149 research outputs found

    Bricolages et arrangements des ménages dans les parcours de mobilité quotidienne. Entre ruse et vulnérabilité spatio-temporelle.

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    Le modèle résidentiel dominant implique le plus souvent un éloignement par rapport au lieu de travail. Économistes, géographes et sociologues ont montré les conséquences d’un tel choix résidentiel en termes de coût économique, de choix modal, d’impact environnemental et de répartition socio-spatiale des populations. Encore peu explorée, l’approche spatio-temporelle proposée cherche à mettre en perspective les modalités de gestion des longues distances quotidiennes domicile-travail notamment au travers des programmes d’activités. La réflexion examine l’équation spatio-temporelle des familles qui doivent concilier et articuler les différentes sphères de la vie quotidienne (travail, famille, déplacement) dans des situations de budget- temps sous forte tension en raison de cette distance. Elle fait l’hypothèse générale que la résolution de l’équation nécessite la mise en place de stratégies spatio-temporelles et d’ajustements réguliers au sein des ménages et dans l’environnement social et spatial proche. La mobilité quotidienne des frontaliers du Luxembourg, marquée par les longs déplacements domicile-travail et le franchissement d’une frontière étatique constitue un cas d’analyse pertinent, où la rupture entre espace de travail et espace de résidence prend des formes accentuées et particulières. Bien que les frontières tendent à s’effacer au sein de l’Espace Schengen, la recherche formule alors l’hypothèse qu’elles conservent un pouvoir organisateur sur les pratiques quoti- diennes des travailleurs frontaliers. La grille heuristique s’appuie sur le couple pratiques/représentations à partir duquel, des agencements spatio-temporels apparaissent et correspondent à des modes de vie spatialisés particuliers. Le premier niveau d’analyse qui porte sur les comportements spatiaux de l’ensemble des frontaliers du Luxembourg montre un fort ancrage résidentiel et des plannings d’activités courts et contraints. Une comparaison avec les comportements spatio-temporels d’actifs non frontaliers de Voiron (espace métropolitain grenoblois) conforte ces résultats et montre que les activités des frontaliers se déploient davantage à proximité du domicile. L’enquête qualitative met bien en évidence un rythme de vie particulièrement soutenu marqué par des tensions entre vie familiale et vie professionnelle. La distance temps est soutenable si elle s’assortit de proximités, familiales, spatiales, ou sociales. Face à ce rythme, des stratégies d’adaptation différenciées s’appuyant sur les ressources temporelles, économiques et sociales sont bien élaborées par les ménages en lien avec leur environnement proche. Dans les modes de vie spatialisés métropolitains qui se dessinent, l’agencement entre proximités sociales et distance au travail fait ainsi système. La frontière reste un élément organisateur des pratiques quotidiennes à travers l’éloignement résidentiel et la persistance de représentations complexes de l’espace voisin

    Pour une approche spatiale de l'intégration des frontaliers au Luxembourg

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    Le Luxembourg se situe au cœur de la Grande Région. Il entretient des liens étroits avec ses pays voisins (Belgique, Allemagne, France) dont le travail frontalier en est l’une des figures emblématiques. Au cœur de cette Eurorégion, la frontière joue un rôle essentiel dans les dynamiques économiques et spatiales. Le Grand-Duché génère, en effet, un différentiel économique important, aussi bien au niveau du marché du travail, avec des rémunérations plus attractives, qu'au niveau du marché foncier. Le Luxembourg polarise ainsi les flux de main-d’œuvre de par son attractivité liée à sa position de motrice économique régionale. Cette situation à la fois géographique et économique est à l’origine du travail frontalier au Luxembourg. Quotidiennement, près de 160 000 frontaliers résidant en France, en Allemagne ou en Belgique se rendent au Luxembourg pour y travailler. Il s’agit du plus important flux de travailleurs frontaliers au sein de l’Union européenne. Ainsi ces travailleurs seraient fonctionnellement intégrés au Luxembourg de par leurs déplacements domicile-travail, si l’on considère que l’intégration se définit généralement comme l’insertion d'individus étrangers au sein d’un autre espace national. Ici, l'un des vecteurs de l’intégration s’exprime à travers l’insertion dans le système productif par le travail. Dans le cas du Luxembourg, les frontaliers sont par définition des résidents (français, allemands ou belges) intégrés à travers le travail dans la société et/ou l’espace luxembourgeois. Bien que ce phénomène a été relativement bien décrit à partir des déplacements domicile-travail de ces actifs, les modalités de déploiement de leurs autres activités demeurent encore peu connues, comme par exemple les activités de consommation et de loisirs. L’analyse de leur répartition de part et d’autre de la frontière permet de compléter la compréhension de l’intégration en s’appuyant sur une approche essentiellement spatial

    Proposition pour une rythmologie de la mobilité et des sociétés contemporaines

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    Il est 21 heures, Barbara et Maxime s’écroulent dans le canapé. Ils viennent de coucher le petit dernier. Il leur faut encore s’organiser pour la journée de demain. Maxime quittera la maison à l’aube pour éviter les embouteillages et Barbara suivra pour une présentation du travail d’une année à ses employeurs. Qui s’occupera des enfants ? Les esprits s’échauffent autour du même débat : il faut que l’un d’eux passe à 80% pour prendre soin des enfants et de la maison. Comme nombre de nos contemporains, Barbara et Maxime ressentent de plus en plus le manque de temps pour leur travail, leurs enfants et leur couple. Ils se sentent souvent prisonniers d’un rythme de vie toujours plus soutenu, soumis à des arbitrages permanents entre vie professionnelle, vie familiale et vie personnelle. Issu des recherches en cours sur l’accélération sociale et les rythmes de vie individuels ou collectifs, cet ouvrage milite pour un changement de regard sur les sociétés contemporaines en proposant une approche rythmique de la mobilité et des modes de vie. Cette proposition s’appuie sur l’analyse des comportements spatio-temporels et du rapport au temps chez des couples biactifs qui doivent concilier famille, travail et mobilité quotidienne. Les résultats mettent en perspective les importantes tensions liées à la gestion des temps quotidiens et suggèrent des formes de vulnérabilités temporelles qu’il s’agit de prendre en compte. Ils témoignent aussi des aptitudes développées par les couples pour gérer ces contraintes et des formes de mobilisation des ressources déployées dans la conduite de la vie quotidienne

    : Comparaison de deux faisceaux de mobilité quotidienne

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    International audienceDans cet article, nous proposons d’analyser les comportements spatiaux de frontaliers qui traversent quotidiennement la frontière entre le Luxembourg et la France (faisceau de mobilité : Thionville-Luxembourg). Nous supposons que la frontière influence les plannings et les espaces d’activités des frontaliers et contribue à la formation de routines et de comportements spatio-temporels spécifiques. Ces particularités sont mises en évidence par la comparaison des comportements spatiaux de ces travailleurs frontaliers, confrontés à ceux d’actifs se déplaçant sur un faisceau de mobilité comparable non marqué par une frontière étatique : Voiron-Grenoble. Les analyses comparées, qui mobilisent deux enquêtes de mobilité standard CERTU, mettent en évidence un premier effet dérivé du différentiel frontalier sur le choix de localisation et la durée des activités quotidiennes des frontaliers : achats, loisirs, visites. Les travailleurs frontaliers présentent un ancrage résidentiel important car ces actifs passent davantage de temps à proximité de leur domicile. A contrario, les actifs non frontaliers privilégient la proximité du lieu de travail pour leurs activités routinières « secondaires »

    Intégration spatiale des frontaliers à travers les activités quotidiennes. Le cas de la région métropolitaine luxembourgeoise.

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    National audienceThe number of cross-border workers in Luxembourg has steadily increased for over thirty years. The purpose of this article is to measure the integration of cross-border workers in Luxembourg by using the concepts of Time Geography and living spaces. The analysis focuses on the spatial and temporal organisation of the daily activities and their sequential location on both sides of the border. Thus, measuring living spaces and trip chains of cross-border workers represents the core of the methodological and analytical support. The juxtaposition of these trip chains with the living spaces allows identifying and characterising the degree of spatial integration of cross-border workers in Luxembourg. Apart from cross-border workers who are mainly shifting between their working place and their residence, the first results show a varying integration degreeLe nombre de travailleurs frontaliers au Luxembourg augmente de manière constante depuis 30 ans. Le but de cet article est de questionner l'intégration de ces frontaliers au Luxembourg au moyen de concepts issus de la Time Geography, en particulier celui des espaces de vie. Il s'agit d'analyser la répartition spatiale des activités quotidiennes, leur succession dans le temps et leur localisation par rapport à la frontière. Ainsi, la mesure des espaces de vie et des chaînes de déplacement des frontaliers constitue le principal support méthodologique et analytique pour identifier et caractériser le degré d'intégration spatiale de ces actifs au Luxembourg. Outre les simples déplacements domicile-travail qui n'engendrent pas d'activités secondaires, les principaux résultats témoignent de quatre autres types d'intégration spatiale plus ou moins importants

    Rhythmanalysis of Urban Events: Empirical Elements from the Montreux Jazz Festival

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    This article proposes an original approach to urban events mapping. At the theoretical level, the article is based on rhythmanalysis and recent research on urban rhythms. It contrasts with previous research by departing from everyday rhythms to tackle the specific rhythms of urban events. Drawing on this theoretical framework, the article proposes to analyse the rhythms of the Montreux Jazz Festival. The article proposes two main types of rhythmic scales, linked with the historical development of the Festival and its annual performance. The methodology is based on a mixed method of data collection and an original analysis framework. The analysis of the historical rhythm is carried out based on the analysis of the festival archives and interviews with experts. The analysis uses the Time Machine visualisation device that reveals three processes of urban resonance: the spread, which shows how the festival is integrated into the existing urban fabric; the openness, which shows accessibility; and the grip, which seeks to evaluate the urban sphere of influence of the event. These different visualisations are enriched by the addition of other data, including ticket scanning and commercial transactions that show the alternance between high and low-intensity periods. These allowed us to not only confirm the impact of programming on flows, but also the effects of the wider organisation of the leisure system. The results of the analysis show that the intertwining of the two rhythmic scales produces a hyper-place that resonates both internationally and locally

    Genre et mobilités. Le cas des adolescents européens.

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    L’approche par le genre offre des perspectives de recherche importantes notamment dans les domaines de la mobilité (Hanson 2010) et de l’accessibilité (Law 1999). Les études portant sur les adolescents demeurent peu répandues (Vandersmissen 2008). Pourtant d’importantes différences liées au genre apparaissent chez cette population (O’Brien et al. 2000). L’objectif de cette communication est de mettre en perspective ces différences dans les déplacements quotidiens des adolescents. L’analyse s’appuie sur une enquête quantitative menée auprès de 8 200 jeunes âgés de 14 à 17 ans, sur 5 pays européens (France, Allemagne, Italie, Royaume-Uni, Espagne). Cette enquête est complétée par une dizaine d’entretiens semi-directifs avec 10 jeunes filles et leurs parents résidents à Grenoble en France. Les résultats permettent de montrer l’importance des questions de sécurité en particulier pour les jeunes filles, qui privilégient ainsi les itinéraires et les modes de transport les plus sûrs pour éviter les agressions potentielles. Le contrôle parental est également plus serré pour les filles qu’il ne l’est pour les garçons du même âge. Les adolescentes sont alors plus limitées dans leur autonomie et leurs espaces de liberté sont cantonnés à certains horaires et lieux d’activités. Dans ce cadre, la voiture et le smartphone se révèlent être des outils de sécurisation des mobilités en garantissant le contact avec les parents et une protection pendant les temps de déplacement. Nous discuterons finalement des conséquences de ces éléments en termes d’équité spatiale et d’exclusion sociale éventuelles

    Between Hospitality and Inhospitality: The Janus-Faced 'Arrival Infrastructure'

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    Although ‘arrival infrastructure’ is central to the experience of migrants arriving in a new city, is it sufficient to form a ‘hospitable milieu’? Our article compares newcomers’ experiences with ‘arrival infrastructure’ in two European cities: Brussels and Geneva. Based on ethnographic research with 49 migrants who arrived a few months earlier, we show that arrival infrastructure is Janus-faced. On one hand, it welcomes newcomers and contributes to making the city hospitable. On the other hand, it rejects, deceives and disappoints them, forcing them to remain mobile—to go back home, go further afield, or just move around the city—in order to satisfy their needs and compose what we will call a ‘hospitable milieu.’ The arrival infrastructure’s inhospitality is fourfold: linked firstly to its limitations and shortcomings, secondly to the trials or tests newcomers have to overcome in order to benefit from the infrastructure, thirdly to the necessary forms of closure needed to protect those who have just arrived and fourthly to those organising and managing the infrastructure, with divergent conceptions of hospitality. By using the notion of milieu and by embedding infrastructure into the broader question of hospitality, we open up an empirical exploration of its ambiguous role in the uncertain trajectories of newcomers

    Quel imaginaire de la voiture chez les adolescents européens ?

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    Pointée du doigt depuis plusieurs décennies, pour ses émissions polluantes et pour la consommation d’espace qui lui est associée, la voiture et la limitation de son usage se situe au cœur de la majorité des politiques publiques de mobilité en Europe. Ce positionnement semble aujourd’hui renforcé par un présupposé désamour de la voiture de la part d’une partie de la population comme les jeunes adultes, pour lesquels on observe un net recul de l’âge d’obtention du permis de conduire. A partir d’une enquête menée auprès de 8 193 adolescents dans 5 pays européens, l’article propose d’étudier l’image de la voiture chez les jeunes âgés de 14 à 17 ans. Dans les années qui viennent, ils devront se poser la question du passage du permis et de leur motorisation, il est donc utile de savoir comment ils se positionnent vis-à-vis de la voiture. Les résultats montrent que les adolescents européens présentent majoritairement une bonne image de la voiture. La construction de cette image s’appuie sur des registres très variés qui touchent aux dimensions fonctionnelles, sécuritaires, environnementales ou encore esthétiques. Nous discutons notamment des effets que peuvent avoir le genre, l’âge, le niveau de revenu ou encore le contexte résidentiel sur la valorisation de la voiture
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