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    Un « nigger moment » à la française ? Expérience de la stigmatisation chez les diplômés et étudiants d’origine africaine

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    Cet article interroge l’expérience minoritaire à travers une analyse du vécu de la stigmatisation et plus précisément de la racisation chez les étudiants et diplômés d’origine subsaharienne. La couleur de peau « noire » est vécue au quotidien en France par cette population comme un stigmate qui influe sur la construction de soi. Or, l’expérience de la racisation n’est pas gérée de la même manière selon les outils et les ressources dont les individus disposent. Dans cet article, il s’agira ainsi de montrer comment les personnes interrogées appréhendent leur identité « noire » notamment en réaction et en résistance aux stéréotypes dont ils font l’expérience.This article analyses how stigmatisation and more specifically racialization is experienced by students and graduates with African origins. Being Black in France means facing everyday stigmatization in all social spheres and impacts the construction of the self. Yet the experience of racialization is not managed in the same manner according to the tools and resources one has to protect oneself from stigma. This paper shows then how interviewees deal with their « Black » identity, specifically in reaction and resistance to racism and stereotypes

    Par et au-delĂ  de la race

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    This article examines the experiences of racism of racialized university graduates through an original methodological device, which involves a team of interviewers perceived as white and non-white. The article first analyses the subtle and plural expressions of racial proximity in the interview – how the sense of shared racial belonging emerges or not and how this affects the relational dynamics at work – and their effects on the ease and way of denouncing racism and mobilizing racial categories. A second moment of the article reveals how race is articulated with other social relations – of class, gender and age – which in some cases distance racial proximity as well as racism and may come to the fore in defining the interview relationship.Cet article interroge les expériences de racisme vécues par des diplômé·e·s racisé·e·s à partir d’un dispositif méthodologique original réunissant une équipe d’enquêtrices perçues comme blanches et non blanches. Dans un premier temps, l’article analyse les manifestations subtiles et plurielles des jeux de proximité raciale dans l’entretien – la façon dont émerge ou non le sentiment de partager une même appartenance raciale et comment cela influe sur la dynamique relationnelle à l’œuvre –, ainsi que leurs effets sur la facilité à et la manière de (d)énoncer le racisme et de mobiliser des catégories raciales. Un second moment de l’article révèle comment la race s’articule aux autres rapports sociaux – de classe, de genre et d’âge notamment – qui sont dans certains cas mobilisés pour mettre à distance la proximité raciale comme le racisme et peuvent passer au premier plan dans la relation d’enquête

    L’expérience minoritaire

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    L’approche de la question minoritaire en termes d’expérience vise à se garder de toute présupposition de passivité des minoritaires. Ce numéro propose d’étudier non seulement la position sociale des minoritaires, mais aussi leur propre positionnement et vécu par rapport au cadre qui les stigmatise et par rapport à leur propre identité. En partant de la façon dont ces assignations sont vécues, et dont elles peuvent être rejetées, intériorisées, retournées, une approche en termes d’expérience cherche à identifier les subjectivations spécifiques auxquelles l’expérience sociale de l’assignation minorisante peut donner lieu. Dès lors, comment rendre compte du contenu d’une expérience minoritaire, s’il ne s’agit plus uniquement de circonscrire, de l’extérieur, une position sociale et politique ? Comment les expériences minoritaires prennent-elles sens par rapport au cadre normatif majoritaire et aux dispositifs de pouvoir ? De quels enjeux et quels effets de savoir et de pouvoir la définition d’une condition comme minoritaire est-elle porteuse ? Comment le partage du majoritaire et du minoritaire s’opère-t-il et se reconfigure-t-il ? Comment fonctionnent les pratiques minoritaires dans différents contextes socio-culturels ? Quels rapports à l’espace public et aux temps sociaux entretiennent les minorités ? Quels sont les corps minoritaires produits par les dispositifs de pouvoir et mis en question par l’enquête ou la fiction ? Pour examiner cet ensemble de questions et de perspectives ouvertes par le couple notionnel de « l’expérience minoritaire », ce numéro rassemble un ensemble de contributions aux terrains et sources diverses. Les auteur‑e‑s ont construit le matériau de leur recherche sur les minoritaires dans les archives judiciaires, dans des séries d’entretiens semi-directifs, dans des enquêtes ethnographiques, dans des œuvres politiques et poétiques, dans un examen critique des historiographies, ou même dans leur histoire personnelle. Calling on the notion of experience to approach minority groups aims at keeping at bay any assumption of passivity regarding minority groups. This issue therefore examines not only the social situation of minorities, but also their experience of stigma, their positioning towards producers of stigma and their conception of their own identities. Looking at how assigned identities and characteristics are experienced, and how they may be rejected, interiorised, appropriated or overturned, experience-based approaches seek to identify the specific forms of subjectivation to which the experience of assigned identities may lead. From then on, what account may one give of the content of minority experiences, when the idea is no longer to circumscribe, from the outside, a social and political position? How do minority experiences make sense in relation to the majority normative framework and the apparatuses of power? What is at stake in terms of knowledge and power, when a group is defined as a minority? How is the divide between majority and minority achieved and reconfigured? How do minority practices operate in a variety of social and cultural contexts? What is the minorities’ relation to the public space and to social time? How do power apparatuses produce minority bodies, which can be questioned through research or fiction? To explore this set of questions and perspectives opened up by the coupling of the two notions of minority and experience, this issue brings together a number of contributions based on diverse fieldwork and sources. The authors collected the material for their research on minority groups through semi-structured interviews, through ethnographical surveys, in judicial archives, in political and poetic works, in a critical study of historiography or even in their own personal histories
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