmer l’universalité du don de Dieu.The doctrine of the Logos has a central place in the thought of Justin. The article explains its meaning on the basis of the Apology. It shows how Justin understood the mediation of the Logos between God and the world; then it comments his assertions on the “Logos spermatikos” and the “seeds of the Logos”. It shows that the thought of Justin should not be interpreted in the light of the later Arianism, but that, considered in its context, it represents an important contribution to the understanding of the relationship between God and the world. It underlines finally that his doctrine of “Logos spermatikos” does not imply an “hellenization” of Christianity; it is rather, for Justin, a way of asserting the universality of the gift of God
LA THÉOLOGIE EUROPÉENNE À L’HEURE DE LA PENSÉE DÉCOLONIALE
RÉSUMÉ: La théologie européenne est aujourd’hui interpellée par la pensée décoloniale; elle est notamment soupçonnée d’avoir souvent voulu (consciemment ou non) exercer une certaine hégémonie sur la théologie des autres continents. Dans cette situation même, elle est invitée à une lecture renouvelée de sa propre histoire. L’interpellation de la pensée décoloniale doit aussi conduire à une réflexion de fond sur les relations entre la théologie européenne et les théologies élaborées dans d’autres continents. Elle devrait en outre encourager la théologie européenne à opérer à son tour une tâche d’inculturation sur le sol même de son propre continent. L’article montre enfin que cette théologie européenne doit également reconnaître les ressources dont elle dispose elle-même, et qu’elle a la responsabilité de les faire valoir dans le monde d’aujourd’hui, sans prétention hégémonique, mais en vue de contribuer ainsi aux tâches théologiques de notre temps.
ABSTRACT: European theology is today challenged by decolonial thinking; it is particularly suspected for having often wanted (consciously or not) to maintain some hegemony upon the theology of the other continents. It this very situation it is invited to read in a new way its own history. The challenge of decolonial thinking must also lead to a fundamental reflection about the relations between the european theology and the theologies which have been elaborated in other continents. Moreover, it should encourage the european theology to undertake itself a task of inculturation on the soil of its own continent. Finally the article shows that this european theology has also to recognize the resources which it has inherited itself, and is responsible for developing them in today’s world, without any hegemonic pretension, but in order to contribute in this way to the theological tasks of our time
Jésuites et protestants dans la théologie du xxe siècle
Les théologiens jésuites sont connus pour leur participation active aux controverses du passé avec les protestants : le nom de Bellarmin vient d’emblée à l’esprit, mais beaucoup d’autres pourraient être également mentionnés. Il est d’autant plus important de réfléchir sur les évolutions qui ont eu cours au xxe siècle et dont nous héritons aujourd’hui, dans une époque désormais marquée par l’engagement d’un certain nombre de jésuites dans le dialogue œcuménique. Le sujet est certes très vaste,..
Les religions et l’humanisme séculier. Enjeux pour la mission chrétienne
On the occasion of a fundamental study of Christian mission, J. Moingt shows the deficiencies of «theologies of religious pluralisms » which have developed over the last few decades and stresses that the future of Christianity must first of all be played out in its confrontation with secular humanism. Cooperation with religions remains however legitimate and desirable, but on the condition that it should be solely orientated towards the task of the «humanization » of mankind and society. This article discusses the hypothesis defended by J. Moingt. It shows the scope of the criticisms made against the theologies of religious pluralism and adds some complements or details. Above all it invites its readers to overcome the opposition between the horizon of religious otherness and that of secular humanism, using a reflection on «Gospel and cultures » in the Asian as well as the European context.À la faveur d’une étude fondamentale sur la mission chrétienne, J. Moingt montre les déficiences des «théologies du pluralisme religieux » qui se sont développées depuis quelques décennies, et souligne que l’avenir du christianisme doit d’abord se jouer sur sa confrontation avec l’humanisme séculier ; une coopération avec les religions n’en est pas moins légitime et souhaitable, mais à condition d’être seulement orientée vers la tâche de «l’humanisation » de l’homme et de la société. L’article rend compte de la thèse ainsi soutenue par J. Moingt. Il montre la portée des critiques adressées aux théologies du pluralisme religieux, tout en apportant quelques compléments ou précisions. Il invite surtout à dépasser l’opposition entre l’horizon de l’altérité religieuse et celui de l’humanisme séculier, moyennant une réflexion sur «Évangile et cultures » dans le contexte de l’Asie comme dans celui de l’Europe.Fédou Michel. Les religions et l’humanisme séculier. Enjeux pour la mission chrétienne. In: Revue théologique de Louvain, 43ᵉ année, fasc. 3, 2012. pp. 321-340
Henri de Lubac, lecteur d'Origène. L'hospitalité de la théologie et sa source mystique
The work History and Spirit establishes the way in which Father Henri de Lubac could received a very important thought of Christian Antiquity. This "hospitality" is first introduced with a discussion concerning Ori- gene's influence, where Father de Lubac adopts a definite position regarding the interpretation and conflicts induced by the work of the Alexandrine. He rehabilitates his understanding of Scripture and brings out its ain consequences. But, if he so "received" Origine it is because he was able to see inside his work this shape of "hospitality" that we actually accord to his own theology. Finally, in Father de Lubac 's opinion, as well as it is for the exegete of the Antiquity, such an "Hospitality" is taking root in the reception of God himself and so, his source was theological and mystical.L'ouvrage Histoire et Esprit atteste la manière dont le Père de Lubac a su accueillir une très grande pensée de l'Antiquité chrétienne. Cette « hospitalité » se manifeste d'abord à la faveur d'un débat sur la postérité d'Origène : le Père de Lubac prend position sur les interprétations et conflits qu'a suscités l'œuvre de l'Alexandrin, réhabilitant sa compréhension de l'Écriture et dégageant ses enjeux les plus fondamentaux. Mais s'il a pareillement « accueilli » Origène, c'est aussi qu'il décelait en lui cette forme d'« hospitalité » que nous reconnaissons aujourd'hui à sa propre théologie. Pour le Père de Lubac comme pour l'exégète ancien, une telle « hospitalité » s'enracinait en définitive dans l'accueil de la Parole de Dieu et donc dans l'accueil de Dieu même : sa source était théologale et mystique.Fédou Michel. Henri de Lubac, lecteur d'Origène. L'hospitalité de la théologie et sa source mystique. In: Revue des Sciences Religieuses, tome 77, fascicule 2, 2003. Henri de Lubac, ou l'hospitalité de la théologie, sous la direction de Jean-Pierre Wagner et Philippe Vallin. pp. 133-146
Jésuites et protestantisme. xvie-xxie siècles
Face à la naissance du protestantisme au xvie siècle, l’Église catholique a développé deux stratégies : la lutte contre la Réforme ; la transformation du catholicisme. Une institution semble résumer ces deux politiques : la Compagnie de Jésus, qui mène des missions contre les protestants, participe à des controverses, créé des collèges pour former l’élite catholique... Mais placer « protestants » et « jésuites » dans un affrontement systématique est un des a priori de l’historiographie qui a été mis en place dès le xvie siècle. Mais, bien qu’elle ait été régulièrement reprise et développée, cette opposition est en grande partie fausse, et d’abord parce que l’objectif premier de la Compagnie de Jésus n’est pas la lutte contre le protestantisme, mais la rénovation de l’Église grâce à une nouvelle spiritualité, une spiritualité d’ailleurs en partie commune à Luther et aux réformateurs protestants, ce que les historiens et les théologiens redécouvrent depuis quelques dizaines d’année