6 research outputs found
Intertexte et arriĂšre-texte : lâĂ©criture apparemment lacunaire chez Rafael MenjĂvar Ochoa
Mon objectif est dâessayer de montrer, Ă partir de deux romans de lâĂ©crivain salvadorien Rafael MenjĂvar Ochoa, comment lâun des deux, Ă©rigĂ© en intertexte de lâautre, permet de dĂ©voiler un arriĂšre-texte initialement cachĂ©. Rafael MenjĂvar Ochoa (San Salvador, 1959) Ă©crit lentement, minutieusement, et mĂšne souvent plusieurs chantiers de front. De plus, certains thĂšmes ou univers rĂ©currents, comme la mort, les Ă©checs, les miroirs, appellent Ă une lecture intertextuelle dâune Ćuvre qui se constr..
Lâidiolecte lectoral : lectures bilingues des Chants de Maldoror
Il peut ĂȘtre intĂ©ressant dâaborder la question de la langue du lecteur par le biais dâune sĂ©rie de lectures de LautrĂ©amont qui sâinterrogent sur la langue dans laquelle ont Ă©tĂ© Ă©crits â voire pensĂ©s â Les Chants de Maldoror. En particulier celle dâEmir RodrĂguez Monegal (1921-1985), universitaire et critique uruguayen, et celle de Guy LaflĂšche, universitaire canadien. Pour RodrĂguez Monegal, LautrĂ©amont est bilingue. Plus radical, LaflĂšche pense que LautrĂ©amont, bien que bilingue, est avant t..
Eduardo Halfon : résonances croisées chez un juif arabe né au Guatemala
Ă Carlos CalderĂłn Fajardo Le Guatemala envoĂ»te. Le pays est diversifiĂ©, des cĂŽtes humides des CaraĂŻbes, oĂč la United Fruit installa ses plantations, et avec elles son pouvoir, dĂšs la fin du xixe siĂšcle, faisant du pays le paradigme de la « rĂ©publique bananiĂšre », aux hautes terres, plus fraĂźches, du centre du pays, oĂč somnolent de redoutables volcans qui ont au quotidien lâattitude de colosses endormis, cyclopes minĂ©raux ne dormant que dâun Ćil et dont les grognements rĂ©sonnent dans le lointa..
La résonance lectorale
Ă quoi tient qu'une Ćuvre littĂ©raire nous Ă©meut, nous touche, nous donne Ă penser ? Lâincursion dans lâimaginaire de lâautre, dans ses fantasmes, la reconnaissance des Ă©lĂ©ments de lâhistoire (la grande et la petite) convoquĂ©s dans le roman, la piĂšce de thĂ©Ăątre ou le poĂšme viennent Ă©largir notre expĂ©rience. Toute crĂ©ation est sans doute dĂ©passement dâun donnĂ© arriĂšre-textuel par la confrontation avec la langue, ses contraintes et ses potentialitĂ©s. Mais que se passe-t-il si lâon replace lâacte crĂ©atif dans la relation littĂ©raire comme co-crĂ©ation ? Câest ce phĂ©nomĂšne dâĂ©cho quâexplore, sous le nom de rĂ©sonance, le prĂ©sent volume, dixiĂšme de la collection Approches Interdisciplinaires de la Lecture, entre harmonie et dissonance, dans la confrontation des espaces socioculturels liĂ©s Ă la production du texte et Ă ses lectures successives, dans la recherche, par-delĂ les problĂšmes de longueur dâonde, dâun noyau de vĂ©ritĂ© Ă exhumer ou Ă faire advenir
La langue du lecteur
La « rĂ©sonance lectorale », thĂšme de la prĂ©cĂ©dente session, nous a amenĂ©s Ă formuler la question d'un partage de la langue, entre auteur et lecteur. La « langue du lecteur » est un des points aveugles de la thĂ©orie de la lecture. Selon le sens commun, il est entendu que « lâauteur Ă©crit » et que « le lecteur lit ». Mais dans quelle langue le lecteur pense-t-il ce quâil est en train de lire ? La question ne sâapplique pas quâĂ la lecture dans une langue dite Ă©trangĂšre: elle vaut aussi pour tous les cas oĂč lâĂ©crivain et son lecteur sont supposĂ©s partager la mĂȘme langue naturelle. Les thĂ©ories du langage ont nommĂ© idiolecte lâinflexion apportĂ©e par un Ă©crivain dotĂ© de quelque originalitĂ© Ă la langue commune conçue comme simple outil de communication. Les grandes Ă©critures modifient sans doute la langue du lecteur, le transformant en quelquâun « qui a lu CĂ©line, Proust ou Joyce ». Mais la lecture active et vraiment littĂ©raire reconfigure le sens en produisant son propre texte, quâon lâappelle « contre-texte » ou « texte de lecture ». Dans quelle mesure la langue du lecteur critique mime-t-elle celle de lâĂ©crivain ? Nây a-t-il, de lâĂ©crivain au lecteur, quâune seule et mĂȘme langue Ă lâĆuvre dans la relation littĂ©raire ou convient-il dâenvisager des seuils sĂ©parant deux modalitĂ©s de la mĂȘme langue, voire trois, si lâon distingue la langue du critique, Ă son tour inventive, de la langue de communication courante
Intertexte et arriÚre-texte : les coulisses du littéraire
L'intertextualitĂ© avait fait l'objet en 2005-2006 de la session inaugurale du sĂ©minaire Approches Interdisciplinaires de la Lecture (AIL1). Si le concept demeure central pour apprĂ©hender le processus de crĂ©ation littĂ©raire, peut-ĂȘtre n'est-il pas suffisant. LâarriĂšre-texte entrevu en 2008-2009 serait-il le complĂ©ment attendu et lâoutil nĂ©cessaire pour penser la complexitĂ© ? Telle est la voie nouvelle explorĂ©e lors de la session 2009-2010 dans les deux domaines de la poĂ©sie et du roman. Les communications reprises dans le prĂ©sent volume en restituent lâessentiel. LâarriĂšre-texte procĂšde, non de la thĂ©orie pure, mais de lâintuition dâĂ©crivains nourris de deux cultures, russe et française. Il dĂ©signe tout ce qui se trouve en amont de la crĂ©ation littĂ©raire, apprĂ©hendĂ©e selon ses deux versants auctorial et lectoral. On peut le concevoir comme le rĂ©seau dâassociations prĂ©sidant Ă lâeffet littĂ©rature : associations verbales, sensorielles, cognitives, qui englobent et dĂ©passent le phĂ©nomĂšne dâintertextualitĂ©