19 research outputs found
Travail bénévole et marché du travail sportif
National audienceDéplacer les frontières communément admises pour examiner les mondes du sport 1 revient à faire oeuvre de déconstruction des catégories a priori les plus évidentes pour penser ceux-ci. Les mondes du sport opposent en effet de manière contrastée les amateurs aux professionnels, les bénévoles aux travailleurs, les dirigeants aux pratiquants… Ces clivages, par construction sociale, constituent des mondes où les frontières sont érigées symboliquement ou pratiquement pour les protéger et les fermer, et entretenir l'illusion que le sport est la condition de sa propre perpétuation. Dans ce contexte, le travail dans le sport reste une question peu explorée parce que le travail y est nié. Sans doute en raison des conditions sociales et historiques qui ont accompagné l'essor du sport moderne, sans doute aussi parce que les pratiques sportives relèvent communément des loisirs, eux-mêmes construits en opposition au monde du travail. L'observateur est donc amené à concevoir soit le champ sportif comme totalement en dehors du travail, soit le travail sportif comme en dehors de l'acception ordinairement conférée à la notion même de travail. Dès lors, considérer le champ sportif comme un lieu effectif de travail, quelles que soient les formes de ce travail et leurs modes de rétribution, exige une posture qui déplace nécessairement le regard et oblige à reconsidérer les frontières ordinairement en usage. D'abord, les frontières conduisent à penser les mondes du sport comme en dehors du monde social ordinaire. Aussi, penser ce monde comme un monde du travail revient à tenter de l'examiner en dehors du prisme de la passion, de l'illusion communément entretenue et selon laquelle tous ceux qui y sont engagés le sont par la même passion, contribuant à produire de façon récurrente un ensemble iconographique quasi immuable où l'amateur est agi par son amour du sport, le bénévole par son désintérêt, et le professionnel par l'appât du gain, etc. Ensuite les frontières communément admises rendent étanches dans le temps et dans l'espace les différents statuts énumérés au-dessus. Or, si les modalités de participation à ces mondes admettent des positions différentes dans un espace des possibles (amateurs, travailleurs rémunérés versus travailleurs bénévoles), elles admettent également des degrés différents d'engagement (séquences correspondant ou non à des anciennetés). De surcroît, ces différentes positions peuvent aussi être interprétées comme relevant de « carrières plurielles », qui impliquent la possibilité de passage entre des « statuts » compris comme des processus qui ne sont ni étanches ni exclusifs, où le bénévole, l'amateur ou encore le professionnel ne le sont pas d'emblée mais le deviennent. Une des conditions du déroulement et du déploiement de ces carrières suppose alors le cumul (ou la succession) des statuts
Laboratoire d’analyse secondaire et de méthodes appliquées à la sociologie
Michel Forsé, directeur de recherche au CNRSYaël Brinbaum, Vérène Chevalier, Évelyne Desbois, Marie-Odile Lebeaux, Florence Maillochon, Sophie Pochic, Roxane Silberman, Marion Selz, chercheurs ou ingénieurs au CNRSColin Marchika et lonela Roharik, ingénieurs au CESTA Méthodes quantitatives en sociologie Conduit sous les auspices du LASMAS et partie prenante du DEA « sociologie », cet enseignement répond à une demande grandissante de formation en méthodologie quantitative pour les sciences soc..
Laboratoire d’analyse secondaire et de méthodes appliquées à la sociologie
Michel Forsé, directeur de recherche au CNRS avec Yaël Brinbaum, Vérène Chevalier, Evelyne Desbois, Marie-Odile Lebeaux, Florence Maillochon, Sophie Pochic, Roxane Silberman, Marion Selz, chercheurs ou ingénieurs au CNRS et Colin Marchika et Ionela Roharik, ingénieurs au CESTA Méthodes quantitatives en sociologie Conduit sous les auspices du LASMAS-IdL et partie prenante du DEA de sociologie, cet enseignement répond à une demande grandissante de formation en méthodologie quantitative pour les..
Laboratoire d’analyse secondaire et de méthodes appliquées à la sociologie
Michel Forsé, directeur de recherche au CNRSYaël Brinbaum, Vérène Chevalier, Évelyne Desbois, Marie-Odile Lebeaux, Florence Maillochon, Sophie Pochic, Roxane Silberman, Marion Selz, chercheurs ou ingénieurs au CNRSColin Marchika et lonela Roharik, ingénieurs au CESTA Méthodes quantitatives en sociologie Conduit sous les auspices du LASMAS et partie prenante du DEA « sociologie », cet enseignement répond à une demande grandissante de formation en méthodologie quantitative pour les sciences soc..
Une population de pratiquants sportifs et leurs parcours : les cavaliers titulaires d'une licence
Chevalier (VĂ©rène).- A population of sports practitioners and their itineraries: riders with a permit This article deals primarily with the dynamic dimension of cultural and leisure activities. It closely observes the itineraries of those who engage in them, while analyzing the breakdown and scheduling of events in the course of these itineraries (beginning, ending). Using a sport practiced with a permit as an example - riders of the DNSE - demographic analysis shows that participation is usually short-lived and that the population of those who practice this sport is quite mobile. Traditional analyses of these populations' structures fail to include these particular characteristics. Results also point to significantly diverse kinds of participation and itineraries in these cultural and leisure activities.Chevalier (VĂ©rène).- Une population de pratiquants sportifs et leurs parcours : les cavaliers titulaires d'une licence Cet article donne une place centrale Ă la dimension dynamique des pratiques culturelles et de loisirs en s' intĂ©ressant aux parcours des pratiquants et en analysant la rĂ©partition et le rythme des Ă©vĂ©nements qui ponctuent ces parcours (entrĂ©es, sorties). Ă€ travers l'exemple d'une pratique sportive licenciĂ©e -les cavaliers de la DNSE -, l'analyse dĂ©mographique rĂ©vèle la brièvetĂ© de la durĂ©e de participation et le caractère très mobile des populations de pratiquants, caractĂ©ristiques qui sont masquĂ©es par les analyses traditionnelles des structures de ces populations. Les rĂ©sultats conduisent Ă©galement Ă envisager une importante diversitĂ© des formes de participation et des parcours dans ces pratiques.Chevalier (VĂ©rène).- Una poblaciĂłn de deportistas y sus recorridos : los jinetes con licencia Este artĂculo se centra en la dimension dinámica de las prácticas culturales y de ocio, ya que analiza tanto los recorridos de los practicantes como la reparticiĂłn y el ritmo de los acontecimientos que caracterizan tales recorridos (entradas, salidas). A travĂ©s del ejemplo de una práctica deportiva con licencia -los jinetes de la DNSE-, el análisis demográfico muestra la brevedad de la duraciĂłn de participaciĂłn y el carácter altamente mĂłvil de las po- blaciones de practicantes, caracterĂsticas estas no visibles en los análisis tradicionales de estructuras de poblaciĂłn. Los resultados tambiĂ©n muestran una importante diversidad en las formas de participaciĂłn y en los recorridos.Chevalier VĂ©rène. Une population de pratiquants sportifs et leurs parcours : les cavaliers titulaires d'une licence. In: Population, 51ᵉ annĂ©e, n°3, 1996. pp. 573-608
Pratiques culturelles et carrières d'amateurs : le cas des parcours de cavaliers dans les clubs d'équitation
Careers in cultural practice: amateur trajectories in horse-riding
This paper focuses on dropping out, both as a phenomenon per se and as a marker for the dynamic dimension of amateur involvement in cultural activities. I examine amateur behavior and the classical understanding of amateur populations. Focusing on the longitudinal characteristics of individual practice shows that these individuals appear to be much more versatile than expected. Far from being stable, individual amateur practices can be seen as steps in the social construction of an amateur iden tity. This construction is the result of two processes: on the one hand, a process of socialization in clubs, with other amateurs at various stages in their career on the other hand, a process of acquisition of a specific institutional culture.Centré sur l’abandon de pratique, à la fois comme objet d’analyse et comme méthode d’observation de la nature processuelle de l’engagement dans les activités culturelles d’amateurs, cet article examine la notion de pratiquant et la vision classique des populations d’amateurs. Ces dernières se révèlent beaucoup plus mobiles dès lors que l’on s’intéresse aux caractéristiques longitudinales de la pratique individuelle. Loin d’être un état stable, les pratiques culturelles d’amateurs se donnent à voir comme des carrières de construction sociale d’une identité de pratiquant. Cette construction résulte de deux processus, l’un de socialisation par la fréquentation assidue des espaces et des copratiquants à différentes étapes de la carrière, l’autre d’acculturation par l’acquisition d’une culture institutionnelle spécifique.Chevalier Vérène. Pratiques culturelles et carrières d'amateurs : le cas des parcours de cavaliers dans les clubs d'équitation. In: Sociétés contemporaines N°29, 1998. pp. 27-41
Carrières et abandons dans les pratiques de l’équitation
Les pratiques culturelles et de loisir sont le plus souvent appréhendées en analysant les caractéristiques socio-démographiques des populations qui s'adonnent à ces activités, à un moment donné. La connaissance des profils de ces populations est donc l'objectif de la plupart des enquêtes. Pourtant la composition des populations sportives est de plus en plus difficile à interpréter, notamment du fait des changements intervenus dans la structure par âges. En effet deux tendances semblent accomp..
Les pratiquants de l'Ă©quitation : une population et ses mouvements
Chevalier Vérène. Les pratiquants de l'équitation : une population et ses mouvements. In: Population, 45ᵉ année, n°3, 1990. pp. 661-666
Travail bénévole et marché du travail sportif
National audienceDéplacer les frontières communément admises pour examiner les mondes du sport 1 revient à faire oeuvre de déconstruction des catégories a priori les plus évidentes pour penser ceux-ci. Les mondes du sport opposent en effet de manière contrastée les amateurs aux professionnels, les bénévoles aux travailleurs, les dirigeants aux pratiquants… Ces clivages, par construction sociale, constituent des mondes où les frontières sont érigées symboliquement ou pratiquement pour les protéger et les fermer, et entretenir l'illusion que le sport est la condition de sa propre perpétuation. Dans ce contexte, le travail dans le sport reste une question peu explorée parce que le travail y est nié. Sans doute en raison des conditions sociales et historiques qui ont accompagné l'essor du sport moderne, sans doute aussi parce que les pratiques sportives relèvent communément des loisirs, eux-mêmes construits en opposition au monde du travail. L'observateur est donc amené à concevoir soit le champ sportif comme totalement en dehors du travail, soit le travail sportif comme en dehors de l'acception ordinairement conférée à la notion même de travail. Dès lors, considérer le champ sportif comme un lieu effectif de travail, quelles que soient les formes de ce travail et leurs modes de rétribution, exige une posture qui déplace nécessairement le regard et oblige à reconsidérer les frontières ordinairement en usage. D'abord, les frontières conduisent à penser les mondes du sport comme en dehors du monde social ordinaire. Aussi, penser ce monde comme un monde du travail revient à tenter de l'examiner en dehors du prisme de la passion, de l'illusion communément entretenue et selon laquelle tous ceux qui y sont engagés le sont par la même passion, contribuant à produire de façon récurrente un ensemble iconographique quasi immuable où l'amateur est agi par son amour du sport, le bénévole par son désintérêt, et le professionnel par l'appât du gain, etc. Ensuite les frontières communément admises rendent étanches dans le temps et dans l'espace les différents statuts énumérés au-dessus. Or, si les modalités de participation à ces mondes admettent des positions différentes dans un espace des possibles (amateurs, travailleurs rémunérés versus travailleurs bénévoles), elles admettent également des degrés différents d'engagement (séquences correspondant ou non à des anciennetés). De surcroît, ces différentes positions peuvent aussi être interprétées comme relevant de « carrières plurielles », qui impliquent la possibilité de passage entre des « statuts » compris comme des processus qui ne sont ni étanches ni exclusifs, où le bénévole, l'amateur ou encore le professionnel ne le sont pas d'emblée mais le deviennent. Une des conditions du déroulement et du déploiement de ces carrières suppose alors le cumul (ou la succession) des statuts