François Godement. La renaissance de l'Asie

Ils sont rares, les livres dont on accepte sans hésitation de rédiger le compte rendu, parce qu'ils sont neufs, riches, et qu'il ne sera pas nécessaire de calibrer au millimètre près l'approbation et les réserves : il suffira de propager un savoir et un débat nouveaux. Tel est le cas cette fois-ci, car l'ouvrage de François Godement est à la fois important et réussi (...)

Chine : la victoire ambiguë du Vieil homme

Depuis la mort de Mao, le régime communiste a été contraint de reconnaître l'altérité du social et de laisser la société réoccuper une partie de l'espace qu'il avait précédemment neutralisé. L'analyse d'émeutes rurales dans les années 1958-1962 indique que la collectivité paysanne n'avait jamais rompu tous les ponts avec le pouvoir communiste. Dans les campagnes, l'innovation totalitaire a été plus réduite qu'on ne le croit souvent. Le corps à corps entre le pouvoir et la société rurale n'a jamais cessé. C'est le rapport de forces qui a évolué au profit de la collectivité villageoise, permettant au « Vieil homme » de réapparaître au grand jour. Mais ce dernier a été modifié par le temps, et la politique de modernisation du régime l'expose à de nouveaux et graves dangers

Marie Holzman. Avec les Chinois

Voici un livre que des générations de boursiers français en Chine ont rêvé d'écrire. Quand ils débarquaient à Pékin la tête pleine de règles grammaticales et qu'il fallait demander sa route en chinois ; quand, au plus profond des années sinistres où la Chine paraissait s'abîmer dans les luttes de fonctions (1975, 1976, 1977 : qui s'en souvient aujourd'hui ?), les regards se dérobaient et quand, le cours fini, les professeurs chinois se hâtaient de rentrer chez eux ; quand soudain les rayons jusqu'alors vides des librairies ont commencé à se remplir et que les visages se sont animés, que les bouches se sont mises à parler (trop vite, toujours trop vite) et que des stylos ont barbouillé les murs de plaintes indéchiffrables — alors, combien de ces jeunes Français, stupéfaits de ce qu'ils avaient déjà appris, se sont-ils jurés de parvenir à vivre « avec les Chinois » pour mieux les faire connaître ? (...)

Joyaux François, La nouvelle question d'Extrême-Orient. L'ère de la guerre froide (1945-1959)

S'il est un ouvrage qui comble un vide, c'est bien celui-ci, qui prend d'emblée la suite de la fameuse Question d'Extrême- Orient de Pierre Renouvin. En effet, jusqu'à présent, le public cultivé français ne disposait que d'études nationales et d'une synthèse sur l'Asie du Sud-Est * pour aborder l'histoire de l'Extrême-Orient depuis la seconde guerre mondiale. François Joyaux nous offre ici un premier tome qui va jusqu'à la rupture sino- soviétique de 1959, date effectivement importante, puisqu'elle marque le début d'une longue période où la confrontation soviéto-américaine sera modifiée par la contestation chinoise. Ce tome ne déçoit pas. Il résume les deux grandes tendances qui ont occupé l'histoire de la région (dont l'Asie du Sud est exclue) depuis 1945 : la formation puis l'affrontement des blocs (...)

Parish (William L.), Whyte (Martin King) - Village and family in contemporary China

La recherche sur la Chine populaire est présent intéressée presque exclusivement deux domaines : le politique et économique. Cette situation explique non seulement par les préoccupations qui ont animé de nombreux programmes de recherche américains, mais plus encore, par le faible nombre des sources fiables (...)

MacFarquhar (Roderick) - The origins of the cultural revolution

En des points essentiels, histoire politique de la Chine populaire reste énigmatique ou contradictoire. Comment, par exemple, expliquer que, lors de la Révolution culturelle, Mao Tse-tung ait soumis le Parti communiste chinois une brutale campagne épuration et de remodelage : car qui donc avait, plus que lui, contribué asseoir la toute-puissance de cet appareil et le pouvoir de ses dirigeants ? Roderick MacFarquhar entrepris de répondre cette question dans une série ouvrages dont voici le premier (...)