41 research outputs found

    Cigaville : quand le maintien de l'ordre devient un métier d' expert

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    Les sociétés démocratiques ont pour caractéristique essentielle de s’ouvrir au conflit, de tolérer l’existence d’un espace de désordre. Ce qui soulève deux problèmes : qu’advient-il du fameux « monopole de le violence physique légitime »? Et comment un tel Etat, avec ses moyens classiques, peut-il être capable de gérer une violence sociale elle aussi reconnue ? L’analyse du centre de perfectionnement de la gendarmerie mobile révèle la tentative de dépassement de cette contradiction : antinomie entre la volonté de façonner des agents capables de défendre le pouvoir politique jusqu’au sacrifice de leur vie et la recherche d’un répertoire sans cesse plus adapté à contrer « un citoyen momentanément égaré ». Les instructeurs de la gendarmerie prescrivent ainsi une pédagogie de la force - ce qu’on appelle la violence requise - visant à constituer un soldat de l’intérieur qui personnalisera le principe de conservation étatique. Ils imposent conjointement une pédagogie de la retenue - qu’on désigne par l’expression de violence contenue - centrée sur une stratégie de modération optimale à l’égard des « agresseurs ». La répression s’est ainsi transformée en un « maintien de l’ordre » qui vise à ordonner le désordre admissible dans le double but de ne pas produire un désordre supérieur à celui qui est enclenché par les contestataires, et de réguler, ou mieux de régulariser, une lutte ainsi fonctionnalisée

    La prise en charge nocturne des sous-prolétaires à la rue

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    Cet article ambitionne de montrer une transformation majeure d’un espace social lié à la main gauche de l’État. Alors que la répression des SDF se résumait, au tournant du xxie siècle, à un nettoyage de rue, des contraintes par corps et l’enfermement dans des foyers d’urgence rudimentaires, les années 2000 ont été caractérisées par des politiques d’humanisation. L’humanitaire auprès des SDF a été pensé par les élites dirigeantes comme par les cadres des associations comme un levier très légitime pour amorcer le processus de responsabilisation de « celui qui est assez aidé pour devoir s’en sortir par lui-même ». En occultant les processus de précarisation et de marginalisation, les maraudes participent d’un processus global de subjectivation des démarches d’insertion. Aller vers les gens la nuit est le point d’orgue de cet amour public qui signifie surtout redéfinir l’action urgentiste auprès des surnuméraires : l’amorçage de la relation invite à individualiser un parcours qui, de fait, devient une mise à l’épreuve de longue durée. L’inclusion périphérique est cette course de longue haleine sans véritable moyen de s’en sortir.This article aims to show the major transformation of a social space linked to the left hand of the state. If the repression of homelessness at the turn of the twenty-first century was analogous to a street cleaning, while enforcing bodily constraints and confinement in rudimentary emergency shelters, the 2000s can instead be characterized by the humanization of homeless policies. Ruling elites and associative leaders thought of and introduced humanitarian aid for the homeless as a very legitimate lever to initiate the accountability process of “the one who has been helped enough to be able to get by on his own.” By obscuring processes of precariousness and marginalization, nighttime social worker teams participate in a global process of the subjectivation of reintegration. Going to people at night is the greatest expression of this public love which signifies above all the redefinition of emergency action with the supernumerary. The initiation of such a relationship leads to the individualization of a life path which is in fact a testimony of long-term hardship. In the long run, homeless people experience peripheral inclusion without any real way out

    CRIA – Centre de recherches interdisciplinaires sur l’Allemagne

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    Christophe Duhamelle, Michael Werner, Pierre Monnet, directeurs d’étudesFalk Bretschneider, maître de conférencesBernd Klesmann, chercheur de l’Institut historique allemand, ParisChristine Lebeau, professeure à l’Université Paris-I/Panthéon-SorbonnePatrice Veit, directeur de recherche au CNRS Les mots de l’histoire : historiens allemands et français face à leurs concepts et à leurs outils Ce séminaire, organisé en partenariat avec l’Institut historique allemand de Paris et soutenu depuis 2008..

    CRIA – Centre de recherches interdisciplinaires sur l’Allemagne

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    Christophe Duhamelle, Michael Werner, Pierre Monnet, directeurs d’étudesFalk Bretschneider, maître de conférencesBernd Klesmann, chercheur de l’Institut historique allemand, ParisChristine Lebeau, professeure à l’Université Paris-I/Panthéon-SorbonnePatrice Veit, directeur de recherche au CNRS Les mots de l’histoire : historiens allemands et français face à leurs concepts et à leurs outils Ce séminaire, organisé en partenariat avec l’Institut historique allemand de Paris et soutenu depuis 2008..

    : A rebellious underclass at the heart of the struggle…against "The Children of Don Quichote" (Jean-Pierre)

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    International audienceThrough the militant trajectory of Jean-Pierre, a homeless man engaged in the struggle of the "Children of Don Quichote", it is possible to analyze the rebellion of a sub-proletarian against the entrepreneurs of the cause. The latter, little by little "caught up" by the negotiations with the State, decided to close the camp along the Saint-Martin canal. Jean-Pierre, exasperated by the renunciations, decide to open a second camp. It is this invisible part of the struggle of the homeless against the organizers who are nevertheless perceived as particularly "close" to the homeless that we will evoke through the profile of this enraged leader, a former prisoner, endowed with a charisma of which one of the indicators is the fact of having been supported by the inhabitants of the district.A travers la trajectoire militante de Jean-Pierre, un SDF engagé dans la lutte des Enfants de Don Quichotte, il est possible d'analyser la rébellion d'un sous-prolétaire contre les entrepreneurs de cause. Ces derniers, peu à peu "rattrapés" par la négociation avec l'Etat, décident de fermer le campement le long du canal Saint-Martin. Jean-Pierre, excédé par les renoncements, décident d'ouvrir un second campement. C'est cette partie invisible de la lutte des SDF contre les organisateurs pourtant perçus comme particulièrement "proches" des SDF que l'on évoquera au travers du profil de ce meneur enragé, ancien détenu en prison, doté d'un charisme dont un des indicateurs est le fait d'avoir été soutenu par les habitantes du quartier

    Christine Fauré, Ce que déclarer des droits veut dire : histoires, Paris, P.U.F. Coll. « Politique d'aujourd'hui », 1997

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    Bruneteaux Patrick. Christine Fauré, Ce que déclarer des droits veut dire : histoires, Paris, P.U.F. Coll. « Politique d'aujourd'hui », 1997. In: L'Homme et la société, N. 129, 1998. Regards sur l'humanitaire. pp. 137-139

    Les migrants métropolitains à la Martinique : du désir migratoire au retour sur le projet

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    Les deux intervenants rendent compte des résultats d\u27une enquête menée par leurs soins sur la migration de la population métropolitaine à la Martinique

    Obstacle aux recherches sur les camps de la mort.

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    Les violences perpétrées dans les camps de la mort nazis peuvent-elles être pensées par des scientifiques ? Si la question des génocides et des camps est abondamment traitée dans des ouvrages philosophiques ou littéraires, si l’histoire du processus politico-administratif de l’extermination des Juifs est à ce jour réalisée, en revanche, l’approche ethnographique des bourreaux piétine pour plusieurs raisons : la forte présence des acteurs qui font primer la protection juridique des événements, le devoir de mémoire, la pudeur autour de la restitution des faits ; des essayistes qui écrivent beaucoup pour dire que seuls les témoins peuvent témoigner ; les chercheurs eux-mêmes qui ont du mal à mettre des mots sur les maux les plus atroces. Décrire les comportements des bourreaux permet pourtant de mieux comprendre l’« homme » à partir de la déshumanisation.Obstacles in the way of research on death camps: Science caught between being insignificant or becoming an insultHow can social scientists study the violence committed in Nazi death camps? Even though works of literature and philosophy have dwelled on the genocide and the concentration camps, and even though the history of the political, administrative process of exterminating the Jews has been written, ethnology has stalled at tackling this subject for several reasons: the strong presence of parties who advocate legal protection over the events, the “duty of memory”, essayists who write and write that only witnesses can bear testimony, modesty about describing the horrid facts, researchers who have difficulty putting atrocities into words…. Describing the behavior of executioners can help us understand “mankind” in terms of dehumanization

    Elliot Liebow, Tally's Corner. Les Noirs du coin de la rue

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    L’ouvrage classique d’Elliot Liebow, Tallys’s Corner, publié en 1967, et édité pour la première fois en France en 2010, s’inscrit dans la filiation des grandes enquêtes ethnographiques auprès des populations les plus pauvres des minorités ethniques : populations noires entre les petits boulots, le vol et le chômage, homeless entre l’errance et l’assistance, jeunes en bandes racialisées, voleurs professionnalisés. Cependant, son mode de découpage du terrain, initialement réalisé dans le cadre ..
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