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    Un autre regard sur son temps. Formes et figures de l’enfance dans trois romans d’Alain Mabanckou

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    À partir d’une analyse croisée de Demain j’aurai vingt ans (2010), Petit Piment (2015) et Les Cigognes sont immortelles (2018), cet article étudie les fonctions que revêt le personnage récurrent de l’enfant dans la poétique romanesque d’Alain Mabanckou. Ainsi, ce personnage sert premièrement à interroger les normes qu’il est en train d’apprendre. Par là, il offre une représentation exemplaire de l’intranquillité linguistique des écrivains francophones du Sud. L’enfant se constitue également comme une figure herméneutique qui, par ses questions et ses incompréhensions, permet d’éclairer la situation politique de la République du Congo. Enfin, en un jeu symbolique, il se donne comme une personnification de l’immaturité des jeunes États africains indépendants. Par ses différentes fonctions, l’enfant autorise dès lors l’écrivain à transcrire un point de vue critique sur son temps et son monde

    Du temps linéaire au temps global. Penser au-delà de la modernité avec la fiction contemporaine

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    Repartant de deux essais – La Fin de l’histoire et le dernier homme (1992) de Francis Fukuyama et Où est passé l’avenir ? (2011) de Marc Augé – qui annoncent la dissolution du temps linéaire moderne, cet article se propose de considérer les alternatives que la fiction contemporaine dessine à une telle linéarité. Pour ce faire, se voit ici proposée une typologie à trois termes, chacun étant illustré par quelques exemples paradigmatiques. Le premier terme est le temps postmoderne, qu’actualisent La Flèche du temps de Martin Amis et Mr. Nobody de Jaco Van Dormael. Il se présente explicitement comme une tentative visant à déconstruire la linéarité moderne. La deuxième catégorie est constituée par le temps postcolonial qui, comme le montre Tout-Monde d’Edouard Glissant, joue de données anthropologiques non occidentales et figure ainsi une temporalité radicalement autre. Le troisième et dernier temps peut être dit global. Identifiable dans La Possibilité d’une île de Michel Houellebecq et Cartographie des nuages de David Mitchell, il propose un modèle temporel neuf, qui répond à la faillite de la linéarité par l’expérience de la rotondité. Ce dernier temps, et le parcours qui le précède, démontrent ultimement la capacité de la fiction actuelle à penser sa propre contemporanéité

    L’Égarement comme signe d’une communauté. La Génération Perdue d’Aragon, Dos Passos, Fitzgerald et Hemingway

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    Dans le monde de l’après-guerre, Aragon, Dos Passos, Fitzgerald et Hemingway participent d’un mal-être commun : l’égarement d’une jeune génération, privée de tout repère au sortir du premier conflit mondial. Mais, contrairement à nombre de leurs contemporains, ces quatre auteurs, loin de seulement subir un tel malaise, décident d’en faire un objet et un moteur de leur écriture. Ce geste donnera lieu à la publication de Trois Soldats pour Dos Passos, de Gatsby le Magnifique pour Fitzgerald, du Soleil se lève aussi pour Hemingway, et, plus tardivement, d’Aurélien pour Aragon. Quatre romans qui accordent une place centrale au personnage de l’ancien combattant, en tant que figuration par excellence du désœuvrement et du déracinement. Quatre romans qui dessinent la constance et la prégnance d’une même expérience. Interroger les formes littéraires et humaines de l’égarement et saisir par là une communauté internationale d’écrivains, ce sont les deux grands défis que relève le présent ouvrage, lequel repart des théories disponibles sur la Génération Perdue, pour redéfinir, sur la base de leurs limites, une telle Génération, en y incluant pour la première fois la référence française, à travers Aragon et, plus brièvement, Henri Thomas

    Le roman posthumain ou la faillite de l'individu moderne : étude comparée des figurations contemporaines de l'être technologique dans les littératures anglophone, francophone, hispanophone et japonaise (1980-2015)

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    The subject of this thesis is the posthuman considered as a being who, thanks to the new technologies, presents one or more characteristics that are not possessed by mankind as usually defined by modernity. More precisely, this research is dedicated to the figurations of the posthuman through a set of international contemporary novels, written between 1980 and 2015, in which, according to the perspectives of Comparative Literature, it aims to detect some paradigms relevant for a characterization at large of the posthuman and of its anthropoïesis. This characterization begins with a typology that ranks the forms of posthuman among various categories such as the clone, the cyborg, the virtual being and the artificial intelligence. Despite their diversity, it remains possible to identify some common proprieties between all these forms of posthuman – e.g. the fabrication as original paradigm, the subject of immortality or the physical and cognitive superiority. These properties are inseparable from an identity paradox: superior to mankind in his abilities, the posthuman remains initially dominated by the human being who created him and who prevents him from living his own life. While progressively evacuating the figure of his human creator, the posthuman becomes an autonomous individual by virtue of a process of emancipation that also emphasizes the fact that posthumanity breaks off with the naturalistic ontology of modernity. At this point, the posthuman is thus considered as a weakening of modernity by itself: a result of the ideology of progress, posthumanity undermines the foundations that make its fabrication possible. As a result of this internal process of questioning, the posthuman novel can be said totally contemporary: it features the uncertainties and the embarrassments of modern mankind facing its new technologies, while emphasizing them. Through its a priori futuristic subject, this thesis eventually allows for a critical reinterpretation of our contemporaneity and of our modernity.Cette thèse s’intéresse au posthumain entendu comme un être qui, grâce à l’application des nouvelles technologies, possède une ou plusieurs propriétés dont ne dispose pas l’homme tel qu’il est usuellement conçu et défini par la modernité. Plus précisément, la présente recherche envisage les figurations de la posthumanité dans une série, tenue pour exemplaire, de romans contemporains internationaux produits entre 1980 et 2015, avec pour l’objectif d’y repérer, conformément aux perspectives de la littérature générale et comparée, des paradigmes autorisant une caractérisation at large du posthumain et de l’anthropoïesis qu’il suppose. Cette caractérisation s’appuie en premier lieu sur une typologie qui répartit les formes du posthumain en diverses catégories telles que le clone, le cyborg, l’être virtuel et l’intelligence artificielle. Une telle typologie n’interdit cependant pas de lire ces différentes catégories suivant des propriétés communes, comme, par exemple, le paradigme originel de la fabrication, la question de l’immortalité ou encore celle de la supériorité physique et cognitive. Ces propriétés se révèlent indissociables d’un paradoxe identitaire : être supérieur à l’homme par ses capacités, le posthumain demeure soumis à l’humain qui l’a créé dans la détermination de son projet de vie initial. Le roman se fait alors le récit d’une émancipation qui permet au posthumain de s’affirmer comme un individu autonome, et qui vient souligner la rupture de celui-ci avec l’ontologie naturaliste de la modernité. A ce stade, le posthumain est donc lu comme un ébranlement de la modernité par elle-même : résultat de l’idéologie du progrès, la posthumanité mine les fondements qui la rendent possible. Par ce jeu interne de remise en question, le roman posthumain s’institue comme pleinement contemporain, dans la mesure où il figure, en les emphatisant, les inconforts et les incertitudes de l’homme moderne face à ses nouvelles technologies. Par son sujet a priori futuriste, cette thèse invite dès lors à une relecture critique de notre actualité et de notre modernité.(LALE - Langues et lettres) -- UCL, 201

    Littératures périphériques, littératures mondiales. Modèles, dynamiques et poétiques

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