1 research outputs found
Residues of captan (contact) and difenoconazole (systemic) fungicides in bee products from an apple orchard
Ten bee colonies were placed in the middle of a ten-hectare-apple
orchard at about 10% in bloom. The orchard was sprayed with a mixture of a
contact fungicide, Captan 50WP (active ingredient captan) and a systemic
fungicide, Score 250 EC (active ingredient difenoconazole). The residues of
fungicides in honey, pollen, and bee bread were then measured by gas
chromatography. Honey had very low contamination mg.kg of
difenoconazole and 0.009 mg.kg of captan. Contamination of pollen was much
higher - about 0.043 and 2.99 mg.kg of difenoconazole and captan,
respectively. The most contaminated was bee bread, 0.27 and 6.39 mg.kg of
difenoconazole and captan, respectively. This finding may be due to some
chemical reactions between difenoconazole and some plant metabolites taking
place in pollen and bee bread. Difenoconazole, a systemic fungicide, penetrates
about 1.66 and 1.16 times more efficiently into honey and bee bread,
respectively, than the contact fungicide captan. But in pollen pellets from
apple, the penetration coefficient was lower than 1. This observation
corroborates the suggestion that in fresh pollen some fungicides may be fixed by
sugars, aminoacids, or even proteins.RĂ©sidus de deux fongicides, l'un de contact (captane) et l'autre
systémique (difénoconazole), dans les produits de la ruche provenant d'un verger
de pommiers. Plusieurs cultures (fraises, framboises, cerises, pommes et
certains légumes) nécessitent durant la floraison des traitements chimiques
contre les maladies, entre autres contre les maladies fongiques. Les fongicides
utilisés sont généralement non toxiques pour les abeilles si bien que les
périodes de prévention sont courtes, une à deux heures. Le but de ce travail est
de vérifier si les fongicides systémiques contaminent plus les produits de la
ruche que les fongicides de contact.
Dix colonies d'abeilles domestiques (Apis mellifera L.) ont été transvasées dans
des ruches ne contenant que des rayons vides et des feuilles de cire gaufrée et
placées au milieu d'un verger de pommiers (Malus domestica Mill) de 10 hectares,
le 12 mai en dĂ©but de floraison. L'aprĂšs-midi du mĂȘme jour, le verger a reçu une
pulvérisation d'un mélange de Captan 50 WP
(2 kg.ha, matiĂšre active captane) et de Score EC (0,2 l.ha ; matiĂšre active :
difénoconazole). Les ruches possédaient une trappe à pollen et les pelotes de
pollen ont été récoltées chaque jour. Le miel a été extrait et le pain
d'abeilles prélevé dans les rayons à la fin de l'expérience.
Dans tous les produits de la ruche une analyse pollinique a été effectuée et les
résidus des fongicides ont été déterminés par chromatographie en phase gazeuse.
La contamination du miel était généralement faible : de 0,0006 mg.kg pour le
difénoconazole à 0,009 mg.kg pour la captane (Tab. II). Le pollen de pommier
dans les pelotes était en moyenne beaucoup plus contaminé : 0,043 mg.kg pour
le difénocozanole à 2,99 mg.kg pour le captane (Tab. III). Le pain d'abeilles
était le produit le plus contaminé : 0,271 mg.kg pour le difénocozanole à 6,39
mg.kg pour le captane (Tab. II). Mais si le pain d'abeilles ne contenait que
du pollen de pommier, sa contamination serait de 1 227 mg.kg pour le
difénocozanole et de 29,04 mg.kg pour le captane, c'est-à -dire respectivement
34,2 fois et 10,9 fois celle des pelotes de pollen de pommier récoltées dans la
trappe. à la récolte les fruits des vergers traités étaient indemnes de résidus
des pesticides utilisés.
L'explication la plus probable de cette forte contamination du pain d'abeilles
est que le difénoconazole est fortement adsorbé sur la structure de la paroi
cellulaire Ă l'intĂ©rieur des grains de pollen ou qu'il est chimiquement liĂ© Ă
quelque(s) mĂ©tabolite(s) de la plante et ne peut donc ĂȘtre extrait et dĂ©tectĂ©
par les méthodes utilisées. Seuls 3 % du fongicide présent dans les grains de
pollen peuvent ĂȘtre extraits et dĂ©tectĂ©s. Au cours de la fermentation du pain
d'abeilles la liaison est cassée et le fongicide libéré. Le captane, fongicide
de contact, ne pénÚtre pas profondément dans le tissu de la plante et sa
liaison, si elle existe, est donc moins intense.
Pour déterminer la capacité d'un fongicide donné à contaminer les produits de la
ruche, les mĂȘmes quantitĂ©s molaires doivent ĂȘtre utilisĂ©es pour les
pulvĂ©risations et les rĂ©sidus de fongicides dĂ©tectĂ©s doivent ĂȘtre recalculĂ©s
comme si les mĂȘmes quantitĂ©s molaires avaient Ă©tĂ© utilisĂ©es pour chaque matiĂšre
active (résidu recalculé). Si le rapport résidu recalculé pour le
systémique/résidu recalculé pour le fongicide de contact (coefficient de
pénétration ) est supérieur à 1, cela signifie que le fongicide systémique
pénÚtre plus facilement dans un produit de la ruche que le fongicide de contact.
Nos résultats montrent que le difénoconazole pénÚtre respectivement 1,66 et 1,16
fois plus facilement dans le miel et le pain d'abeilles (Tab. II). Mais pour le
pollen frais, = 0,35, c'est-à -dire que la quantité de fongicide détectée est
plus faible que dans le pain d'abeilles. Les méthodes de détermination des
pesticides dans les pelotes de pollen devraient donc ĂȘtres spĂ©cialement adaptĂ©es
afin d'éviter des erreurs suite à l'utilisation des méthodes habituelles
d'extraction