387 research outputs found

    Quand le racisme se fait best-seller. Pourquoi les Italiens lisent-ils Oriana Fallaci ?

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    Les trois derniers ouvrages d’Oriana Fallaci reprĂ©sentent sans doute le pire de ce que l’écriture pamphlĂ©taire a pu produire au cours des derniĂšres annĂ©es. Cherchant Ă  Ă©tayer une haine primaire et essentialiste envers les musulmans, celle qui fut jadis une journaliste Ă©crivain parmi les plus respectĂ©e de la RĂ©publique des Lettres y renoue avec des procĂ©dĂ©s que l’on croyait disparus en Europe depuis soixante ans : falsification systĂ©matique des faits, thĂ©orie du complot, animalisation et description des adversaires en pervers sexuels, racisme ordurier, appels Ă  la violence ; le tout sous une forme qui tient plus de l’invective que du raisonnement. Dans ces conditions, et suite Ă  l’accueil unanimement glacial que reçut de par le monde son premier opuscule1, on aurait tout aussi bien pu dĂ©cider d’ignorer les suivants2 (...)

    Les liaisons dangereuses de l’islamophobie. Retour sur le « moment Fallaci » du champ journalistique italien

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    En septembre 2006 mourait Oriana Fallaci et fleurissaient dans la presse italienne les hommages et Ă©vocations de ses collĂšgues journalistes. Ce moment de rĂ©flexivitĂ© pour la profession permet de reconstituer, fragment par fragment, le contexte Ă©ditorial dĂ©lĂ©tĂšre qui a rendu possible, aprĂšs le 11-Septembre, la publication de La Rage et l’Orgueil et autres pamphlets racistes de la derniĂšre Fallaci (...)

    La question migratoire et l’idĂ©ologie occidentaliste de Forza Italia

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    Les prises de position de l’ensemble des intellectuels organiques de Forza Italia sur la question de l’immigration illustrent l’influence croissante d’une idĂ©ologie occidentaliste au sein de la droite italienne : au croisement des thĂšses de Samuel Huntington et d’une cĂ©lĂ©bration des racines chrĂ©tiennes de l’Europe

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    We need to analyse how the journalistic field and the Italian intellectual world work; from the editorial world and the mechanisms which have produced the best sellers in Italy between 2001-2006, as well as the existence of a contemporary “Fallaci moment” which is connected to the “Berlusconi moment” in politics. The heroine of the ‘60s and ‘70s had by then become a racist Erinyes. Oriana Fallaci, by now stuck with a solitary Islamophobic way of thinking, has been transformed without any scruple into a media circus animal by editors; it is these very ones who, instead – along with the journalist/writer’s colleagues, intimidated by her prestigious reputation and by her acrimony – could have and should have exert a minimum amount of peer review in her articles (before or after publication)

    La gauche de la 'Mer ouverte'. L'immigration clandestine dans le débat italien

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    DĂšs le lendemain des diverses Ă©lections du printemps 2006, le champ politique italien a Ă©tĂ© marquĂ© par une reprise vĂ©hĂ©mente des discussions concernant la rĂ©tention administrative des Ă©trangers sans-papiers. Le conflit s’est focalisĂ© sur les Centres de permanence temporaire et d’assistance (CPTA) instituĂ©s en Italie par la loi 40/1998, dite Turco-Napolitano, du nom de ses rapporteurs. Mais pourquoi le dĂ©bat sur la rĂ©tention administrative s’est-il imposĂ© avec une telle urgence politique comme l’une des prioritĂ©s de l’agenda de la majoritĂ© ? La rĂ©ponse Ă  cette question comporte plusieurs articulations et exige le compte rendu de processus politiques initiĂ©s dĂšs la seconde moitiĂ© des annĂ©es 1990. En effet, la politique migratoire italienne, qui a fait des CPTA le principal instrument de contrĂŽle et rĂ©gulation des flux, est Ăąprement discutĂ©e et combattue au sein de la gauche depuis ses dĂ©buts. Le conflit s’est nourri de clivages importants propres au champ politique italien : non seulement des oppositions quelques peu attendues entre rĂ©formistes et radicaux, ainsi qu’entre partis et mouvements, mais aussi entre centre et pĂ©riphĂ©rie des DS et de La Margherita. Autant de lignes de fracture qui sont liĂ©es Ă  celle qui, dans la sociĂ©tĂ© civile, distingue deux Ă©thiques de la responsabilitĂ© (pour reprendre les termes de Max Weber) rĂ©unies par l’attention qu’elles portent aux problĂšmes de rĂ©gulation mais opposĂ©es sur la possibilitĂ© d’humaniser (ou pas) des institutions totales. Nous prĂ©senterons ici les caractĂ©ristiques les plus saillantes du conflit, en insistant d’abord sur les interactions entre partis et mouvements, et en nous appuyant sur ce qui est habituellement dĂ©fini comme une approche du processus politique : mĂ©thode qui a « le mĂ©rite de dĂ©placer l’attention sur les interactions, en refusant de concevoir les mouvements sociaux uniquement comme des phĂ©nomĂšnes anti-institutionnels » . Conscients des innovations importantes rĂ©cemment introduites dans cette approche, dĂ©sormais plus attentive aux dimensions culturelles de cadrage et d’attribution d’une signification aux opportunitĂ©s politiques , nous nous attacherons ensuite Ă  reconstituer les vocabulaires et les grammaires d’action qui ont rĂ©cemment structurĂ© le dĂ©bat en tant – prĂ©cisĂ©ment – qu’élĂ©ments clĂ©s de ce processus politique. Enfin, nous reviendrons sur le dĂ©tail de la nouvelle structure d’opportunitĂ©s politiques qui s’est mise en place avec le deuxiĂšme gouvernement Prodi

    Les centres de retention italiens. Enfermement des étrangers et dénonciation des nouveaux crimes de paix

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    La question de la rĂ©tention administrative des immigrĂ©s clandestins est depuis une dizaine d’annĂ©es au centre d’un dĂ©bat public transnational (Ă  l’audience variable selon les pays et les moments considĂ©rĂ©s) qui a ressuscitĂ© la critique des institutions totales comme structures d’oppression politique et de dĂ©shumanisation des individus qu’elles prennent en charge. Cette forme de dĂ©nonciation qui, durant les annĂ©es 1970, s’attaqua avant tout aux systĂšmes asilaire et pĂ©nitentiaire1, s’applique aujourd’hui Ă  l’archipel des quelques 250 centres de rĂ©clusion2 oĂč l’Union EuropĂ©enne confine les Ă©trangers arrĂȘtĂ©s sans titre de sĂ©jour. Ainsi, il s’agit de dĂ©crire ici les spĂ©cificitĂ©s de la situation italienne en termes d’enfermement des sans-­papiers en prĂ©sentant tout d’abord les Ă©tapes successives qui ont menĂ© Ă  l’organisation actuelle des Centres de permanence temporaire et d’accueil (CPTA), puis en rendant compte des rĂ©pertoires et des registres de la protestation contre ces derniers (...)

    Italian Intellectuals and the Promotion of Islamophobia after 9/11

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    During the 2000s, the intellectual field played a determinant role in the development of islamophobia in Italy. Beyond the public declarations of numerous right-wing political leaders opposed to multiculturalism regularly proclaiming the moral inferiority of Islam, and a level of popular and institutional hostility towards Muslims that constitutes a record for Western Europe (EUAFR 2009), we find in Italy the mobilization of cultural producers behind an intellectual Islamophobia (...)

    De Porto Rotondo Ă  Wolfeboro:Vertus et faux-semblants de la comparaison Sarkozy-Berlusconi

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    DiffĂ©rents par leurs parcours et par les contextes nationaux dans lesquels ils Ă©voluent, le nouveau prĂ©sident français et l’ancien prĂ©sident italien ont pourtant en commun des stratĂ©gies de lĂ©gitimation similaires, passant par un usage protĂ©iforme des mĂ©dias et des liens privilĂ©giĂ©s avec le capital Ă©conomique. Pendant que l’un rĂšgne sur les Ă©tĂ©s de la CĂŽte d’Émeraude, l’autre sĂ©journe aux frais d’amis prĂ©venants dans l’une des villĂ©giatures les plus exclusives de Nouvelle-Angleterre. C’est le spectre de la ploutocratie qui ressurgit, sans que la gauche française ne sache vĂ©ritablement si elle doit et comment donner de la voix

    La gauche italienne face au mouvement pour les libertés civiles des sans-papiers

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    DĂšs le lendemain des diverses Ă©lections du printemps 2006, le champ politique italien a Ă©tĂ© marquĂ© par une reprise vĂ©hĂ©mente des discussions concernant la rĂ©tention administrative des Ă©trangers sans papiers. Le conflit s’est focalisĂ© sur les Centres de permanence temporaire et d’assistance (CPTA) instituĂ©s en Italie par la loi 40/1998, dite Turco-Napolitano, du nom de ses rapporteurs : Livia Turco, actuellement ministre de la SantĂ©, et Giorgio Napolitano, le nouveau prĂ©sident de la RĂ©publique, tous deux Ă©minents dirigeants des DĂ©mocrates de gauche (Democratici di Sinistra - DS) et anciens membres du PCI. À l’époque, cette loi avait Ă©tĂ© votĂ©e par l’ensemble de la majoritĂ© gouvernementale, y compris par les partis de la gauche radicale qui s’y opposent maintenant. En effet, si elle n’a jamais Ă©tĂ© une des questions les plus dĂ©battues ou les plus mobilisatrices au sein de l’espace public italien, la rĂ©tention administrative constitue l’un des pivots des dissensions et oppositions internes Ă  la coalition de centre-gauche aujourd’hui au pouvoir. [Premier paragraphe

    En Italie. Scolarisation des Roms et des Sintis

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    L’Italie n’a pas de vĂ©ritable politique nationale concernant les Roms et les Sintis. Pour la scolarisation des enfants comme dans les autres domaines, les choses se passent de façons trĂšs diverses au niveau local. Les auteurs prĂ©sentent ici les enseignements que l’on peut retirer des tentatives politiques concrĂštes d’intĂ©gration sociale et scolaire de ces populations en butte Ă  des prĂ©jugĂ©s sĂ©culaires. Et Ă  bien des Ă©gards, cette analyse de l’expĂ©rience italienne peut ĂȘtre utilement mĂ©ditĂ©e pour Ă©clairer la situation française
 Les expĂ©riences « informelles » de formation professionnelle, qui permettent d’identifier des niches du marchĂ© de l’emploi et favorisent la formation et l’insertion au travers d’activitĂ©s familiales sont ainsi des voies d’intĂ©gration des Roms et des Sintis particuliĂšrement efficaces, pour trois raisons distinctes : ‹ (1) en s’adressant au groupe familial dans sa totalitĂ© et pas seulement aux jeunes pris individuellement, elles s’appuient sur les liens familiaux au lieu de les contraster ; (2) elles sont en mesure d’impliquer des petites et moyennes entreprises enracinĂ©es localement, produisant une formation fortement spĂ©cialisĂ©e et professionnalisante (mais limitĂ©e par l’absence de certification des compĂ©tences dĂ©veloppĂ©es) ; (3) elles sont construites pragmatiquement dans l’échange de points de vue et la discussion directe avec les Roms eux-mĂȘmes, et non Ă  priori Ă  partir de reprĂ©sentations stĂ©rĂ©otypĂ©es de la culture RomanĂŹe et de son indigence prĂ©sumĂ©e
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