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Patrimoine Immatériel et identité culturelle. Le repas gastronomique des Français reconnu par l'UNESCO
International audienceComment faire comprendre au monde que l'on peut demander, auprès de l'UNESCO, l'inscription de la France au patrimoine mondial de l'humanité, au titre du patrimoine immatériel gastronomique, sans pour autant exprimer le moindre désir de suprématie sur les autres cultures alimentaires ? Quels ressorts identitaires, par exemple humains, techniques et culturels, mettre en valeur, dans un souci de préservation et de transmission d'un domaine d'excellence, au bénéfice de l'humanité ? Sous quel angle dominant et en quels termes élémentaires, fondateurs, donner sens et forme à la démarche ? Ainsi peut-on énoncer, quelques unes, des problématiques foncières rencontrées d'emblée par la Mission Française du Patrimoine et des Cultures Alimentaires (MFPCA), en charge du dossie
Les patrimoines alimentaires sur les listes du patrimoine culturel immatériel de l’Unesco
« (…) vous verrez les empires mettre en lutte gastronomique de nombreuses armées pour déterminer la perfection du moindre mets […] et la renommée des nations s’établir sur des omelettes soufflées. »(Charles Fourier.) Depuis l’entrée en vigueur de la Convention de 2003 et la publication des directives qui l’ont rendue opérationnelle en 2008, les débats animés soulevés par les velléités de certains états, notamment par la France, de faire inscrire des éléments relevant des pratiques alimentaire..
Penser le(s) patrimoin(e)s gastronomique(s) : à propos de quelques obstacles à l’appréhension d’un protéiforme au cœur d’un incertain
Cet article vise à situer le(s) patrimoine(s) gastronomique(s) dans une histoire de la représentation narrative du patrimoine en France. Plus précisément, il s’attache à évoquer les principaux obstacles qui ont pu être rencontrés dans la prise en compte de ce patrimoine et dans l’élaboration d’une pensée le concernant. Nous en identifions trois que nous proposons de considérer comme des clés de lecture du phénomène de confusion, plutôt que d’ignorance, dont il a longtemps souffert. Le premier obstacle tient aux conditions dans lesquelles s’est affirmé ce nouveau patrimoine au moment de l’effervescence, voire de l’embrouillement, du « tout-patrimoine » ; le deuxième renvoie aux formes d’éclatement autour desquelles il a été construit, entre culture et agriculture, entre institutionnalisation apparente et désignation sociale ; le troisième, qui pourrait être au fondement des deux précédents, relève de son inscription dans deux traditions d’héritage dont la synthèse n’a pu être faite qu’à partir de la prise en compte effective du patrimoine culturel immatériel (PCI).The aim of this article is to situate the gastronomic heritage in the broader history of the narrative representation of heritage in France. More specifically, it aims at analysing the main obstacles that stood in the way of how this heritage could be taken into account and how thinking about it evolved. We identify three main obstacles, which we propose to set forth as keys to understanding the confusion—rather than ignorance—that this heritage has suffered from. The first obstacle relates to the conditions in which this new heritage emerged, at a time of effervescence and uncertainty around the very notion of heritage, when anything and everything could be seen as heritage. The second obstacle is in the diversity of headings under which the gastronomic heritage has been aligned, between culture and agriculture, between apparent institutionalisation and social designation. The third obstacle, underlying the first two perhaps, is associated with the way it belongs to two separate heritage traditions that only achieved some form of synthesis when the intangible cultural heritage was properly recognised
Le patrimoine culturel immatériel au seuil des sciences sociales
L’entrée en vigueur de la Convention sur la sauvegarde du patrimoine culturel immatériel (PCI) de 2003 a abouti, dès 2009, au dépôt des premières candidatures sur les listes de l’Unesco, alors même que le champ du PCI était encore peu connu des chercheurs et des acteurs du patrimoine. Après plusieurs années marquées par la prédominance des recherches ethnologiques sur ce nouveau patrimoine, le Centre culturel international de Cerisy-la-Salle (Normandie) accueillait du 24 au 29 septembre 2012 un colloque international rassemblant des chercheurs de plusieurs disciplines (ethnologues, anthropologues, économistes, juristes, historiens, géographes), des responsables de l’Unesco, des fonctionnaires de l’administration culturelle et des acteurs de terrain associatifs. Les participants y confrontaient pour la première fois des lectures contrastées de l’histoire du PCI, de la valeur politique de ce patrimoine et du rôle qu’y tient la participation des « communautés ». Nourrit de nombreuses études de cas empruntées au contexte international mais aussi au contexte territorial de la Normandie, ce colloque de Cerisy fut ainsi la première entreprise intellectuelle collective de grande ampleur consacrée au PCI où ont été énoncés les prémisses de recherches pluridisciplinaires promises aux développements que l’on constate aujourd’hui. Il a de ce fait constitué un tournant décisif dans les études patrimoniales liées à l’immatériel. Cet important volume réunit les actes de cette rencontre majeure qui a fait date dans l’histoire de la réflexion sur la mise en œuvre de la Convention Unesco
La gastronomie dans les guides de voyage : de la richesse industrielle au patrimoine culturel, France XIXe-début XXe siècle
Travel guides constitute a major source for an history of food. They shed light on times and places of the food productions and consumptions, on the building of the « gourmands » territories and of culinary stereotypes. Moreover, they constitute, especially since the 19h century, in which emerge the notions of “gastronomy” (a social practice organized around knowledge and know-how, rituals, gestures and discourses) and “patrimony” (historic building), one of the main mass media relating the process of gastronomy becoming a cultural legacy becoming, for the tourist, a way of cultural consumption, just like sites and monuments
Quelques jalons pour une histoire du tourisme et de la gastronomie en France
Se nourrir est une des premières préoccupations du voyageur. S’il recourt parfois à une nourriture « tirée du sac » (Csergo, 2001), le voyageur restaure aussi ses forces dans les auberges, les relais de poste ou chez l’habitant. Aussi, le voyage se prête-t-il particulièrement à la découverte de l’altérité alimentaire. Goûter la production locale, ressource naturelle ou accommodement culinaire, fait partie de la découverte de l’Autre et de l’ailleurs, répond à la quête de ce qui fait l’originalité des régions traversées. Toutefois, penser ainsi l’histoire du déplacement relèverait de l’anachronisme : longtemps les voyageurs ont ignoré le détail des habitudes alimentaires, des goûts régionaux et des savoir-faire culinaires des contrées traversées. Si goûter la nourriture locale s’impose comme une activité touristique incontournable les cultures alimentaires régionales constituent un enjeu décisif pour une France désireuse d’exporter l’image de ses visages régionaux et soucieuse de maintenir, notamment par la consommation touristique d’identités locales, l’équilibre d’un tissu rural fortement compromis
O PATRIMÔNIO GASTRONÔMICO NA FRANÇA: COMO PENSAR UM MONUMENTO, DO ARTEFATO AO MENTEFATO?
Gastronomy in France was historically connected to the concept of heritage. This factor is partly due to the place that food occupies in French culture. This article raises some critical clues to the concepts of gastronomy and heritage that underpin the concept gastronomy heritage in France (a complete research will be published soon). In this direction, the concept of heritage is disconnected from the written and the built monument, which historically tend to emphasize the elite belongings, and passes to be understood as the representative expression of belonging to a “culture”. The monument, in this context, is related to the intangible universe of knowledge, savoir-faire, social practices and popular expressions that underlie the French gastronomic tradition.A gastronomia ficou historicamente relacionada ao conceito de patrimĂ´nio na França. Esse fator se deve em parte ao lugar que lhe cabe na cultura francesa. O presente artigo pretende lançar algumas pistas de crĂticas aos conceitos de gastronomia e patrimĂ´nio que vĂŞm alicerçando o conceito de patrimĂ´nio gustativo na França (a pesquisa completa será publicada em breve). Nesta direção, desprende-se o conceito de patrimĂ´nio do de monumento escrito e edificado, que historicamente tende a valorizar o universo material da elite, entendendo-o como a expressĂŁo representativa de pertencer a uma “cultura”. O monumento, nesse contexto, Ă© relacionado ao universo imaterial dos saberes, do savoir-faire, de práticas sociais e expressões populares que fundamentam a tradição gastronĂ´mica francesa.Palavras-chave: patrimĂ´nio gastronĂ´mico; gastronomia francesa; patrimĂ´nio material e imaterial
Tourisme et gastronomie
Il y a huit ans, la revue Téoros (2006) consacrait un numéro au « Tourisme gourmand ». Jean-Pierre Lemasson proposait de le penser, sous cette dénomination, comme une prochaine « raison centrale » de l’activité touristique. Il posait aussi la question, cruciale, des référents à travers lesquels on pourrait le définir (Lemasson, 2006). Cette livraison actait l’émergence d’un phénomène relativement nouveau, à savoir le « bien manger » et le « bien boire », désormais constitués en ressources et ..