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Passer à travers les tests de dépistage : substitution, dilution, adultération des urines et des cheveux
II existe de nombreux moyens pour falsifier les tests de dépistage
urinaire et échapper ainsi à la détection d'une toxicomanie.
- La dilution consiste Ă rajouter un liquide Ă l'urine Ă©mise au
moment du recueil de façon à abaisser la concentration de
drogue en dessous du cut-off du test de dépistage
- La substitution consiste à remplacer l'urine «positive» au
moment du prélèvement par échange du flacon de recueil, ou
par le biais d'un réservoir souple dissimulé sur le corps
contenant de l'urine exempte de drogue.
- L'adultération in vitro consiste en l'ajout d'une substance
sur l'urine émise. Les produits utilisés sont le nitrite de
potassium et de sodium, les alcalis et acides faibles, le glutaraldéhyde,
les oxydants, les savons, ...etc.
- L'adultération in vivo est le fait d'absorber avant le prélèvement
urinaire une substance médicamenteuse, qui réduit la concentration urinaire du produit à détecter ou le temps
de détection. Des médicaments comme l'aspirine, la vitamine
B2, le fluconazole, l'ibuprofène ou le probénécide ont été
utilisés de façon anecdotique.
En parallèle et avec le développement des tests dans les
matrices alternatives comme les cheveux pour vérifier l'absence
d'une prise chronique de produit stupéfiant et augmenter
la fenêtre de détection, sont apparus différents produits
capillaires et en particulier des shampooings pour
empêcher la détection des drogues dans les cheveux.
Les méthodes et les produits sont largement détaillés sur
Internet où l'on peut acheter directement les adultérants, les
shampoings, les dispositifs de substitution... et de l'urine
vierge lyophilisée.
Aujourd'hui, la recherche systématique d'une adultération
des urines est effectuée par les laboratoires spécialisés pratiquant
les tests. L'adultération peut être détectée par des
bandelettes réactives et des tests pour automates de laboratoire.
Les statistiques d'adultération des urines montrent une
stabilité des falsifications à moins de 0,15 % des millions de
tests pratiqués à travers le monde témoignant d'une problématique
réelle mais assez bien contrôlée
Se doper via Internet ? Un jeu... de souris !
Le but de cet article est de montrer au lecteur la facilité
déconcertante avec laquelle on peut se doper via Internet.
Les produits que l'on trouve concernent le dopage sportif
mais également intellectuel, sexuel, la lutte anti-âge et même
le dopage animal.
"les bonnes adresses" ont été recherchées via les moteurs de
recherche classiques. Elles ne sont pas exhaustives car le
nombre de sites où l'on peut acheter des stéroïdes anabolisants
ou leurs précurseurs, de l'hormone de croissance, de
l'insuline, des beta-adrenergiques ou bien encore du
Viagra®, ou du Prozac®, est impressionnant.
Plus de 200 sites web ont été visités lors de la réalisation de
ce travail. Ils proposent à l'Internaute l'achat sécurisé des
substances, mais aussi des conseils d'utilisation, les cures
avant, pendant et après les compétitions, des compléments
alimentaires, des témoignages d'utilisateurs et des ouvrages
spécialisés.
L'acheteur n'a cependant aucune garantie sur la qualité du
produit livré comme en témoigne la liste des contrefaçons
publiée sur certains sites et supportera toute responsabilité
vis à vis de l'importation de substances réglementées dans
certains pays.
Cet article souhaite aujourd'hui rappeler que si Internet est
un outil formidable, il représente aussi un danger en facilitant
certaines pratiques, sans aucun contrĂ´le possible, dont
celles du dopage
Lettre à la rédaction : Soumission chimique au clonazépam : caractérisation formelle par chromatographie en phase gazeuse couplée à la spectrométrie de masse tandem (CPG-SM/SM)
Utilité de la LC-MS/MS dans les agressions sexuelles sous l'emprise de molécules psychoactives. Etude d'un cas impliquant du Zolpidem
L'utilisation de drogues pour modifier le comportement d'une personne dans le but de lui faire de la rendre vulnérable n'est pas un phénomène récent. Cependant, l'augmentation récente du nombre de crimes (agression sexuelle, vol)
où la victime est sous l'emprise de molécules psychoactives
fait peur au public. Les drogues impliquées peuvent être de
types pharmaceutiques comme les benzodiazepines (flunitrazepam,
lorazépam, etc), les hypnotiques (zopiclone, Zolpidem), les sédatifs (neuroleptiques, certains antagonistes Hl
de Vhistamine) ou les anesthésiants (gamma-hydroxybutyrate, kétamine), des stupéfiants comme le cannabis, l' ecstasy
ou le lysergide ou plus souvent de l'Ă©thanol.
Les drogues utilisées pour faciliter les agressions sexuelles
peuvent être difficiles à détecter (produits actifs à faible
concentration, instabilité chimique) car elles possèdent des
propriétés amnésiantes et sont rapidement éliminés du
corps (demi-vie courte).
Nous présentons ici le cas d'une femme de 23 ans qui a
déclaré avoir été violée, 6 jours après la date
présumée de l'agression. A la police, la victime prétend n'avoir aucun
souvenir de l'agression, en raison d'une sedation intense.
Des analyses toxicologiques pour rechercher des drogues
sédatives inconnues ont été menées par LC-MS/MS et ont
révélé la présence de Zolpidem (Stilnox), un hypnotique qui
n'est pas une benzodiazepine. Les concentrations après 6 jours étaient respectivement de 16 et 32 pg/ml dans le sang et les urines. La substance incriminée avait une concentration
de 0,75Â pg/mg dans le segment de cheveux correspondant.
La sensibilité extraordinaire du couplage LC-MS/MS apparaît comme un pré-requis pour documenter les cas de crimes sous influence de molécules psychoactives
Utilité de la LC-MS/MS dans les agressions sexuelles sous l'emprise de molécules psychoactives. Etude d'un cas impliquant du Zolpidem
Lettre à la rédaction : La cocaïne n'en était pas : une soumission chimique originale
Botanique, chimie et toxicologie des solanacées hallucinogènes : belladone, datura, jusquiame, mandragore
Ces quatre plantes de la famille des Solanaceae ont une histoire riche de légendes et de superstitions. Pendant plusieurs siècles, on donna à la mandragore un caractère magique, et des propriétés médicinales, mais elle n'est plus utilisée aujourd'hui. En revanche les trois autres plantes le sont encore pour leurs vertus médicinales, surtout en homéopathie. En médecine allopathique, outre l'atropine et son oxyde, on trouve des spécialités contenant de la scopolamine mais également de la poudre de belladone, ou de l'hyoscyamine. Après une description botanique de la belladone, de la jusquiame, du datura, et de la mandragore, les auteurs précisent la nature et la structure des alcaloïdes contenus dans ces végétaux : l'hyoscyamine, la scopolamine et l'atropine. Chez l'homme, ces alcaloïdes exercent une action parasympatholytique pouvant conduire en cas d'intoxication à un syndrome atropinique ou anticholinergique. Celui-ci est caractérisé par un blocage de la production d'acétylcholine dans les synapses du système nerveux central et périphérique. Les principaux signes cliniques associés au blocage périphérique sont mydriase, sécheresse cutanée et muqueuse, vasodilatation et tachycardie. Le blocage central est responsable de confusion, d'agitation, d'hallucinations, de myoclonies, de convulsions, de coma et de dépression respiratoire. Lors de certaines intoxications, d'authentiques syndromes atropiniques peuvent être constatés. Bien que rares, ils peuvent cependant être mortels malgré le traitement symptomatique et la réanimation. Des observations d'intoxications sont présentées. Parmi les 150 000 intoxications signalées chaque année aux centres antipoison français, les végétaux représentent moins de 3 % des cas, mais dans l'enquête sur la consommation de drogues réalisée en 2002 chez les jeunes gens de 17 à 19 ans par l'observatoire français des drogues et des toxicomanies, le datura est cité en sixième position parmi les principales autres drogues. L'analyse toxicologique de ces composés est extrêmement délicate en raison des faibles concentrations susceptibles d'exercer une action pharmacologique. Celle-ci fait principalement appel à la chromatographie en phase liquide couplée à la détection de masse (CL-SM), et à la détection de masse en mode tandem (CLHP-SM/SM)