14 research outputs found

    Vitesse, dĂ©placement et transparence des ĂȘtres fantomatiques et des personnes autistes

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    International audienceLes reprĂ©sentations que nous nous faisons des fantĂŽmes nous Ă©clairent sur les Ă©tats flottants des personnes peu habitĂ©es dans leur corps et peu investies dans les relations en direct. Chez des personnes absorbĂ©es par un deuil ou dans des cas de dĂ©pression, ou chez des personnes en retrait autistique, la perception de mouvements trop rapides ou imprĂ©visibles et des dĂ©placements dans l’espace provoquent parfois des angoisses spatiales consĂ©quentes qui ne les rendent plus disponibles Ă  la relation.Afin qu’une identification et qu’une rencontre soient possibles, l’accordage du thĂ©rapeute Ă  leur rythme souvent trĂšs lent et dĂ©licat ainsi que les commentaires sur les vĂ©cus internes peuvent rĂ©guler des vĂ©cus trop intenses ou clivĂ©s aux niveaux tant sensoriel et Ă©motionnel que relationnel. Chez des personnes comme transparentes qui ne peuvent encore se manifester, les rĂ©actions se font d’abord en diffĂ©rĂ© avant qu’elles soient en synchronie

    Autisme et addictions

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    International audiencePutting in place an identifying form and the feeling of existence in the body remains problematic with the persons suffering from autism or addictions. The refuge in thoughts or in psychic dispersion evades contact with the catastrophic experiences, but leads to a process of sensorial dismantling and a deconstruction of the bodily image, to a different degree in each case. The prolonged effacement of the consciousness of feeling the body provokes such angst of annihilation that a provisional return to the feeling to exist is sought by urgently creating strong sensations at the price of pain.La mise en place d’une forme identifiante et du sentiment d’exister dans son corps reste problĂ©matique chez les personnes souffrant d’autisme ou d’addictions. Le refuge dans les pensĂ©es ou dans une dispersion psychique Ă©vite le contact avec des vĂ©cus catastrophiques, mais entraĂźne un processus de dĂ©mantĂšlement sensoriel et une dĂ©construction de l’image du corps, dans des degrĂ©s divers selon chaque cas. L’effacement prolongĂ© de la conscience des ressentis corporels provoque de telles angoisses d’anĂ©antissement que le recours dans l’urgence aux sensations fortes au prix de la douleur restaure provisoirement le sentiment d’existence

    Jouer avec les mouvements, les vibrations et les rythmes dans l’émergence de la voix

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    International audienceBased on clinical experience with children and adolescents without verbal language and autistic traits, discusses the role of alternating movements, vibrations, variations in rhythms of sounds or gestures in the emergence of language. The pleasure to play in certain archaic registers contributes to a reassurance of the relationship with the other when the therapist grasps the meaning in the transfer. By contacting the pre-natal experience of alternation of movement and immobility between the fƓtus and the mother, as of the 4th month of pregnancy, the child with a rupture in communication may find a new opportunity to exchange, without all senses being involved. Similary these children may be interested in vibrations, then rhythms of gestures or sounds, which gives a perspective to meet in the exchange, before the human voice can be integrated. Playing with the speed, the intensity of the movements, vibrations, sounds and rhythms allows to measure precisely the tolerance level, and echo intra utero acoustic and tactile experiences, before the catastrophic moments. Naming of impressions, sensations and emotions that the child manifests in the transfer relation helps him to access verbal language and visual interaction. The first experiences with playing ans sharing emotionally that is offered by the therapist, starting from what the patient shows or the sounds he makes, contribute to the emergence of felling to exist continuously in the body which is forms the origin of the capacity to communicate.À partir de la clinique avec des enfants et des adolescents sans langage verbal avec des composantes autistiques, le rĂŽle des Ă©changes dans l’alternance de mouvements, les vibrations, la variation des rythmes sonores ou gestuels et les bruitages prennent une part certaine dans l’émergence de la communication. Le plaisir de jouer dans ces registres archaĂŻques participe Ă  une rĂ©assurance dans le lien Ă  l’autre lorsque le thĂ©rapeute en saisit le sens dans le transfert. En effet, en retrouvant des expĂ©riences prĂ©natales d’alternance du mouvement et d’immobilitĂ© entre le fƓtus et la mĂšre, dĂšs le quatriĂšme mois de grossesse, l’enfant en rupture de communication peut contacter une nouvelle opportunitĂ© d’échanges sans que tous les sens soient sollicitĂ©s. De mĂȘme, l’intĂ©rĂȘt que ces enfants portent aux vibrations puis aux rythmes gestuels ou sonores, donne des perspectives de rencontres dans l’échange, avant mĂȘme que la voix humaine puisse ĂȘtre intĂ©grĂ©e. Les jeux sur la vitesse et l’intensitĂ© des mouvements, vibrations, bruits et rythmes permettent de mesurer avec finesse leurs seuils de tolĂ©rance et font Ă©cho aux expĂ©riences sonores et tactiles in utero, avant les moments catastrophiques. La nomination dans la relation transfĂ©rentielle, des impressions, des sensations et des Ă©motions que l’enfant manifeste, favorise l’accĂšs au langage verbal et aux Ă©changes visuels. Ces premiers jeux dans le partage Ă©motionnel que propose le thĂ©rapeute, Ă  partir de ce que le patient donne Ă  voir ou Ă  entendre, participent Ă  l’émergence du sentiment d’exister corporellement dans la continuitĂ© Ă  l’origine de la capacitĂ© de communication

    La reconstruction de l’image du corps chez LĂ©o, enfant trisomique prĂ©sentant des retraits autistiques

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    International audienceÀ partir du matĂ©riel clinique du suivi dans un ime d’un jeune atteint de trisomie et prĂ©sentant des retraits autistiques, je propose de relater quelques sĂ©ances de la psychothĂ©rapie pour repĂ©rer les Ă©lĂ©ments cliniques qui ont permis Ă  LĂ©o de reconstruire peu Ă  peu son image du corps et son sentiment d’exister, et de dĂ©couvrir un sentiment d’altĂ©ritĂ©. En quoi la nomination du sensoriel vĂ©cu en sĂ©ance a pu Ă©tayer la conscience d’exister de LĂ©o qui se perdait dans un retrait autistique pour survivre, oĂč le clivage dans ses pensĂ©es l’empĂȘchait de recontacter son vĂ©cu corporel. Les Ă©tapes de destructivitĂ© (automutilations et violence) peuvent ĂȘtre comprises non pas comme un refus de relation, mais comme des tentatives de diffĂ©renciation au moment oĂč l’intensitĂ© Ă©motionnelle tout juste rĂ©cupĂ©rĂ©e le submergeait et que son pare-excitation Ă©tait encore dĂ©faillant. L’intensitĂ© Ă©motionnelle le plongeait alors dans des angoisses ingĂ©rables de densitĂ© de son corps qui ont pu s’apaiser grĂące Ă  un ralentissement de vitesse des gestes, des mouvements et des paroles du thĂ©rapeute. Ce temps Ă©tirĂ© a favorisĂ© l’intĂ©gration sensorielle de ses ressentis jusqu’à ce que son image du corps se construise. Ainsi il a goĂ»tĂ© peu Ă  peu Ă  la relation Ă  l’autre, dans un premier temps en se mettant dans les pensĂ©es d’autrui dans une interchangeabilitĂ© d’identifications, pour ensuite s’autoriser Ă  se sentir exister pour lui-mĂȘme sans s’isoler de la relation. Il a pu ensuite revivre dans le transfert des traumatismes infantiles de s’ĂȘtre senti monstrueux et dangereux pendant la premiĂšre annĂ©e de sa vie pour ses parents sous le choc d’avoir et de voir leur bĂ©bĂ© marquĂ© d’un handicap. Puis il a pu au fil des sĂ©ances quitter une responsabilitĂ© ingĂ©rable de rĂ©parer les blessures narcissiques de ses parents pour retrouver enfin sa place dans sa gĂ©nĂ©ration et accepter de refaire confiance aux adultes pour se sentir protĂ©gĂ© et relancer ses forces de croissance

    La mise en mouvement dans la pensée magique

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    International audienceLa rencontre en direct pour un enfant autiste est souvent trĂšs difficile au point que le contact peut entraĂźner chez lui le sentiment de disparaĂźtre. Par des installations en clivage et de dispersion psychique, l’enfant est davantage dans une pensĂ©e associative qui risque de dĂ©river que dans une pensĂ©e logique et contextualisĂ©e. Dans le langage verbal, lorsqu’il Ă©merge, l’environnement associatif du mot dĂ©signĂ© peut ĂȘtre verbalisĂ© avant que le mot lui-mĂȘme puisse ĂȘtre prononcĂ©. La sĂ©curitĂ© d’un dĂ©tour par l’environnement non humain et l’éprouvĂ© d’un fond ou de bords solides de l’espace sont rassurants par leur prĂ©visibilitĂ© et leur stabilitĂ©, avant qu’un investissement des mouvements dans l’espace ou dans la relation puisse ĂȘtre tolĂ©rable et intĂ©grable. L’authenticitĂ© de la relation thĂ©rapeutique favorise la transformation d’une installation en faux-self en une adĂ©quation entre un vĂ©cu Ă©motionnel interne et son expression. Elle permet d’apprĂ©hender la perception des changements Ă©motionnels sur un fond de stabilitĂ© plus rassurant. Mais l’objet environnemental non humain devient privilĂ©giĂ© chez l’enfant autiste et interchangĂ© avec le monde environnant humain jusqu’à des expĂ©riences d’indiffĂ©renciation.Le lien aux objets environnementaux non humains peut s’établir selon une pensĂ©e magique, particuliĂšrement quand il s’agit de leur dĂ©placement et de leurs mouvements. Les personnes autistes tentent de les maĂźtriser au moment oĂč les mouvements humains trop imprĂ©visibles restent encore ingĂ©rables. L’investissement du lien lorsqu’il est construit avec confiance, sĂ©curitĂ© et de façon prĂ©visible est la condition d’un meilleur investissement de l’espace, des mouvements et des dĂ©placements.Dans un cadre thĂ©rapeutique, le passage par une expĂ©rience d’illusion que les objets inanimĂ©s peuvent se dĂ©placer par une pensĂ©e magique peut ĂȘtre un prĂ©alable Ă  une confiance retrouvĂ©e dans le lien en direct. La pensĂ©e magique concerne particuliĂšrement les mises en mouvement des objets inanimĂ©s pour mieux conserver la potentialitĂ© d’un accordage relationnel. Si le thĂ©rapeute accepte de dialoguer avec un enfant autiste dans cette interchangeabilitĂ© des registres humains et non humains dans un premier temps, un partage Ă©motionnel reste possible. Le jeu avec la pensĂ©e magique de l’enfant y contribue et il rĂ©investit plus souvent et spontanĂ©ment le lien en direct

    Émergences du langage verbal chez des enfants autistes

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    Les travaux du groupe « Émergences du langage » de la CIPPA ont mis en Ă©vidence, dans le prolongement des recherches de diffĂ©rents auteurs, des conditions d’émergence du langage verbal chez des enfants autistes. Les Ă©motions partagĂ©es, l’intĂ©gration de l’image du corps, l’intĂ©rĂȘt pour les mouvements et les vibrations, sont prĂ©alables Ă  la communication verbale. Le passage des bruitages aux mots chez les enfants autistes ne suit pas toujours les mĂȘmes Ă©tapes que dans le dĂ©veloppement normal. AprĂšs avoir retrouvĂ© une certaine sĂ©curitĂ© du sentiment d’exister en continu, les enfants autistes supportent plus facilement d’entendre les voix humaines et certains d'entre eux peuvent alors accĂ©der au langage. Les psychothĂ©rapies pour les enfants autistes mettent au travail des dĂ©pressions primaires non Ă©laborĂ©es et favorisent des reprises dĂ©veloppementales dans la communication. La spĂ©cificitĂ© des mouvements transfĂ©rentiels avec des enfants sans langage verbal nous entraine dans une mĂ©connaissance des bĂ©nĂ©fices qu’ils peuvent tirer d’un suivi en psychothĂ©rapie

    De l’agrippement sensoriel Ă  la mĂ©taphore partagĂ©e dans la clinique de l’autisme

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    International audienceLa nĂ©cessitĂ© impĂ©rative pour un enfant autiste de recourir Ă  des agrippements sensoriels ou Ă  des stĂ©rĂ©otypies fait parfois effet de contrĂŽle absolu. Elle donne le sentiment que toute communication est rompue car elle exclut la prĂ©sence de l’autre. Ce systĂšme auto-rĂ©fĂ©rĂ© qui impose un contrĂŽle sur l’environnement fait penser parfois Ă  une toute-puissance infantile oĂč l’enfant tenterait de dĂ©cider de tout dans la famille en inversant les rĂŽles et les gĂ©nĂ©rations, comme cela arrive dans une Ă©tape du processus Ɠdipien. Je montrerai en quoi ce contrĂŽle dans les problĂ©matiques autistiques est spĂ©cifique et s’en diffĂ©rencie tant dans ses enjeux que dans ses manifestations..

    Hypocondrie, paradoxalité et intensité inéprouvable

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    International audienceThe paradoxality of proposals undergone in infancy participated in the installation of internal objects of a persecutory nature and hypochondriac arrangements, in fixing the thought processes. At the moment the child can not appease the non-experiencable intensity related to the fantasies of the destructive primal scene and the blocked oedipal conflicts, the states of saturation lead to a refuge in thinking splitted from its bodily experience. Although this splitting calms immediately, it is only provisional. The states of saturation bring about headaches, vertigo, dizziness and loss of memory. These somatic symptoms become the ground on which to construct hypochondriac convictions of a grave illness, specifically a tumour in the brain destroying the very place itself of an elaboration that is still inconceivable. The real and distinct somatic symptoms are shifted to a permanent fear of a grave illness, which insures a continuous attention for the physical symptoms. Hypochondria re-establishes in this way on a paradoxical mode a feeling of continuous existence and a link between the psyche and the bodyLa paradoxalitĂ© de propos subis dans l’enfance participerait Ă  l’installation d’objets internes persĂ©cuteurs et Ă  des amĂ©nagements hypocondriaques, en figeant les processus de pensĂ©e. Au moment oĂč l’enfant ne peut s’apaiser d’intensitĂ©s inĂ©prouvables, liĂ©es Ă  des fantasmes de scĂšne primitive destructrice et Ă  des conflits Ɠdipiens bloquĂ©s, des Ă©tats de saturation entraĂźnent un refuge dans des pensĂ©es clivĂ©es de leurs Ă©prouvĂ©s corporels. Bien que l’apaisement, par l’effet de clivage, soit immĂ©diat, il n’est que provisoire. Les Ă©tats de saturation engendrent souvent des maux de tĂȘte puis des vertiges et des pertes de mĂ©moire. Ces symptĂŽmes somatiques seront le terrain d’édification de convictions hypocondriaques d’une maladie grave, en particulier la crainte d’avoir une tumeur au cerveau, dĂ©truisant le lieu mĂȘme d’une Ă©laboration encore inconcevable. Les symptĂŽmes somatiques rĂ©els ponctuels seraient relayĂ©s par une angoisse permanente d’une maladie grave pour assurer une attention en continu sur les symptĂŽmes corporels. L’hypocondrie rĂ©tablirait ainsi sur un mode paradoxal un sentiment de continuitĂ© d’existence et un lien entre la psychĂ© et le soma
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