2 research outputs found
Rythmes expressifs, de l'architecture Ă la musique, de la musique Ă l'architecture. Le cas du Corps sonore
L'intervention propose d’articuler la pensée conceptuelle des domaines architecturaux et musicaux, à travers une confrontation de leurs caractéristiques respectives. J’espère par ce questionnement, éprouver le rapport complexe qui peut se tendre entre ces deux disciplines sensibles, destinées au corps, mais que tout oppose à priori. L'édifice architectural existe en tant qu’objet matériellement fini et défini dans l’espace sensible. Ses propriétés physiques lui confèrent un caractère tangible et une situation pérenne dans le temps. La pièce musicale au contraire se déploie de façon insaisissable, évanescente, éphémère... Cependant, l’architecture comme la musique, se voient souvent concrétisées au sein d’un espace double : l’espace papier de représentation et de conception, l’espace-temps du vécu. Ce vécu s’inscrit dans le corps et dans la mémoire à travers les sensations et les émotions. Depuis l’enfance d’ailleurs, l’être humain fait, par le biais de son corps, l’expérience sensible du monde, et pose en résonnance des évènements vécus (et symbolisés), opération dynamique, constructive, qui déjà selon nous, constitue un rythme. Il est singulier que les premières traces de représentation rythmique, de simples traits parallèles, apparaissent en même temps que les premières maisons. Gilles Deleuze et Félix Guattari, dans l’ouvrage Mille plateaux, ne manquent pas d’évoquer le rôle territorialisant du son, à travers un rythme dit expressif - le chant d’un oiseau, un enfant perdu qui tente de s’orienter avec une chanson - capable en se déterritorialisant de capter, d’un art à l’autre, des forces invisibles présentes dans le cosmos. C’est cette hypothèse d’une dynamique rythmique initialement expressive et au caractère territorialisant, constituant finalement un procédé esthétique au travers de sa déterritorialisation, que nous souhaitons mettre à l’épreuve avec l'étude du Corps sonore