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    Engagements des femmes dans l’écologie

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    Cette contribution est le fruit d’un travail collectif menĂ© par une soixantaine d’étudiants de baccalaurĂ©at en sciences sociales Ă  l’UniversitĂ© catholique de Louvain sous ma supervision. Dans le cadre d’un sĂ©minaire de mĂ©thodologie en sciences sociales (rĂ©colte et analyse de donnĂ©es qualitatives[1]) dont le thème portait sur les pratiques Ă©cologistes, je les ai invitĂ©s Ă  exercer leurs talents de chercheur-se-s en sciences sociales, le temps de deux mois de « terrain Â» ethnologique (Beau et Weber 2003). Il leur fallait choisir un collectif dans le sillage du mouvement Ă©cologiste et mener des observations participantes et des entretiens auprès des personnes qui s’y engageaient. Quinze groupes de 3-4 Ă©tudiants se sont constituĂ©s et ont menĂ© des enquĂŞtes exploratoires, la moitiĂ© d’entre eux ayant reçu pour consigne d’adopter une grille d’analyse portant sur les rapports sociaux de sexe, tandis que l’autre moitiĂ© Ă©tait libre de s’inspirer des thĂ©ories souhaitĂ©es. Enfin, l’ensemble des travaux a fait l’objet d’une prĂ©sentation dans le cadre d’un mini-colloque Ă  la fin du quadrimestre (dĂ©cembre 2012). Cela a permis de faire dialoguer des groupes ayant travaillĂ© sur des collectifs similaires, partageant parfois le mĂŞme un terrain, mais dans une perspective diffĂ©rente. Dans un premier temps, Je rendrai compte ici des travaux de ces Ă©tudiants en prĂ©sentant les problĂ©matiques qui ont Ă©tĂ© Ă©laborĂ©es au terme de leurs analyses exploratoires. Je proposerai ensuite une lecture transversale des donnĂ©es rĂ©coltĂ©es qui dĂ©cline les dynamiques de genre (Jaunait et al. 2008) visiblement Ă  l’œuvre dans ces collectifs. Ce concept qui induit la relation sociale entre les groupes sociaux de sexe, permettra de voir comment l’écologie, comme rĂ©pertoire social de discours et d’actions, est mobilisĂ©e par les acteurs-trices sociaux dans leur production du genre, et comment le genre, de ce fait, affecte les formes des pratiques Ă©cologistes.   [1] SĂ©minaire dans le cadre du cours dispensĂ© en 2ème baccalaurĂ©at en sciences humaines et sociales, socio-anthropologie et sciences politiques.Cette contribution est le fruit d’un travail collectif menĂ© par une soixantaine d’étudiants de baccalaurĂ©at en sciences sociales Ă  l’UniversitĂ© catholique de Louvain sous ma supervision. Dans le cadre d’un sĂ©minaire de mĂ©thodologie en sciences sociales (rĂ©colte et analyse de donnĂ©es qualitatives[1]) dont le thème portait sur les pratiques Ă©cologistes, je les ai invitĂ©s Ă  exercer leurs talents de chercheur-se-s en sciences sociales, le temps de deux mois de « terrain Â» ethnologique (Beau et Weber 2003). Il leur fallait choisir un collectif dans le sillage du mouvement Ă©cologiste et mener des observations participantes et des entretiens auprès des personnes qui s’y engageaient. Quinze groupes de 3-4 Ă©tudiants se sont constituĂ©s et ont menĂ© des enquĂŞtes exploratoires, la moitiĂ© d’entre eux ayant reçu pour consigne d’adopter une grille d’analyse portant sur les rapports sociaux de sexe, tandis que l’autre moitiĂ© Ă©tait libre de s’inspirer des thĂ©ories souhaitĂ©es. Enfin, l’ensemble des travaux a fait l’objet d’une prĂ©sentation dans le cadre d’un mini-colloque Ă  la fin du quadrimestre (dĂ©cembre 2012). Cela a permis de faire dialoguer des groupes ayant travaillĂ© sur des collectifs similaires, partageant parfois le mĂŞme un terrain, mais dans une perspective diffĂ©rente. Dans un premier temps, Je rendrai compte ici des travaux de ces Ă©tudiants en prĂ©sentant les problĂ©matiques qui ont Ă©tĂ© Ă©laborĂ©es au terme de leurs analyses exploratoires. Je proposerai ensuite une lecture transversale des donnĂ©es rĂ©coltĂ©es qui dĂ©cline les dynamiques de genre (Jaunait et al. 2008) visiblement Ă  l’œuvre dans ces collectifs. Ce concept qui induit la relation sociale entre les groupes sociaux de sexe, permettra de voir comment l’écologie, comme rĂ©pertoire social de discours et d’actions, est mobilisĂ©e par les acteurs-trices sociaux dans leur production du genre, et comment le genre, de ce fait, affecte les formes des pratiques Ă©cologistes.   [1] SĂ©minaire dans le cadre du cours dispensĂ© en 2ème baccalaurĂ©at en sciences humaines et sociales, socio-anthropologie et sciences politiques

    De l’objet de désir aux sujets désirants

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    Dans le cadre de rĂ©fĂ©rences mobilisĂ© par les Ă©cologistes, le mot « nature Â» est souvent convoquĂ©. Celui-ci, de par sa polysĂ©mie, recouvre cependant une large palette de rĂ©alitĂ©s. Il a acquis, au grĂ© des constructions sociales et historiques, des significations diverses. Le mot « femme Â» renvoie, lui aussi, Ă  un imaginaire pluriel et protĂ©iforme. Dans cet imaginaire, cette « crĂ©ature Â» a de nombreuses fois Ă©tĂ© associĂ©e Ă  la nature. Il y aurait en effet une essence fĂ©minine caractĂ©ristique ; celle-ci l’amènerait Ă  incarner la mère-terre, l’environnement. La femme se vivrait donc, pour certains, dans un rapport d’opposition Ă  la culture. Mais quel est ce « naturel Â» fĂ©minin et qui plus est, s’il induit vraiment une quelconque forme de « nature Â», quels en sont ses prĂ©supposĂ©s ? Dans cet article, nous Ă©tudierons les diffĂ©rentes significations qui associent femme et nature (1). Ensuite, nous essayerons de relever les Ă©cueils propres Ă  cette association (2). Le mobile sous-tendu par cet article Ă©tant d’éviter aux femmes de s’associer, parce qu’elles seraient Ă©cologistes, Ă  des significations rĂ©ductrices et dĂ©capacitantes de la nature. Notre postulat est en effet que les images mobilisĂ©es vis-Ă -vis de la nature et des femmes relèvent d’une vision du monde et des rapports de force genrĂ©s, autrement dit d’un « ordre social des sexes Â». En effet, nous verrons comment l’essentialisation des femmes, par l’enfermement dans un type d’être inadĂ©quat, les propulse en dehors de la sphère de la polis.         Nous souhaitons mettre en lumière cette sĂ©rie d’associations et dĂ©velopper les incidences qu’elles peuvent avoir en matière de constructions identitaires de la fĂ©minitĂ©. Notre rĂ©flexion portera donc sur les reprĂ©sentations de la « fĂ©minitĂ© Â» relatives Ă  la nature.Dans le cadre de rĂ©fĂ©rences mobilisĂ© par les Ă©cologistes, le mot « nature Â» est souvent convoquĂ©. Celui-ci, de par sa polysĂ©mie, recouvre cependant une large palette de rĂ©alitĂ©s. Il a acquis, au grĂ© des constructions sociales et historiques, des significations diverses. Le mot « femme Â» renvoie, lui aussi, Ă  un imaginaire pluriel et protĂ©iforme. Dans cet imaginaire, cette « crĂ©ature Â» a de nombreuses fois Ă©tĂ© associĂ©e Ă  la nature. Il y aurait en effet une essence fĂ©minine caractĂ©ristique ; celle-ci l’amènerait Ă  incarner la mère-terre, l’environnement. La femme se vivrait donc, pour certains, dans un rapport d’opposition Ă  la culture. Mais quel est ce « naturel Â» fĂ©minin et qui plus est, s’il induit vraiment une quelconque forme de « nature Â», quels en sont ses prĂ©supposĂ©s ? Dans cet article, nous Ă©tudierons les diffĂ©rentes significations qui associent femme et nature (1). Ensuite, nous essayerons de relever les Ă©cueils propres Ă  cette association (2). Le mobile sous-tendu par cet article Ă©tant d’éviter aux femmes de s’associer, parce qu’elles seraient Ă©cologistes, Ă  des significations rĂ©ductrices et dĂ©capacitantes de la nature. Notre postulat est en effet que les images mobilisĂ©es vis-Ă -vis de la nature et des femmes relèvent d’une vision du monde et des rapports de force genrĂ©s, autrement dit d’un « ordre social des sexes Â». En effet, nous verrons comment l’essentialisation des femmes, par l’enfermement dans un type d’être inadĂ©quat, les propulse en dehors de la sphère de la polis.         Nous souhaitons mettre en lumière cette sĂ©rie d’associations et dĂ©velopper les incidences qu’elles peuvent avoir en matière de constructions identitaires de la fĂ©minitĂ©. Notre rĂ©flexion portera donc sur les reprĂ©sentations de la « fĂ©minitĂ© Â» relatives Ă  la nature

    Le rire médiatique du cheikh Chemsedine el Djazaïri, un miroir aux alouettes de l’ordre médiatique “néo-autoritaire” en Algérie ?

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    TV preaching, Algeria, media order, media laughter This article focuses on the Algerian TV preaching programme Insahouni, as well as the media rise of its host, Sheik Chemsedine Bouroubi – known as el Djazaïri – (“the Algerian”) notably thanks to the buzz he causes online. Besides recalling the political context of the appearance of this programme, the analysis will first deal with the form of pedagogy it proposes, on its aesthetics, as well as on its hilarious staging. Secondly, analysis of two videos produced on the basis of extracts from Insahouni will reveal at once the appearance of a new “media visibility plan” (Mateus, 2014) in Algeria, as well as the variety of ways the Sheik sharply increases «media laughter» (Vaillant, 2018 :§46), sometimes leading to a distance taking from its religious authority and thereby constituting a lever for loosening up the “neo-authoritarian media order” (Dris, 2012)

    Le rire médiatique du cheikh Chemsedine el Djazaïri, un miroir aux alouettes de l’ordre médiatique “néo-autoritaire” en Algérie ?

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    Cet article s’intéresse à l’émission de TV prédication algérienne « In-sahouni », ainsi qu’à l’ascension médiatique de son animateur, le cheikh Chemsedine Bouroubi - dit « el Djazaïri » - notamment grâce à son buzz en ligne. Outre le rappel du contexte politique de l’apparition de cette émission, l’analyse portera, dans un premier temps, sur la forme de pédagogie qu’elle propose, son esthétique ainsi que sa mise en scène suscitant le rire. L’analyse de deux vidéos produites à partir d’extraits d’Insahouni, dans un second temps, révèlera à la fois l’apparition d’un nouveau « régime de visibilité médiatique » (Mateus, 2014) en Algérie mais également la variété des formes de redoublement du « rire médiatique » (Vaillant, 2018 : §46) du cheikh, produisant parfois une mise à distance de son autorité religieuse, et constituant ainsi un levier de desserrement de l’“ordre média-tique néo-autoritaire” (Dris, 2012)

    De la recherche du temps perdu à la co-inclusion de l’Autre en Soi : éloge de l’identité passante

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    « Qu’est-ce qui est en jeu lorsqu’on pense et qu’on écrit l’Afrique depuis sa diaspora, son ailleurs ? » Cette question posée par A. Mbembe dans « Critique de la raison nègre » (2013) m'a permis de prolonger l’effort constant de réflexivité mené dans le cadre d’une recherche doctorale en sociologie portant sur l’évolution des rapports de genre en Algérie. A partir de ma « situation ethnographique », en tant que native, acculturée par son long séjour en Europe et revenant sous le statut d’immigrée, ce court texte constitue donc un hommage à celui qui a éclairé, de sa lanterne, cette « situation » postcoloniale, qui module mon positionnement en tant que chercheuse, grâce à sa mise en lumière du rapport au temps dans la structuration de la subjectivité et l’infinie possibilité de combinaisons qu’offre sa « concaténation » pour les acteurs sociaux. C’est plus spécifiquement le chapitre sur le « temps nègre » (pp.177-ss) qui m’a offert un cadre pour conceptualiser ce mouvement de ma subjectivité au gré de celui de mon corps à travers l’espace, et comprendre le processus qui a permis, par-delà une recherche (illusoire) du temps perdu , l’éclosion d’une « identité passante » par l’ouverture des canaux de communication entre le Moi et ses doubles

    Entre enserrement et desserrement, la mobilité spatiale des femmes en périphérie d’Alger

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    Dans son enquête sur les rapports de genre à Alger, Ghaliya Djelloul part des espaces du dedans pour identifier les contraintes qui, en amont, pèsent sur la mobilité spatiale des femmes vers le dehors. Elle décrit la double dynamique d’enserrement et de desserrement qui gouverne la mobilité des femmes : face à la stratégie d’expansion de l’ordre domestique dans les espaces publics urbains au nom de la normativité religieuse, les actrices sociales déploient des ruses pour se couvrir lorsqu’elles se déplacent dans la ville

    Un savoir féministe produit à la frontière du dedans et du dehors : de la mobilité spatiale des femmes à Alger

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    Menant un terrain ethnographique de quatorze mois à Alger (de 2014 à 2016, et du point de vue d’une native revenant au pays), dans le cadre d’une recherche sur l’évolution des rapports de genre en Algérie, ma propre expérience genrée « sur le terrain » m’a conduite à opérer des choix théoriques et méthodologiques qui méritent d’être explicités. Faisant l’objet, en tant que jeune fille, de tentatives de surveillance et de contrôle de mon corps et de ma mobilité, je suis amenée à m’intéresser aux ressources, stratégies et solidarités que mobilisent les femmes – rencontrées par le biais de mes réseaux familiaux et de voisinage – pour accéder aux espaces publics malgré les stratégies d’enserrement familial et communautaire

    « Surveillez vos femmes et vos filles ! » : patriarcat, ramadan et société de

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    Le sociologue Nacer Djabi qualifie la nouvelle ère de résistance dans laquelle est entrée la société algérienne de « moment éthique », lors duquel semble se renégocier le contrat social entre les citoyen·ne·s par l’effet d’accélération du temps révolutionnaire. Or, si le mois de ramadan est censé refléter l’état de moralité de la société algérienne, le portrait se révèle beaucoup moins flatteur que celui que l’on croise dans les espaces urbains, rendus publics depuis le 22 février. Or, depuis que la rue est redevenu l’espace de la « Silmiya » (non-violence), le décalage entre la réalité et sa représentation par les médias ne peut être plus saisissant. Et, puisque le lien civil montre des signes de réparation, le mois de ramadan semble propice à la réflexivité individuelle et collective : après plus de deux mois d’un mouvement révolutionnaire qui semble avoir reconfiguré la société algérienne, ce « moment éthique » produira-il ses effets ? Face à l’étendue de la tâche qui nous attend (nous libérer non seulement d’un régime, mais aussi d’un système, et de sa configuration de pouvoir), quels seraient les nouveaux pas à entreprendre pour que la société civile bâtisse des stratégies et des coalitions solides de résistance non-violente

    Parcours de féministes musulmanes belges : de l'engagement dans l'islam au droits des femmes?

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    L’enquête présentée dans ce volume a été réalisée en 2010-2011 auprès de femmes musulmanes engagées sur le terrain des droits des femmes en Belgique francophone. Qu’elles soient impliquées dans le tissu associatif sociopolitique, religieux ou qu’elles contribuent intellectuellement aux débats, ces militantes produisent des discours féministes à partir de ou dans leur religion. Pour comprendre les impacts réciproques entre rapports sociaux de sexe et religiosité sur leur engagement, l’enquête a rassemblé des récits de vie pour dégager les trajectoires biographiques, les parcours sociaux et les formes d’engagement militant. L’analyse permet de comprendre comment l’ancrage dans des situations sociales différentes, les contraintes, les façons d’être et de penser, héritées ou acquises, constituent des outils dans la construction d’une identité en rupture et qui aspire au changement social : celle de « féministe musulmane » comme posture politique et identitaire au croisement du local et du transnational

    Femmes et Hirak : pratiques de « desserrement » collectif et d’occupation citoyenne de l’espace public

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    « Ma place est dans le Hirak et pas dans la cuisine », adressent les femmes algériennes au pouvoir politique et plus largement à un ordre socio-culturel et patriarcal diffus, qui les enserre d’injonctions multiples : spatiales, familiales, éducatives, professionnelles, etc. En occupant les rues insurgées et en investissant le Hirak comme espace de lutte, les Algériennes ont desserré les logiques de domination masculine et accédé à une forme de visibilité politique nouvelle. Elles ont fait de la question de l’égalité homme-femme, acquise en droit mais déniée en pratique, un enjeu de la mobilisation citoyenne pour une nouvelle Algérie, libre et démocratique
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