Les « martyrs » jihadistes veulent-ils forcément mourir ?:Une approche émique des mécanismes de la radicalisation auto-sacrificielle au Pakistan

La plupart des travaux sur les attentats suicides construisent, à partir d’une prosopopée dépendante de sources problématiques, un « martyr » d’emblée motivé à mourir. Les récits de vie de recrues jihadistes pakistanaises montrent que les motivations individuelles pourraient en réalité être une énigme moins fondamentale que les temps et, surtout, les mécanismes sociaux de cette radicalisation. La fuite en avant, le pari adjacent et le désir d’encadrement sont trois mécanismes que cette perspective émique permet d’identifier. Elle conduit également à émettre l’hypothèse « en creux », en questionnant les causes du désengagement, que le passage à l’acte ne s’explique ni par la sociabilité primaire du militant, ni même forcément par une volonté de mourir : des techniques collectives de création du consentement et des décisions individuelles « absurdes » peuvent également le rendre intelligible.Using a prosopography based on sources which cannot be verified, most academic works on the phenomenon of suicide bombings tend to present a ‘martyr’ who is hyper-motivated to die. This contrasts with the life stories of former recruits from a Pakistani jihadi militia, which show that individual motivations might be less of a puzzle than the social mechanisms of self-sacrificial radicalization. Three types of mechanisms can then be identified: the fuite en avant, the ‘side-bet’ and the desire to belong to a domineering group. This emic approach is also applied to the causes of de-radicalization to suggest, from an ‘upside-down’ perspective, that the act of self-sacrificial violence itself does not always derive from the primary socialization of the militant, or necessarily from a will to die but, often, from collective techniques of creating consent and individual ‘absurd decisions’

Do Jihadist “Martyrs” really want to die? An emic approach to self-sacrificial radicalization in Pakistan

Using a prosopography based on sources which cannot be verified, most academic works on the phenomenon of suicide bombings tend to present a ‘martyr’ who is hyper-motivated to die. This contrasts with the life stories of former recruits from a Pakistani jihadi militia, which show that individual motivations might be less of a puzzle than the social mechanisms of self-sacrificial radicalization. Three types of mechanisms can then be identified: the fuite en avant, the ‘side-bet’ and the desire to belong to a domineering group. This emic approach is also applied to the causes of de-radicalization to suggest, from an ‘upside-down’ perspective, that the act of self-sacrificial violence itself does not always derive from the primary socialization of the militant, or necessarily from a will to die but, often, from collective techniques of creating consent and individual ‘absurd decisions’

Les modèles d'Allison appliqués à un Etat "à voix multiples": le Pakistan et la crise de Kargil

Les modèles d'Allison appliqués à un Etat « à voix multiples » : le Pakistan et la crise de Kargil Amélie BLOM « Minet du Cheschire » commença Alice timidement, « voudriez-vous, je vous prie, me dire quel chemin je dois prendre pour m'en aller d'ici ? ». « Cela dépend en grande partie du lieu où vous voulez vous rendre » répondit le Chat. Pour le général Jehangir Karamat, ancien chef d'état-major interarmes du Pakistan (« Chief of Army Staff » ou COAS), l'armée pakistanaise se serait condu..

Magnus Marsden, Living Islam. Muslim Religious Experience in Pakistan’s North-West Frontier

This pleasure is rarely given to a book reviewer, so I shall put it simply: Living Islam is an important work, and this justifies assessing it in earnest and at length. 'What does it mean to live a Muslim life?' wonders Magnus Marsden. Asking this basic but powerful question has perhaps never been as strong a scientific imperative as today. To be sure, everyone—from the media and think-tanks in the West to religious and political authorities in the Muslim world—claim monopoly over the answer...

Magnus Marsden, Living Islam. Muslim Religious Experience in Pakistan’s North-West Frontier

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Introduction. The Moral and Affectual Dimension of Collective Action in South Asia

‘No politics’ says the roaring tiger that illustrates this special issue of SAMAJ. This sticker was bought from a street vendor in Kanpur, a city located in the Indian state of Uttar Pradesh, during a celebration of the Ambedkar jayanti (birthday commemoration) in 2008. It is highly indicative of the way emotions can be valorized as pure and authentic expressions from the body, and pitted against regular politics, stigmatized as the impure realm of politicking, deals and compromises. This exp..

IISMM – Institut d’études de l’Islam et des sociétés du monde musulman

Olivier Bouquet, maître de conférences à l’Université de Nice-Sophia AntipolisAnne-Laure Dupont, maître de conférences à l’Université Paris-IV/SorbonneBenjamin Lellouch, maître de conférences à l’Université Paris-VIII/Vincennes-Saint-DenisCatherine Mayeur-Jaouen, professeur à l’INaLCOSabrina Mervin, chargée de recherche au CNRSNicolas Michel, maître de conférences à l’Université Aix-Marseille-I/ProvenceM’hamed Oualdi, Chantai Verdeil, maîtres de conférences à l’INaLCO Histoire moderne et cont..

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IISMM – Institut d’études de l’Islam et des sociétés du monde musulman

Frédéric Hitzel, chargé de recherche au CNRSTimour Muhidine, chargé de cours à l’INaLCO Art, patrimoine et cultures dans le monde turc et ottoman À ce séminaire, sept intervenants ont accepté de participer pour présenter leurs travaux de recherche en cours et faire partager leur expérience professionnelle. Le 16 novembre 2011, le séminaire a accueilli le poète, essayiste et éditeur turc Enis Batur. Auteur de nombreux essais et romans, dont plusieurs sont traduits en français, il est l’une des..

Institut d’études de l’Islam et des sociétés du monde musulman – IISMM

Philippe Bourmaud, ATER à l’Université Lyon-III/Jean-Moulin Culture et politique palestiniennes : vers des approches post-identitaires L’axe principal du séminaire 2009-2010 était nominaliste : plutôt que de postuler une identité culturelle palestinienne, avec toute la charge de sens que charrie la notion d’identité, il s’agissait d’interroger ce que nous avons convenu d’appeler le « label palestinien » : soit l’estampille nationale assignée à une variété de pratiques, productions et symboles..