36 research outputs found

    Introduction : Écouter ceux qu'on n'entend plus

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    [Deuxième paragraphe de l'introduction]Le chômage, la pauvreté, la précarité, changent la cité. En multipliant les obstacles à l’exercice pratique de la citoyenneté, leurs effets s’additionnent au déficit d’éducation et tiennent à l’écart du débat public un nombre toujours plus grand d’individus. Objets de discours qui font polémique – qu’ils visent les « assistés » ou, plus récemment encore, les « sans-dents » –, ils sont, les données statistiques dont on dispose le montrent, beaucoup plus rarement sujets politiques. L’objectif principal de ce livre est de comprendre pourquoi. Il veut aussi écouter ceux qui, même inaudibles, n’en prennent pas moins la parole quand on la leur donne. Profitant d’un contexte très particulier – une campagne électorale dont la haute intensité peut stimuler l’intérêt des populations habituellement les plus en retrait de la vie politique pour les questions politiques et institutionnelles –, nous avons voulu savoir si les plus précaires se positionnaient par rapport aux grands enjeux politiques et électoraux, et comment ils le faisaient, d’une façon qui les distingue ou pas. Partant, savoir s’ils demeuraient volontairement à l’écart de la République ou si celle-ci pouvait encore imaginer faciliter leur intégration effective dans la communauté des citoyens

    Les inaudibles : Sociologie politique des précaires

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    Ce livre va au-devant d'une population oubliée et hétérogène, celle des « précaires » : travailleurs pauvres, chômeurs en fin de droits, mères seules avec enfants, bénéficiaires des minima sociaux ou personnes en hébergement d'urgence. Il s'appuie sur une enquête réalisée lors de l’élection présidentielle de 2012, qui cherchait à comprendre et à mesurer l’impact de la précarité sur les rapports des individus à la politique, et sur des entretiens effectués dans des centres d’accueil de jour et lieux de distribution alimentaire à Paris, Grenoble et Bordeaux. La lutte quotidienne pour la survie incite aux comportements individualistes, à la « débrouille » plus qu’à l’action collective. Elle suscite un profond sentiment d’injustice face aux riches, mais ne pousse pas à la révolte. Le lien avec la politique institutionnelle n’est pourtant pas rompu : les hommes et les femmes en situation de précarité suivent la campagne présidentielle, expriment des préférences, font davantage confiance à François Hollande qu’à Nicolas Sarkozy et plus à Marine le Pen qu’au candidat du Front de gauche. Ces positions se traduisent néanmoins rarement en bulletins de vote. Faute de dispositifs leur facilitant l’accès à l’espace public, les individus en situation de précarité demeurent, la plupart du temps, inaudibles

    Voter ensemble. Dispositifs informels de mobilisation et compensation des inégalités de politisation

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    Si le vote n’est pas un acte politique comme les autres, mais le marqueur d’une civilisation, c’est parce que l’État qui octroie le suffrage universel entreprend par le même mouvement de redéfinir le rapport ordinaire au politique en dressant des interdits, en assignant des places, en distribuant des rôles. Dotée d’un lieu – le bureau de vote – et d’un mode – l’expression individuelle –, la citoyenneté électorale dispose également d’un droit et d’une éthique repérables dans les manuels d’inst..

    Introduction : Écouter ceux qu'on n'entend plus

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    [Deuxième paragraphe de l'introduction]Le chômage, la pauvreté, la précarité, changent la cité. En multipliant les obstacles à l’exercice pratique de la citoyenneté, leurs effets s’additionnent au déficit d’éducation et tiennent à l’écart du débat public un nombre toujours plus grand d’individus. Objets de discours qui font polémique – qu’ils visent les « assistés » ou, plus récemment encore, les « sans-dents » –, ils sont, les données statistiques dont on dispose le montrent, beaucoup plus rarement sujets politiques. L’objectif principal de ce livre est de comprendre pourquoi. Il veut aussi écouter ceux qui, même inaudibles, n’en prennent pas moins la parole quand on la leur donne. Profitant d’un contexte très particulier – une campagne électorale dont la haute intensité peut stimuler l’intérêt des populations habituellement les plus en retrait de la vie politique pour les questions politiques et institutionnelles –, nous avons voulu savoir si les plus précaires se positionnaient par rapport aux grands enjeux politiques et électoraux, et comment ils le faisaient, d’une façon qui les distingue ou pas. Partant, savoir s’ils demeuraient volontairement à l’écart de la République ou si celle-ci pouvait encore imaginer faciliter leur intégration effective dans la communauté des citoyens

    Résistances du local à l’emprise symbolique du national à Paris à la fin du XIXe siècle

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    Le fait pour Paris d’accueillir sur son territoire les pouvoirs publics est-il compatible avec sa constitution en collectivité politique locale ? À cette question, le préfet Haussmann répond en 1868 par la négative. Dans un contexte marqué par la mise à l’ordre du jour des réformes en faveur de la démocratie locale, il légitime l’exclusion de Paris des réformes envisagées en offrant à la notion de capitale un sens bien plus fort que celui de simple statut administratif désignant la ville sièg..

    Traquer le politique : le repérage policier à la fin du XIXe siècle

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    The spotting of politics by the police agents of Paris Prefecture at the end of the 19th century are based on logics which lay on the nature of their task et and the special issues it involves. These logics come close to being, firstly, a generalized makeshift job of ambiguous norms, aimed to compensate for the lack of definition of the legislator. Secondly, they refer to a more controlled way of qualifying, in which the exercise of disputed police authority is at stake.Les logiques qui président au repérage du politique par les agents de la Préfecture parisienne à la fin du XIXe siècle dépendent de la mission qu 'ils ont à mener et des enjeux particuliers qu'elle charrie. Elles relèvent, d'une part, du bricolage généralisé de normes ambiguës, visant à pallier l'absence de définition par le législateur. Mais elles renvoient aussi à une qualification plus maîtrisée, dans laquelle se joue l'affirmation de l'autorité de la police alors mise à mal.Braconnier Céline. Traquer le politique : le repérage policier à la fin du XIXe siècle. In: Espaces Temps, 76-77, 2001. Repérages du politique. Regards disciplinaires et approches de terrain, sous la direction de Sophie Duchesne et Florence Haegel. pp. 124-138

    Conclusion : Précarité et citoyenneté

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    a montée des inégalités sociales, l’augmentation du nombre de personnes vivant sous le seuil de pauvreté, la précarisation croissante des emplois, sont des phénomènes que l’on peut chiffrer avec précision grâce aux travaux de l’Insee, de l’OCDE ou de l’Observatoire des inégalités. Aujourd’hui, en France, 12 à 13 millions de personnes ont du mal à finir le mois. Le nombre de demandeurs d’emploi sans travail frôle les 3,5 millions et atteint les 5 millions si on y ajoute les personnes ayant exercé une activité réduite au cours du mois écoulé. On compte 2 millions de femmes seules avec enfants, dont une sur deux est régulièrement à découvert. Les enquêtes par sondages complètent le tableau, à l’image du baromètre Ipsos/Secours populaire de la pauvreté qui montre qu’en 2014 deux Français sur trois (66 %) connaissent, dans leur entourage, au moins une personne en situation de pauvreté – soit deux fois plus qu’en 2007 –, quand plus d’un sur deux déclare avoir déjà craint, au cours de sa vie, de basculer lui-même dans la pauvreté. Mais ces chiffres, aussi frappants soient-ils, font écran. Ils fixent des seuils et des discontinuités arbitraires, ils ne restituent pas les conditions d’existence concrètes, palpables, au quotidien. C’est cet angle mort que visait notre enquête. En donnant la parole à cette population, il s’agissait de saisir la précarité sur le vif pour mieux comprendre ce qu’elle fait au lien social et politique

    Braconnages sur terres d'État. Les inscriptions politiques séditieuses dans le Paris de l'après-Commune (1872-1885)

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    Poaching on State-Owned Lands. Seditious political Wall Inscriptions in post-Commune Paris (1872-1885) . In the day-to-day accounts contained in police reports, illegal writing on the walls of Paris during the decade following the Commune was interpreted as a sign of political immaturity, proper to children, madmen or barbarians. The systematic study of these wall inscriptions tends to invalidate the hypotheses of the time by including wall inscriptions as one possibility in the repertoire of political action.- As such, by referring to a particular context, it could shed light on a democratic transition that simultaneously encouraged people to speak out and prohibited certain ways of doing it. The attention given to the temporal and spatial distribution of the wall inscriptions along with their discursive content indeed reveals two types of logic governing action that were regularly at work. The first was an anti-establishment logic: the seizing of the street by the state was both revealed and: denounced in the name of the values of liberty and/or equality. The second was a logic of resistance: through gestural and discursive staging, the anonymous : authors took over the streets, reinventing them as an imaginary space of citizen empowerment. .■ Céline Braconnier: Braconnages sur terres d'État. Les inscriptions politiques séditieuses dans le Paris de Paprès-Commune (1872-1885) Dans les rapports de police qui en rendent compte au jour le jour, ce qui : s'inscrit illégalement sur les murs de Paris dans la décennie qui suit la Commune est lu comme le signe d'une immaturité politique propre aux gamins, aux fous, aux barbares. L'étude - systématique tend à invalider cette hypothèse en consacrant l'inscription - comme : élément d'un : répertoire : d'action politique. Comme tel. il prendrait sens par référence au contexte particulier d'une transition démocratique à la fois porteuse d'incitations à prendre la parole et d'interdits sur la manière dont elle doit l'être. L'attention prêtée à la répartition temporelle et spatiale des inscriptions comme à leur contenu discursif révèle en effet deux types de logique d'action régulièrement à l'œuvre. La première est une logique contestataire: la confiscation : de la rue par l'État est à la fois dévoilée et dénoncée au nom des valeurs de . liberté et/ou d'égalité. La seconde est une logique de résistance: à travers des mises en scènes gestuelles et discursives d'eux-mêmes, les auteurs anonymes se réapproprient la rue et l'inventent comme espace d'un pouvoir citoyen imaginaire.Braconnier Céline. Braconnages sur terres d'État. Les inscriptions politiques séditieuses dans le Paris de l'après-Commune (1872-1885). In: Genèses, 35, 1999. L'Europe vue d'ailleurs, sous la direction de Jean Leroy. pp. 107-130

    14. Le paradigme conversationnel dans l’analyse des rapports ordinaires au politique

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    Dans le projet scientifique d’analyse du rapport ordinaire au politique, le paradigme conversationnel, qui désigne l’ensemble des travaux attentifs à ce qui s’échange de politique dans les discussions profanes, occupe une place à part. Les conversations y sont d’abord saisies comme une modalité de participation dont la particularité est d’être mise en œuvre par une large majorité de citoyens, ce qui la distingue des autres répertoires d’action. Informelle, se développant dans des cadres qui, ..

    L’évitement du politique, N. Eliasoph

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    L’ouvrage devenu un classique de Nina Eliasoph, Avoiding Politics, est désormais, 12 ans après sa publication aux États-Unis, disponible en langue française. L’on doit ce cadeau à Camille Hamidi, traductrice pour l’occasion mais aussi et surtout universitaire qui contribue, par ses propres travaux, à diffuser en France cette approche interactionniste de la politisation dont la sociologue américaine constitue l’une des grandes figures. En étant particulièrement attentifs à ce qui, dans le rapp..
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