70 research outputs found

    World Exhibitions: a Gateway to non-European Cultures?

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    Une tentative d’inventaire des richesses minières de la France : l’enquête du Régent, 1716-1718

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    À la fin de 1715, Philippe d’Orléans, Régent de France, lance une grande enquête nationale pour collecter des renseignements à la fois sur la qualité et la quantité des ressources naturelles dont le royaume peut disposer pour restaurer sa situation économique, catastrophique à la fin du règne de Louis XIV. Dans cet immense chantier qui va durer trois années, sont impliqués le pouvoir royal en la personne du Régent et de son conseiller l’abbé Bignon qui inspirent les lignes directrices de l’enquête, les intendants et leurs subdélégués qui vont chercher informations et échantillons au plus profond des provinces, et aussi, ce qui est nouveau, l’Académie royale des sciences qui, en la personne de Réaumur, assure la direction scientifique de l’enquête et apporte son expertise à l’analyse des résultats. Les documents provenant de l’enquête, conservés aujourd’hui aux Archives de l’Académie des sciences et jusqu’à présent insuffisamment exploités, peuvent apporter beaucoup à l’histoire minière de la France pré-industrielle par l’abondance et la précision des informations qu’ils fournissent sur la diversité des minerais exploitables dans le royaume, sur les conditions de leur exploitation, l’outillage et même les mineurs.At the end of 1715, Philippe d’Orléans, Regent of France, ordered a great national survey to collect information on the quality and quantity of the natural resources at the disposal of the kingdom as it set about restoring the disastrous economic situation bequeathed by Louis XIV. This immense operation, which lasted three years, involved royal authority (in the person of the Regent), his adviser the abbé Bignon (who laid down the main lines of the survey), administrators of the provinces (who collected information and specimens of minerals from the very depths of the countryside) and, what was new, the Royal Academy of Sciences which, through Réaumur, provided scientific supervision of the survey ; it was Réaumur who analysed its results. The documents generated by the survey, now preserved in the archives of the Académie des sciences in Paris, until recently have been under-exploited by historians. The documents can contribute much to the history of mining in France before the Industrial Revolution, both by their abundance and by the exactitude of the information which they provide on the variety of minerals in the kingdom, their exploitation, the equipment used by miners, and even on the condition of the miners themselves

    Expositions internationales et image nationale : les pays d’Amérique latine entre pittoresque « indigène » et modernité proclamée

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    Fenêtres ouvertes sur le monde, les expositions internationales fournissent à leur public des représentations du monde qui sont souvent de l’ordre de l’idéal, d’autant que des considérations financières s’en mêlent, poussant les organisateurs à rechercher des attractions «exotiques» dont ils savent le succès assuré. Pour de nombreux pays, se présenter dans les expositions sous leur meilleur jour est une nécessité, tant les enjeux en termes économique, commercial ou diplomatique sont importants. Mais cette ambition les contraint aussi à choisir quelle représentation d’eux-mêmes donner et parfois à s’enfermer dans des images caricaturales. À travers l’exemple de plusieurs pays d’Amérique latine (Mexique, Pérou, Argentine,…), on verra la «fabrique de l’image» à l’œuvre, les stratégies souvent divergentes adoptées par les pays participants, et les dangers et déconvenues rencontrés.Come finestre aperte sul mondo, le mostre internazionali forniscono al pubblico rappresentazioni dei paesi spesso idealizzate, soprattutto se si considera che rispondono anche a logiche di ordine finanziario, che spingono gli organizzatori a trovare “attrazioni esotiche” di cui sia assicurato il successo. Per molti paesi, presentarsi alle mostre al meglio è una necessità, sia per questioni economiche, sia per opportunità commerciali o diplomatiche. Ma questa ambizione li costringe anche a scegliere quale rappresentazione di se stessi vogliono fornire, trasformando talvolta tali immagini in caricature. Attraverso l’esempio di diversi paesi dell’America Latina (Messico, Perù, Argentina, ecc.), si vedrà la “fabbrica dell’immagine” al lavoro, le strategie spesso divergenti adottate dai paesi partecipanti, i pericoli e i contrattempi incontrati.Windows opened on the world, International Exhibitions provide public representations of the countries that are often idealized, especially when financial profitability considerations are involved, because it usually incites organizers to find “exotic” attractions to reach success. For many countries it’s a necessity to be represented at their best, both for economic, commercial or diplomatic issues. For this ambition they are also forced to choose which representation of themselves they want to show, and sometimes that turns into a caricature. Through the example of several Latin American countries (Mexico, Peru, Argentina…), we will see the “factory image” at work, showing the different strategies adopted by the participating countries and the dangers and disappointments they run into

    Défendre les intérêts moraux et économiques des inventeurs : des formes d’action collective sous la Révolution (1790-1798)

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    En 1790-1791, est constituée une « société libre » composée de praticiens et de gens de métier d’horizons industriels divers, la Société des inventions et découvertes. Elle s’illustre particulièrement en obtenant de la Constituante le vote des lois protectrices de l’invention, dont elle est largement l’inspiratrice. Quelques années plus tard, en 1798, la situation des inventeurs en France s’étant à nouveau dégradée, elle se donne un nouveau règlement, comportant un projet innovant de société industrielle et commerciale assurant « l’exécution des inventions utiles […] au profit des auteurs et au sien ». Cet article se propose de revenir sur ce projet, resté dans les cartons, mais qui témoigne des aspirations d’un groupe socio--professionnel à prendre en main lui-même ses intérêts moraux et économiques.In 1790-1791, practitioners and artisans from diverse industrial backgrounds formed in Paris a “free society”, the Société des inventions et découvertes. It looked first like a pressure group to obtain the vote by the Constituante of protective laws about the invention, widely inspired by its reflections. A few years later, in 1798, the status of inventors in France being deteriorated, a new regulation was adopted, including an innovative project of commercial and industrial society that would ensure “the implementation of useful inventions […] to the benefit of authors and its own”. This paper aims to revisit this project that remained in the boxes, but that reflected the aspirations of a socio-professional group to take over its own moral and economic interests

    La sparterie selon Jean-François Gavoty

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    D’autres temps que le nôtre ont été confrontés à la double question de l’accroissement de la demande de consommation et de la raréfaction de la matière première. Ainsi, la fin du xviiie siècle connaît-elle une tension forte entre des matières premières qui se font plus rares et une demande sociale plus large et plus exigeante. Tel est le cas notamment du chanvre. C’est dans ce contexte qu’un négociant originaire de Toulon (Var), Jean-François Gavoty (1733-1812), entreprend de promouvoir une plante qui pousse spontanément sur les sols pauvres du pourtour méditerranéen et est utilisée pour des petits objets d’usage courant, sans valeur marchande, ou des cordages : le spart. Il préconise de développer une production industrielle de sparterie, matériau « pauvre » qui a le double avantage d’un faible coût de revient et d’une main-d’œuvre peu qualifiée. Il crée à Paris une manufacture de sparterie qui va connaître un grand développement et un très grand succès, moins par ses productions « domestiques » que par des produits de luxe dans lesquels elle se spécialise, tels que les tapis peluchés ou faux gazons que favorise la mode des jardins, des fausses grottes et des rocailles dans les classes supérieures de la société. La réussite industrielle de Gavoty est manifeste puisqu’elle provoquera sa perte ‒ il sera spolié de son entreprise par ses associés.More time than we were faced with the twin issues of increasing consumer demand and the scarcity of raw material. Thus, the late eighteenth century witnessed a strong tension between the raw materials that are becoming rarer and wider and more demanding social demand; such is the case of hemp. In this context, a merchant from Toulon (Var), Jean-François Gavoty (1733-1812) imagined to promote a plant growing wild in poor soils around the Mediterranean and used to produce small objects of common use, without commercial value, or ropes: the toad. It recommended developing an industrial production of wickerwork, a "poor" material which had the advantage of low cost and unskilled labor. So, he created in Paris a wickerwork factory that knew great development and great success, less by its "domestic" productions than luxury goods in which it was specialized, such as plush carpet or fake turf, favored by the taste of the upper classes of society for fashionable gardens, false caves and rock. Gavoty’s industrial success was obvious, but it caused his loss - he was deprived of his company by its partners

    Introduction

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    Ce volume rassemble onze communications sur le thème des réseaux présentées en 2015 au 140e Congrès national des sociétés historiques et scientifiques, tenu à Reims. En matière de réseaux, la notion d’« acteurs » est à comprendre dans le sens le plus extensif qu’on puisse imaginer. Il n’est point de réseau sans acteurs pour l’incarner, l’animer et le développer et à la diversité des réseaux répond celle, infinie, de leurs acteurs. Le volume aborde en premier lieu les personnes physiques, de c..

    Un précurseur de la mixité : Paul Robin et la coéducation des sexes

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    Paul Robin est connu pour avoir énoncé les principes de l’éducation intégrale et surtout pour les avoir mis, le premier, en pratique à l’Orphelinat Prévost, à Cempuis. Il a aussi mis en œuvre la coéducation des sexes, faisant de son établissement «  la grande famille de Cempuis  ». Démarche innovante et isolée dans le monde scolaire de l’époque, elle a focalisé, en 1894, les attaques de la droite antiparlementaire. Pourtant, on peut retenir dans cette tentative une des premières expériences, réussie sur le terrain, de la mixité à l’école.Paul Robin is known for having elaborated the principles of éducation intégrale (inclusive education) and especially for being the first to put them into practice at the Orphelinat Prévost in Cempuis. He also instituted coeducation, making the orphanage «  the large family of Cempuis  ». His innovative and unusual system within the educational context of the time led to conservative antiparliamentarian attacks in 1894. Nonetheless, the Cempuis experiment deserves recognition as one of the first successful attempts at educating girls and boys together

    L’Égypte, la modernité et les expositions universelles

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    Edme-François Jomard est mort en 1862, aussi n’a-t-il assisté qu’aux prolégomènes du phénomène des expositions. Cependant, ce qu’on sait de son intérêt pour l’Égypte, puis pour l’Extrême-Orient et l’Amérique, de son ouverture à l’ethnographie, de son engagement pour le percement de l’isthme de Suez, laisse penser qu’il aurait pris un intérêt particulier aux grandes expositions universelles internationales. Dans la seconde moitié du XIXe siècle, celles-ci apparaissent comme des « vitrines de l..

    Pour le progrès des « arts » en France : les expositions nationales des produits de l’industrie (1798-1849)

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    Bien avant les grandes expositions internationales du second xixe siècle qui restent inscrites comme des manifestations de modernité et de splendeur, voire d’extravagance, la France organise des expositions des produits de l’industrie strictement nationales. Plus modestes et moins brillantes, elles apparaissent à la fin du xviiie siècle, justifiées par la volonté de stimuler l’industrie française affaiblie par la Révolution et le souci de réaliser un rattrapage technique par rapport à l’Angleterre. Après l’improvisation de 1798, dix expositions de même nature se succèdent jusqu’en 1849, d’abord avec une périodicité irrégulière, puis, à partir de 1834, avec plus de faste et sur un rythme quinquennal maintenu, annonçant déjà les futures grandes expositions internationales. L’article présente ces diverses manifestations, en s’efforçant d’en éclairer les racines profondes, les principes, les caractéristiques et les apports, et leurs éventuels prolongements dans les expositions internationales du second xixe siècle.Well before the major international exhibitions of the second half of the 19th century remembered as manifestations of modernity and splendor, even extravagance, France organized strictly national exhibitions of products of the industry. More modest and less brilliant, they appeared at the end of 18th century, driven by the desire to stimulate the French industry weakened by the Revolution and to make a technical catch-up with England. After the improvisation in 1798, ten exhibitions of same nature succeeded each other until 1849, first with an irregular periodicity, from 1834 with more pomp and on a maintained five-year rhythm, announcing future major international exhibitions. This paper aims to present these various exhibitions, attempting to clarify the deep roots, the principles, the characteristics and their possible extensions in the international exhibitions of the second nineteenth century

    Missions commerciales et collections techniques au xixe siècle : l’introuvable « musée chinois » de la mission de Chine

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    En 1843, le diplomate français Théodore de Lagrené s’engage dans un long voyage qui le conduit en Chine, pays qui s’ouvre alors au commerce avec l’Occident. Il emmène quatre délégués de l’industrie française, désignés par les chambres de commerce, dont la mission est de recueillir sur le terrain non seulement des informations commerciales et des contacts, mais aussi des échantillons de matières premières et de produits finis, des outils et des savoir-faire. L’un d’eux, Isidore Hedde, réunit une très importante collection d’échantillons et d’objets en relation avec l’industrie de la soie.À leur retour en France, les objets rapportés font l’objet de plusieurs expositions publiques. Mais, dans un temps qui méconnaît les musées ethnologiques et les musées commerciaux, et en raison des difficultés politiques et économiques du milieu du siècle, le « musée chinois » de la mission de Chine ne verra pas le jour. Il est voué à la dispersion. L’article traite de la constitution de ces collections techniques sur le terrain, de leur(s) statut(s) en France et finalement de leur dispersion actuelle.In 1843, French diplomat Théodore de Lagrené undertook a long journey which took him to Qing China at a moment in which the country was opening to trade with West. He was heading a delegation of four members, appointed by the Chambers of Commerce and Industry with a mandate and mission to collect not only business information and contacts, but also samples of raw materials, finished products, tools, and information about the technical know-how. One of its delegates, Isidore Hedde, brought back a relatively large collection of objects related to the silk industry.Upon the return of the delegation to France, the objects collected were exhibited publicly several times. Due to political and economic difficulty of the 1850s, at a time without established ethnological museums and commercial collections, the so-called “Chinese Museum” did not stand great chance of seeing the light of day. It was virtually condemned to dissolution. This article deals with the way in which Hedde proceeded in collecting the technical objects in China, their status in France and their current state of dispersion
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