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Le soufflage systématique des poussiÚres urbaines = Exposition chronique aux microorganismes et au bruit
Introduction. Les poussiĂšres prĂ©sentes sur la voie publique sont un mĂ©lange complexe constituĂ©es de la sĂ©dimentation de particules contenant des polluants primaires â Ă©mis directement par diffĂ©rentes sources prĂ©sentes dans lâenvironnement â et de polluants secondaires â formĂ©s par des rĂ©actions chimiques entre plusieurs polluants primaires ou entre polluants primaire et substrat (sol, route etc.). Une catĂ©gorie de ses polluants est reprĂ©sentĂ©e par les agents biologiques qui peuvent ĂȘtre irritatifs, allergĂšnes ou infectieux selon leur concentration et leur nature. Ces germes sont naturellement prĂ©sents dans lâenvironnement urbain, particuliĂšrement dans les dĂ©chets vĂ©gĂ©taux (par exemple feuilles mortes) et les fĂšces des animaux.
Pour entretenir un environnement urbain « propre », le soufflage est frĂ©quemment utilisĂ©. La question se pose en quelle mesure cette mĂ©thode de nettoyage ne remet pas en suspension les poussiĂšres urbaines Ă une concentration telle quelle pourrait ĂȘtre nocive pour la santĂ© des travailleurs effectuant cette tĂąche. Cette concentration est dĂ©pendante des sources potentielles prĂ©sentes Ă chaque site nettoyĂ© ainsi que des conditions mĂ©tĂ©orologiques.
MatĂ©riel et MĂ©thodes. Pour Ă©valuer le risque, des prĂ©lĂšvements personnels en mode actif ont Ă©tĂ© effectuĂ©s sur des porteurs de la souffleuse Ă lâaide dâun Ă©chantillonneur IOM Ă©quipĂ© dâun filtre polycarbonate reliĂ© Ă une pompe calibrĂ©e. Les pics dâexposition ont Ă©galement Ă©tĂ© dĂ©terminĂ©s grĂące Ă des prĂ©lĂšvements actifs ponctuels Ă proximitĂ© des travailleurs avec des collecteurs de bioaerosols Ă haut dĂ©bit. La dĂ©tection et le dĂ©nombrement des moisissures a Ă©tĂ© faite par culture sur milieu Dichloran Glycerol Agar (DG18) et celle des germes aĂ©robes mĂ©sophiles sur milieu Tryptic Soy Agar (TSA). Les diffĂ©rents microorganismes prĂ©sents en culture ont Ă©tĂ© identifiĂ© par voie molĂ©culaire. Lors de lâactivitĂ©, la rĂ©action des passants a Ă©tĂ© notĂ© et les travailleurs ont Ă©tĂ© interrogĂ© sur leur bien-ĂȘtre pendant quâils effectuaient cette tĂąche.
RĂ©sultats. Lâanalyse des prĂ©lĂšvement personnels a mis en Ă©vidence que les travailleurs Ă©taient exposĂ©s Ă des concentrations en moisissures cultivables supĂ©rieures Ă la valeur recommandĂ©e de 103 unitĂ©s formant colonie (UFC)/m3 avec des pics dâexposition Ă 106 UFC/m3. Leur exposition aux germes aĂ©robes mĂ©sophiles Ă©tait juste en dessous de la valeur recommandĂ©e de 104 UFC/m3. De plus, la diversitĂ© des germes remis en suspension par soufflage â bactĂ©ries et moisissures â Ă©tait importante, seul un petit nombre dâespĂšces correspondant Ă ceux prĂ©sents dans lâair ambiant. Le soufflage dĂ©clenchait lâagressivitĂ© des passants, ce qui affectait directement le bien-ĂȘtre des travailleurs pendant cette tĂąche.
Conclusion. Le soufflage de la voirie remet en suspension les microorganismes prĂ©sents dans les poussiĂšres urbaines Ă une concentration telle quelle reprĂ©sente un risque pour la santĂ© des travailleurs effectuant cette tĂąche. Lâemployeur devrait fournir un Ă©quipement de protection individuelle complet et sensibiliser les travailleurs concernĂ©s aux risques pour la santĂ© encourus lors de lâactivitĂ© de soufflage. Il est vivement encouragĂ© Ă trouver une solution alternative pour le nettoyage de la voirie