12 research outputs found
Gender and Textile Culture: The Case of the French Knitting Industry
Troyes is the major French centre for the production of knitted goods. A regional cottage industry during the eighteenth century, knitting became mechanized over the course of the nineteenth century, and with the introduction of steam power after 1860, rural stockingers migrated to the mills in Troyes to work. However, homework in various forms coexisted with factory work, a pattern which subsisted well into the twentieth century.
The author's research has focused on two sets of questions: How and why did the feminization of the workplace occur during the period 1900 until the present? What was the way the sexual division of labour emerged and how did it change? How did the linkage of technology and gender help to determine women's jobs? What role did gender definitions of skill play in this process? And, how did class and gender interests and relations evolve within a work culture dominated by strong class conflict in this mill town? What was the role of the socialist movement in shaping women's place in labour studies?
Future directions for research include the terms in which women's demands for equal pay for equal work were formulated, in what context, and how the situation evolved; and secondly, the constitution of family genealogy back to 1848 to examine family patterns of reproduction, work-heredity and migration.
Résumé
Troyes est le principal centre français de la bonnetterie. Industrie artisanale régionale au XVIIIe siècle, le tricot s'est mécanisé au XIXe siècle et, avec l'avènement des machines à vapeur, après 1860, les bonnetiers ruraux sont venus s'installer à Troyes pour y travailler. Pourtant, le travail effectué à la maison, sous diverses formes, a continué de coexister avec le travail en manufacture jusqu'à assez récemment au XXe siècle.
La recherche de l'auteur a surtout porté sur deux séries de questions : Comment et pourquoi le lieu de travail s'est-il féminisé de 1900 à aujourd'hui? De quelle manière s'est instaurée la division du travail entre les hommes et les femmes et comment la situation a-t-elle évolué? Comment le lien établi entre la technologie et le sexe d'une personne a-t-il aidé à déterminer quels travaux attribuer aux femmes? Quel rôle les définitions sexuelles des habiletés a-t-il joué dans ce processus? Comment les intérêts de classe et de sexe ainsi que les relations entre classes sociales et sexes ont-ils évolué, dans le contexte d'une culture de travail dominée par un puissant conflit de classes, dans cette ville manufacturière? Quel rôle le mouvement socialiste a-t-il joué dans le processus visant à déterminer la place des femmes dans les études sur le travail?
Les avenues futures de recherche pourraient d'abord inclure les termes dans lesquels ont été formulées les demandes des femmes d'un salaire égal pour un travail égal, le contexte dans lequel cela s'est fait et la façon dont la situation a évolué, puis l'établissement de la généalogie de familles, en remontant jusqu'à 1848, afin d'examiner les tendances familiales en matière de reproduction, «d'hérédité» des métiers et de migration
Ellen FURLOUGH, Consumer Cooperation in France : The Politics of Consumption, 1834-1930
L’histoire du mouvement social des coopératives de consommation n’a pas retenu l’attention des chercheurs en France depuis l’histoire de Jean Gaumont, historien et coopérateur, publiée en 1924. L’ouvrage de l’historienne américaine, Ellen Furlough, analyse pratiquement cent ans du mouvement coopérateur. Le recul pris permet de mettre en perspective historique des visions concurrentielles de la consommation - socialiste et libérale - et de réviser l’analyse avec l’apport d’approches nouvelles,..
Analyse d'un autoportrait : Suzanne Gallois, militante syndicaliste et communiste de l'Aube
« Les femmes de Troyes ont toujours été des bagarreuses, ah oui, très batailleuses... Jamais j'ai vu des femmes résignées à Troyes ». Suzanne Gallois définit ainsi les bonnetières troyennes. On pourrait faire le portrait de cette militante syndicaliste dans les mêmes termes. Au bout d'une vie très longue d'activité militante, elle n'a rien perdu de sa verve, de sa passion du syndicalisme. Dans la période de l'entre-deux-guerres, elles ne sont pas très nombreuses à militer et à assumer ..
Françoise Barret-Ducrocq, Florence Binard, Guyonne Leduc (dir.), Comment l’égalité vient aux femmes, Politique, Droits et Syndicalisme en Grande-Bretagne, aux États-Unis et en France
Cette collection pluridisciplinaire très diverse de neuf articles est issue des travaux de la Société Française d’Études Anglophones sur les Femmes, le Sexe et le Genre (Sagef). La grande majorité des auteur.e.s sont professeur.e.s de langues et de civilisation des pays anglophones, qui ont sollicité l’heureuse collaboration d’une sociologue et d’une politologue. En dépit du titre de l’ouvrage, presque tous les articles traitent du xxe siècle. Une thématique commune très large les unit sur l’..
Made in Troyes : Genre et classe dans la bonneterie française
La division sexuelle du travail constituait un des paradigmes fondateurs de l’histoire des femmes dans les années 1960, au moment où celle-ci émergait de l’histoire ouvrière. Depuis cette époque, le genre comme catégorie d’analyse en histoire prédomine sur la classe sociale. Dans un ouvrage récent, The Fabric of Gender, l’auteur rééquilibre les deux catégories, genre et classe, dans son analyse de la culture ouvrière du textile troyen sous la Troisième République. Cette étude explore les conséquences à long terme de l’industrialisation sur quatre générations d’ouvriers et d’ouvrières, en traçant l’évolution des conditions de travail et du mouvement ouvrier socialiste. Grâce à la formation d’une contre-culture de résistance, les ouvriers du textile se mobilisent pour défendre leurs droits au travail et à la consommation selon leur vision d’une République sociale. Cette étude souligne l’importance du genre pour comprendre la production et la consommation du textile.The sexual division of labor was one of the founding paradigms of women’s history as it emerged from labor history in the 1960s. Since then, gender as a historical category has taken precedence over class. In her recent book, The Fabric of Gender, the author attempts to restore a balance between gender and class through a study of working class culture in the textile town of Troyes under the Third Republic. The book explores the long-term impact of industrialization on four generations of women and men workers, tracing the evolution of working conditions and the rise of a socialist labor movment. Through the creation of a counter culture of resistance, textile workers mobilized to defend their right to work and to consume according to their vision of a social republic. This study emphasizes the importance of gender for understanding textile production and consumption
Produire et consommer : discours et pratiques de classes sur la consommation au début du siècle
Cet article fait état d’une recherche en cours sur la consommation populaire du vêtement et de la mode vers 1900. La recherche s’articule autour de trois axes : l’intérêt historique du débat sur la consommation autour de 1900, en soulignant les éléments neufs apportés par les révolutions industrielles et commerciales du XIXe siècle ; les apports de trois théoriciens à ce débat, notamment Thorstein Veblen, Georges d’Avenel et Charles Gide ; et une analyse des pratiques ouvrières de consommation à partir de trois types de sources, dont les inventaires de vêtements établis par des réformateurs sociaux de l’École de F. Leplay, publiés dans Les ouvriers des deux mondes , les archives de la Laborieuse , coopérative ouvrière de consommation à Troyes, et enfin quelques catalogues commerciaux de grands magasins diffusant la mode auprès d’une clientèle des classes populaires.Chenut Helen Harden. Produire et consommer : discours et pratiques de classes sur la consommation au début du siècle. In: Cahiers du GEDISST (Groupe d'étude sur la division sociale et sexuelle du travail), N°16, 1996. À propos du pouvoir et du travail : contradictions et ruptures. Séminaire 1995-1996. pp. 7-36
L’esprit antiféministe et la campagne pour le suffrage en France, 1880-1914
L’opposition obstinée aux droits politiques des Françaises a fait l’objet de diverses interprétations. L’auteure s’intéresse ici à la réaction antiféministe – en rhétorique et en pratique – quant à la mobilisation des féministes et pour le suffrage féminin, à la veille de la Grande Guerre. La nature des positions « anti- » est analysée au prisme d’autres idéologies réactionnaires, présentes sur l’ensemble de l’échiquier politique. Contester l’antiféminisme s’est révélé difficile du fait de la nature diffuse et souvent peu cohérente de ce courant, conjointement à son ancrage dans les institutions culturelles et politiques. L’auteure qui s’appuie sur l’abondante littérature antiféministe de l’époque, analyse le visage inédit de facettes plus anciennes du patriarcat et la pseudoscientificité de justifications s’inspirant du darwinisme social. Les résistances à tout changement démocratique, sous couvert d’insatisfaction à l’égard du système électoral en vigueur, ont contribué à recréer la « guerre des sexes ».Attempts to explain the persistent resistance to French women’s political rights have used various interpretive strategies. The approach in this essay centers on the anti-feminist reaction, in rhetoric and practice, to the mobilization of the French feminist and suffrage movements, on the eve of the Great War. It analyzes the nature of the “anti” positions in relation to other reactionary ideologies across the political spectrum. The diffuse, often unarticulated, nature of French anti-feminism, its embeddedness in cultural and political institutions made it hard for feminists to contest. The essay explores the renewal of older forms of patriarchy and its more contemporary pseudo-scientific rationale influenced by Social Darwinism. Resistance to democratic change of any kind, expressed as dissatisfaction with the existing electoral system, played a divisive role in recreating “la guerre des sexes.” Sources are drawn from the extensive anti-feminist literature of the period and a survey of elite male opinion published in the Parisian press in 1910
Produire et consommer : discours et pratiques de classes sur la consommation au début du siècle
Cet article fait état d’une recherche en cours sur la consommation populaire du vêtement et de la mode vers 1900. La recherche s’articule autour de trois axes : l’intérêt historique du débat sur la consommation autour de 1900, en soulignant les éléments neufs apportés par les révolutions industrielles et commerciales du XIXe siècle ; les apports de trois théoriciens à ce débat, notamment Thorstein Veblen, Georges d’Avenel et Charles Gide ; et une analyse des pratiques ouvrières de consommation à partir de trois types de sources, dont les inventaires de vêtements établis par des réformateurs sociaux de l’École de F. Leplay, publiés dans Les ouvriers des deux mondes , les archives de la Laborieuse , coopérative ouvrière de consommation à Troyes, et enfin quelques catalogues commerciaux de grands magasins diffusant la mode auprès d’une clientèle des classes populaires.Chenut Helen Harden. Produire et consommer : discours et pratiques de classes sur la consommation au début du siècle. In: Cahiers du GEDISST (Groupe d'étude sur la division sociale et sexuelle du travail), N°16, 1996. À propos du pouvoir et du travail : contradictions et ruptures. Séminaire 1995-1996. pp. 7-36
Eléments pour une bibliographie internationale d'histoire orale
Chenut Helen Harden, Voldman Danièle. Eléments pour une bibliographie internationale d'histoire orale. In: Bulletin de l'Institut d'Histoire du Temps Présent, n°17, septembre 1984. pp. 23-42
Histoire orale et histoire des femmes : Lieux de la recherche et Ă©tats des travaux France, Italie, Etats-Unis, Grande-Bretagne
Auzias Claire, Chenut Helen Harden, Voldman Danièle. Histoire orale et histoire des femmes : Lieux de la recherche et états des travaux France, Italie, Etats-Unis, Grande-Bretagne. In: Bulletin de l'Institut d'Histoire du Temps Présent. Supplément n°3, 1982. Histoire orale et histoire des femmes. pp. 58-87