27 research outputs found
CRH – Centre d’anthropologie religieuse européenne (CARE)
Pierre-Antoine Fabre, directeur d’études Saintetés et sacralités, XVIe-XIXe siècle Après une première année de recherches, le séminaire a poursuivi la construction, au carrefour de l’histoire, de la sociologie et de l’anthropologie, d’une notion déterminante pour l’ensemble des objets auxquels les travaux du CARE ont pu s’attacher : la notion d’intercession. On en a repéré l’opérativité dans toute une série de pratiques et de théories des dévotions et des cultes chrétiens, mais aussi l’utilit..
CRH – Centre d’anthropologie religieuse européenne (CARE)
Pierre-Antoine Fabre, directeur d’études Saintetés et sacralités, XVIe-XIXe siècle Après une première année de recherches, le séminaire a poursuivi la construction, au carrefour de l’histoire, de la sociologie et de l’anthropologie, d’une notion déterminante pour l’ensemble des objets auxquels les travaux du CARE ont pu s’attacher : la notion d’intercession. On en a repéré l’opérativité dans toute une série de pratiques et de théories des dévotions et des cultes chrétiens, mais aussi l’utilit..
Centre d’anthropologie religieuse européenne – CARE
Régine Azria, chargée de recherche au CNRSChristian Décobert, directeur de recherche au CNRSPierre-Antoine Fabre, directeur d’études Pour un langage commun des sciences sociales des religions Ce séminaire a accompagné pour la deuxième année consécutive la préparation d’un Dictionnaire critique des faits religieux, qui réunit un grand nombre de collègues anthropologues, historiens, philosophes, sociologues. Le séminaire a proposé à ceux d’entre eux qui pouvaient lui consacrer un peu de temps u..
Les frontières religieuses dans le Brésil du xvie siècle : le chamanisme colonial des missionnaires jésuites et des Indiens tupinamba
L’article analyse le processus d’évangĂ©lisation des Indiens tupinamba du littoral brĂ©silien dans la seconde moitiĂ© du xvie siècle. Il cherche Ă montrer comment la mĂ©thode de l’adaptation accommodation a Ă©tĂ© pratiquĂ©e par les jĂ©suites pour Ă©vangĂ©liser ces Indiens considĂ©rĂ©s comme « sans foi, sans loi, sans roi », frappĂ©s du sceau de l’illĂ©gitimitĂ© religieuse, culturelle et politique. Les missionnaires ont cherchĂ© Ă dĂ©finir une religion indienne qu’ils pourraient ensuite franchir pour amener les Indiens dans leur propre univers religieux. Ce fut le chamanisme que les jĂ©suites observent, dĂ©crivent et, pour certains, imitent, non sans ĂŞtre critiquĂ©s, notamment par le premier Ă©vĂŞque du BrĂ©sil. L’article se concentre sur la figure de Francisco Pinto, missionnaire dans les zones frontières du nord du BrĂ©sil au dĂ©but du xviie, Ă la limite du territoire colonial. Figure ambivalente qui passe les frontières, jouant de son excellente connaissance de la langue indienne, Francisco Pinto devient une sorte de chamane tupi et finit assassinĂ© par des Indiens ennemis. Utilisant des documents jĂ©suites portugais mais aussi des sources françaises capucines, l’article cherche Ă analyser non seulement la mĂ©thode missionnaire de Pinto mais aussi les logiques indiennes Ă l’œuvre dans cet Ă©pisode interactif.In this article the author analyses the process of evangelization of the Tupinamba Indians on the Brazilian coast in the second half of the 16th century. It aims to show how the method of adaptation or accommodation was used by the Jesuits to evangelize the Indians considered as people "without faith, law and king". Although they denounced the absence of religion of these Indians, the missionaries defined a religious frontier in 16th century Brazil. Shamanism was then observed, described and sometimes imitated by the Jesuits, who were criticized, especially by the first bishop of Brazil. The article focuses on the figure of Francisco Pinto, a missionary in the northern frontiers of 17th century Brazil, on the limits of the colonial territory. Francisco Pinto was an ambivalent cross-border figure, who used his excellent knowledge of the Indian language and became a kind of shaman himself and ended murdered by hostile Indians. Jesuit Portuguese documents, as well as French Capuchin sources, provide the sources to analyze both Pinto’s missionary methods and Indian logic at work in this interactive episode.El artĂculo analiza el proceso de evangelizaciĂłn de los indios tupinamba de la costa brasileña en la segunda mitad del siglo xvi. Se trata de demostrar como los jesuitas aplicaron el mĂ©todo de acomodaciĂłn para evangelizar a estos indios considerados como “sin fe, sin ley y sin rey” y sin legitimidad religiosa, cultural ni polĂtica. Los misioneros trataron de definir una religiĂłn india en la que pudiesen entrar para luego atraer a los indios hacia su proprio universo religioso. Esta religiĂłn fue el chamanismo, que los jesuitas observaron, describieron y algunos de ellos imitaron, provocando las crĂticas del primer obispo de Brasil. El artĂculo se concentra en la figura de Francisco Pinto, misionero en las regiones del norte de Brasil a inicios del siglo XVII, en los lĂmites del territorio colonial. Fue un personaje ambivalente que cruzĂł fronteras gracias a su excelente conocimiento del idioma indĂgena y se transformĂł en una especie de chamán tupi para luego terminar asesinado por indios enemigos. Con fuentes escritas por los jesuitas portugueses, asĂ como por capuchinos franceses, el artĂculo analiza el mĂ©todo misionero de Pinto y a su vez las lĂłgicas indĂgenas que intervienen en este episodio interactivo
Interações missionárias e matrimĂ´nios de Ăndios em zonas de fronteiras (MaranhĂŁo, inĂcio do sĂ©culo XVII)
International audienc
« Les fils soumis de la Très Sainte Église »
Dans la société esclavagiste brésilienne, la liberté de se marier était l’un des rares droits consentis aux esclaves et, en principe, garanti par la justice ecclésiastique. Les causes de mariage du tribunal du diocèse de Rio de Janeiro au tournant du xviiie siècle permettent à l’historien de voir comment ce droit était concrètement appliqué par l’institution ecclésiastique, comment les maîtres s’en accommodaient et comment les esclaves en usaient. À travers ces archives judiciaires se font jour les trajectoires d’hommes et de femmes obscurs – au double sens de sans renommée et de basané : Indiens, Pardos (Métis) et Pretos (Noirs), des personnes vouées habituellement au silence des sources. L’article vise à restituer leur itinéraire dans leur fluidité et leur complexité, à faire entendre les voix de ces acteurs subalternes, tout en cherchant à comprendre la place et la signification du mariage dans ces vies d’esclaves
Interações missionárias e matrimĂ´nios de Ăndios em zonas de fronteiras (MaranhĂŁo, inĂcio do sĂ©culo XVII)
International audienc
« En raison des conquĂŞtes, de la religion et du commerce »Â
International audienc
« En raison des conquĂŞtes, de la religion et du commerce »Â
Au xvie siècle, le territoire du BrĂ©sil prĂ©sente une situation linguistique contrastĂ©e : une langue indigène dominante sur la cĂ´te et un multilinguisme dans les tribus intĂ©rieures. L’article analyse les diffĂ©rentes Ă©tapes de la transformation de la langue indigène dominante sur la cĂ´te en langue gĂ©nĂ©rale du BrĂ©sil : apprentissage par les Portugais, mise en Ă©criture, grammatisation et publication. La publication de la Grammaire d’Anchieta en 1595 prend sens dans un contexte polĂ©mique de rivalitĂ©s entre colons et jĂ©suites autour des populations indiennes. La forte mortalitĂ© des tribus de la cĂ´te dĂ©termine une nouvelle politique de descente des populations de l’intĂ©rieur des terres vers les cĂ´tes qui implique la diffusion d’une langue commune. Les dĂ©bats sur la grammaire et l’aptitude de la langue des Indiens Ă dire la foi et la loi chrĂ©tiennes prennent sens dans l’âpre combat qui opposent missionnaires ignaciens et colons pour le contrĂ´le des populations indiennes.En el siglo xvi, el territorio del Brasil presenta una situaciĂłn lingĂĽĂstica contrastada: una lengua indĂgena predomina en la costa mientras que las tribus del interior son multilingĂĽes. Este artĂculo analiza las diferentes etapas de la transformaciĂłn de la lengua indĂgena dominante en la costa en lengua general del Brasil: su aprendizaje por los portugueses, su puesta por escrito, «gramatizaciĂłn» y publicaciĂłn. La publicaciĂłn de la Gramática de Anchieta en 1595 cobra sentido en un contexto de rivalidades entre colonos y jesuitas en cuanto a las poblaciones indĂgenas. La elevada mortandad de las tribus costeñas determina una nueva polĂtica de transferencia de las tribus del interior hacia las costas, lo que implica la difusiĂłn de una lengua comĂşn. Los debates sobre la gramática y la aptitud de la lengua de los indios para expresar la fe y la ley cristianas adquieren sentido dentro de un contexto de rivalidad que enfrenta a misioneros ignacianos y colonos por el control de la poblaciĂłn indĂgena.The linguistic situation in 16th-century Brazil was divergent, with a dominant indigenous tongue on the coast and multiple tongues among the tribes of the interior. This article analyses the different stages whereby the dominant indigenous language of the coast became the lingua franca of Brazil: acquisition by the Portuguese, production of a written form, grammaticalisation and publication. The publication of Anchieta’s Grammar in 1595 can be understood in the context of rivalries between settlers and Jesuits regarding the Indian populations. The high death rate among the coastal tribes prompted a new policy whereby peoples from the interior were encouraged to move to the coastal areas, a process that was instrumental in the dissemination of a lingua franca. The debates about grammar and the capacity of the Indians’ tongue to express Christian faith and law should be seen in the context of the bitter struggle between Jesuit missionaries and settlers for control of the Indian populations