15 research outputs found
Christelle Balouzat-Loubet, Mahaut d’Artois. Une femme de pouvoir
Parallèlement à la publication d’une version remaniée de sa thèse concernant le gouvernement de la comtesse Mahaut en Artois, Christelle Balouzat-Loubet consacre à cette dernière une biographie de 181 pages qui inscrit son personnage historique dans les pratiques politiques, sociales et religieuses de la société princière du début du xive siècle et offre une réflexion sur les formes et les conséquences du renforcement monarchique auquel l’introduction est consacrée. La rationalisation adminis..
La fabrique médiévale des Grands Hommes ? Conclusion
Au moment d’achever le bulletin et de dénouer l’écheveau des communications, nous ne pouvons qu’être frappés par leur résonance avec une introduction qui s’était voulue attentive aux évolutions temporelles et formelles du thème des Hommes illustres. Il est ainsi décliné dans sa dimension hagiographique (Florent Coste), romanesque (Anne Rochebouet), poétique (Clotilde Dauphant), française et chevaleresque (Anne Salamon), enfin italienne et renaissante (Jean-Baptiste Delzant et Clémence Revest)..
Les hommes illustres : introduction
Le thème des Hommes illustres trouve son origine dans les textes antiques du même nom, De viris illustribus. Il permet par conséquent d’examiner de façon privilégiée les rapports qu’entretiennent le Moyen Âge, puis la Renaissance, avec l’héritage antique, en suivant la transmission d’un genre dans une combinaison de continuité et de changement, continuité de formes et modèles anciens, associés à de nouveaux usages et de nouvelles conceptions, avant la Renaissance et son « retour » à l’Antiqui..
Reine « ordinaire », reine « extraordinaire » : la place de Jeanne de Laval et d’Isabelle de Lorraine dans le gouvernement de René d’Anjou
Comprendre la place occupée par les femmes dans un gouvernement princier impose de situer la réflexion au carrefour de l’histoire politique, tant événementielle qu’institutionnelle, et de l’histoire des mentalités. Le règne de René d’Anjou fournit en ce domaine un terrain d’analyse fécond. Ses deux épouses, Isabelle de Lorraine (1400-1453) et Jeanne de Laval (1433-1498) ont chacune occupé à ses côtés une place singulière. La première a directement pris part à la conduite des affaires des État..
La seconde Maison d’Anjou et le culte aux saintes Maries et Marthe : essai d’interprétation culturelle et politique des pratiques dévotionnelles princières
Le caractère dispersé des territoires de la principauté d’Anjou est un des facteurs structurants de l’histoire de la seconde Maison du même nom. La réflexion autour du culte des saints, spécifiquement orientée sur le comté de Provence, seul « pays » possédé en propre par la dynastie, permet d’approfondir un dossier déjà ouvert par d’autres chercheurs : la dévotion aux saintes provençales – Marie Madeleine, Marthe, Marie Jacobé et Marie Salomé – et leur rayonnement dans les autres possessions ..
Titres et insignes du pouvoir des duchesses de la seconde Maison d’Anjou. Une approche diplomatique, sigillaire et emblématique de la puissance féminine à la fin du Moyen Âge
Prenant comme champ d’observation une maison princière de la fin du Moyen Âge, cet article présente comment un pouvoir féminin, construit de iure dans le cadre d’un État d’exception, procède d’un point de vue symbolique pour imposer sa légitimité sur une principauté éclatée et pour obtenir la reconnaissance de ses droits sur le royaume de Sicile. Les actes princiers, définissant les modalités de ce pouvoir, forgent tant en français qu’en latin sa création lexicale, en particulier celle de ses titres, et permettent d’interroger la nature des différentes formes qu’il a revêtues. Ils témoignent d’une clarification progressive entre la régence, la lieutenance et la vice-régence. La première s’impose comme une dignité appuyée sur le droit privé et inséparable du genre féminin, tandis que la seconde est un office auquel la seule volonté du prince donne accès. Enfin, la dernière instaure une dyarchie à la tête de la principauté angevine, dans laquelle le fils exonère sa mère des restrictions de son genre pour la munir d’une potestas inédite. Ce lexique est repris ou amendé dans la production diplomatique des souveraines, elle-même validée par l’imposition de sceaux aux matrices spécifiques. La mise en image de l’autorité féminine manifeste une forme d’individualité, autorisée par l’établissement de devises, mais tempérée à la fois par la place centrale réservée aux armoiries et par la célébration du couple princier (qu’il s’agisse des époux ou du lien filial qui unit mère et fils), représentant une continuité dynastique et une stabilité politique indispensables à la puissance monarchique.Focusing its attention on a princiary house at the end of the Middle Ages, this article showcases how a female power, built de iure within an State of Exception, proceeds – from a symbolic viewpoint – to impose its legitimacy upon a fragmented principality, and to obtain full recognition of its rights over the kingdom of Sicily. The princiary acts, which define the manifestation of this power, shape – both in French and in Latin – its lexical creation, in particular that of titles, and allow the reflection of its various forms. These acts witness a gradual clarification of the regency, lieutenancy and vice-regency. The first one becomes a dignity based on private law and is inseparable from the female gender, while the second one is an office to which only the Prince’s will gives access. Finally, the third one inaugurates a diarchy ahead of the Angevin principality, in which the son exonerates his mother from the gender restrictions to empower her with a novel potestas. This lexicon is adopted and amended in the diplomatic production of sovereigns, being validated by the imposition of the seals with specific matrices. The representation of the feminine authority experiences an individualization, authorized by the establishment of the emblematic badges, but tempered by the central place occupied by the arms and the celebration of the princiary couple (as spouses, or as the link between mother and son), representing a dynastic continuation and a political stability that is indispensable to monarchic power
Women « with a man’s heart » or female leadership? : The Duchesses of the second House of Anjou (1360-1481)
La présente thèse de doctorat trouve son origine dans la singularité de l’histoire de la seconde Maison d’Anjou (1360-1481), qui se caractérise, à chaque génération, par des temps de rupture au cours desquels les femmes se trouvent en charge de la conduite de l’État comme régente, lieutenante ou en tant que vice-régente. Cette dynastie princière française offre un terrain d’observation privilégié pour décrire et expliquer un phénomène, en cours d’élaboration juridique et pratique à la fin du Moyen Âge, celui de l’exercice du pouvoir politique par des souveraines qui n’auraient pas dû gouverner. Grâce au croisement de sources de nature très variée, il s’agit aussi de mesurer les progrès administratifs ou les évolutions institutionnelles de la principauté auxquels participent les duchesses. Ces dernières ont également joué un rôle essentiel dans la construction territoriale de leur État, permettant de donner corps à une histoire commune d’espaces traditionnellement étudiés de façon indépendante : l’Anjou, la Provence, le Barrois, la Lorraine, Naples. L’étude, qui porte sur plus d’un siècle, repose sur une dialectique entre existence individuelle et fortune collective afin d’offrir une cohérence nouvelle aux problématiques liant l’identité et l’action politique féminine. Celle-ci est abordée au travers d’approches multiples (politique, anthropologique, juridique, quantitative) et de thèmes variés (finances, entourage, gouvernement des corps constitués, guerre, relations diplomatiques). L’analyse met ainsi à jour les mécanismes et les dynamiques par lesquelles, d’un côté, ces princesses exercent leur autorité à l’égal des hommes, comme des femmes « au coeur d’homme », tout en étant, d’un autre, contraintes par les restrictions morales, mentales et juridiques imposées à leur genre, les conduisant à adopter une pratique gouvernementale spécifiquement féminine, à exalter des vertus singulières, voire à tenter de modifier les règles de la politique ordinaire.This PhD thesis is based on the specificity of the history of the second House of Anjou (1360-1481) characterized in each generation by moments of discontinuity in which women find themselves in state governing positions as regents, lieutenants or vice-regents. This princely French dynasty offers a unique opportunity to observe and analyze a phenomenon that was in the developing stages both judicially and practically at the end of the Middles Ages, namely the exercise of political power by sovereigns who were not supposed to govern. Due to the increasing variety of existing sources, this study will also assess the administrative progress or institutional developments in the principalities where the Duchesses were involved in governing. The Duchesses have also been instrumental in the territorial expansions of their states, enabling the articulation of a common history for areas traditionally studied independently: Anjou, Provence, Barrois, Lorena, and Naples. The study, spanning over a century, draws on the dialectic of individual existence and collective destiny in order to offer a new interpretation to issues concerning women’s identity and political actions. These issues are analyzed using multiple approaches (political, anthropologic, legal, judicial, and quantitative) and various themes (finances, entourages, governing of constitutional bodies, war, diplomatic affairs). As a result, the analysis sheds light on the mechanisms and dynamics by which, on one hand, these princesses exert their authority as men’s equal, as women « with a man’s heart », while on the other hand, forced by their gender’s moral, intellectual and judicial imposed constraints, they adopt a governing style specifically feminine, exalt particular virtues or even change the rules of ordinary politics
Marion Chaigne-Legouy, Femmes au « cœur d’homme » ou pouvoir au féminin ? Les duchesses de la seconde Maison d’Anjou (1360-1481)
Cette thèse de doctorat trouve son origine dans la singularité de l’histoire de la seconde Maison d’Anjou (1360-1481), qui se caractérise, à chaque génération, par des temps de rupture au cours desquels les femmes se trouvent en charge de la conduite de l’État, et revêtent tour à tour les fonctions de régente, lieutenante ou vice-régente. Cette dynastie princière française offre un terrain d’observation privilégié pour décrire et expliquer un phénomène en cours d’élaboration juridique et prat..