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Lâempathie pour comprendre le mĂ©tier de chorĂ©graphe
Cet article tente de mettre en lumiĂšre, par la description dâune expĂ©rience singuliĂšre, le travail anthropologique dâimmersion sur un terrain. Comme le chorĂ©graphe quâil observe, lâethnologue est confrontĂ© aux doutes et aux interrogations qui seront les leviers de la crĂ©ation pour lâun et de la construction de savoirs pour lâautre. Dans la tension entre proximitĂ© et distance inhĂ©rente Ă la recherche ethnographique, nous avons tentĂ© dâapprĂ©hender le fonctionnement dâun « monde de lâart » en questionnant le mĂ©tier de chorĂ©graphe. Notre expĂ©rience personnelle de la danse est Ă intĂ©grer dans le processus heuristique, crĂ©ant des relations particuliĂšres aux enquĂȘtĂ©s. Dans cette anthropologie du « plus ou moins proche », divers degrĂ©s dâempathie ont alors Ă©tĂ© Ă©prouvĂ©s : une empathie Ă©vidente oĂč le chercheur se questionne peu, une empathie autorisĂ©e par lâautre dans le partage de certains statuts, et une empathie « inversĂ©e » oĂč lâartiste accĂšde Ă©galement Ă lâaltĂ©ritĂ© du chercheur.The aim of this article is to illustrate, through the description of a specific experience, the anthropological work of immersion in a given field setting. Just like the choreographer they are observing, the ethnologist is confronted by doubts and questions that will become the lever of creation for the one and of knowledge construction for the other. By questioning the choreographerâs craft, and torn between proximity and the distance inherent in ethnographic research, the author tried to grasp how the « art world » functions. Her personal experience of dance must be integrated into the heuristic process, creating particular relationships with the research participants. In this anthropology of « the more or less close », several degrees of empathy were experienced: an obvious empathy when the researcher calls herself into question only a little, an empathy granted by the other in the sharing of certain statuses, and a « reversed » empathy when the artist in turn gains access to the otherness of the researcher
Lâespace chorĂ©graphique uni : rĂ©affirmer un idĂ©al de « vivre ensemble »
La figure de la communautĂ© en danse a Ă©tĂ© largement usitĂ©e durant le XXe siĂšcle, tĂ©moignant dâun engagement politique, de reprĂ©sentations singuliĂšres de la sociĂ©tĂ© ou encore dâutopies chorĂ©graphiques (Rousier, 2003). Elle est alors issue dâune volontĂ© de dĂ©velopper de nouveaux modes de collaboration et/ou de crĂ©ation en commun.Les discours de certains chorĂ©graphes contemporains dĂ©noncent la mise en concurrence interindividuelle (qui les consacre nĂ©anmoins en « auteurs ») dĂ©rivant de lâorganisation actuelle de la crĂ©ation chorĂ©graphique. Aussi, les rĂ©fĂ©rences Ă des formes variĂ©es dâidĂ©ologies (dâutopies ?) communautaires (tribus, collectifs, compagnie, famille) rĂ©vĂšlent en creux une critique de la sociĂ©tĂ© moderne, et traduisent la perspective idĂ©alisĂ©e dâune autre inscription dans le monde, sur le mode de lâ« ĂȘtre-ensemble ».A partir de lâanalyse dâune trentaine dâentretiens menĂ©s auprĂšs de chorĂ©graphes hauts-normands, nous montrerons quâentre cette aspiration communautaire et lâexpĂ©rience de chorĂ©graphe au quotidien, il existe des dĂ©calages que chacun tente dâassumer et de gĂ©rer au mieux. Autrement dit, entre lâindividualisme, qui consacre lâauteur, et la communautĂ©, qui se fonde sur des liens forts entre tous, le mĂ©tier de chorĂ©graphe se nourrit de tensions et de contradictions quâil sâagira de rĂ©vĂ©ler dans cet article
Chapitre 5. Un voyage merveilleux
Aller et dĂ©ambuler au sein dâun festival de rue tel que Viva CitĂ© invite Ă traverser divers imaginaires, Ă voyager au travers de diffĂ©rentes visions artistiques. Chacun des participants peut vivre une expĂ©rience particuliĂšre le temps dâun week-end. Il est possible de remarquer que lâattirance pour ce festival est en lien avec une attente dâĂ©merveillement. Quels sont les divers Ă©lĂ©ments composant cette recherche du merveilleux ? Quelles sont les justifications mises en avant dans lâapprĂ©ciatio..
Les paradoxes du métier de chorégraphe en danse contemporaine (ethnographie de l'espace normand)
ROUEN-BU Lettres (764512101) / SudocSudocFranceF
Les Récits de "La Dame du Lac" : analyse anthropologique d'une expérience sensible
Analyse de rĂ©cits de glaciĂ©ristes experts. A travers une approche de l'activitĂ© (ascension d'une cascade de glace), rĂ©flexion sur les liens tissĂ©s entre le grimpeur et la glace. 'En renvoyant aux notions de risque, d'aventure, d'expĂ©rience sensorielle et en faisant appel Ă un imaginaire anthropomorphique attachĂ© au fĂ©minin', ces rĂ©cits de sportifs de l'extrĂȘme 'configurent des dĂ©terminants de leur culture'
Un festival sous le regard de ses spectateurs
VIVA CITĂ est un festival des arts de la rue qui anime Sotteville-lĂšs-Rouen depuis bientĂŽt vingt ans. Qui sont ses publics ? Quây font-ils ? Quây voient-ils ? Quây vivent-ils ? Si la rue est le lieu du bien commun, comment un festival comme Viva CitĂ© y fabrique-t-il du lien pendant un temps de crĂ©ation partagĂ© ? La parole Ă©tant donnĂ©e aux spectateurs de cette manifestation, il sâagit dâinterroger cet Ă©vĂ©nement par les rĂ©cits quâil engendre, dans sa capacitĂ© Ă transformer (rĂ©ellement ou symboliquement) temps et espaces, Ă modifier les modalitĂ©s de rĂ©ception des spectacles. Ce festival, qui mobilise lâagglomĂ©ration rouennaise, constitue aussi un vaste « thĂ©Ăątre » oĂč se mettent en scĂšne des rĂȘves de sociĂ©tĂ©, oĂč la mixitĂ© sociale serait re-crĂ©Ă©e, oĂč le monde commun serait plus juste et plus Ă©quitable. Autant dâĂ©lĂ©ments rĂ©flexifs qui donnent Ă lire cette manifestation comme un tout artistique, social et politique oĂč chacun tĂ©moigne, Ă sa façon, non seulement de ce qui fonde la vie collective mais aussi, Ă travers la proximitĂ© de lâart, de l'invention de soi. Les propos recueillis proposent une dĂ©finition implicite du thĂ©Ăątre de rue qui sou ligne la nĂ©cessitĂ© de lâeffervescence dans la constitution du social et quâincarne la fĂȘte, expression de la vitalitĂ©
Utopies de la scĂšne, scĂšnes de lâutopie
Les scĂšnes ne sont pas seulement des rĂ©ceptacles pour les utopies qui peuvent venir sây exprimer. Pas plus quâelles ne se limitent Ă ĂȘtre objets de propositions utopiques, architecturales ou scĂ©nographiques. Lâespace que nous appelons « scĂšne » est, en lui-mĂȘme, une utopie. Pourquoi ? Tout dâabord par une Ă©trange Ă©quivoque. La scĂšne est un lieu, câest certain : matĂ©riel, disposĂ©, vidĂ© par une sĂ©rie de procĂ©dures concrĂštes, rendu disponible Ă son statut de lieu : lieu-de, lieu-pour, lieu dissociĂ© de tout ce quâil contient, ce qui est conforme Ă lâessence de la localitĂ©. Le lieu nâest pas la chose qui sây loge, câest dit de longue date. Cette dissociation est portĂ©e par la scĂšne Ă un extrĂȘme accomplissement. La scĂšne est cet espace qui ne se forme ou ne sâouvre quâĂ la condition expresse dâĂȘtre rendu vide, dĂ©gagĂ©, pour ĂȘtre rempli de ce qui ne sây installera jamais, et, jamais construit Ă demeure, nây sera toujours que temporaire, essentiellement distinct de lâemplacement qui lâaccueille. Ainsi la scĂšne dit bien le lieu, lâĂȘtre-lieu du lieu. Tout lieu, en tant que lieu, peut ĂȘtre ainsi figurĂ© : comme une scĂšne de la chose. Denis GuĂ©noun, « Outre le lieu ». â Le dossier publiĂ© sous le parrainage de Denis GuĂ©noun (UniversitĂ© Paris IV) et dirigĂ© par Aude Astier, Lise Lenne et Marion RhĂ©ty, sâorganise en trois parties : Une premiĂšre partie, RĂ©inventer le cercle ; DĂ©border les frontiĂšres ; Horizons politiques de la communautĂ© et ReprĂ©senter lâutopie sur les scĂšnes contemporaines, rĂ©unit des contributions universitaires qui explorent le terrain de lâutopie dans les arts de la scĂšne (thĂ©Ăątre, musique, danse) selon diffĂ©rentes perspectives : esthĂ©tique mais aussi sociologique, historique et philosophique. Une seconde partie, EnquĂȘte : EngouffrĂ©s dans la brĂšche, propose une plongĂ©e dans les « Tiers Lieux » Ă travers les tĂ©moignages de GwenaĂ«l Morin, Jean-Pierre ChrĂ©tien-Goni, directeur du Vent se lĂšve !, et de Michel Laubu du Turak ; une entrĂ©e dans les postures et pratiques du collectif avec des entretiens avec le tg STAN, le Transquinquennal et le groupe toc ; un effeuillage des figures du rĂȘveur, de lâengagĂ©, du pessimiste et de lâiconoclaste avec des entretiens avec des membres du collectif de Lâavantage du doute, Coline Struyf, Pieter de Bruysser et Armel Roussel. Une troisiĂšme partie, Les traces dâune dĂ©marche utopique : dossier artistique, ouvre un espace aux textes et prises de parole des artistes associĂ©s Ă ce dossier. Mary Chebbah propose un rĂ©cit graphique « Vivre Topiques », dĂ©fense et illustration de la « courbure Ă partir de laquelle, il sâagit davantage dâaiguiser les points de contact, les frottements qui feront rencontre ou Ă©cart dans lâamplitude de la posture engagĂ©e ». Claire Buisson revient, quant Ă elle, sur son projet immersive theatre avec un texte intitulĂ© « Prolonger la danse, hĂ©tĂ©rotopie sensorielle ». Vous trouverez Ă©galement une prĂ©sentation du projet Scenographia rĂ©alisĂ© par Laurent Lescop, Bruneau Suner, RĂ©gis Vasseur et Marcel Freydefont