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Programme valaisan de dépistage du cancer du sein : évaluation épidémiologique 2000-2021
Le cancer du sein reste le cancer le plus fréquent et le plus mortel chez la femme. Dans le canton du Valais, quelque 270 femmes sont touchées chaque année et 55 en décÚdent. La mammographie de dépistage est le seul moyen de prévention avec une efficacité prouvée pour diminuer la mortalité par cancer du sein dans la population féminine de 50 à 74 ans grùce à la détection précoce des tumeurs. Le diagnostic précoce augmente nettement les chances de guérison.
Le Valais est un des premiers cantons suisses Ă avoir mis en place un programme de dĂ©pistage du cancer du sein. Depuis 1999, le programme offre une mammographie prise en charge Ă 90% hors franchise par lâassurance de base, tous les deux ans, Ă toutes les valaisannes ĂągĂ©es entre 50 et 69 ans (jusquâĂ 74 ans depuis 2019). Les programmes de dĂ©pistage organisĂ©s doivent satisfaire Ă des normes strictes de qualitĂ© et se soumettre Ă des Ă©valuations pĂ©riodiques externes de leurs performances afin dâassurer leur efficacitĂ©.
A lâoccasion des 20 ans de fonctionnement du programme, en plus des indicateurs standards permettant la comparabilitĂ© intercantonale et internationale (cf. encadrĂ©), le rapport dâĂ©valuation 2022 rĂ©alisĂ© par UnisantĂ© inclut des analyses et des indicateurs longitudinaux de lâĂ©volution sur 20 ans de la participation et de la qualitĂ©. Ce document rĂ©sume les principaux rĂ©sultats du rapport complet
Programme valaisan de dépistage du cancer du sein : évaluation épidémiologique 2000-2021
MalgrĂ© une diminution de lâincidence et surtout de la mortalitĂ©, le cancer du sein reste le cancer le plus frĂ©quent et le plus mortel chez la femme. Le dĂ©pistage par mammographie demeure le seuil moyen dont lâefficacitĂ© pour baisser la mortalitĂ© est dĂ©montrĂ©e chez les femmes de 50 Ă 74 ans. Depuis 1999, toutes les valaisannes entre 50 et 69 ans sont invitĂ©es par le programme cantonal Ă rĂ©aliser une mammographie de dĂ©pistage exempte de franchise tous les deux ans (depuis 2019 jusquâĂ 74 ans).
Des Ă©valuations indĂ©pendantes et rĂ©guliĂšres permettent de sâassurer que la qualitĂ© et lâefficacitĂ© dâun programme organisĂ© de dĂ©pistage rĂ©pondent Ă des normes internationales, pĂ©riodiquement rĂ©visĂ©es. LâĂ©valuation Ă©pidĂ©miologique du programme valaisan a Ă©tĂ© confiĂ©e au Centre universitaire de mĂ©decine gĂ©nĂ©rale et de santĂ© publique (UnisantĂ©) de Lausanne, en charge de lâĂ©valuation de nombreux programmes de dĂ©pistage du cancer en Suisse.
Outre les indicateurs classiques de performance dâun programme permettant la comparaison aux normes europĂ©ennes et Ă dâautres programmes suisses, ce rapport prĂ©sente Ă©galement des indicateurs longitudinaux et des analyses de tendances sur 20 ans de la participation, de la qualitĂ© et de lâefficacitĂ© du programme valaisan. Pour la premiĂšre fois, le profil Ă©pidĂ©miologique des participantes est explorĂ© et une Ă©valuation des rĂ©sultats de la qualitĂ© du dĂ©pistage, stratifiĂ© par niveau de densitĂ© mammaire, est prĂ©sentĂ©e.
Ce rapport dĂ©crit lâactivitĂ© du programme depuis son dĂ©but en 1999 jusquâĂ fin 2021 et explore les principaux indicateurs de fonctionnement pour la pĂ©riode rĂ©cente 2018-2021 (section 2). Lâutilisation du programme (section 3) est analysĂ©e pour la pĂ©riode 2018-2021 et de façon longitudinale sur 20 ans. Les analyses longitudinales incluent un nouvel indicateur, la couverture participative individuelle, et identifient les profils de participation au programme et les profils Ă©pidĂ©miologiques des participantes. La qualitĂ© du dĂ©pistage (section 4) est abordĂ©e Ă la fois de maniĂšre transversale (2018-2021) et longitudinale avec des calculs de risques cumulĂ©s sur 20 ans. LâefficacitĂ© du programme (section 5) intĂšgre une comparaison des profils cliniques des cancers dĂ©pistĂ©s par le programme avec ceux des cancers dâintervalle, des cancers dĂ©tectĂ©s par symptomatologie et des cancers dĂ©pistĂ©s hors programme.
LâactivitĂ© du programme a augmentĂ© constamment depuis son dĂ©but. La forte diminution depuis 2018 du nombre de radiologues actifs a permis de satisfaire les seuils annuels de lectures par radiologue recommandĂ©s en Suisse dans le cadre dâun programme de dĂ©pistage. Le programme communique les rĂ©sultats de la mammographie dans de trĂšs courts dĂ©lais (5 jours ouvrables en moyenne), mais un peu trop de temps sâĂ©coule entre le rĂ©sultat de la mammographie et les investigations complĂ©mentaires, ainsi quâentre le dĂ©pistage et le dĂ©but du traitement des cancers dĂ©pistĂ©s.
La participation au programme est de 52% pour les femmes invitĂ©es entre 2018 et 2021. Neuf participantes sur dix dans cette pĂ©riode se font dĂ©pister rĂ©guliĂšrement dans le cadre du programme. Cette fidĂ©lisation Ă©levĂ©e est corroborĂ©e par la forte frĂ©quence de profils participatifs rĂ©guliers, avec trĂšs peu de participantes occasionnelles. Les tendances temporelles montrent un dĂ©clin de la participation depuis une dizaine dâannĂ©es, avec toutefois des pĂ©riodes de dĂ©clin irrĂ©gulier. Des diffĂ©rences rĂ©gionales considĂ©rables persistent dans lâutilisation du programme : les bas-valaisannes sont proportionnellement les plus nombreuses Ă recourir au programme de dĂ©pistage (57%) et les haut-valaisannes les moins nombreuses (48%). La population-cible est couverte environ 60% du temps pendant laquelle elle est Ă©ligible (couverture participative individuelle).
La qualitĂ© radiologique du programme satisfait les normes europĂ©ennes pour les femmes qui reviennent au dĂ©pistage avec 35 mammographies sur 1000 donnant lieu Ă une reconvocation, dont 30 cas sâavĂšrent ĂȘtre des fausses alertes. Cependant, la qualitĂ© radiologique a connu une pĂ©joration pour les primo-participantes dont les taux de reconvocation et de faux-positifs dĂ©passent nettement les seuils prĂ©conisĂ©s (95 reconvocations et 88 rĂ©sultats faux-positifs sur 1000 mammographies). Avec environ 5 cancers dĂ©pistĂ©s pour 1000 mammographies, le taux de dĂ©tection est satisfaisant et stable par rapport Ă 2014-2017. Les femmes avec une densitĂ© mammaire Ă©levĂ©e (BI-RADS C ou D) ont un risque accru de rĂ©sultat faux-positif et de cancer dâintervalle. Il ressort de lâanalyse des risques cumulĂ©s que, sur 100 valaisannes ayant fait 10 dĂ©pistages en 20 ans, 27 ont Ă©tĂ© rappelĂ©es pour des investigations complĂ©mentaires et 24 ont connu un rĂ©sultat faussement positif, dont 5 avec investigation invasive. Pour 1000 femmes dĂ©pistĂ©es entre 2015 et 2017, le programme valaisan enregistre un peu plus de 2 cancers dâintervalle. Leur frĂ©quence relative est satisfaisante dans la deuxiĂšme annĂ©e aprĂšs le dĂ©pistage et proche de la norme dans la premiĂšre annĂ©e. Cette frĂ©quence relative a lĂ©gĂšrement crĂ» par rapport aux mammographies rĂ©alisĂ©es entre 2012 et 2014.
Les indicateurs dâefficacitĂ© (prĂ©cocitĂ© diagnostique) du programme valaisan respectent globalement les normes europĂ©ennes, Ă lâexception de la proportion un peu trop Ă©levĂ©e de cancers de stade avancĂ©. Un tiers des cancers invasifs dĂ©pistĂ©s entre 2018 et 2021 sont de taille infĂ©rieure ou Ă©gale Ă 10mm et 8 sur 10 nâont pas dâatteinte ganglionnaire. Si les indicateurs dâefficacitĂ© sont stables dans le temps, certains ne satisfont pas systĂ©matiquement les normes recommandĂ©es (proportion de DCIS, de cancers de stade avancĂ© et de taille infĂ©rieure Ă 10mm, proportion de cancers sans envahissement ganglionnaire et de taille infĂ©rieure Ă 15mm).
Le profil pronostique des cancers dĂ©pistĂ©s par le programme est plus favorable que celui des cancers dâintervalle et des cancers diagnostiquĂ©s sur une base symptomatologique. Il est globalement similaire Ă celui des cancers dĂ©pistĂ©s hors programme, avec toutefois une proportion un peu plus Ă©levĂ©e de tumeurs avec rĂ©cepteurs hormonaux positifs parmi les cancers dĂ©pistĂ©s par le programme.
En synthĂšse, les performances du programme valaisan de dĂ©pistage entre 2018 et 2021 se rĂ©sument, pour 10â000 participations, par 9497 rĂ©sultats normaux (vrais nĂ©gatifs), 429 rĂ©sultats faussement positifs, 52 cancers dĂ©pistĂ©s (5 in situ, 30 de stade prĂ©coce et 17 de stade avancĂ©) et 22 cancers dâintervalle. Les performances cumulĂ©es sur 20 ans (10 participations) se traduisent, pour 1000 femmes, par 720 qui ne prĂ©sentent aucune anomalie, 280 qui sont rappelĂ©es au moins une fois, dont 225 font lâexpĂ©rience dâun rĂ©sultat faux-positif et 55 reçoivent un diagnostic de cancer.
Ce rapport est accompagné de deux recommandations :
1) Diminuer rapidement les taux de reconvocation et de faux-positifs en premiĂšre participation par des mesures de sensibilisation des radiologues.
2) Investiguer les raisons du déclin de la participation, en se concentrant sur la participation initiale
Evaluation épidémiologique du programme de dépistage du cancer du sein des cantons de Jura, Neuchùtel et du Jura bernois, 2005-2017
Le cancer du sein est le cancer le plus frĂ©quent et le plus mortel chez la femme. Le dĂ©pistage par mammographie est actuellement le seul moyen avec une efficacitĂ© dĂ©montrĂ©e pour diminuer la mortalitĂ© dans la population fĂ©minine de 50 Ă 74 ans. La mammographie permet de dĂ©tecter une tumeur avant quâelle ne devienne palpable et le plus souvent avant quâelle nâenvahisse les ganglions lymphatiques. Les femmes bĂ©nĂ©ficiant dâun diagnostic prĂ©coce ont plus de 90% de chance de guĂ©rison.
Le programme BEJUNE de dĂ©pistage a dĂ©marrĂ© en 2005 dans le canton du Jura avant de sâĂ©tendre au canton de NeuchĂątel en 2007 et Ă lâarrondissement du Jura bernois dĂšs 2009. Il offre une mammographie prise en charge Ă 90% hors franchise par lâassurance de base, tous les deux ans, Ă toutes les femmes ĂągĂ©es entre 50 et 74 ans. Les Jurassiennes bĂ©nĂ©ficient de la gratuitĂ© de cet examen, la quote-part de 10% Ă©tant prise en charge par les collectivitĂ©s publiques. Contrairement au dĂ©pistage effectuĂ© hors des programmes, les programmes doivent satisfaire Ă des normes strictes de qualitĂ© et se soumettre Ă des Ă©valuations pĂ©riodiques externes de leurs performances afin dâassurer leur efficacitĂ©.
Ce document rĂ©sume les principaux rĂ©sultats du rapport complet de lâĂ©valuation rĂ©alisĂ©e par unisantĂ©, avec un focus sur la plus rĂ©cente pĂ©riode (2014-2017)
Quelles sont les caractéristiques des jeunes violents ? Les consommations de substances jouent-elles un rÎle ?
La violence et les consommations de substances psychoactives chez les jeunes sont des thĂšmes trĂšs mĂ©diatisĂ©s suscitant de nombreuses inquiĂ©tudes dans la population. Les enquĂȘtes standardisĂ©es auprĂšs des jeunes concernant la violence quâils ont expĂ©rimentĂ©e en tant quâauteurs ou victimes constituent une source prĂ©cieuse de donnĂ©es pour Ă©tudier lâĂ©volution de la violence et autres comportements Ă risque. De telles enquĂȘtes permettent Ă©galement de mieux cerner les facteurs de risque personnels et situationnels en vue dâĂ©laborer des stratĂ©gies de prĂ©vention.
Deux enquĂȘtes populationnelles sur la victimisation et la dĂ©linquance ont Ă©tĂ© menĂ©es en 2014 et en 2017 dans le canton de Vaud sur mandat du DĂ©partement de la formation, de la jeunesse et de la culture (DFJC). La premiĂšre a Ă©tĂ© menĂ©e auprĂšs de plus de 2'600 Ă©lĂšves de 1113-6 se sont principalement intĂ©ressĂ©es Ă la santĂ© des jeunes et Ă la consommation de substances Ăšme annĂ©e HarmoS, dont lâĂąge moyen Ă©tait de de 15 ans. Le seconde sâest focalisĂ©e sur les jeunes en 2Ăšme annĂ©e de formation post-obligatoire et comptabilise plus de 1'500 rĂ©pondants (Ăąge moyen : 18 ans). Cette seconde enquĂȘte est Ă notre connaissance la seule Ă©tude reprĂ©sentative des jeunes adultes vaudois qui se focalise sur une large palette de comportements violentsa. En effet, les quelques recherches menĂ©es auprĂšs des jeunes adultes en Suisse se sont principalement intĂ©ressĂ©es Ă la santĂ© des jeunes et Ă la consommation de substances psychoactives et trĂšs peu Ă la violence et aux autres comportements dĂ©viants.
Cette publication vise Ă dĂ©crire les situations de violence chez les jeunes de 15 et 18 ans et les facteurs associĂ©s Ă la commission de violence. Plus prĂ©cisĂ©ment, ce projet a pour but de dĂ©crire le rĂŽle des consommations de substances et notamment de lâalcool parmi tous les facteurs. Ce lien est bien Ă©tabli et a fait lâobjet de nombreuses recherches au niveau international7-10. Cette publication sâintĂ©resse ainsi Ă lâĂ©tude et Ă la caractĂ©risation du lien entre la consommation dâalcool, et plus particuliĂšrement la consommation excessive, et la commission dâactes de violence chez les jeunes du canton de Vaud
Evaluation épidémiologique du programme genevois de dépistage du cancer du sein, 2012-2017
MalgrĂ© une baisse de lâincidence et de la mortalitĂ©, le cancer du sein demeure le plus frĂ©quent et le plus mortel chez la femme avec environ 370 femmes touchĂ©es chaque annĂ©e Ă GenĂšve et 80 qui en dĂ©cĂšdent. Le dĂ©pistage par mammographie reste le seul moyen dont lâefficacitĂ© est scientifiquement prouvĂ©e pour diminuer son impact.
Le cancer du sein est le plus fréquent et le plus mortel.
Des Ă©valuations indĂ©pendantes et rĂ©guliĂšres permettent de sâassurer que la qualitĂ© et lâefficacitĂ© dâun programme de dĂ©pistage rĂ©pondent Ă des normes internationales. Le mandat dâĂ©valuation du programme genevois de dĂ©pistage du cancer du sein a Ă©tĂ© confiĂ© au DĂ©partement Ă©pidĂ©miologie et systĂšmes de santĂ© du Centre universitaire de mĂ©decine gĂ©nĂ©rale et santĂ© publique Ă Lausanne (UnisantĂ©)a, en charge de lâĂ©valuation de nombreux programmes de dĂ©pistage en Suisse et de la prĂ©cĂ©dente Ă©valuation du programme genevois.
Evaluation externe du programme par un centre expert.
DeuxiÚme évaluation du programme genevois par Unisanté.
Ce rapport porte sur la pĂ©riode 2012 Ă 2017. Il inclut une Ă©valuation de lâactivitĂ© du programme, de son utilisation, de sa qualitĂ© et de son efficacitĂ©. En outre, des analyses de lâimpact de lâintroduction de la lecture de consensus et de lâeffet de lâintervalle entre deux dĂ©pistages sur la prĂ©cocitĂ© diagnostique sont prĂ©sentĂ©es.
Evaluation de lâactivitĂ©, de la participation, de la qualitĂ© et de lâefficacitĂ© entre 2012 et 2017.
LâactivitĂ© du programme continue de croĂźtre, atteignant en 2018 plus de 13'000 mammographies rĂ©alisĂ©es. GrĂące Ă lâaugmentation du nombre de mammographies et aux mesures prises par le programme (rĂ©duction du nombre de radiologues ; complĂ©ment de lectures avec un logiciel dâentraĂźnement), le volume de lectures par radiologue respecte les normes suisses de qualitĂ© depuis 2016.
La participation au programme reste en-dessous de la moyenne nationale et des normes prĂ©conisĂ©es, malgrĂ© une tendance Ă la hausse. Sur 10 femmes invitĂ©es, 3 participent et, parmi les participantes, 8 sur 10 rĂ©pondent positivement Ă lâinvitation suivante (fidĂ©lisation). La participation est plus basse chez les femmes dont le rĂ©sultat du prĂ©cĂ©dent dĂ©pistage Ă©tait un faux-positif.
La qualitĂ© du programme a vu des amĂ©liorations importantes et rapides avec lâintroduction de la lecture de consensus en septembre 2014. Depuis ce changement, les taux de reconvocation et de faux-positifs ont fortement baissĂ© et satisfont les normes europĂ©ennes en tour incident, mais pas en tour prĂ©valent. La qualitĂ© radiologique du programme genevois est dĂ©sormais au moins similaire Ă la moyenne des programmes suisses, mais demeure infĂ©rieure Ă celle des programmes romands.
La frĂ©quence des cancers dâintervalle du programme genevois satisfait la norme europĂ©enne de qualitĂ© en premiĂšre mais pas en deuxiĂšme annĂ©e aprĂšs le dĂ©pistage.
LâefficacitĂ© du programme atteint en grande partie les normes europĂ©ennes et demeure stable depuis la derniĂšre Ă©valuation. La proportion de cancers de stade avancĂ© reste trop Ă©levĂ©e. Un long dĂ©lai (>26 mois) entre deux dĂ©pistages influence marginalement le profil pronostique des cancers dĂ©pistĂ©s. Ce profil est nettement plus favorable que celui des cancers dâintervalle et des cancers diagnostiquĂ©s suite Ă des symptĂŽmes. La prĂ©cocitĂ© diagnostique des cancers dĂ©pistĂ©s par le programme est largement comparable Ă celle des cancers dĂ©pistĂ©s en dehors du programme.
Les performances du programme se traduisent, pour 1000 participations, par 946 rĂ©sultats de mammographie normaux (vrais nĂ©gatifs), 54 rĂ©sultats faussement positifs (dont 6 donnent lieu Ă une investigation invasive), 5 cancers dĂ©pistĂ©s (1 in situ, 2 de stade prĂ©coce et 2 de stade avancĂ©) et 2 cancers dâintervalle, ce qui Ă©quivaut Ă une sensibilitĂ© du programme de 79,4% et une spĂ©cificitĂ© de 93,7%.
Chez les femmes de 70 à 74 ans, invitées depuis 2014, la qualité du dépistage est accrue et la participation est comparable à celle des femmes de 50 à 69 ans.
Ces résultats donnent lieu à trois recommandations :
1.Poursuivre les efforts de diminution du taux de reconvocation en tour prévalent
2.Organiser des relectures périodiques des clichés
3.Documenter rigoureusement les mesures et stratégies mises en place pour améliorer la qualité du programme
Evaluation de 20 ans dâactivitĂ© du programme vaudois de dĂ©pistage du cancer du sein, 1999-2018 : l'essentiel
Le cancer du sein reste le cancer le plus frĂ©quent et le plus mortel chez la femme. Dans le canton de Vaud, quelque 600 femmes sont touchĂ©es chaque annĂ©e et 120 en dĂ©cĂšdent. La mammographie de dĂ©pistage demeure le seul moyen de prĂ©vention avec une efficacitĂ© prouvĂ©e pour diminuer la mortalitĂ© par cancer du sein dans la population fĂ©minine de 50 Ă 74 ans grĂące Ă la dĂ©tection prĂ©coce des tumeurs. Les femmes bĂ©nĂ©ficiant dâun diagnostic prĂ©coce ont plus de 90% de chance de guĂ©rison.
Le canton de Vaud a Ă©tĂ© le prĂ©curseur en Suisse en lançant le premier programme organisĂ© de dĂ©pistage du cancer du sein en 1999, aprĂšs six ans de projet pilote. Le programme offre une mammographie prise en charge Ă 90% hors franchise par lâassurance de base, tous les deux ans, Ă toutes les vaudoises ĂągĂ©es entre 50 et 74 ans. Les programmes de dĂ©pistage organisĂ©s doivent satisfaire Ă des normes strictes de qualitĂ© et se soumettre Ă des Ă©valuations pĂ©riodiques externes de leurs performances afin dâassurer leur efficacitĂ©.
A lâoccasion des 20 ans de fonctionnement du programme, en plus des indicateurs standards permettant la comparabilitĂ© inter-cantonale et internationale (cf encadrĂ©), le rapport dâĂ©valuation 2022 rĂ©alisĂ© par UnisantĂ© inclut des analyses et des indicateurs longitudinaux de lâĂ©volution sur 20 ans de la participation et de la qualitĂ©. Ce document rĂ©sume les principaux rĂ©sultats du rapport complet
Evaluation du programme de dépistage du cancer du sein des cantons de Jura, Neuchùtel et du Jura bernois, 2005-2017
Le cancer du sein est le cancer le plus fréquent et le plus mortel chez la femme. Dans les cantons du Jura et de Neuchùtel, 200 femmes en sont atteintes et 45 en décÚdent chaque année. Le dépistage par mammographie reste le seul moyen avec une efficacité démontrée pour diminuer son impact.
Le programme BEJUNE, en fonction depuis mai 2005 dans le canton du Jura, 2007 dans le canton de NeuchĂątel et 2009 pour lâarrondissement du Jura bernois, promeut et organise lâaction de dĂ©pistage auprĂšs de la population fĂ©minine de 50 Ă 69 ans des rĂ©gions concernĂ©es. Depuis 2014, le programme a Ă©tĂ© Ă©tendu aux femmes jusquâĂ 74 ans.
Des Ă©valuations indĂ©pendantes et rĂ©guliĂšres permettent de sâassurer que la qualitĂ© et lâefficacitĂ© dâun programme de dĂ©pistage rĂ©pondent Ă des normes internationales. LâĂ©valuation du programme BEJUNE a Ă©tĂ© confiĂ©e au DĂ©partement EpidĂ©miologie et systĂšmes de santĂ© du Centre universitaire de mĂ©decine gĂ©nĂ©rale et santĂ© publique Ă Lausanne (UnisantĂ©), en charge de lâĂ©valuation de nombreux programmes de dĂ©pistage en Suisse.
Ce rapport dĂ©crit lâĂ©volution de lâactivitĂ© du programme depuis son dĂ©but jusquâen 2017 (section 2) et analyse son utilisation (section 3), sa qualitĂ© (section 4) et son efficacitĂ© (section 5). Pour la premiĂšre fois, il traite les participantes de 70 Ă 74 ans et Ă©value les cancers dâintervalle du programme. Les rĂ©sultats prĂ©sentĂ©s dans ce rapport se basent sur 143â000 mammographies et prĂšs de 44â000 femmes.
Le nombre annuel de mammographies effectuées dans le programme BEJUNE augmente depuis 2005, avec un plateau entre 2011 et 2015. Les R2 interprÚtent depuis 2015 prÚs de 5000 lectures par an, surpassant largement les normes recommandées en Suisse. Grùce à la collaboration avec le programme bernois, le volume de lectures des radiologues 1e lecteurs (R1) satisfait également les normes.
La participation au programme de six femmes sur dix (cantons du Jura et de NeuchĂątel, pĂ©riode 2014-17 : 63,6% et 61,9%), dont neuf reviennent rĂ©guliĂšrement, est comparativement Ă©levĂ©e dans le contexte suisse. La participation est plus basse chez les femmes dont le rĂ©sultat du dĂ©pistage prĂ©cĂ©dent Ă©tait un faux-positif, celles de 70 Ă 74 ans, dans les rĂ©gions les moins peuplĂ©es et lâarrondissement du Jura bernois (44,1%). La hausse de la participation en premiĂšre invitation devrait augurer de tendances participatives favorables. En tenant compte du dĂ©pistage hors programme, la couverture par mammographie de la population fĂ©minine de la rĂ©gion BEJUNE approche les normes europĂ©ennes.
Les indicateurs de qualitĂ© des lectures, en termes de taux de reconvocation, de faux-positifs et de dĂ©tection respectent les normes europĂ©ennes avec des valeurs plus favorables que la moyenne suisse. Ces performances se sont amĂ©liorĂ©es en tour incident jusquâen 2014. Une lĂ©gĂšre tendance inverse apparaĂźt depuis avec une augmentation des taux de reconvocation et de faux-positifs.
La frĂ©quence des cancers dâintervalle du programme BEJUNE satisfait la norme europĂ©enne de qualitĂ© en premiĂšre mais pas pour la deuxiĂšme annĂ©e aprĂšs le dĂ©pistage. Leur frĂ©quence est plus Ă©levĂ©e que dans les autres programmes suisses Ă©valuĂ©s Ă ce jour.
Les performances en termes dâefficacitĂ© et de prĂ©cocitĂ© diagnostique atteignent globalement les normes europĂ©ennes, sont stables dans le temps et comparables aux autres programmes suisses. La comparaison des profils cliniques des cancers dĂ©pistĂ©s avec les cancers dâintervalle et les cancers diagnostiquĂ©s sur une base symptomatologique confirme une dĂ©tection de cancers Ă un stade et avec un profil pronostic plus favorables dans le cadre du programme de dĂ©pistage.
Le premier bilan des rĂ©sultats pour les femmes de 70 Ă 74 ans est encourageant. La qualitĂ© des lectures radiologiques sâamĂ©liore avec lâĂąge de sorte que les performances qualitatives sont supĂ©rieures Ă celles observĂ©es chez les femmes plus jeunes La prĂ©cocitĂ© diagnostique des cancers dĂ©pistĂ©s est similaire Ă celle mesurĂ©e chez les femmes de 50 Ă 69 ans. Ces rĂ©sultats sont pondĂ©rĂ©s par un niveau de participation et de fidĂ©lisation plus bas et une frĂ©quence relative des cancers dâintervalle plus Ă©levĂ©e (basĂ©e sur un faible effectif). Plus de recul est nĂ©cessaire pour Ă©valuer fiablement les bĂ©nĂ©fices et risques du dĂ©pistage aprĂšs 69 ans.
Les performances rĂ©centes du programme se traduisent, pour 1000 participations, par 968 rĂ©sultats de mammographie normaux (vrais nĂ©gatifs), 25 rĂ©sultats faussement positifs (dont 5 donnent lieu Ă un examen invasif), 5 cancers dĂ©pistĂ©s (1 in situ, 3 de stade prĂ©coce et 1 de stade avancĂ©) et 2 cancers dâintervalle (sensibilitĂ© du programme: 70,1% ; spĂ©cificitĂ© du programme: 97,7%).
Trois recommandations accompagnent ce rapport:
âą Une surveillance plus rapprochĂ©e de la frĂ©quence des cancers dâintervalle.
⹠Une documentation plus rigoureuse et systématique des informations cliniques sur les cancers, avec un contrÎle rétrospectif de qualité
⹠Une documentation systématique des mesures et des stratégies mises en place pour améliorer la qualité du programme
PremiÚre évaluation du programme vaudois de dépistage du cancer colorectal, 2015-2020
Le dépistage permet de diminuer efficacement la mortalité par cancer colorectal. Le canton de Vaud a lancé un programme organisé de dépistage de ce cancer en 2015. Les vaudois·e·s de 50 à 69 ans ont le choix entre une coloscopie tous les dix ans ou un test immunologique de recherche de sang occulte (FIT) tous les 2 ans.
Comme action de santĂ© publique, le programme vaudois doit satisfaire aux recommandations de qualitĂ© Ă©mises par la Commission europĂ©enne et aux normes suisses qui visent Ă maximiser lâefficacitĂ© et minimiser les effets adverses du dĂ©pistage. Ce rapport, qui couvre les 6 premiĂšres annĂ©es d'activitĂ© (2015-2020), est Ă la fois la premiĂšre Ă©valuation du programme vaudois et la premiĂšre Ă©valuation Ă©pidĂ©miologique en Suisse dâun programme de dĂ©pistage du cancer colorectal.
A fin juin 2021, le programme Ă©tait dĂ©ployĂ© Ă 95%, conformĂ©ment Ă l'Ă©chĂ©ancier prĂ©vu sur 7 ans. La couverture par invitation des 180'000 vaudois·e·s ciblé·e·s devrait s'achever en 2022. LâactivitĂ© de dĂ©pistage croĂźt fortement: en 2020, 12'000 consultations mĂ©dicales d'Ă©ligibilitĂ© ou d'inclusion et plus de 10'000 dĂ©pistages ont Ă©tĂ© rĂ©alisĂ©s, dont prĂšs de 5000 coloscopies, soit le seuil maximal de capacitĂ© rĂ©alisable dĂ©terminĂ© initialement pour le contexte vaudois.
La participation globale, inclusions par le médecin sans invitation du programme comprises, avoisine les 25%, alors que la participation sur invitation est d'environ 15%. Bien que ces taux soient quelque peu sous-estimés, faute d'informations sur l'éligibilité présumée des non-répondant·e·s, la participation n'atteint vraisemblablement pas le seuil minimal recommandé (45%). La participation varie fortement entre les districts du canton (15 à 31%) et les femmes semblent légÚrement plus enclines à se faire dépister, notamment par FIT. Si la coloscopie et le FIT sont choisis de façon globalement équilibrée, on observe de larges différences géographiques (selon le district de résidence, entre 24 et 66% optent pour la coloscopie), largement expliquées par le délai de réalisation de la coloscopie.
Entre 2015 et 2020, le programme vaudois a permis de diagnostiquer 5710 lésions néoplasiques (133 cancers colorectaux, 1467 adénomes avancés et 4130 adénomes non avancés). Pour 1000 participant·e·s (464 FIT et 536 coloscopies), cela se traduit par la détection de 4 cancers, 47 adénomes avancés et 131 adénomes non-avancés. La qualité du programme, notamment les performances des coloscopies, et le degré de précocité des cancers dépistés satisfont les normes.
Cette Ă©valuation a mis en Ă©vidence quelques longs dĂ©lais dans la rĂ©alisation des coloscopies diagnostiques (excĂšde 3 mois pour un FIT positif sur 4) et la prise en charge des cancers (excĂšde 1 mois une fois sur 3), ainsi que dans l'accĂšs Ă la coloscopie de dĂ©pistage (10 mois depuis l'invitation), mĂȘme si ces diffĂ©rents dĂ©lais ont substantiellement diminuĂ© en 2019-2020.
Ces constats mĂšnent Ă 3 recommandations :
1) Orienter prioritairement vers le FIT par une communication ciblĂ©e, notamment les personnes de moins de 55 ans, afin dâĂ©viter une saturation de la capacitĂ© en coloscopie de dĂ©pistage;
2) Planifier et, si besoin, centraliser les places nécessaires à une réalisation rapide des coloscopies diagnostiques afin de réduire le délai de diagnostic et de prise en charge ;
3) Planifier une campagne de sensibilisation diffĂ©rĂ©e dans le temps, orientĂ©e sur le FIT afin dâaugmenter la participation sans accentuer la charge en coloscopies.
Une quatriĂšme recommandation porte sur le constat d'un dĂ©veloppement inabouti du logiciel national MC-SIS mis Ă disposition du programme vaudois et de l'absence de stratĂ©gie de documentation et de gestion des donnĂ©es. Ceci requiert de systĂ©matiser, centraliser et documenter les informations saisies afin de disposer de donnĂ©es complĂštes et de qualitĂ©, nĂ©cessaires pour une Ă©valuation efficiente et exhaustive des divers aspects du programme. Le recul de cette premiĂšre Ă©valuation est insuffisant pour apprĂ©cier lâeffet de lâinclusion directe au programme par les pharmacies, comparer la performance de plusieurs dĂ©pistages par FIT Ă celle de la coloscopie ou analyser les cancers d'intervalle du programme
Relationship between benzodiazepine prescription, aggressive behavior, and behavioral disinhibition: a retrospective study in a Swiss prison.
BACKGROUND
Benzodiazepines are commonly prescribed in prisons amidst the controversies surrounding their potential role in causing behavioral disinhibition and aggressive behavior and their association with use and trafficking of illicit and addictive substances. The present study aimed to (1) ascertain the relationship between benzodiazepine prescription (including their dosage and duration of use) and aggressive behavior and behavioral disinhibition in prison and (2) investigate whether there was an association between benzodiazepine prescription, (including their dosage and duration of use) and using and trafficking illicit and addictive substances during imprisonment.
METHODS
Data were extracted from the electronic database of an "open" Swiss prison (nâ=â1206, 1379 measures) over a 5-year period (2010-2015). Measures included benzodiazepine prescription, duration of benzodiazepine use and mean dosage, and punishable behaviors (physical and verbal aggression, disinhibited but not directly aggressive behaviors, property damage or theft, substance-related offenses, and rule transgression). We assessed the relationship between benzodiazepine prescription and punishable behaviors after propensity score matching. Logistic regressions were also used to test the relationship of benzodiazepine use duration and dosage with punishable behaviors among participants who received benzodiazepines.
RESULTS
After propensity score matching, benzodiazepine prescription was not significantly associated with any punishable behavior. Among detained persons who took benzodiazepines, there was no significant association of dosage and duration of use with offenses involving illicit or addictive substance use or trafficking.
CONCLUSIONS
Our study did not empirically support the occurrence of increased aggressive or disinhibited behaviors or increased risk of substance abuse in detained persons who received benzodiazepines in prison. This suggests a need to reconsider restrictions in prescribing benzodiazepines in the prison setting
Population-level impact of the BMJ Rapid Recommendation for colorectal cancer screening:a microsimulation analysis
Objective:In 2019, a BMJ Rapid Recommendation advised against colorectal cancer (CRC) screening for adults with a predicted 15-year CRC risk below 3%. Using Switzerland as a case study, we estimated the population-level impact of this recommendation. Design: We predicted the CRC risk of all respondents to the population-based Swiss Health Survey. We derived the distribution of risk-based screening start age, assuming predicted risk was calculated every 5 years between ages 25 and 70 and screening started when this risk exceeded 3%. Next, the MISCAN-Colon microsimulation model evaluated biennial faecal immunochemical test (FIT) screening with this risk-based start age. As a comparison, we simulated screening initiation based on age and sex. Results:Starting screening only when predicted risk exceeded 3% meant 82% of women and 90% of men would not start screening before age 65 and 60, respectively. This would require 43%â57% fewer tests, result in 8%â16% fewer CRC deaths prevented and yield 19%â33% fewer lifeyears gained compared with screening from age 50. Screening women from age 65 and men from age 60 had a similar impact as screening only when predicted risk exceeded 3%. Conclusion: With the recommended risk prediction tool, the population impact of the BMJ Rapid Recommendation would be similar to screening initiation based on age and sex only. It would delay screening initiation by 10â15 years. Although halving the screening burdens, screening benefits would be reduced substantially compared with screening initiation at age 50. This suggests that the 3% risk threshold to start CRC screening might be too high.</p