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Le conflit comme socialisation selon G. Simmel
Communication présentée au congrès de l’ACFAS, Mai 2001La pensée du sociologue allemand Georg SIMMEL, décédé en 1918 est l'objet d'un renouveau d'intérêt depuis une quinzaine d'années, surtout en Europe. J. FREUND attribue ce phénomène au fait que, dans le chapitre 4 de sa Soziologie de 1908, SIMMEL a été le premier à considérer le conflit comme une forme de relation sociale et à examiner les processus de socialisation qu'il met en oeuvre. Une première lecture de l'essai de SIMMEL peut dérouter: on a le sentiment d'avoir affaire non pas à un exposé méthodique et linéaire, mais à une méditation dense et nuancée, un peu décousue, truffée d'exemples divers, qui mêle à la sociologie des éléments de philosophie, d'histoire ou de psychologie. L'absence de titres et de sous-titres paraît confirmer cette première impression. Pourtant, à l'examen, il semble bien que SIMMEL suive un plan assez rigoureux, dont il livre la clé principale, dans ces phrases de transition: «Jusqu'ici notre étude a fait apparaître toutes sortes de processus d'unification affectant les parties impliquées dans un conflit: mélanges d'antithèse et de synthèse, construction de l'une sur la base de l'autre, limitations et intensifications des deux côtés. A côté de cela, il y a cette autre signification sociologique du conflit: non pas tant celle qui concerne le rapport réciproque des parties, mais la structure interne de chacune d'entre elles (p. 110).» Par ailleurs, SIMMEL a divisé son exposé en 63 paragraphes: on peut penser que cette division n'est pas anodine et que chaque paragraphe, dont un mot-clé est parfois mis en valeur par l'italique, est doté d'une certaine homogénéité. Il y a aussi, vraisemblablement, une logique dans la séquence des paragraphes. Enfin, la publication préliminaire de cet essai (1904) s'est faite en trois tranches, auxquelles correspondent les coupures majeures indiquées dans la Soziologie. C'est pourquoi, plutôt que de déconstruire cet essai pour en extraire les propositions essentielles, comme le fait COSER, il me semble préférable, sur la base des indications fournies par SIMMEL, de dégager l'organisation d'ensemble de sa réflexion et de la résumer telle qu'elle s'offre au lecteur. La reconstitution du plan et la vérification des grandes divisions de cet essai, suivies de son résumé organique, constituent l'essentiel de cet exposé
Évangélisation et Parole de Dieu
Conférence donnée à Saint-Jérôme le 28 sept. 2005 lors du lancement de l’année pastorale diocésaine. ©Jean Duhaime, 2005.Pour comprendre la Parole de Dieu, l’Église catholique nous a proposé au cours des dernières années plusieurs documents d’orientation majeurs, parmi lesquels les trois suivants:
- La constitution du Concile Vatican II sur la révélation, connue par ses deux premiers mots latins Dei Verbum (=DV), promulguée le 18 novembre 1965.
- Le document de la Commission biblique pontificale L’interprétation de la Bible dans l’Église publié en 1994.
- La Déclaration finale de la 6e Assemblée Plénière de la Fédération Biblique tenue au Liban en 2002.
Ces trois textes constituent des repères essentiels pour quiconque veut comprendre la Bible dans l’esprit de l’Église catholique et l’utiliser adéquatement dans la mission d’évangélisation
Trois approches du messianisme de Qumrân : Une revue sélective de la recherche récente
Plusieurs textes de Qumrân évoquent la figure d’un ou plusieurs « messies », c’est-à -dire des personnes qui ont reçu une onction comme signe de leur choix par Dieu pour une mission en vue de laquelle il leur confère une force ou un charisme particulier ; il s’agit souvent d’agents de salut dont l’action aura lieu dans les jours à venir. D’autres textes évoquent également l’intervention de diverses figures eschatologiques assimilées à des personnages messianiques. Cet article passe en revue trois études du messianisme des textes de Qumrân représentatives d’approches centrées respectivement sur la terminologie (J. A. Fitzmyer), la typologie (G. G. Xeravits) et le contexte socio-historique (G. S. Oegema). Chacune est illustrée par une présentation de l’objectif, de la méthode, des textes étudiés et des résultats obtenus. La conclusion formule des réflexions sur la contribution de ces travaux et sur l’avenir de la recherche sur le messianisme dans les textes de Qumrân.Several texts found at Qumran deal with « messiahs », i.e. individuals who have been anointed to indicate that they have been chosen by God to fulfill a mission for which He has provided them with a particular power or charisma ; they are often salvation agents, whose actions are to take place in the future. Other texts also allude to eschatological characters assimilated to messianic figures. This paper reviews three studies on messianism in the Qumran texts which mirror respectively approaches based on terminology (J. A. Fitzmyer), typology (G. G. Xeravits), and socio-historical context (G. S. Oegema). Each approach is illustrated with a presentation of the purpose, the method, the studied texts, and the results obtained. The conclusion draws remarks on the contribution of these works and on the future of the research on messianism in the Dead Sea Scrolls
Job et la providence de Dieu chez Thomas d’Aquin
Conférence donnée le 22 mars 2006 au Dialogue judéo-chrétien de Montréal. ©Jean Duhaime, 2006.Parmi les auteurs chrétiens qui ont traité le livre de Job sous l’angle de la providence, Thomas d’Aquin (c.1225-1274) occupe une place particulière. Ce penseur exceptionnel a rédigé un commentaire du livre de Job (Expositio super Job ad litteram), vraisemblablement entre 1261 et 1264, alors qu’il enseignait en Italie, au couvent dominicain d’Orvieto. Il s’agit d’un commentaire continu qui cherche le sens « littéral » du texte. Je propose ici de parcourir ce commentaire en relevant les principaux passages où Thomas d’Aquin aborde la question de la providence. Ce repérage nous permettra de dégager la cohérence de son argumentation. En guise de conclusion, je signale ensuite la réponse critique d’un auteur contemporain, Timothy P. Jackson
Dualisme et construction de l’identité sectaire à Qumrân
Plusieurs textes de Qumrân sont fortement imprégnés d’une idéologie dualiste. Empruntant aux théories et modèles des sciences sociales, cette étude examine la contribution d’une telle idéologie à la structuration de l’identité sectaire dans le ou les groupes dont ils sont le reflet. Après des précisions sur le concept d’univers symbolique et la place du dualisme qumranien dans ce cadre général, l’auteur analyse sommairement les règles d’admission, l’opposition entre le pur et l’impur et l’affrontement des deux esprits selon la Règle de la communauté , les récits identitaires des Hymnes et la représentation du combat ultime de la lumière contre les ténèbres dans la Règle de la Guerre .Several scrolls from Qumran bear a strong dualistic ideology. Based on social sciences theories and models, this study explores the contribution of such an ideology to the construction of the sectarian identity in the group or groups which they mirror. Having defined the concept of symbolic universe and located the dualism from Qumran within this larger context, the author proceeds to a summary examination of the admission rules, the opposition between purity and impurity, and the conflict between the two spirits according to the Rule of the Community, the identity narrative found in the Hymns, and the representation of the ultimate battle between light and darkness according to the War Scroll
Les chrétiens, gens de la Parole ? La Bible, une nourriture pour l’expérience chrétienne d’aujourd’hui
Cet essai aborde la Bible comme nourriture essentielle de l’expérience de foi chrétienne, en particulier chez les personnes engagées dans la formation à la vie chrétienne. On y explore les questions suivantes : Qu’est-ce que la Parole de Dieu ? Quel est le rapport entre la Bible et la Parole de Dieu ? Comment la Bible peut-elle nourrir l’expérience chrétienne aujourd’hui ? Quelles implications pour la formation à la vie chrétienne ? Après avoir exploré la perspective de l'exhortation Verbum, Domini du pape Benoît XVI sur ces questions, on fait appel aux réflexions de Sandra Schneiders dans Le texte de la rencontre (1991) avant de conclure par quelques remarques empruntées à Joël Molinario dans Parole de Dieu et Écriture en catéchèse (2011) et à André Fossion dans Dieu désirable (2010). Intervention lors des 8e Journées de réflexion en formation à la vie chrétienne de Montréal, tenues les 14-15 mars 2013 à l’Institut de pastorale des Dominicains
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