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L’empreinte de la mort. Étudier et restaurer un masque funéraire
Si la pratique du masque mortuaire est mentionnée dès l’Antiquité, très peu d’exemples sont conservés avant le xixe siècle. C’est pourquoi le masque du Louvre, daté du xve siècle, présente un intérêt tout particulier. L’étude et la restauration de ce masque funéraire de femme, exécuté en terre cuite, ont permis de préciser les techniques de mise en œuvre aussi bien formelle que picturale. L’œuvre a été obtenue à partir d’une prise d’empreinte sur nature. Puis elle a été en partie modelée, avant d’être disposée au centre d’un support en forme de coquille, entouré d’une couronne de laurier. Enfin, elle a été polychromée avec des techniques picturales propres au xve siècle en Italie. Il existe au Victoria and Albert Museum un masque mortuaire d’homme, tout à fait similaire autant par sa composition que par sa mise en œuvre. Le rapprochement entre les deux œuvres pose la question de l’identité des figures représentées.While the practice of making death masks is mentioned in Antiquity, very few examples survived in collections before the 19th century. That is why the mask now in the Louvre, dating from the 15th century, is particularly interesting. The study and restoration of the terracotta Funerary Mask of a Woman shed light on the specific modelling and pictorial techniques employed. The work was obtained through making a cast of the woman’s face after her death. Then it was modelled to a certain extent, before being placed in the centre of a shell-shaped support, encircled by a laurel wreath. Lastly, polychromy was added using painting techniques peculiar to 15th-century Italy. A death mask of a man, identical in composition and handling, is now in the Victoria & Albert Museum, London. The similarity between the two portraits raises questions about the identity of the two people represented
La restauration du Christ Courajod : la luminosité d’une polychromie romane retrouvée
Chef-d’œuvre du département des Sculptures du musée du Louvre, le Christ dit Courajod (RF 1082) a été étudié puis restauré dans les ateliers du C2RMF entre 2007 et 2011. La polychromie de cette œuvre présentait un état de conservation médiocre, résultant essentiellement d’une tentative de dégagement non maîtrisé en 1956. Cette intervention a créé un état de surface confus induisant une perte de visibilité des qualités plastiques de la sculpture. L’élimination de l’ensemble des repeints a permis de découvrir une polychromie originale romane d’une facture remarquable et d’une grande finesse, aux coloris subtils jouant sur un contraste entre des carnations pâles, des cheveux et une barbe d’un noir soutenu et un périzonium d’un bleu intense rehaussé d’or.A masterpiece of the Louvre’s Sculpture Department, the figure of Christ from a Descent from the Cross, known as the Courajod Christ (RF 1082), was examined then restored in the C2RMF workshops between 2007 and 2011. The polychromy of this work was in a mediocre condition, basically as a result of a misfired attempt to remove overpaints in 1956. This restoration left the work with a muddled surface concealing some of the sculpture’s artistic qualities. The removal of all the repaints revealed the great finesse and remarkable handling of the original Romanesque polychromy. Its subtle use of colour plays on a contrast between the pale flesh tints, the dark hair and beard and the deep blue perizonium enhanced with gold
Le retable de Carrières-sur-Seine : étude des vestiges d’une riche polychromie du xiie siècle
À l’occasion de sa présentation lors de l’exposition temporaire « Les premiers retables (xiie-début du xve siècle). Une mise en scène du sacré » au musée du Louvre en 2009, le retable de Carrières-sur-Seine a bénéficié d’une étude puis d’une restauration effectuée entre 2006 et 2008. La polychromie de cette sculpture, lacunaire à 90 %, qui plus est extrêmement fragile, a été refixée, nettoyée et certains repeints ont été éliminés. Bien qu’associé au premier art gothique par les circonstances de sa commande, ce retable présente une polychromie relevant encore de l’esthétique romane, fondée sur une harmonie de couleurs vives et contrastées, telles le rouge vermillon, le bleu lapis-lazuli, le blanc et l’or. Les architectures et les rinceaux qui encadrent les scènes étaient également vivement colorés de rouge, de vert et de bleu.On the occasion of it being shown in the temporary exhibition “Early Altarpieces (12th-early 15th century). A presentation of Sacred Art”, held at the Louvre in 2009, the altarpiece from Carrières-sur-Seine depicting The Annunciation, The Virgin in Majesty and The Baptism of Christ was the subject of a study and a restoration programme carried out between 2006 and 2008. This sculpture was extremely fragile and ninety per cent of its polychromy was missing. The remaining ten per cent was reattached, cleaned, and some of the repainted areas were removed. Although associated with Early Gothic Art because of the circumstances surrounding its commission, this altarpiece’s vivid, contrasting colours – vermilion, lapis lazuli, white, gold – are still characteristic of Romanesque aesthetics. The architecture and scrolls carved around the scenes were also painted in bright red, green and blue
La Corinthe de J.-L. Gérôme, reconstitution ou libre imitation de la polychromie grecque antique ?
Acquise en 2008, Corinthe (1903), l’un des rares plâtres originaux de J.-L. Gérôme (1824-1904), est probablement la dernière œuvre de l’artiste, plus connu comme peintre. Afin d’en mieux comprendre les techniques de réalisation et l’état lors de l’achat, cette sculpture a fait l’objet d’une étude préalable menée en collaboration par le musée d’Orsay, les restauratrices et les services concernés du C2RMF. Cette première étude a révélé que la subtile polychromie de J.-L. Gérôme était masquée par un épais repeint du début du xxe siècle. Après plusieurs tests, le choix audacieux d’un dégagement de la polychromie originale s’est imposé. Mise au jour par les restauratrices, cette polychromie permet aujourd’hui de mieux apprécier le caractère novateur de cette œuvre et fait regretter la non-localisation du marbre posthume, lui aussi polychrome.Acquired in 2008, Corinth (1903), one of the rare original plasters made by J.-L. Gérôme (1824-1904), is probably the last work of the artist who was better known for his paintings. To obtain a clearer understanding of the production techniques involved and the condition of the statue at the time of its purchase, this sculpture underwent a preliminary study, jointly conducted by the Musée d’Orsay and the conservators and relevant departments. This initial study showed how J.-L. Gérôme’s subtle polychromy was concealed by a layer of thick paint applied in the early 20th century. After several tests, the bold decision to uncover the original polychromy was made. Refreshed by restorers, this polychromy today enables us to better appreciate the innovative character of this work and regret that the location of the posthumous marble, also in colour, remains unknown